Pier Giorgio Frassati, l’évangélisateur
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En ce premier janvier 2017, jour
où toute l’Église fête la solennité de Marie Mère de Dieu, je demande à notre
Mère du ciel de voir à ce que Pier Giorgio soit canonisé durant la présente
année. Les deux images mises au début de ce blogue, témoignent de l’amour de
Pier Giorgio pour Marie, l’Immaculée Mère de Dieu. J’aime la couverture du
livre intitulé « L’ange des pauvres », en raison du fait que nous
voyons Pier Giorgio le chapelet à la main. Avoir souvent le chapelet à la main était
une des caractéristiques de Pier Giorgio Frassati. La deuxième image représente Pier Giorgio et sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus en compagnie de la Vierge Marie. Il fait bon voir mes deux saints préférés (PG sera saint un jour) aux côtés de Notre-Dame. C'est bel et bien là qu'ils se trouvent en ce moment. Tous les deux sont décédés à vingt-quatre ans, des suites d'une maladie.
En cette année 2017, toute
l’Église remerciera la Vierge Marie
d’être apparue à Fatima il y a de cela un siècle. Les apparitions de Marie aux
trois jeunes voyants du Portugal, de mai à octobre 2017, figurent parmi les
événements les plus importants du vingtième siècle. Or, non loin de là,
en un sens, vivait à cette époque un grand dévot de la Vierge Marie et un apôtre au
cœur de feu: le Bienheureux Pier Giorgio Frassati. Je vous invite à vous
associer à moi et à demander de tout votre cœur à la Vierge Marie , d’intercéder
puissamment cette année, en faveur de la canonisation de Pier Giorgio.
Je poursuis aujourd’hui sur la
lancée d’hier et j’écris une suite au blogue sur Pier Giorgio l’évangélisateur.
Si Pier Giorgio était un évangélisateur admirable, c’est en raison de la
grande charité qui l’animait. Très tôt, Pier Giorgio a été touché et bouleversé
par la misère humaine; et durant toute sa vie, il a tenté d’y remédier.
Luciana, la sœur de Pier Giorgio a écrit un magnifique livre sur « la charité de son frère » (1).
L’amour que Pier Giorgio portait
aux gens dans le besoin, faisait en sorte qu’il priait beaucoup pour ces personnes. Et c’est
sa prière pour les gens qui leur obtenait des grâces. En cela, Pier Giorgio me fait beaucoup penser à notre cher saint Frère
André qui a vécu ici à Montréal. Le frère André a obtenu de Dieu de grands
miracles par sa prière et sa charité.
Voici un exemple de la charité en
actes et en prière, telle que vécue par Pier Giorgio. Ce fait est historique.
J’aime beaucoup comment Brian Kennelly nous le décrit dans son roman sur Pier
Giorgio, intitulé: To the Heights (Vers le Haut). Le chapitre 9 de ce
roman, s’intitule: « Remembering the
Forgotten » (En se souvenant des
oubliés). Voici comment Kennelly introduit et décrit un des actes de
charité de Pier Giorgio:
Pier Giorgio et son ami Camillo
fument le cigare sur le patio de la maison des Frassati. Les deux jeunes hommes
se taquinent et rient un peu l’un de l’autre, surtout en raison du fait que
Camillo vient de vomir son souper à cause du cigare qu’il venait d’allumer. Cet
ami de Pier Giorgio n’avait vraiment pas l’habitude de fumer le cigare. Après
le souper, Camillo insiste pour que Pier Giorgio l’accompagne en ville dans un
café, pour y rencontrer des filles. Mais Pier Giorgio refuse l’invitation Voici
une partie du dialogue entre les deux amis:
« Je suis désolé Camillo, Je
ne peux pas aller en ville. »
« Quoi? Pourquoi pas? »
« Je dois assister à la messe
tôt demain matin, avant les cours. Je dois aller au lit bientôt. »
« Oh, mon ami, quel besoin
as-tu d’aller à la messe demain? Ce n’est pas dimanche. J’ai besoin de ta belle
allure pour m’aider à attirer des filles là-bas, au café. Tu sais à quel point
elles aiment les yeux foncés et les longs cils de Pier Giorgio Frassati, le
seul et unique fils du Sénateur! »
Pier Giorgio sourit. « Tu
n’as besoin d’aucune aide pour les filles, et certainement pas mon aide. Mais
je suis désolé, c’est un jour très important et je ne peux pas manquer la
messe. »
« Qu’est-ce qu’il y a
demain? » demanda Camillo, cherchant pour un instant dans son esprit à
savoir quelle date ce pouvait bien être.
« Je préfère ne pas le
dire », répondit Pier Giorgio. « C’est seulement un sujet de prière
qui est très important pour moi, mais privé. Mais peut-être qu’on devrait rentrer à la
maison au lieu d’aller au café; demain est un jour de classe. »
Le texte continue par des remarques humoristiques échangées entre les
deux amis et un moment de réflexion personnelle de la part de Pier Giorgio. Une
page plus loin, nous lisons ceci:
« Le jour suivant, Pier
Giorgio se leva et emprunta l’escalier de service réservé aux serviteurs, pour
ne pas réveiller sa famille, et partit tôt pour la messe. … Il assista à la
messe et reçut le Saint Sacrement, puis il resta pour prier devant la statue de
la Vierge ,
entourée par la lueur des lampions. À un certain moment, son corps se mit à
trembler et des larmes mouillèrent ses yeux. Un groupe de femmes qui priaient
dans les bancs de l’église derrière lui, se demandait s’il allait bien, mais
elles n’osèrent pas vérifier auprès de lui. On aurait dit qu’il y avait une
présence autour de lui qui dissuadait les autres de l’approcher.
Après la messe, il marcha quelques
coins de rue pour se rendre à l’école. Ses amis l’appelèrent et le saluèrent
avec des sourires chaleureux, alors qu’il entrait dans la cour de l’école, mais
Camillo resta immobile. Il se rappelait ce que Pier Giorgio lui avait dit
concernant son besoin de prière ce matin-là, et il sentait que son ami avait
besoin d’être seul et avait besoin de faire quelque chose avant de continuer sa
journée. Pier Giorgio ignora tous les autres étudiants et marcha vers une
rangée de poubelles que le gardien de l’école s'apprêtait à vider.
« Monsieur Ernest? »
L’homme se retourna et sourit, en
essuyant ses mains sur ses vêtements avant de les tendre vers Pier Giorgio pour
le saluer. « Bonjour Georgio! »
Pier Giorgio ne tint pas compte
de la main tendue vers lui et donna un câlin à l’homme.
« Pier Giorgio, qu’est-ce
qui se passe? »
Quand Pier Giorgio fit un pas en
arrière, Ernesto vit que les yeux du jeune homme étaient rouges.
« Qu’est-ce qui se passe,
cher jeune? Est-ce que tu vas bien? »
Les autres étudiants regardaient
à distance, en se demandant pourquoi Pier Giorgio prenait le temps d’embrasser
un homme auquel personne normalement ne parle.
« Monsieur Ernest, je sais
que c’est l’anniversaire du décès de votre fils. Je me suis souvenu de lui à l’autel
aujourd’hui quand j’ai reçu l’Eucharistie, et j’ai prié la très sainte Vierge
Marie de veiller sur vous alors que vous êtes dans la tristesse. »
« Comment … » Il vacilla. « Comment se fait-il que tu
te souviennes de cela? »
« Il y a un an aujourd’hui,
nous avons parlé ensemble; j’ai alors remarqué à quel point vous étiez troublé.
Vous m’avez alors appris la mort de votre jeune fils. Mon cœur est brisé à
cause de votre tristesse, Ernesto, mais je sais que vos souffrances vous
procureront de la gloire dans le ciel. »
« Giorgio, je … Je ne sais
pas quoi dire. Il semble que les personnes de ma propre famille ont déjà oublié
mon fils, et quant à toi, tu as commencé ta journée en pensant à lui. »
Ernesto se mit à pleurer et Pier
Giorgio continua à le tenir dans ses bras. Il le tint durant plusieurs minutes,
jusqu’à ce que sonne la cloche du matin. » (Brian Kennelly, To the Heights, TAN Books, Charlotte, 2014, pp. 48-52) (2)
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