Le chant « Ton regard », commenté
Richard Vidal
Dans le précédent blogue, j’ai
vous ai partagé le chant " Ton regard "composé par Richard Vidal. Richard a eu la bonté de me
dédier ce chant. Il m’a dit qu’il a eu l’idée d’écrire ce chant après
avoir lu mon « testament spirituel »,
intitulé: « Les Yeux de l’Amour » (1).
J’ai écrit mon testament spirituel il y a environ sept ans. Mon testament
spirituel commence par des considérations sur l’art. Je cite les papes Paul VI
et Jean-Paul II qui ont écrit des lettres aux artistes en leur disant l’estime
qu’ils ont de leur art car ils réussissent à « rendre émouvant le monde de
l’esprit, de l’invisible » (Paul VI). Et je disais que si « si
j’étais peintre, il y a un passage de l’évangile que
j’aimerais tellement représenter: il s’agit du regard que posa Jésus sur Pierre
immédiatement après son reniement ». Car c’est l’événement historique qui me touche le
plus. Depuis ce temps, une amie artiste m’a fait cette peinture, que je trouve tout
simplement « extraordinaire ». Elle trône dans ma chambre, au-dessus
de mon lit. Et voici qu’un chant a été
composé par un auteur-compositeur-interprète
de chez nous, en s’inspirant de mon testament. Je n’en reviens tout simplement
pas.
J’ai mis sur mon blogue d’hier, quelques réflexions
que Richard Vidal m’a partagées à propos de son chant. Toute œuvre d’art parle
différemment à chaque personne. L’artiste a à l’esprit et dans son cœur, ce
qu’il veut dire ou montrer. Mais une fois l’œuvre achevée et lancée dans le
public, elle résonne différemment dans le cœur de la personne qui l’entend ou
la voit. Je désire vous partager brièvement les résonances produites en mon cœur par le chant de Richard.
Le refrain:
TON REGARD, JÉSUS, M’A PERCÉ LE CŒUR,
ET J’AI PLEURÉ D’AMOUR.
TON REGARD, JÉSUS, M’A OUVERT LE CŒUR
ET J’AI DONNÉ TON AMOUR.
Le refrain du chant, nous reporte
au début de la Passion
de Jésus: au moment du reniement de saint Pierre. Or les verbes utilisés par
Richard, transportent mon esprit à la fin de la Passion , à ce que
plusieurs auteurs considèrent comme étant le sommet de la Passion : le Cœur de Jésus,
transpercé par la lance du soldat romain. Tout disciple doit imiter le Maître.
Notre Maître et Seigneur a eu le cœur transpercé; nous aussi, nous devons avoir
le cœur transpercé, afin de pouvoir nus ouvrir à Dieu et aux autres.
Souvent, pour ouvrir une chose,
il faut la percer. Percer est un geste violent, mais nécessaire si on veut
savourer ce qui est à l'intérieur de la chose. Le Cœur de Jésus a été transpercé sur la croix,
pour qu’il soit ouvert jusqu’à la fin des temps; ouvert pour qu’on puisse y
puiser tout l’amour dont nous avons besoin pour être heureux et rendre les autres heureux. Tout comme il en est pour Jésus, une fois que notre cœur a été percé
puis ouvert, il peut donner l’amour reçu.
Première strophe:
1. Dans le secret de mes silences
Je pense à toi et à ta Parole.
Tu me redis :
«Je suis lumière du monde, étoile des mages d’aujourd’hui,
Chemin de vie où souffle l’Esprit.»
Saint
Pierre a renié le Seigneur par la parole. Mais, nous, nous renions souvent
Jésus par nos silences. Ces « silences
coupables », nous les vaincrons par la Parole de Dieu méditée et goûtée dans le silence de notre cœur. Le « silence divin » est un excellent
remède aux « silences coupables ».
Saint
Pierre a renié le Seigneur à la levée du jour, à l’aurore. Tout comme il en a été pour
Judas, avant que Pierre renie son Maître et soit regardé par Lui, « il faisait nuit » (Jn 13, 30) en son cœur. Jésus, à l’aube d’un
nouveau jour, se révèle à Pierre comme étant la Lumière du monde qui éclaire toutes les
ténèbres, toutes nos ténèbres. Pierre, dérouté par un Jésus qu’il avait vu pour
la première fois avoir peur dans le jardin des oliviers, être angoissé et
triste à en mourir, cherchait tout de même à suivre, comme à tâtons, ce Jésus
qu’il aimait depuis bientôt trois ans. On peut dire qu’il cherchait Jésus dans
la nuit, comme les mages. Or « qui
cherche trouve » (Mt 7, 8), nous a dit la Lumière du monde. Vive les chercheurs de Dieu,
spécialement ceux qui persévèrent à chercher dans la nuit de la foi.
Deuxième strophe:
2. Dans le secret de mes bêtises,
Je vois ta Face, j’implore ton pardon.
Tu me redis :
« Je suis les yeux de l’amour, tu comptes pour moi et je t’aime,
Je t’aimerai éternellement »
Cette deuxième strophe est la strophe centrale. C’est
aussi le « cœur » du chant.
J’aime le mot « bêtises »
utilisé par Richard. Tout péché, petit ou grand, est de la pure
« bêtise ». C’est bête de
pécher; c’est idiot; mais c’est « humain »
depuis que le premier homme a péché. Mais ce soir-là, saint Pierre, en
contemplant les « Yeux de l’Amour »,
en plongeant ses yeux dans les « Yeux
de l’Amour incarné », a compris ce qu’est l’amour en sa perfection.
L’amour, en sa perfection, est « inconditionnel ». Il « est » et un point c’est tout. Rien
ne peut empêcher l’Amour d’aimer; pas même nos plus grandes fautes. Et Pierre
pleura amèrement. Cette amertume naît d’un cœur qui se sait aimé infiniment,
mais qui aime si maladroitement.
Troisième strophe:
3. Dans le secret de mes recherches,
Je pense au ciel et à ton royaume.
Tu me redis :
«Debout ! Sillonne les bourgs et sème l’espoir de ma
croix,
Et parle encore de résurrection.»
Ici, saint Pierre se rappelle les
moments qu’il a vécu avec le Ressuscité. Il pense aux « Yeux de
l’Amour » qui sont désormais retournés au ciel, et qu’il ne reverra pas de
son vivant. Et l’apôtre a une telle nostalgie du ciel. Cela me fait penser aux
personnes et aux enfants qui ont vu notre Mère du ciel. Quelle nostalgie du
ciel, ils devaient avoir à chaque jour. Et quelle souffrance a dû vivre Lucie
de Fatima qui est restée sur terre jusqu’à l’âge de 98 ans, après avoir vu la Sainte Vierge alors qu’elle
avait dix ans. Les « Yeux de l’Amour »
ont ressuscité le cœur de Pierre (pierre), alors que Jésus n’était pas encore
ressuscité. Les « Yeux de l’Amour » ont fait pleurer de
repentir l’apôtre Pierre; les « Yeux
de Jésus Ressuscité » ont propulsé le chef des Apôtres sur les grandes
routes et dans tous les bourgs, pour semer l’espoir de la croix, l’espérance de
la Résurrection. Les Yeux de l'Amour durant la Passion, ont éclairé Pierre sur sa propre vie; les yeux du Ressuscité ont tourné le regard de Pierre vers le monde entier, vers la mission.
Demandons aux Yeux de l'Amour de nous éclairer sur notre amour de Dieu et en même temps de nous envoyer vers nos frères et soeurs, pour leur annoncer le salut.
Liens entre le chant et la dynamique du Rosaire:
Je me plais à voir un lien entre les trois strophes du chant et la dynamique du Rosaire. La première strophe me rappelle les mystères joyeux. Jésus se présente comme la lumière du monde qui s'est incarnée; ce qui nous ramène au Prologue de saint Jean que nous proclamons à l'évangile de la messe du jour à Noël. Jésus se présente aussi dans cette strophe comme étant l'étoile qui a guidé les mages jusqu'à Lui.
La deuxième strophe nous rappelle les mystères douloureux. Cette strophe se passe durant la passion de Jésus, entre le premier mystère douloureux (l'agonie de Jésus) et le deuxième mystère douloureux (la flagellation). C'est durant cet intervalle que Pierre a renié son Maître et Seigneur, et qu'il a expérimenté comme jamais auparavant la puissance et la bonté des " Yeux de l'Amour ".
La troisième strophe nous plonge littéralement dans les mystères glorieux. Les mots de la strophe sont un commentaire des deuxième et troisième mystères glorieux: l'Ascension de Jésus au ciel et l'envoi de l'Esprit Saint à la Pentecôte, début officiel de l'Église par son envoi en mission. "L'Église existe pour évangéliser" (Paul VI, L'évangélisation dans le monde moderne, no. 14).
P.S. J'ai partagé ces commentaires à M. Richard Vidal, le compositeur du chant, et il m'a répondu ceci:
Merci Guy pour ton beau commentaire sur mon chant.
Demandons aux Yeux de l'Amour de nous éclairer sur notre amour de Dieu et en même temps de nous envoyer vers nos frères et soeurs, pour leur annoncer le salut.
Liens entre le chant et la dynamique du Rosaire:
Je me plais à voir un lien entre les trois strophes du chant et la dynamique du Rosaire. La première strophe me rappelle les mystères joyeux. Jésus se présente comme la lumière du monde qui s'est incarnée; ce qui nous ramène au Prologue de saint Jean que nous proclamons à l'évangile de la messe du jour à Noël. Jésus se présente aussi dans cette strophe comme étant l'étoile qui a guidé les mages jusqu'à Lui.
La deuxième strophe nous rappelle les mystères douloureux. Cette strophe se passe durant la passion de Jésus, entre le premier mystère douloureux (l'agonie de Jésus) et le deuxième mystère douloureux (la flagellation). C'est durant cet intervalle que Pierre a renié son Maître et Seigneur, et qu'il a expérimenté comme jamais auparavant la puissance et la bonté des " Yeux de l'Amour ".
La troisième strophe nous plonge littéralement dans les mystères glorieux. Les mots de la strophe sont un commentaire des deuxième et troisième mystères glorieux: l'Ascension de Jésus au ciel et l'envoi de l'Esprit Saint à la Pentecôte, début officiel de l'Église par son envoi en mission. "L'Église existe pour évangéliser" (Paul VI, L'évangélisation dans le monde moderne, no. 14).
P.S. J'ai partagé ces commentaires à M. Richard Vidal, le compositeur du chant, et il m'a répondu ceci:
De : Vidal Richard
Envoyé : 18 janvier 2017 12:43
À : Simard Guy
Objet : Re: Ton chant commenté
Envoyé : 18 janvier 2017 12:43
À : Simard Guy
Objet : Re: Ton chant commenté
Merci Guy pour ton beau commentaire sur mon chant.
Tu redis en d’autres mots ce que la poésie et la versification ne peuvent dire.
Tant mieux si les " Yeux de l’Amour " nous transforment le coeur pour donner davantage.
Amitié,
Richard
(1) Les Yeux de l'Amour - YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=C4hTSQkji7o
8 nov. 2012 - Téléversé par Guy Simard
Ce que vous allez voir, est la chose la plus importante que je laisserai en ce monde. De tout ce que j'aurai fait ...
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