« Voici l’Agneau de Dieu » (Jn 1, 29)
C’est ainsi que Jean le Baptiste
désigne Jésus, alors que ce dernier commence son ministère public: « Voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara :
« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde »
(Jn 1, 29)
Pour quiconque connaît la Bible , ces trois mots
« Agneau de Dieu » sont riches de signification.
L’agneau de la première Pâque,
Exode 12, 1-28
Dieu a libéré son peuple de
l’esclavage en Égypte, grâce à la première Pâque. Les Juifs, la nuit de la
libération, immolèrent un agneau et mirent le sang de la victime sur les deux
montants ainsi que sur le linteau de la porte où ils se trouvaient. L’ange
exterminateur « passa »
(d’où le mot « Pâque), et épargna les Juifs de la mort de leurs
nouveau-nés. Déjà le sang de l’Agneau sauve le monde. Et déjà l’Agneau fut
mangé. Quelle belle prophétie de l’eucharistie: « On mangera sa chair, cette nuit-là » (Ex 12, 8). Nous
savons désormais que cette « nuit-là », c’est surtout le Jeudi Saint.
L’agneau du chant du Serviteur,
en Isaîe 53
Le texte le plus fort de l’Ancien
Testament, selon moi, concernant l’agneau sacrifié, se trouve dans le chant du
Serviteur souffrant, dans le livre du prophète Isaïe. Il existe quatre chants
du Serviteur chez Isaïe. Ces chants sont d’admirables prophéties du Messie à
venir: Jésus de Nazareth. Voici
certains extraits de ce chant, au chapitre 53 d’Isaïe:
06 Nous étions tous errants comme
des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber
sur lui nos fautes à nous tous.
07 Maltraité, il s’humilie, il
n’ouvre pas la bouche : comme un
agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il
n’ouvre pas la bouche.
10 Broyé par la souffrance, il a plu
au Seigneur. S’il remet sa vie en
sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses
jours : par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.
11 Par suite de ses tourments, il
verra la lumière, la connaissance le comblera. Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de
leurs fautes.
12 C’est pourquoi, parmi les grands,
je lui donnerai sa part, avec les puissants il partagera le butin, car il s’est
dépouillé lui-même jusqu’à la mort, et
il a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes
et qu’il intercédait pour les pécheurs.
Quelle prophétie extraordinaire
du Messie à venir et du « sacrifice »
qui nous a sauvés !
L’Agneau du livre de l’Apocalypse:
Puisque l’agneau est une des
meilleures images pour représenter Jésus et sa mission, il fallait absolument
que l’agneau ne soit pas seulement tué et sacrifié; il fallait absolument
qu’après ce sacrifice extraordinaire, l’Agneau revienne à la vie et siège dans
les cieux, où Il nous attend et où Il nous a préparé une place (Jn 14, 2-3).
C’est dans le livre de
l’Apocalypse, le dernier livre de la
Bible , que nous retrouvons l’Agneau immolé mais GLORIEUX,
partageant la GLOIRE
du PÈRE. Dans le livre de l'Apocalypse, saint Jean parle beaucoup de la Jérusalem céleste, du ciel qui nous attend tous:
06 Et j’ai vu, entre le Trône, les quatre
Vivants et les Anciens, un Agneau debout, comme égorgé ; ses cornes
étaient au nombre de sept, ainsi que ses yeux, qui sont les sept esprits de
Dieu envoyés sur toute la terre.
07 Il s’avança et prit le Livre
dans la main droite de celui qui siégeait sur le Trône.
08 Quand l’Agneau eut pris le
Livre, les quatre Vivants et les vingt-quatre Anciens se jetèrent à ses pieds.
Ils tenaient chacun une cithare et des coupes d’or pleines de parfums qui sont
les prières des saints.
09 Ils chantaient ce cantique
nouveau : « Tu es digne, de prendre le Livre et d’en ouvrir les
sceaux, car tu fus immolé, rachetant pour Dieu, par ton sang, des gens de toute
tribu, langue, peuple et nation.
10 Pour notre Dieu, tu en as fait
un royaume et des prêtres : ils régneront sur la terre. »
11 Alors j’ai vu : et
j’entendis la voix d’une multitude d’anges qui entouraient le Trône, les
Vivants et les Anciens ; ils étaient des myriades de myriades, par
milliers de milliers.
12 Ils disaient d’une voix
forte : « Il est digne, l’Agneau immolé, de recevoir puissance et
richesse, sagesse et force, honneur, gloire et louange. »
13 Toute créature dans le ciel et
sur la terre, sous la terre et sur la mer, et tous les êtres qui s’y trouvent,
je les entendis proclamer : « À celui qui siège sur le Trône, et à
l’Agneau, la louange et l’honneur, la gloire et la souveraineté pour les
siècles des siècles. »
14 Et les quatre Vivants
disaient : « Amen ! » ; et les Anciens, se jetant
devant le Trône, se prosternèrent.
Voilà la
condition ultime et éternelle de l’Agneau immolé pour nos péchés: debout, à la
droite du Père. Il est intéressant que saint Jean mentionne spécifiquement que
l’Agneau est « debout »;
debout, donc vivant. Le Père est assis sur son trône, mais l’Agneau est debout,
debout pour témoigner en notre faveur devant le Père de toute Miséricorde. L’Agneau
de l’Apocalypse est souvent représenté debout en train de marcher, avec la
croix « derrière Lui » (voir l’image mise au haut du présent blogue)
Les mots de Jean le Baptiste
indiquant Jésus comme étant l’Agneau de Dieu, ont été mis à la messe, juste
avant le moment de la communion, juste avant de manger le véritable Agneau
pascal. On ne pouvait choisir meilleur moment pour présenter et indiquer le
Sauveur mort et Ressuscité pour notre salut. Et le prêtre fait exactement comme
Jean le Baptiste. Il montre du doigt (ou
des doigts) le Sauveur et dit: « VOICI
l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ».
Quand nous contemplons l’hostie à
ce moment précis de la messe, nous devons contempler d’abord et avant tout l’Agneau de l’Apocalypse. L’Agneau
certes « égorgé », comme le
dit le texte de l’Apocalypse, mais bien VIVANT et VAINQUEUR DE TOUT MAL, en
particulier du « PÉCHÉ DU MONDE ». Nous contemplons alors l’Agneau
TOUT PUISSANT, qui siège à la droite du Père, en notre faveur. C’est cet Agneau
vivant, admirablement ressuscité, que nous recevons en nourriture à l’eucharistie.
Quelle grâce! Nous n’en finirons jamais de remercier notre Dieu pour ce qu’Il
fait pour nous. Même l’éternité ne semble pas assez longue pour faire cela. Même
si, comme quelqu’un l’a dit de façon humoristique: « L’éternité, c’est long, surtout vers la fin ».
Tabernacle en notre église paroissiale Saint-Marcel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire