L’Épiphanie et les CPÉ
Ce matin, juste avant le déjeuner
(le « petit déjeuner » en
France), j’ai réalisé à quel point la solennité de l’Épiphanie que l’on vit aujourd’hui, est la fête par excellence du Temps de Noël pour les personnes
impliquées dans les Cellules paroissiales
d’évangélisation. Les CPÉ ont pour but principal de rejoindre les distants,
les personnes qui ne connaissent pas vraiment Jésus, le Sauveur de l’humanité,
tout en ayant déjà entendu parler de Lui.
L’Épiphanie est la fête qui
célèbre la manifestation de Dieu à tous, et spécialement aux « nations ». Par « nations », la Parole de Dieu veut dire
tous les peuples autres que le peuple juif. Car depuis la rencontre d’Abraham
avec Dieu, seul le peuple juif détenait la vraie connaissance de Dieu.
Aujourd’hui, des mages venus de
loin, viennent annoncer aux Juifs de Jérusalem, la Ville Sainte , un Dieu qui
est à la fois le même Dieu et un Dieu qui est différent. Les mages viennent
annoncer aux Juifs, que le Dieu qu’ils ont toujours vénéré, adoré et prié,
s’est fait homme. Je sais bien que les mages ne savaient pas tout cela, mais
c’est de fait ce qu’ils ont annoncé aux Juifs de Jérusalem.
Et voici la grande leçon de la
solennité de l’Épiphanie: ceux que l’on considérait comme étant les personnes
les plus éloignées du vrai Dieu, étaient en fait les personnes les plus proches
de Lui. Car les mages, en arrivant devant l’Enfant-Jésus, l’ont adoré en
vérité. Mais ceux qui étaient jusqu’à maintenant les plus près de Dieu, les
Juifs, et en particulier les Juifs de la Ville Sainte , n’ont pas su
reconnaître la nouvelle et parfaite manifestation de Dieu. Il m’arrive parfois
de penser que certaines gens qu’on ne voit jamais à l’église, sont de fait plus
près de Dieu que nous, les soit disant « pratiquants ».
D’après ce que je comprends des
évangiles, le roi Hérode n’a pas cru les mages quand ceux-ci lui ont annoncé la
naissance du Roi des Juifs. Il a
commencé par s’enquérir auprès des spécialistes des Écritures Saintes, de l’endroit où devait naître le Messie. Il a
alors appris que le prophète Michée avait annoncé que le Messie naîtrait à Bethléem,
en Judée. Mais même ayant appris cela, il semble qu’Hérode n’était pas
convaincu que les mages disaient vrai. S’il avait cru les mages, il les aurait
accompagnés sur le champ à la recherche du Messie. Ce n’est que lorsqu’il se
rendit compte que les mages n’avaient pas écouté sa recommandation de revenir
l’informer une fois qu’ils auraient découvert l’enfant, qu’il devint furieux et
se mit à commencer à croire que les hommes venus de loin, avaient peut-être
raison. Il a alors fait tuer tous les garçons âgés de moins de deux ans.
La nouvelle évangélisation
s’adresse principalement aux gens qui ont déjà reçu l’annonce de la Bonne Nouvelle , mais ne
l’ont pas comprise et intégrée dans leur vie; aux gens qui n’ont pas perçu
l’importance, la pertinence et la nouveauté révolutionnaire de cette JOYEUSE
NOUVELLE. L’annonce de l’évangile en terrain d’Amérique et en terrain européen,
porte le nom depuis quelques années de « nouvelle évangélisation » et ressemble un peu à l’annonce que
les mages ont apportée à un peuple qui avait déjà reçu la révélation du Dieu
unique, mais qui n’en avait pas encore perçu toute la beauté et la profondeur.
Puisse l’Esprit Saint nous aider
à toucher les cœurs de nos concitoyens qui ont déjà reçu la révélation de Dieu,
mais sans la connaître vraiment et en vivre pleinement. Nous sommes en quelque
sorte les mages des temps modernes,
qui annoncent un Sauveur déconcertant qui s’est fait Enfant et qui est mort et
ressuscité pour nous sous Ponce Pilate.
Pour que nos concitoyens découvrent cette foi et y acquiescent, il faudra les
inviter à questionner et à mettre en doute certaines idées reçues et certains préjugés. Car, comme
l’a si bien dit Jésus: « à vin
nouveau, outres neuves » (Mc 2, 22).
Post scriptum: Après avoir écrit ce blogue, j’ai prié l’office des lectures du jour, dans le
bréviaire. L’office des lectures comprend deux textes: un texte tiré de la Bible et un texte qui est un
commentaire d’un saint ou d’une sainte.
En la
présente solennité de l’Épiphanie, le texte biblique de la première lecture de l’office des
lectures, est le suivant: Isaïe 60, 1-22.
Le
dernier verset, le verset 22, dit ceci:
« Le
plus petit deviendra un millier, le plus chétif, une nation comptant des
myriades. Moi, le Seigneur, en son temps, je hâterai l’événement. »
J’ai
entendu quelques fois M. Luc Labrecque, le promoteur des CPÉ au Canada, parler
des Cellules paroissiales
d’évangélisation. Lorsqu’il parle du système des CPÉ, il insiste sur le
fait que normalement ce système s’implante lentement dans un milieu, étant donné
l’immense nouveauté que représente cette façon de faire de la « nouvelle
évangélisation ». Et Luc cite alors Isaïe 60, 22: " Le plus petit deviendra un millier, le plus chétif ... "
J’y
vois un signe supplémentaire, montrant qu’il existe un lien très étroit entre la Solennité de l’Épiphanie
et les CPÉ.
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