« Silence », le film de Martin Scorsese
Hier, en ma journée de congé, je
suis allé voir le film de Martin Scorsese, intitulé « Silence ». Il m’a
fallu aller à l’autre bout de la ville pour voir le film, qui passe sur très
peu d’écrans à Montréal: deux salles pour le film en langue originale anglaise;
trois ou quatre salles pour le film en français. J’avais hâte de voir ce film
et je regrettais qu’il ne soit pas projeté dans plusieurs salles ce cinéma.
Maintenant, je me réjouis de ce fait. Car, selon moi, le film n’est pas du tout
fait pour le « grand public »,
en particulier dans une société aussi sécularisée que la nôtre.
Je crains qu’une personne sans
trop d’éducation religieuse, interprète très mal ce film. Et je pense que les
personnes qui sont ou se considèrent très religieuses, ne sortent du cinéma
avec un goût amer. Ce fut mon cas.
Quelques réflexions sur ce film:
J’ai trouvé ce film d’une grande
beauté au point de vue de la cinématographie. C’est un film très long (2h40),
mais qui passe rapidement, selon moi. Pas de musique de fond. Dès la première
minute du film (et la fin du film est semblable), un bruit un peu strident et
déplaisant se fait entendre. Quand le bruit cesse, le silence règne, prélude au
film dans lequel nous entrons.
L’histoire en abrégé: nous sommes au Japon, au 17ème siècle. La persécution fait rage contre le christianisme. Un seul prêtre demeure sur l'île, mais il a apostasié et travaille maintenant pour le régime en place. Deux Pères Jésuites ayant eu le prêtre en question comme maître des novices, ne croient pas qu’un homme de cette trempe, ait pu apostasier. Ils vont au Japon pour découvrir la vérité. Un des deux mourra en voulant sauver la vie de chrétiens en train de se faire assassiner; l’autre apostasiera lui aussi et deviendra en quelque sorte le successeur du Père qui l’avait formé et qu’il admirait.
L’histoire en abrégé: nous sommes au Japon, au 17ème siècle. La persécution fait rage contre le christianisme. Un seul prêtre demeure sur l'île, mais il a apostasié et travaille maintenant pour le régime en place. Deux Pères Jésuites ayant eu le prêtre en question comme maître des novices, ne croient pas qu’un homme de cette trempe, ait pu apostasier. Ils vont au Japon pour découvrir la vérité. Un des deux mourra en voulant sauver la vie de chrétiens en train de se faire assassiner; l’autre apostasiera lui aussi et deviendra en quelque sorte le successeur du Père qui l’avait formé et qu’il admirait.
Un des dangers du film, selon
moi, est de considérer la religion avec les yeux de l’homme et non avec les
yeux de Dieu. Devant la souffrance et le « silence » de Dieu devant
cette souffrance, les deux Pères Jésuites préfèrent faire ce qu’ils peuvent
pour sauver des vies: apostasier. La prière ne donne rien pour sauver les vies,
mais en apostasiant, on peut sauver des vies. C’est le grand problème ou la
grande question de l’être humain face à la souffrance. On voit ce qu’une telle
façon de voir produit chez nous: plusieurs de nos concitoyens considèrent
qu’il est plus « charitable » de donner la mort à quelqu’un qui
souffre, plutôt que de le laisser souffrir.
Le but des autorités japonaises
est clair: pour tuer le christianisme au Japon, il faut arriver à faire
apostasier ceux qui ont apporté cette foi en leur pays. Le seul moyen de faire
en sorte qu’une multitude de nouveaux chrétiens puissent disparaître, c’est de
corrompre les modèles, les hommes de Dieu. Et malheureusement, ces dirigeants
japonais réussiront à atteindre leur but.
Ce que, personnellement, j’ai retiré de positif du film:
Même si les deux Pères Jésuites
ont succombé à la tentation de voir l’apostasie comme étant une simple
« formalité » (piétiner le crucifix n’est après tout qu’un geste
extérieur qui peut sauver des vies, car si les prêtres piétinent le crucifié,
les dirigeants japonais promettent de sauver les vies des chrétiens martyrisés),
dans les faits, on voit bien que cela n’est pas vrai. À peine les prêtres
ont-ils posé le geste sacrilège, qu’ils s’affaissent et pleurent (le Jésuite recherché, à tout le moins,
exprime sa douleur d’avoir posé le geste).
Pour moi, la grande leçon du
film, se joue dans les yeux des personnages. Les chrétiens qui vivent leur foi
en secret et dans la peur d’être tués, ont une lumière qui brillent dans les
yeux. Tant que le jeune Jésuite résiste à la tentation de renier sa foi, il a
de la lumière dans les yeux. Dès que la foi est reniée, cette lumière
disparaît. Quel visage triste, que le visage de ce Père Ferreira, l’ancien
maître des novices Jésuites! Et quelle tristesse par la suite, dans les yeux de
son successeur, le Père Rodrigues (bien
sûr, à ce moment là, ils ne sont plus "Pères")! Voilà pour moi la grande et
unique leçon du film: le Christ Jésus, en sa Mort et sa Résurrection, est la
seule LUMIÈRE DU MONDE.
Donc, nous le conseilleriez-vous?
RépondreSupprimerNe serait-ce que comme vous mentionnez nous y voyons la persécution insidieuse, réelle "active et maligne" exercée contre ces chrétiens ! au Japon ?
Chère Colette, je n'encouragerais pas une personne de foi comme vous à aller voir le film. Mais en tenant compte de ce que j'ai dit dans mon blogue, j'imagine que vous pourriez aller le voir. Voir des chrétiens mourir pour le Christ, c'est quand même édifiant. Mais la fin du film risque de vous laisser un goût amer.
Supprimer