mercredi 23 novembre 2016

Prions pour Don PiGi

Prions pour Don PiGi
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Don Pier Giorgio Perini

J’ai reçu aujourd'hui des nouvelles de Don PiGi. Don PiGi (abréviation de Pier Giorgio Perini), est le prêtre qui depuis trente ans consacre sa vie à faire connaître les Cellules Paroissiales d’Évangélisation (CPÉ). De Milan, il fait connaître au monde entier le système des CPÉ. Tout dernièrement, il a accepté de venir à Montréal au début du mois de mai 2017, pour parler des Cellules paroissiales d’évangélisation. Or voici que je viens d’apprendre qu’il a fait une hémorragie cérébrale jeudi soir dernier, à l’âge de 87 ans.

Je profite de l’occasion pour vous dire que dans trois jours, samedi prochain le 26 novembre, en notre paroisse, il y aura une journée de formation sur les Cellules Paroissiales d’Évangélisation. Cette journée aura lieu à l’église Saint-Marcel, située au 1630, boulevard St-Jean-Baptiste, à la Pointe-aux-Trembles, H1B 4A4, de 9h30 à 15h. Cette journée sera donnée par M. Luc Labrecque, promoteur des CPÉ au Canada. Le tout est gratuit. Pour le repas, il sera facile de vous procurer à manger à cinq minutes de marche ou de faire venir du poulet. BIENVENUE À TOUS !

Voici le message reçu aujourd’hui de la secrétaire de Don PiGi:  

Jeudi soir dernier, Don Pigi a eu un a.c.v. (hémorragie cérébrale) et il est actuellement hospitalisé.  Son état de santé, aggravé par une bronchopneumonie, s'améliore lentement. Les paramètres sont stables et il n'a pas plus de fièvre. Il reconnaît les personnes et a commencé à parler.  Il a demandé à boire.

Les prières montent de partout dans le monde pour son rétablissement. La prise en charge des médecins et sa force intérieure favorisent son rétablissement.

Continuons à prier tous ensemble et avec une grande confiance.

Merci.

Paoletta

Prions Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, de guérir ce cher prêtre au cœur d’apôtre. Un peu égoïstement, j’espère vraiment que Don PiGi puisse venir à Montréal en mai prochain et enflammer mon cœur. 

Je viens d’écouter une entrevue de Don PiGi qui nous raconte des moments importants de sa vie. Voici un résumé de l’entrevue.

« À huit ans, j’ai eu une vision. Je me voyais dans la peau de Don Bosco (le saint italien qui a tellement fait pour la jeunesse). Autour de moi, il y avait de très nombreux enfants. Don Bosco me dit: « Je te les confie ». Une fois devenu prêtre, on confie à Don PiGi la paroisse milanaise de Sant’Eustorgio. Mais son église n’était pas tellement fréquentée; elle était à moitié vide lors des célébrations. La vision de tant d'enfants que j'avais eue à huit ans , s'était beaucoup réduite. J’étais très triste de cela. J'ai eu par la suite, quand j'étais curé, une autre vision: une nuit, alors que je ne dormais pas, j'ai vu mon église qui est une grande église du 4ème siècle, remplie de gens. à tel point que je devais sortir sur la place publique devant l'église et prêcher à partir de cette place. Telle était la vision, mais la réalité était tout autre: il y avait trois cents ou quatre cents personnes, pas plus. La tentation d’un curé de paroisse, c’est de continuer à soigner ceux qui sont là. Dans mon cœur, il y avait une voix qui disait avec force: « Allez dans le monde entier ». Et moi je voyais une église à moitié vide. Et cela décourage; cela met en crise le prêtre. Et alors que j’étais dans cette situation de mécontentement, j’ai rencontré un saint prêtre Canadien, du nom de Valérien Gaudet (1). Faisant un jeu de mots avec son prénom, il disait qu’il « ne valait rien ». (2)

Un peu fatigué d’écouter l’enregistrement de l’entrevue, que j’interromps à tout instant pour le mettre sur papier, je tape les mots Don Pigi et P. Valérien Gaudet. Je « tombe » alors sur l’article suivant, qui me facilite grandement la tâche:

« J’étais à table avec un prêtre canadien, que peut-être vous connaissez, l’abbé Valérien Godet (je pense qu’il faudrait plutôt écrire « Gaudet »). "Val rien Godet". Il disait: "Je val rien ." C’était un prêtre bien, très bien qui avait alors 85 ans. Il m’a fait lire un article d’un magazine américain dont le titre était "une paroisse enflammée." J’ai lu cet article tout de suite, comme on boit un verre d’eau ou de vin. J’ai regardé le père Valérien et j’ai dit : "peut-être que c’est vrai." Il m’a alors regardé avec ses yeux très intelligents et m’a dit: "Allons voir." Nous sommes allés voir, lui, 85 ans, moi, bien plus jeune ! Nous sommes allés à Miami (lire plutôt "Floride"), ce n’est pas très proche, dans la paroisse Saint-Boniface, en Pennsylvanie (lire plutôt "Pembroke Pines" ). Avant tout, il y avait une situation particulière: six personnes nous attendaient à l’aéroport. J’ai pensé: six personnes, nous sommes deux, alors, ils sont venus avec un gros, gros camion ! Ce n’était pas vrai. Ils étaient venus avec deux voitures. Trois personnes dans l’une, trois dans l’autre, moi dans une voiture, le père Valérien dans l’autre. Quand je me suis assis à ma place, celui qui était à côté de moi m’a dit : "Don Pigi, veux-tu écouter l’histoire de ma conversion ?" J’ai écouté, bien sûr, avec plaisir. C’était une histoire très intéressante. Puis, celui qui était devant m’a dit: "Veux- tu écouter l’histoire de ma conversion?" L’idée de conversion était une chose nouvelle pour moi. Pendant qu’il relatait son histoire, je sentais que l’intérêt que je portais n’était pas tant pour ce qu’il disait que pour moi-même. Pourquoi deux personnes parlent-elles de leur conversion? Quand il a eu terminé, le 3ème a dit: "Et moi, veux-tu que je te raconte l’histoire de ma conversion ?" Alors, j’ai pensé: "mama mia c’est la fin." Après cela, il va me demander l’histoire de conversion, et je n’avais pas d’histoire de conversion ! Je ne me rappelle rien de ce qu’il a dit. Tout le temps, je pensais: "Qu’est-ce que je vais pouvoir dire?" Et, ponctuel comme la mort, il a dit: "Et toi, quelle est l’histoire de ta conversion?" Avez-vous vu une mouche sur un verre? C’était ma situation. Je ne savais pas quoi dire. Peut-être qu’ils se sont aperçus de ma situation. Je n’ai pas compris.

Ma conversion était en train de démarrer à ce moment-là

Pourquoi?  Parce que j’ai vu une paroisse engagée totalement dans l’évangélisation. Tout le monde était très accueillant, très gentil, tous avaient un grand sourire. Il y avait une douceur envers moi, un plaisir de me rencontrer, une grande patience pour m’écouter, un grand désir d’écouter mon histoire, et pas seulement les trois qui m’avaient accueilli, mais tout le monde dans la paroisse. J’ai vu une paroisse engagée dans le service: un professeur d’école travaillait à la réfection de l’église en faisant de la peinture, d’autres faisaient l’électricité, tous dans un engagement volontaire fait avec joie. Une femme, dans sa maison, allait et venait avec son téléphone posé sur l’épaule, et parlait. De quoi, avec qui? Avec les amis qu’elle avait pris en charge dans l’évangélisation. C’est une chose étonnante. Je n’avais jamais vu une chose pareille! Une chose étonnante! Le prêtre m’a confié qu’à la base de tout, il y avait un temps très important d’adoration, la connaissance des enseignements de l’Eglise à travers surtout un document l’exhortation apostolique de Paul VI Evangeili Nuntiandi. Alors, j’ai pris ce document. Je l’ai lu une 2ème fois. J’étais très très ami de Paul VI, j’ai eu en charge des parents à lui. J’avais lu ce document il y a 7 ans, mais je n’en avais pas compris le secret.

J’ai trouvé des propositions qui m’ont touché profondément, qui m’ont touché le cœur

Je me suis aperçu qu’au cours de ma vie sacerdotale j’avais perdu beaucoup de temps en regard de l’évangélisation. Revenu à Milan, ceux qui m’ont rencontré m’ont dit: "Tu es différent, tu n’es plus le même! Ton sourire, tes yeux sont changés!" Ils murmuraient: "don Pigi est devenu fou!" Mais comme ils m’aimaient beaucoup, ils m’ont suivi. La première chose que nous avons faite, c’était l’adoration deux jours par semaine. Et je me suis aperçu que, de nombreuses fois, je pouvais trouver l’occasion de parler de l’évangélisation. Le dimanche, dans une homélie, ou dans un enseignement. Je saisissais toutes les occasions pour parler d’évangélisation. Lentement, doucement, mon cœur était en train de s’ouvrir à la proposition de l’évangélisation. J’ai compris que ceux qui m’intéressaient n’étaient pas ceux qui sont présents à la messe mais ceux qui sont au dehors, une multitude. Je respecte ceux qui sont présents à l’Eglise, mais je me suis aperçu que Dieu m’a voulu prêtre pour ceux-là, que mon devoir était d’engager ceux qui sont présents pour prendre en charge ceux qui ne sont pas présents dans l’Eglise. Je ne pouvais pas aller dans les officines, dans les bureaux, dans les stades de foot, dans les salles de cinéma, je ne pouvais pas! Les laïcs étaient les personnes que je devais envoyer pour être présents comme chrétiens dans ces endroits. Comme chrétiens! Pourquoi comme chrétiens? Parce que la tâche d’être évangélisateur est une tâche pour les chrétiens.

Si le chrétien n’est pas évangélisateur, il n’est pas chrétien.

Un chrétien qui n’évangélise pas est un chrétien retraité qui ne fait plus ce qu’il doit faire dans sa vie. Doucement, doucement, ces choses sont passées dans le cœur de ceux qui m’écoutaient. Alors, nous avons fait une catéchèse pour la communauté, comme nous le faisions tous les ans. Cette année-là, nous avons choisi Evangelli nuntiandi. Six chapitres, un chapitre par semaine. Et nous avons expliqué, je dis nous parce qu’il y avait un autre prêtre avec moi qui n’était pas trop convaincu mais qui, dans l’obéissance, a fait un très bon travail. A la fin de la période du carême, tous étaient convaincus qu’être évangélisateur n’est pas une tâche qui regarde seulement les prêtres, les sœurs, les religieux, mais une tâche pour eux.

Un peu après, il y a eu un autre document fondamental: Christi fideles laïci qui dit : "La tâche d’être évangélisateur, c’est une tâche pour tous les chrétiens". Pour accomplir cette tâche, les chrétiens ont les sacrements de l’initiation chrétienne et les dons du St Esprit. Pas un doctorat de théologie ! Peut-être que le doctorat de théologie est un bon moyen pour évangéliser, mais Christi fideles laïci ne parle pas du doctorat de théologie. Sacrements de l’initiation chrétienne, dons du St Esprit, c’est touchant parce que la multitude disait: « je ne suis pas prêt à être évangélisateur. » As-tu reçu le baptême ? Oui. As-tu reçu la confirmation ? Oui. Alors, si tu prends conscience de ton baptême et de la confirmation, tu peux et dois être évangélisateur. Si tu ne fais pas ton devoir d’être évangélisateur, tu n’es pas chrétien. Tu es chrétien parce que ton nom est écrit dans le livre, mais tu n’es pas chrétien selon l’enseignement de l’Eglise et de Jésus Christ. Doucement, les choses ont changé. Au cours d’une nuit de prière dans la chapelle, j’ai choisi 42 personnes parmi celles qui avaient participé à la catéchèse sur Evangelli nuntiandi. Habituellement, quand 60 personnes participaient au départ, à la fin il en restait 10-12. C’est normal. Mais, cette fois-là, les 42 sont restées jusqu’au bout parce que les laïcs ont un grand désir d’être évangélisateurs. Et c’est un manque que les laïcs ne puissent exprimer leur désir profond. Mea culpa comme prêtre!

Avec une petite allumette, on peut faire naître, un grand flambeau, une très grande flamme

Les laïcs m’ont dit: "C’est juste, nous devons être évangélisateurs, mais comment faire? Que pouvons-nous faire?" "Attendez un moment, j’ai une réponse!" Et la réponse était: les cellules paroissiales d’évangélisation. Ceux qui s’étaient préparés pendant les 6 semaines ont pu participer à 24 cellules provisoires. Nous sommes arrivés au mois de février et nous avons ouvert à la communauté la proposition de participer aux cellules, à ceux qui participaient normalement à la messe. Un petit feuillet sur lequel était écrit : je désire participer deux fois à une rencontre des cellules, nom, prénom, âge, adresse. Nous avons recueilli plus de 200 adhésions. Alors, nous avons invité l’évêque du diocèse de Milan, cet évêque de Novara, une très sainte personne qui a dit: "c’est le commencement d’une chose qui doit être un exemple pour l’Eglise entière." C’est fou comme moi! Les choses se sont mises en marche. Treize cellules sont nées. Tout de suite, une cellule s’est multipliée. Une cellule de jeunes s’est multipliée. Et, de mois en mois, nous sommes arrivés à la situation actuelle de 137 cellules. C’est bas, trop bas! 137, ce n’est rien!

Mais le Seigneur a voulu me donner une nouvelle flamme à travers le Président du Conseil Pontifical pour les laïcs. Il s’agit de Mgr Rylko, archevêque. Je ne veux pas répéter l’histoire que j’ai relatée ce matin à beaucoup d’entre vous. C’est son initiative. Je n’ai rien fait et n’ai jamais pensé à demander une reconnaissance officielle. Jamais! Il m’a écouté quand j’ai parlé dans une assemblée générale du Conseil Pontifical pour les laïcs. Il m’a dit: "Viens me trouver" et il m’a proposé… Il ne m’a pas proposé, il m’a obligé – c’est différent -, il m’a obligé à faire la requête d’une reconnaissance officielle par l’Eglise. Et nous avons présenté une demande officielle que nous avons mise dans les mains de Mgr Rylko...  (3)

Depuis la parution de cet article, les CPÉ ont reçu la reconnaissance officielle de l’Église catholique.

Il est très intéressant de savoir que c’est un prêtre Canadien qui est à l’origine de l’implication de Don PiGi dans les CPÉ. Prions le Père Valérien Gaudet, qui est probablement au ciel, pour son cher ami qui est malade. Je prie aussi mon saint préféré, Pier Giorgio Frassati, qui a les mêmes prénoms que Don PiGi, de secourir son homonyme. 


(1) D’après mes recherches, le Père Valérien Gaudet était un Oblat de Marie Immaculée.

(2) 

Don Pigi, comment les cellules ont bouleversé sa vie de prêtre ...

https://www.diocese-frejus-toulon.com › ... › Ce qu'en disent nos pasteurs 

(3) 

Comment enflammer une paroisse ? Le témoignage de don Pigi Perini

https://www.diocese-frejus-toulon.com › ... › Ce qu'en disent nos pasteurs








2 commentaires:

  1. Je suis vraiment touché pour le fait que le prête Valérien était OMV et en plus canadien!
    Edwin

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    Réponses
    1. Cher Edwin, le prêtre n'était pas OMV, mais OMI. C'est toutefois la même Sainte Vierge (lol). Heureux de te savoir en vie. Mais je serais encore plus heureux si je te revoyais.

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