Le Père Rosica sur l’évangélisation
Le Père Thomas Rosica, csb, à Cebu, aux Philippines
Vous
connaissez probablement le Père Thomas Rosica, csb (Congrégation de saint Basile). Le Père Rosica est un grand
évangélisateur pour notre temps. Nous sommes bien chanceux de l’avoir comme
instrument de Dieu au Canada. Il a fondé la chaîne de télévision Sel et Lumière (Salt and Light) que l’on peut se procurer à un prix modique sur le
câble. Le Père Rosica était à Montréal la semaine dernière avec toute son
équipe de télévision, pour diffuser en direct l’ordination d’un de nos vicaires
épiscopaux, Mgr Alain Faubert.
En janvier dernier, le Père
Rosica a donné un enseignement à Cebu aux Philippines, à l’occasion du Congrès
Eucharistique international. Je reproduis ci-dessous, quelques passages de cet
enseignement. En le lisant, il m’a permis de voir comment l’Esprit Saint
gouverne notre paroisse. Il a d’abord inspiré à Mme Christiane Gagnon
d’instaurer L’Aventure de l’Évangile
chez nous. L’Aventure de l’Évangile
est une des façons récentes d’évangéliser. Elle consiste en de petits groupes
de personnes qui se réunissent à chaque mois pour découvrir à quel point la Parole de Dieu éclaire
leurs vies. Après trois ans sur le chemin tracé par cette « Aventure », l’Esprit Saint
implantait les Cellules Paroissiales d’Évangélisation (CPÉ) en notre paroisse. Le
Père Rosica montre clairement qu’il ne peut y avoir de réelle évangélisation,
sans que nous nous plongions dans les Saintes Écritures.
Voici les premiers paragraphes de
l’enseignement du Père Rosica:
« Éminences,
Excellences,
Chers frères et sœurs dans le Christ,
Merci beaucoup pour ce privilège
que vous me faites de pouvoir m’adresser à vous lors de ce Symposium
théologique du 51e Congrès
Eucharistique International à Cebu aux Philippines. Vous m’avez invité à
réfléchir sur le thème de « L’évangélisation
dans le monde séculier ». C’est un sujet qui me tient à cœur et qui
est au centre de mon ministère des 30 dernières années. Parce que je suis un
étudiant, un enseignant et un amoureux des Saintes Écritures, j’aimerais vous présenter
ce sujet à travers la perspective du Nouveau Testament. Perspective qui m’a
procuré la vision, l’énergie, le dynamisme et l’imagerie nécessaire à mon
ministère durant toutes ces années.
Pourquoi l’évangélisation
est-elle un défi aujourd’hui? Pourquoi rencontrons-nous une si grande
ignorance et de l’indifférence face au message de Jésus-Christ? Pourquoi Dieu
est-Il marginalisé dans tant de nos sociétés et de nos cultures respectives?
Nous nous demandons parfois comment se fait-il que nos histoires ou notre
ministère ne suscitent pas plus de réactions? Pourquoi les jeunes sont-ils si
peu intéressés par ce que nous sommes et ce que nous faisons? Ne vous
êtes-vous jamais arrêtés à penser que peut-être une partie du problème est que
nous ne racontons pas notre histoire de la bonne manière ou encore que nous ne
la racontons pas, tout simplement? Voyons-nous nos vies comme la toile de fond
de l’histoire du salut et de l’histoire biblique? Comment pouvons-nous
redécouvrir le trésor et le dynamisme de la Parole de Dieu? Comment pouvons-nous annoncer la Parole de Dieu avec
autorité, aujourd’hui? Si le pouvoir de Sa Parole dans l’Écriture Sainte doit
être vécu dans la vie et la mission de l’Église, nous devons être vigilants et
nous assurer qu’elle ait une place de choix dans nos vies.
Je crois qu’une grande partie des
difficultés dont nous faisons l’expérience dans nos efforts pour évangéliser
est due à l’ignorance des Écritures. J’aimerais citer Saint Jérôme, père et
docteur de l’Église qui affirmait que « L’ignorance de l’Écriture est
l’ignorance du Christ ». Cette ignorance, ou analphabétisme biblique, est
directement reliée à nos efforts pour évangéliser la culture autour de nous.
Comment pouvons-nous faire en sorte que l’Écriture redevienne, une fois de
plus, le cœur de nos efforts pour évangéliser notre monde d’aujourd’hui?
Comment le cœur de gens peut-il être enflammé par le Seigneur Ressuscité qui
supplie toute personne d’ouvrir les textes contenant ses paroles afin qu’ils
soient plus profondément touchés par elles?
À chaque fois que j’ai parlé
d’évangélisation, j’ai senti plusieurs craintes chez beaucoup de catholiques.
Des peurs qui peuvent faire obstacle à la transformation missionnaire de
l’Église. Premièrement, voulant être « polis » et puis motivés par
une fausse conception de l’œcuménisme et du dialogue inter religieux, certaines personnes refusent de proposer le
Christ sous prétexte qu’ils imposeraient leur religion ou qu’une telle chose
les mettrait sur une sorte de piédestal.
Deuxièmement, beaucoup de
catholiques ont peur du mot même « d’évangélisation » parce
qu’ils ont peur d’avoir à répondre à des questions auxquelles ils ne sont pas
préparés. Surmonter cet obstacle signifie que nous devons en apprendre
davantage sur le Christ, la
Bible , les enseignements de l’Église, l’histoire ainsi que
notre riche tradition.
Le troisième obstacle est la
crise de l’analphabétisme biblique. En effet, évangéliser signifie répandre la Bonne Nouvelle de
Jésus Christ telle qu’on la trouve dans le Nouveau Testament. Comment
pouvons-nous annoncer cette Bonne Nouvelle si nos interlocuteurs ne connaissent
ni notre vocabulaire, ni notre langage ni les images de cette même Bonne
Nouvelle?
Ce point a fait l’objet de
nombreuses interventions en 2008 au Vatican lors du Synode des évêques sur la Parole de Dieu dans la vie
et la mission de l’Église. Ayant servi comme attaché de presse de langue
anglaise lors de ce synode, je fus un témoin oculaire de cet événement
ecclésial. Personne n’a mieux mis le doigt sur le problème que feu l’archevêque
de Chicago le cardinal Francis George (o.m.i.). En effet, dans sa brève
présentation, le Cardinal George a affirmé : « Derrière cette
perte d’imagerie biblique se trouve une perte du sens et de l’image de Dieu
comme Acteur de l’histoire humaine […] Dans l’Écriture, Dieu est à la fois
l’Auteur et l’Acteur principal. Dans l’Écriture, nous rencontrons le Dieu
vivant, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Père de notre Seigneur
Jésus-Christ […] Notre peuple, pour la plupart, ne vit et ne réfléchit plus
selon les catégories bibliques de l’Esprit, des anges et des démons, de la
recherche de la Volonté
de Dieu et de ses intentions dans un monde dirigé, en définitive, par sa
Providence. […] L’Écriture est classée dans les genres littéraires de la
fantaisie et de la fiction et le monde de la Bible devient un embarras pour plusieurs ». (1)
(1) Le terrain c'est le monde: Évangéliser dans le monde séculier
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