Canonisation du jeune José Sanchez del Rio
John Wykes, un de nos confrères Oblats dela Vierge Marie ,
qui vit et travaille dans une de nos paroisses à Alton, dans l’Illinois, est en
vacance chez nous pour deux semaines. Je lui ai raconté un peu mon voyage en
Italie sur les pas de Pier Giorgio Frassati. Je lui ai dit que Pier Giorgio
était devenu mon saint masculin préféré. De son côté, il m’a dit qu’un de ses
saints préférés était le jeune Mexicain José Sanchez del Rio, mort martyr à
l’âge de quatorze ans. J’ai été surpris d’apprendre que John avait un de ses
saints préférés qui était plus jeune que le mien. Je n’avais jamais entendu
parler auparavant de José Sanchez del Rio. De fait, Pier Giorgio et José
Sanchez sont bienheureux, mais non encore canonisés. J'ai appris hier que le jeune José Sanchez del Rio sera canonisé le 16 octobre
prochain. Dans mon imagination, j’avais espéré que Pier Giorgio soit canonisé à
cette date car le 16 octobre 1978, le pape Jean-Paul II a été élu pape; et Jean-Paul
II aimait beaucoup Pier Giorgio.
John, mon confrère, m’a fait connaître la vidéo que vous pourrez voir au bas du présent blogue. Cette vidéo est très troublante et impressionnante. Voir un jeune de 14 ans être aussi déterminé à mourir pour sa foi et son amour pour Jésus, est à la fois édifiant et poignant. Oui, l’histoire des martyrs des premiers siècles se répète et durera, je pense, jusqu’à la fin des temps. Puissions-nous, nous aussi, avoir le même amour pour Jésus et pourla Vierge Marie.
José Sanchez del
Rio, le petit Cristero
La guerre
Cristera
L’arrestation
et la torture
Le jour du
martyr
La force de
son témoignage
José Sanchez del Rio
John Wykes, un de nos confrères Oblats de
John, mon confrère, m’a fait connaître la vidéo que vous pourrez voir au bas du présent blogue. Cette vidéo est très troublante et impressionnante. Voir un jeune de 14 ans être aussi déterminé à mourir pour sa foi et son amour pour Jésus, est à la fois édifiant et poignant. Oui, l’histoire des martyrs des premiers siècles se répète et durera, je pense, jusqu’à la fin des temps. Puissions-nous, nous aussi, avoir le même amour pour Jésus et pour
José Sanchez del
Rio, le petit Cristero
Enfance de José Luis
José Luis Sanchez del Rio est né le 28 mars 1913
à Sahuayo del Diaz, petit village de l’État de Michoacán. Il était le
troisième de quatre frères. Sa famille, de descendance espagnole, était fortunée.
Il aidait toujours autant qu’il le pouvait les pauvres et les plus démunis.
Il aimait les chevaux et savait les monter comme peu. Il était toujours très
amical et s’entendait bien avec tous. Il n’a jamais profité de sa taille ou
de sa force pour dominer ses compagnons. C’était un garçon sain et de caractère
agréable, zélé et ingénieux, aimable et simple, très obéissant et délicat
envers ses parents ; mais surtout très fervent, il fréquentait les
sacrements et récitait le chapelet tous les jours.
La guerre
Cristera
Quand il eut treize ans, la persécution la plus sanglante
et cruelle que le Mexique ait connue éclata: celle qu’on a appelée
« la guerre cristera », comparable par sa dureté, aux persécutions
des premiers siècles du christianisme. Ce furent aussi les années pendant
lesquelles se sont écrites les plus belles pages d’héroïsme et de noblesse de
l’histoire du Mexique. Ce furent des années dures pour les chrétiens courageux
et braves. De nombreux évêques furent expulsés de leur diocèse. Les prêtres
furent persécutés et sauvagement assassinés ; les biens de
l’Église furent confisqués, les séminaires furent fermés, les églises servaient
d’écuries ou de prisons. Ils brûlèrent les images sacrées et profanèrent
les tabernacles. La haine du Gouvernement contre le Christ et son Église n’épargnait
personne, ni les plus jeunes ni les femmes.
Le peuple catholique mexicain
n’eut rien d’autre à faire que de lever les armes pour défendre ce qu’il
aimait le plus: sa foi au Christ et les droits de son Église. Rapidement,
au cri de « Vive le Christ-Roi » – « Vive la Vierge de Guadalupe ! »,
venant de toutes les classes sociales, des grandes villes ou des fermes les
plus reculées, se leva une armée de soldats du Christ, les Cristeros, qui
eurent alors la bénédiction des évêques et même la bénédiction du Pape Pie
XI. José Sanchez – ou José Luis, comme ses amis l’appelaient parce que c’était
son nom de guerre – fut un de ces soldats qui ne craignirent pas de donner
leur vie pour gagner le ciel.
José Sanchez del Rio
Fils d’une famille fortunée
du Michoacan (centre du Mexique), il voulait, comme ses frères, rejoindre
l’armée rebelle, ce que sa mère refusait. Le général Gorostieta l’accepte
finalement comme porte-drapeau.
L’arrestation
et la torture
Quelques mois après s’être
enrôlé, après de nombreuses difficultés pour obtenir d’être inscrit malgré
son jeune âge, se déroula un violent combat avec les troupes fédérales. Dans
« la bataille de Cotija », le cheval du général des cristeros fut tué
et José Luis, sans y réfléchir à deux fois, descendit de sa monture
et insista pour que le général monte sur son cheval et puisse s’échapper. «
Mon général – dit José Luis, prenez mon cheval et sauvez-vous: vous
êtes plus utile et vous manqueriez plus que moi à la cause ». En
prononçant ces mots, il signait son arrêt de mort. Il savait qu’il serait certainement
tué puisque la consigne du Gouverneur était d’en finir avec tout cristero
attrapé. José Luis, fusil à la main, fit face à l’ennemi en couvrant
son général jusqu’à épuisement de ses balles. « Me voici, dit-il
à ceux qui l’arrêtèrent, parce que je n’ai plus de balles, mais je ne me
rends pas ! ».
Commencèrent alors pour notre ami, quatre longs jours
d’agonie avant son ultime et plus difficile bataille : celle du ciel.
Les tortures, les interrogations, les raclées, les nuits sans dormir,
à peine de quoi manger, tentatives de corruption pour l’obliger
à trahir sa foi… Rien. Comme réponse, il priait avec plus d’intensité et
à chaque coup ou à chaque question de ses bourreaux, il répondait:
« plutôt mourir que trahir le Christ et ma Patrie ». Comme son Maître
pendant sa Passion, José Luis demeura ferme et fidèle au Christ et à sa
conscience.
Pendant qu’il
était prisonnier, ils le tentèrent avec toute sorte de promesses et de chantages
pour le voir trahir le Christ. Ils lui offrirent de l’argent pour qu’il parte
aux États Unis vivre tranquillement, ils lui proposèrent une carrière militaire
brillante avec toutes les facilités… Rien. Le résulta fut toujours le
même: « Plutôt mourir ! ». Ils dirent même à son Père
qu’il n’aurait pas à payer un seul centime des cinq mille pesos en or que
le Gouvernement avait demandés pour son rachat. Rien ni personne ne put
lui faire ni assassiner sa conscience ni vendre sa fidélité au Christ.
C’était un chrétien d’une seule pièce.
Le jour du
martyr
Arriva le 10 février 1928, jour de son entrée dans
l’éternité. Il n’y eut aucun jugement et ils ne lui donnèrent pas non plus
l’occasion de se défendre. Ils le firent sortir les mains liées. Il était environ
onze heures du soir. Les bourreaux choisirent cette heure, après le couvre-feu,
parce qu’ils ne voulaient pas que quelqu’un sache ce qu’ils allaient faire
à ce garçon. Avec un couteau, ils lui coupèrent lentement la plante
des pieds et l’obligèrent à marcher pieds nus sur du sel. Ensuite ils
l’emmenèrent sur un chemin pierreux en direction du cimetière.
Sur le trajet, les soldats, voulant lui faire renier
sa foi, lui donnaient des coups et des bourrades et, comme à un taureau
de combat, avec de petits couteaux pointus, on lui donnait des coups de poignard
sur tout le corps. A chaque coup de poignard, José Luis criait avec
encore plus de force : « Vive le Christ Roi ! Vive la Vierge de Guadalupe ! »
Les pierres du chemin se teintèrent sang. De leurs maisons, les gens entendirent
les cris et vinrent pour voir ce qu’on lui faisait. Certains le suivirent et
nous avons tout vu. Ils voulaient le tuer à coups de couteaux pour éviter
le bruit des coups de feu. En voyant qu’il ne cessait pas de crier « Vive le
Christ Roi ! » l’un des soldats lui asséna un coup de crosse de
fusil si rude qu’il lui fractura la mâchoire.
Arrivés au lieu du « Calvaire », le cimetière,
ils l’obligèrent, malgré le peu de forces qui lui restait, à creuser sa
propre tombe. Ensuite, n’arrivant pas à le faire renier et comme, au
contraire, il proclamait encore plus fort sa foi au Christ, le chef de la
garde, exaspéré, s’approcha de José Luis, sortit son pistolet et le déchargea
à bout portant en pleine tête. Ses dernières paroles furent « Vive le
Christ Roi et sainte Marie de Guadalupe ! ». Son corps, baigné de
sang, s’écroula sur le sol. Ils lancèrent dessus quelques pelletées de
terre et s’enfuirent. Un papier, dans une bouteille, à côté de son corps,
laissait la preuve irréfutable qu’un héros de la Patrie , un soldat du
Christ et un martyr de l’Église de seulement 14 ans, gisait ici, à cet
endroit.
La force de
son témoignage
Le grand ami, le meilleur ami de José Luis, son compagnon
d’aventures et de combats, fut toujours Jésus-Christ. Il conversait avec
lui à tout moment du jour avec plus de naturel même qu’avec ses propres
compagnons. Il lui racontait ses problèmes et ses difficultés et il
aimait aussi fêter avec lui les moments de joie, ses bons résultats
à l’école ou sa victoire à un jeu. Ils faisaient tout ensemble. Le
Christ et lui avaient conclu un pacte d’amitié par lequel ils resteraient
unis pour toujours, la mort elle-même ne devait pas les séparer.
La fidélité à cette amitié lui a pourtant
coûté son sang, il a prononcé le nom de Jésus dans le martyr. « Vous pouvez
me couper la langue et m’attacher les pieds et les mains, disait-il
à ses gardes pendant qu’il était en prison, mais même dans cette situation,
chaque geste et mouvement de mon corps sera pour moi une façon de crier «
Vive le Christ Roi ! ». Tout en lui n’avait d’autre finalité que de
transmettre le Christ, l’annoncer et témoigner son amour à tous ses compagnons,
ses parents, ses frères, les cristeros et à ses bourreaux eux-mêmes.
José Luis ne perdit jamais de vue que le but de sa vie
était le ciel et que cela valait la peine de faire quelques sacrifices ou de
souffrir pour l’obtenir. Il savait que là, il pourrait jouir de Dieu pour
toute l’éternité. Ainsi, il a su perdre sa vie pour la gagner pour le
ciel : 14 ans lui ont suffit pour la vivre à fond et remporter le
prix. Suivant le conseil de l’Évangile, il n’a pas craint ceux qui pouvaient
tuer le corps, mais ceux qui pouvaient lui faire perdre sa foi et son amitié
pour le Christ, lui voler sa pureté de corps et de cœur, lui faire renier ses
convictions (cf Lc 12, 4 – 5). Plutôt mourir que pécher. C’est la raison
pour laquelle il a préféré une vie courte, mais avec le Christ à une
vie longue et confortable mais sans lui et sans la vie éternelle. Il est mort
comme il a toujours vécu : debout, combattant comme un véritable
chrétien, avec la lampe allumée de sa foi et de son amour.
Source: http ://www.centreflambeau.com/Jose-Sanchez-del-Rio.html (1)
Source: http ://www.centreflambeau.com/Jose-Sanchez-del-Rio.html (1)
AJOUT FAIT LE 16 JANVIER 2022 : On peut voir un film sur ce jeune saint parmi les films présentés sur le lien suivant :
Le film se trouve dans la 10ème rangée à l'extrême droite. Voici l'image :
(1) José Sanchez del Rio, le petit Cristero | Et maintenant une histoire !
www.maintenantunehistoire.fr/jose-sanchez-del-rio-le-petit-cristero/
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