mardi 21 juin 2016

Canonisation du jeune José Sanchez del Rio

Canonisation du jeune José Sanchez del Rio

José Sanchez del Rio

John Wykes, un de nos confrères Oblats de la Vierge Marie, qui vit et travaille dans une de nos paroisses à Alton, dans l’Illinois, est en vacance chez nous pour deux semaines. Je lui ai raconté un peu mon voyage en Italie sur les pas de Pier Giorgio Frassati. Je lui ai dit que Pier Giorgio était devenu mon saint masculin préféré. De son côté, il m’a dit qu’un de ses saints préférés était le jeune Mexicain José Sanchez del Rio, mort martyr à l’âge de quatorze ans. J’ai été surpris d’apprendre que John avait un de ses saints préférés qui était plus jeune que le mien. Je n’avais jamais entendu parler auparavant de José Sanchez del Rio. De fait, Pier Giorgio et José Sanchez sont bienheureux, mais non encore canonisés. J'ai appris hier que le jeune José Sanchez del Rio sera canonisé le 16 octobre prochain. Dans mon imagination, j’avais espéré que Pier Giorgio soit canonisé à cette date car le 16 octobre 1978, le pape Jean-Paul II a été élu pape; et Jean-Paul II aimait beaucoup Pier Giorgio.

John, mon confrère, m’a fait connaître la vidéo que vous pourrez voir au bas du présent blogue. Cette vidéo est très troublante et impressionnante. Voir un jeune de 14 ans être aussi déterminé à mourir pour sa foi et son amour pour Jésus, est à la fois édifiant et poignant. Oui, l’histoire des martyrs des premiers siècles se répète et durera, je pense, jusqu’à la fin des temps. Puissions-nous, nous aussi, avoir le même amour pour Jésus et pour la Vierge Marie.  

José Sanchez del Rio, le petit Cristero


 Enfance de José Luis

José Luis San­chez del Rio est né le 28 mars 1913 à Sahuayo del Diaz, petit vil­lage de l’État de Michoacán. Il était le troi­sième de quatre frères. Sa famille, de des­cen­dance espa­gnole, était for­tu­née. Il aidait tou­jours autant qu’il le pou­vait les pauvres et les plus dému­nis. Il aimait les che­vaux et savait les mon­ter comme peu. Il était tou­jours très ami­cal et s’entendait bien avec tous. Il n’a jamais pro­fité de sa taille ou de sa force pour domi­ner ses com­pa­gnons. C’était un gar­çon sain et de carac­tère agréable, zélé et ingé­nieux, aimable et simple, très obéis­sant et déli­cat envers ses parents ; mais sur­tout très fervent, il fré­quen­tait les sacre­ments et réci­tait le cha­pe­let tous les jours.

La guerre Cristera

Quand il eut treize ans, la per­sé­cu­tion la plus san­glante et cruelle que le Mexique ait connue éclata: celle qu’on a appe­lée « la guerre cris­tera », com­pa­rable par sa dureté, aux per­sé­cu­tions des pre­miers siècles du chris­tia­nisme. Ce furent aussi les années pen­dant les­quelles se sont écrites les plus belles pages d’héroïsme et de noblesse de l’histoire du Mexique. Ce furent des années dures pour les chré­tiens cou­ra­geux et braves. De nom­breux évêques furent expul­sés de leur dio­cèse. Les prêtres furent per­sé­cu­tés et sau­va­ge­ment assas­si­nés ; les biens de l’Église furent confis­qués, les sémi­naires furent fer­més, les églises ser­vaient d’écuries ou de pri­sons. Ils brû­lèrent les images sacrées et pro­fa­nèrent les taber­nacles. La haine du Gou­ver­ne­ment contre le Christ et son Église n’épargnait per­sonne, ni les plus jeunes ni les femmes.
Le peuple catho­lique mexi­cain n’eut rien d’autre à faire que de lever les armes pour défendre ce qu’il aimait le plus: sa foi au Christ et les droits de son Église. Rapi­de­ment, au cri de « Vive le Christ-​Roi »« Vive la Vierge de Gua­da­lupe ! », venant de toutes les classes sociales, des grandes villes ou des fermes les plus recu­lées, se leva une armée de sol­dats du Christ, les Cris­te­ros, qui eurent alors la béné­dic­tion des évêques et même la béné­dic­tion du Pape Pie XI. José San­chez – ou José Luis, comme ses amis l’appelaient parce que c’était son nom de guerre – fut un de ces sol­dats qui ne crai­gnirent pas de don­ner leur vie pour gagner le ciel.
José Sanchez del Rio 

Fils d’une famille fortunée du Michoacan (centre du Mexique), il voulait, comme ses frères, rejoindre l’armée rebelle, ce que sa mère refusait. Le général Gorostieta l’accepte finalement comme porte-drapeau.


L’arrestation et la torture

Quelques mois après s’être enrôlé, après de nom­breuses dif­fi­cul­tés pour obte­nir d’être ins­crit mal­gré son jeune âge, se déroula un violent com­bat avec les troupes fédé­rales. Dans « la bataille de Cotija », le che­val du géné­ral des cris­te­ros fut tué et José Luis, sans y réflé­chir à deux fois, des­cen­dit de sa mon­ture et insista pour que le géné­ral monte sur son che­val et puisse s’échapper. « Mon géné­ral – dit José Luis, pre­nez mon che­val et sauvez-​vous: vous êtes plus utile et vous man­que­riez plus que moi à la cause ». En pro­non­çant ces mots, il signait son arrêt de mort. Il savait qu’il serait cer­tai­ne­ment tué puisque la consigne du Gou­ver­neur était d’en finir avec tout cris­tero attrapé. José Luis, fusil à la main, fit face à l’ennemi en cou­vrant son géné­ral jusqu’à épui­se­ment de ses balles. « Me voici, dit-​il à ceux qui l’arrêtèrent, parce que je n’ai plus de balles, mais je ne me rends pas ! ».
Com­men­cèrent alors pour notre ami, quatre longs jours d’agonie avant son ultime et plus dif­fi­cile bataille : celle du ciel. Les tor­tures, les inter­ro­ga­tions, les raclées, les nuits sans dor­mir, à peine de quoi man­ger, ten­ta­tives de cor­rup­tion pour l’obliger à tra­hir sa foi… Rien. Comme réponse, il priait avec plus d’intensité et à chaque coup ou à chaque ques­tion de ses bour­reaux, il répon­dait: « plu­tôt mou­rir que tra­hir le Christ et ma Patrie ». Comme son Maître pen­dant sa Pas­sion, José Luis demeura ferme et fidèle au Christ et à sa conscience.
Pen­dant qu’il était pri­son­nier, ils le ten­tèrent avec toute sorte de pro­messes et de chan­tages pour le voir tra­hir le Christ. Ils lui offrirent de l’argent pour qu’il parte aux États Unis vivre tran­quille­ment, ils lui pro­po­sèrent une car­rière mili­taire brillante avec toutes les faci­li­tés… Rien. Le résulta fut tou­jours le même: « Plu­tôt mou­rir ! ». Ils dirent même à son Père qu’il n’aurait pas à payer un seul cen­time des cinq mille pesos en or que le Gou­ver­ne­ment avait deman­dés pour son rachat. Rien ni per­sonne ne put lui faire ni assas­si­ner sa conscience ni vendre sa fidé­lité au Christ. C’était un chré­tien d’une seule pièce.

Le jour du martyr

Arriva le 10 février 1928, jour de son entrée dans l’éternité. Il n’y eut aucun juge­ment et ils ne lui don­nèrent pas non plus l’occasion de se défendre. Ils le firent sor­tir les mains liées. Il était envi­ron onze heures du soir. Les bour­reaux choi­sirent cette heure, après le couvre-​feu, parce qu’ils ne vou­laient pas que quelqu’un sache ce qu’ils allaient faire à ce gar­çon. Avec un cou­teau, ils lui cou­pèrent len­te­ment la plante des pieds et l’obligèrent à mar­cher pieds nus sur du sel. Ensuite ils l’emmenèrent sur un che­min pier­reux en direc­tion du cime­tière.
Sur le tra­jet, les sol­dats, vou­lant lui faire renier sa foi, lui don­naient des coups et des bour­rades et, comme à un tau­reau de com­bat, avec de petits cou­teaux poin­tus, on lui don­nait des coups de poi­gnard sur tout le corps. A chaque coup de poi­gnard, José Luis criait avec encore plus de force : « Vive le Christ Roi ! Vive la Vierge de Gua­da­lupe ! » Les pierres du che­min se tein­tèrent sang. De leurs mai­sons, les gens enten­dirent les cris et vinrent pour voir ce qu’on lui fai­sait. Cer­tains le sui­virent et nous avons tout vu. Ils vou­laient le tuer à coups de cou­teaux pour évi­ter le bruit des coups de feu. En voyant qu’il ne ces­sait pas de crier « Vive le Christ Roi ! » l’un des sol­dats lui asséna un coup de crosse de fusil si rude qu’il lui frac­tura la mâchoire.
Arri­vés au lieu du « Cal­vaire », le cime­tière, ils l’obligèrent, mal­gré le peu de forces qui lui res­tait, à creu­ser sa propre tombe. Ensuite, n’arrivant pas à le faire renier et comme, au contraire, il pro­cla­mait encore plus fort sa foi au Christ, le chef de la garde, exas­péré, s’approcha de José Luis, sor­tit son pis­to­let et le déchar­gea à bout por­tant en pleine tête. Ses der­nières paroles furent « Vive le Christ Roi et sainte Marie de Gua­da­lupe ! ». Son corps, bai­gné de sang, s’écroula sur le sol. Ils lan­cèrent des­sus quelques pel­le­tées de terre et s’enfuirent. Un papier, dans une bou­teille, à côté de son corps, lais­sait la preuve irré­fu­table qu’un héros de la Patrie, un sol­dat du Christ et un mar­tyr de l’Église de seule­ment 14 ans, gisait ici, à cet endroit.

La force de son témoignage

Le grand ami, le meilleur ami de José Luis, son com­pa­gnon d’aventures et de com­bats, fut tou­jours Jésus-​Christ. Il conver­sait avec lui à tout moment du jour avec plus de natu­rel même qu’avec ses propres com­pa­gnons. Il lui racon­tait ses pro­blèmes et ses dif­fi­cul­tés et il aimait aussi fêter avec lui les moments de joie, ses bons résul­tats à l’école ou sa vic­toire à un jeu. Ils fai­saient tout ensemble. Le Christ et lui avaient conclu un pacte d’amitié par lequel ils res­te­raient unis pour tou­jours, la mort elle-​même ne devait pas les sépa­rer.
La fidé­lité à cette ami­tié lui a pour­tant coûté son sang, il a pro­noncé le nom de Jésus dans le mar­tyr. « Vous pou­vez me cou­per la langue et m’attacher les pieds et les mains, disait-​il à ses gardes pen­dant qu’il était en pri­son, mais même dans cette situa­tion, chaque geste et mou­ve­ment de mon corps sera pour moi une façon de crier « Vive le Christ Roi ! ». Tout en lui n’avait d’autre fina­lité que de trans­mettre le Christ, l’annoncer et témoi­gner son amour à tous ses com­pa­gnons, ses parents, ses frères, les cris­te­ros et à ses bour­reaux eux-​mêmes.
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José Luis ne per­dit jamais de vue que le but de sa vie était le ciel et que cela valait la peine de faire quelques sacri­fices ou de souf­frir pour l’obtenir. Il savait que là, il pour­rait jouir de Dieu pour toute l’éternité. Ainsi, il a su perdre sa vie pour la gagner pour le ciel : 14 ans lui ont suf­fit pour la vivre à fond et rem­por­ter le prix. Sui­vant le conseil de l’Évangile, il n’a pas craint ceux qui pou­vaient tuer le corps, mais ceux qui pou­vaient lui faire perdre sa foi et son ami­tié pour le Christ, lui voler sa pureté de corps et de cœur, lui faire renier ses convic­tions (cf Lc 12, 4 – 5). Plu­tôt mou­rir que pécher. C’est la rai­son pour laquelle il a pré­féré une vie courte, mais avec le Christ à une vie longue et confor­table mais sans lui et sans la vie éter­nelle. Il est mort comme il a tou­jours vécu : debout, com­bat­tant comme un véri­table chré­tien, avec la lampe allu­mée de sa foi et de son amour.

Source: http ://www.centreflambeau.com/Jose-Sanchez-del-Rio.html (1)

AJOUT FAIT LE 16 JANVIER 2022 : On peut voir un film sur ce jeune saint parmi les films présentés sur le lien suivant : 
Le film se trouve dans la 10ème rangée à l'extrême droite. Voici l'image :   



(1) José Sanchez del Rio, le petit Cristero | Et maintenant une histoire !

www.maintenantunehistoire.fr/jose-sanchez-del-rio-le-petit-cristero/


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