mardi 9 juin 2015

Merci Giuseppe !

 Merci Giuseppe !

Par le présent blogue, je veux remercier un ancien confrère qui a laissé les Oblats de la Vierge Marie à la fin de sa formation, juste avant les vœux perpétuels. Son nom est Giuseppe Resmini. Giuseppe est entré chez les Trappistes, en banlieue de Rome, où il est actuellement le prieur.

J’ai toujours eu une grande admiration et une grande estime pour cet homme. Lorsqu’il était au sein de notre Congrégation, il m’impressionnait déjà. Depuis ma formation à Rome, je ne l’ai revu qu’à deux ou trois occasions. La dernière fois que je l’ai vu, remonte à plusieurs années alors que je suis allé à Rome. Giuseppe était alors hospitalisé, et j’ai été lui rendre visite. Ces jours-ci, j’ai pensé à Giuseppe à cause de Notre-Dame-de-l’Équilibre (1). Giuseppe habite le monastère où la plaque de bronze représentant Notre-Dame-de-l’Équilibre a été découverte. J’ai écrit ces jours-ci au monastère des Trappistes à Frattocchie, pour leur dire que j'avais fait un blogue sur Notre-Dame-de-l’Équilibre et pour les mettre au courant du fait qu'une vidéo avait été mise sur le web ces jours-ci, pour faire connaître cette dévotion. Giuseppe m’a répondu et m’a dit qu’ils prennent bien soin de la chapelle de Notre-Dame-de-l’Équilibre et qu’elle est toujours fréquentée.

En allant sur internet pour connaître l’adresse du monastère, j’ai pris connaissance d’une vidéo réalisée à Frattocchie. Ce fut une joie pour moi de revoir, via l’écran de l’ordinateur, mon ami Giuseppe. Ce qu’il dit et ce qu’il fait dans la vidéo, m’a beaucoup touché, et j’ai éprouvé le désir de vous le partager. J’ai mis au bas du présent message, le lien à la vidéo.

À la septième minute et vingt-cinquième seconde (7:25), on voit Giuseppe à la table du supérieur de la communauté. Il venait de sonner la cloche pour indiquer le début du repas. À la huitième minute et vingt-huitième seconde (8:28), Giuseppe prend la parole. Voici ma traduction, qui manque un peu d’élégance, car j’ai voulu conserver les qualités et les défauts du langage parlé.

« Nous sommes une communauté unie et fraternelle, malgré toute la différence de mentalité et d’origine. Le bon Dieu nous a appelés à des moments différents de notre vie, mais aussi de culture différente, de mentalité différente. Les points de rencontre entre nous, sont tout autres et bien plus profonds et bien plus solides.

Nous avons un but qui n’est pas tellement évident: rendre témoignage, rendre présent à qui veut voir, à qui veut comprendre, et à qui veut entendre, que Dieu existe et que c’est cela l’essence de la vie humaine, le fondement et le but de la vie humaine. Donner le témoignage d’une vie fraternelle, même entre personnes qui ne se sont pas choisies, qui ne se sont pas recherchées, que l’on n’a pas choisies par sympathie, par tempérament ou à cause du caractère. Rien de tout cela. Voilà: rendre témoignage qu’il est possible de vivre fraternellement; pas seulement en paix, cela ne suffit pas, mais fraternellement; ce qui est quelque chose de plus. »

La vie monastique est pour moi un mystère, même si j’ai cru pendant quelques années que j’étais appelé à ce genre de vie (2). Déjà, pour la vie religieuse active, celle que je mène avec mes confrères Oblats, la vie communautaire est un défi et un miracle en soi. Le fait de vivre fraternellement et en harmonie entre personnes qui ne se seraient très probablement jamais choisies pour vivre dans un même lieu, relève du miracle et de la puissance de la grâce. Mais la vie fraternelle dans un monastère, où les Frères sont plusieurs heures par jour à se côtoyer en un lieu très restreint, est certainement une réalité impossible à vivre de façon paisible, sans la grâce de Dieu. Les monastères, qu’on le veuille ou non, sont à eux seuls une preuve de l’existence de Dieu; à mes yeux tout au moins. 

Un peu plus loin, on voit Giuseppe en train de laver la vaisselle et les chaudrons. Dès que j’ai vu les images montrant les moines en train de faire la vaisselle, je savais que je verrais Giuseppe, au milieu d’eux. Un des gestes de Guiseppe qui m’a le plus impressionné durant toutes mes années de formation à Rome, est celui-ci: à chaque semaine, nous les étudiants en théologie, avions des tâches et des services à rendre à la communauté. Certains d’ente nous devaient préparer les tables (nous étions une trentaine), d’autres devaient desservir les tables et les nettoyer après les repas. Or Giuseppe aidait à chaque jour et à tous les repas, l’équipe chargée de desservir les tables. Il faisait cela de bon cœur, sans y être nullement obligé. Ce petit geste fraternel et charitable, réalisé immanquablement au fil des jours et des années, m’a beaucoup appris sur Giuseppe Resmini.

Le moment le plus touchant de la vidéo, selon moi, se trouve à la trente-troisième minute et seizième seconde (33:16) lorsque la caméra a capté une image de Giuseppe en prière. Quelle paix dans ce visage! Quelle profondeur! Quel repos en Dieu! Ce visage m’a fait penser à la Sainte Face imprégnée sur le Saint Suaire de Turin.


Quand j’ai été visiter Giuseppe pour la première fois dans le monastère, il m’a conduit près des centaines de poules dont il avait la charge. Durant deux ans environ, Giuseppe s’est occupé des poules et des œufs au monastère. J’étais humainement scandalisé de voir un homme de sa qualité, qui avait toujours eu des notes parfaites aux examens (10 sur 10), réduit à prendre soin des poules pendant une longue période de temps. Scandalisé, je l’étais, même si intellectuellement, je sais que les voies de Dieu ne sont pas nos voies (Is 55, 8).

« Nous travaillons tous, excepté naturellement ceux qui sont malades ou très âgés. Nous vivons des travaux des champs, en transformant les produits de la campagne que sont les raisins et les olives, en vin et huile. Nous réussissons non seulement à nous maintenir, mais à faire d’abondantes aumônes. Puisque nous faisons une vie pauvre et austère, ce que nous avons en plus, nous l’employons pour aider ceux qui sont dans le besoin.

Notre vie, en soi, offre peu de choses attrayantes (ceci dit avec un large sourire), si on enlève Dieu, s’il n’y a pas la rencontre avec Dieu. Le reste est vraiment peu. Il n’y a pas la télévision, il n’y a pas les divertissements; il n’y a pas les vacances. Nous faisons une farce lorsque quelqu’un nous demande si nous avons des vacances. Nous répondons: « Mais non, nous sommes toujours en vacance (ceci dit, toujours avec un large sourire) ». Si quelqu’un vient vers nous parce qu’il voit la vie monastique comme un remède ou une solution de rechange, il est vite déçu. Il se dira qu’il vaut mieux s’étourdir dans le monde, que de venir chez nous. » (36:54 à 37, 56)

Ce témoignage de moines qui vivent pauvrement et qui réussissent par leur travail journalier à faire « d’abondantes aumônes », me touche beaucoup. Si Giuseppe Resmini emploie l’adjectif « abondant » pour caractériser les aumônes faites, c’est qu’elles doivent certainement être substantielles.

Giuseppe, je remercie le Seigneur de t’avoir connu ici-bas, sur cette terre. Je remercie le Seigneur d’avoir permis que je puisse te voir, grâce à la technologie, tel que tu es devenu après tant d’années. Tu m’impressionnes toujours autant; et même plus.

  1. I passi del silenzio - Frattocchie di Marino (RM) - YouTube

    www.youtube.com/watch?v=H_GQpZ2EaIY

    11 mai 2012 - Ajouté par Tv2000it
    I passi del silenzio - Frattocchie di Marino (RM). Tv2000it. SubscribeSubscribedUnsubscribe 29,116 ...
(1) 

Dieu ma joie: Notre Dame de l'Équilibre



(2) 

Dieu ma joie: La joie chrétienne



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