samedi 27 juin 2015

Dieu n'a pas fait la mort

" Dieu n’a pas fait la mort " 
 
« Talitha koum »
 « Jeune fille, je te le dis, lève-toi » (Mc 5,41)

En ce 13ème dimanche du temps ordinaire, la Parole de Dieu nous propose un texte de l’Ancien Testament qui jette une lumière éblouissante sur la mort :

Lecture du livre de la Sagesse 1, 13 – 15 ; 2, 23 – 24
« Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Il les a tous créés pour qu’ils subsistent; ce qui naît dans le monde est porteur de vie: on n’y trouve pas de poison qui fasse mourir. La puissance de la Mort ne règne pas sur la terre, car la justice est immortelle. Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité. C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde; ils en font l’expérience ceux qui prennent parti pour lui. »

Voilà un texte extraordinaire de la Bible, qui nous dit quelque chose d’essentiel sur la mort. C’est tellement extraordinaire ce que nous dit ce texte, qu’on semble aujourd’hui ne pas vouloir y croire. Le texte est pourtant très clair: Dieu n’a pas fait la mort. Saint Paul, dans ses lettres, nous aide à comprendre les paroles du livre de la Sagesse. LApôtre des nations nous dit clairement que si l’être humain n’avait pas péché, il ne serait pas mort. Si l’être humain n’avait pas commis cette rupture grave d’amitié avec Dieu, il n'aurait jamais connu la mort: « Nous savons que par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et que par le péché est venue la mort; et ainsi, la mort est passé en tous les hommes, étant donné que tous ont péché. » (Rm 5, 12)  

De nos jours, on semble vouloir mettre en doute une telle vérité. Des commentateurs de la Bible que j’estime beaucoup, semblent croire que la Bible, lorsqu’elle s’exprime ainsi, ne veut pas parler de la mort physique, de la mort corporelle. Je trouve une telle interprétation très étrange et très « frileuse ». J’ai l’impression que nous sommes aujourd’hui trop imbus de rationalisme. Ce qui semble irrationnel nous fait peur. Or le surnaturel peut sembler défier toute logique. La tradition de l’Église a toujours soutenu que nos premiers parents, avant la chute (avant le péché), jouissaient de dons « préternaturels », c'est-à-dire de dons qui sont « au-dessus de la nature ». Un de ces dons était précisément de ne pas devoir mourir. Aujourd’hui, il semble que les théologiens se sentent inconfortables avec une telle doctrine. On semble vouloir la glisser sous le tapis. Et je me demande bien pourquoi? Quant à moi, je juge presque essentiel de croire aux dons préternaturels accordés par Dieu à ses enfants créés dans la justice originelle, dans un état de parfaite amitié avec Lui. Je sais bien que l’être humain, une fois créé, aurait dû mourir, dû à sa finitude. Cela, l’Église l’a toujours reconnu et enseigné. Mais Dieu, par amour pour ses enfants, a voulu, dans un premier temps, leur épargner l’épreuve et la douleur de la mort. Il me semble que cela va de soi, si nous croyons en un Dieu d’amour. Je considère essentiel de croire en la vérité de la première phrase de la liturgie de la Parole de Dieu d’aujourd’hui, qui affirme que: « Dieu n’a pas fait la mort ». Pour moi, il y va de l’image même de Dieu, que nous devons avoir. D'ailleurs, un auteur biblique peut vouloir dire telle ou telle chose; mais l’Église peut nous donner une interprétation plus approfondie et plus exacte de ce que l’Esprit Saint a vraiment voulu dire aux fidèles.

Alors, me direz-vous? Qu’est-ce qui serait produit si les êtres humains qui auraient vécu dans un état de justice originelle, ne seraient pas morts? Notre planète ne peut pas supporter des milliards et des milliards de personnes. Cela n’a aucun sens, me direz-vous? Il est certain que si tous les humains ne mouraient pas, ils ne pourraient pas tous vivre sur la planète terre. Qu’est-ce que Dieu aurait fait? On ne le saura jamais. Pourquoi? Parce que l’homme et la femme ont péché. Mais Dieu est Dieu; et Il a plus d’un tour dans son sac. L’être humain aime tellement tout comprendre, qu’il lui est difficile de concevoir Dieu comme le maître de l’impossible. Personnellement, j’aime penser à ce qui est peut-être arrivé à la Vierge Marie. Vous savez sûrement que l’Église catholique n’a jamais pris position sur le fait que la Mère de Dieu soit morte ou non. On peut croire l’une ou l’autre des deux possibilités. Les tenants de la thèse selon laquelle Marie n’aurait pas connu la mort, s’appuient précisément sur le fait que la Mère de Dieu a été conçue immaculée; Elle n’a jamais été touchée par le péché. Par conséquent, elle devait être épargnée des conséquences dues au péché; et donc de la mort. Car la mort corporelle est une conséquence directe du péché des premiers parents. Après la « chute », Dieu dit à Adam: « C’est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu proviens; car tu es poussière, et à la poussière tu retourneras. » (Gn 3, 19). À Jérusalem, « l’église de la Dormition », commémore le moment où la Vierge Marie est passée de ce monde au Père:  

L'église de la Dormition, sur le mont Sion

Le 15 août, les catholiques du monde entier célèbrent la fête de l'Assomption, commémorant la montée de la Vierge Marie au ciel, à la fin de sa vie terrestre. La fête est connue par les églises orthodoxes comme la Dormition (l'endormissement) de la Théotokos, et c'est aussi le nom du sanctuaire catholique de Jérusalem, qui commémore cet événement : l'Hagia Maria Sion ou l'abbaye de la Dormition. L'église bénédictine massive, avec son haut clocher en forme de dôme, visible de nombreux points de la ville, est située sur le mont Sion. (1)
Image associée
Abbaye de Dormition sur le mont Sion à Jérusalem

Cette abbaye (ou église) de la Dormition est impressionnante étant située au sommet du mont Sion. C'est comme si on avait choisi volontairement un endroit qui naturellement élève l'âme, pour signifier la " montée de la Vierge Marie au ciel ". 

Personnellement, je me plais à croire que si l’être humain était demeuré dans un état de justice originelle, Dieu l’aurait conduit dans sa gloire, lors de son sommeil. Mais peut-être que mon imagination me joue des tours. Souffrant personnellement d’hypersomnie idiopathique, je peux facilement prendre mes rêves pour des réalités.

Si vous désirez approfondir le sujet du présent blogue, je vous invite à méditer sur les articles suivants du Catéchisme de l’Église catholique: les articles 375 et 376; 1006 et 1008.

375 L’Église, en interprétant de manière authentique le symbolisme du langage biblique à la lumière du Nouveau Testament et de la Tradition, enseigne que nos premiers parents Adam et Eve ont été constitué dans un état " de sainteté et de justice originelle " (Cc. Trente : DS 1511). Cette grâce de la sainteté originelle était une " participation à la vie divine " (LG 2). 

376 Par le rayonnement de cette grâce toutes les dimensions de la vie de l’homme étaient confortées. Tant qu’il demeurait dans l’intimité divine, l’homme ne devait ni mourir (cf. Gn 2, 17 ; 3, 19), ni souffrir (cf. Gn 3, 16). L’harmonie intérieure de la personne humaine, l’harmonie entre l’homme et la femme (cf. Gn 2, 25), enfin l’harmonie entre le premier couple et toute la création constituait l’état appelé " justice originelle ".

1006 " C’est en face de la mort que l’énigme de la condition humaine atteint son sommet " (GS 18). En un sens, la mort corporelle est naturelle, mais pour la foi elle est en fait " salaire du péché " (Rm 6, 23 ; cf. Gn 2, 17). Et pour ceux qui meurent dans la grâce du Christ, elle est une participation à la mort du Seigneur, afin de pouvoir participer aussi à sa Résurrection (cf. Rm 6, 3-9 ; Ph 3, 10-11).

1008 La mort est conséquence du péché. Interprète authentique des affirmations de la Sainte Écriture (cf. Gn 2, 17 ; 3, 3 ; 3, 19 ; Sg 1, 13 ; Rm 5, 12 ; 6, 23) et de la Tradition, le Magistère de l’Église enseigne que la mort est entrée dans le monde à cause du péché de l’homme (cf. DS 1511). Bien que l’homme possédât une nature mortelle, Dieu le destinait à ne pas mourir. La mort fut donc contraire aux desseins de Dieu Créateur, et elle entra dans le monde comme conséquence du péché (cf. Sg 2, 23-24). " La mort corporelle, à laquelle l’homme aurait été soustrait s’il n’avait pas péché " (GS 18), est ainsi " le dernier ennemi " de l’homme à devoir être vaincu (cf. 1 Co 15, 26). (2)

www.holyland-pilgrimage.org/fr/léglise-de-la-dormition-sur-le-mont-sion

www.vatican.va/archive/FRA0013/_INDEX.HTM



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