" Dieu n’a pas fait la mort "
« Talitha koum »
« Jeune fille, je te le dis, lève-toi » (Mc 5,41)
En ce 13ème dimanche
du temps ordinaire, la Parole
de Dieu nous propose un texte de l’Ancien Testament qui jette une lumière
éblouissante sur la mort :
Lecture du livre
de la Sagesse 1,
13 – 15 ; 2, 23 – 24
« Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir
mourir les êtres vivants. Il les a tous créés pour qu’ils subsistent; ce qui
naît dans le monde est porteur de vie: on n’y trouve pas de poison qui fasse
mourir. La puissance de la Mort
ne règne pas sur la terre, car la justice est immortelle. Dieu a créé l’homme
pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité. C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde; ils en font
l’expérience ceux qui prennent parti pour lui. »
Voilà un texte extraordinaire de la Bible , qui nous dit quelque
chose d’essentiel sur la mort. C’est tellement extraordinaire ce que nous dit
ce texte, qu’on semble aujourd’hui ne pas vouloir y croire. Le texte est
pourtant très clair: Dieu n’a pas fait la mort. Saint Paul, dans ses lettres,
nous aide à comprendre les paroles du livre
de la Sagesse. L ’Apôtre des nations nous dit clairement que si l’être humain n’avait
pas péché, il ne serait pas mort. Si l’être humain n’avait pas commis cette
rupture grave d’amitié avec Dieu, il n'aurait jamais connu la mort: « Nous
savons que par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et que par le
péché est venue la mort; et ainsi, la mort est passé en tous les hommes, étant
donné que tous ont péché. » (Rm 5, 12)
De nos jours, on semble vouloir
mettre en doute une telle vérité. Des commentateurs de la Bible que j’estime
beaucoup, semblent croire que la
Bible , lorsqu’elle s’exprime ainsi, ne veut pas parler de la
mort physique, de la mort corporelle. Je trouve une telle interprétation très
étrange et très « frileuse ».
J’ai l’impression que nous sommes aujourd’hui trop imbus de rationalisme. Ce
qui semble irrationnel nous fait peur. Or le surnaturel peut sembler défier
toute logique. La tradition de l’Église a toujours soutenu que nos premiers
parents, avant la chute (avant le péché), jouissaient de dons
« préternaturels », c'est-à-dire de dons qui sont « au-dessus de la nature ». Un de ces
dons était précisément de ne pas devoir mourir. Aujourd’hui, il semble que les
théologiens se sentent inconfortables avec une telle doctrine. On semble
vouloir la glisser sous le tapis. Et je me demande bien pourquoi? Quant à moi, je
juge presque essentiel de croire aux dons préternaturels accordés par Dieu à
ses enfants créés dans la justice originelle, dans un état de parfaite amitié
avec Lui. Je sais bien que l’être humain, une fois créé, aurait dû mourir, dû à
sa finitude. Cela, l’Église l’a toujours reconnu et enseigné. Mais Dieu, par
amour pour ses enfants, a voulu, dans un premier temps, leur épargner l’épreuve
et la douleur de la mort. Il me semble que cela va de soi, si nous croyons en
un Dieu d’amour. Je considère essentiel de croire en la vérité de la première
phrase de la liturgie de la
Parole de Dieu d’aujourd’hui, qui affirme que: « Dieu n’a pas fait la mort ». Pour
moi, il y va de l’image même de Dieu, que nous devons avoir. D'ailleurs, un auteur
biblique peut vouloir dire telle ou telle chose; mais l’Église peut nous donner
une interprétation plus approfondie et plus exacte de ce que l’Esprit Saint a vraiment voulu dire aux fidèles.
Alors, me direz-vous? Qu’est-ce
qui serait produit si les êtres humains qui auraient vécu dans un état de
justice originelle, ne seraient pas morts? Notre planète ne peut pas supporter
des milliards et des milliards de personnes. Cela n’a aucun sens, me direz-vous? Il est certain que si tous les humains ne mouraient pas, ils ne pourraient pas
tous vivre sur la planète terre. Qu’est-ce que Dieu aurait fait? On ne le saura
jamais. Pourquoi? Parce que l’homme et la femme ont péché. Mais Dieu est Dieu;
et Il a plus d’un tour dans son sac. L’être humain aime tellement tout
comprendre, qu’il lui est difficile de concevoir Dieu comme le maître de
l’impossible. Personnellement, j’aime penser à ce qui est peut-être arrivé à la Vierge Marie. Vous savez
sûrement que l’Église catholique n’a jamais pris position sur le fait que la Mère de Dieu soit morte ou
non. On peut croire l’une ou l’autre des deux possibilités. Les tenants de la
thèse selon laquelle Marie n’aurait pas connu la mort, s’appuient précisément
sur le fait que la Mère
de Dieu a été conçue immaculée; Elle n’a jamais été touchée par le péché. Par
conséquent, elle devait être épargnée des conséquences dues au péché; et donc
de la mort. Car la mort corporelle est une conséquence directe du péché des
premiers parents. Après la « chute »,
Dieu dit à Adam: « C’est à la sueur
de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre
dont tu proviens; car tu es poussière, et à la poussière tu retourneras. »
(Gn 3, 19). À Jérusalem, « l’église de la Dormition »,
commémore le moment où la Vierge Marie
est passée de ce monde au Père:
L'église de la
Dormition , sur le mont Sion
Le
15 août, les catholiques du monde entier célèbrent la fête de l'Assomption,
commémorant la montée de la
Vierge Marie au ciel, à la fin de sa vie terrestre. La fête
est connue par les églises orthodoxes comme la Dormition (l'endormissement)
de la Théotokos ,
et c'est aussi le nom du sanctuaire catholique de Jérusalem, qui commémore cet
événement : l'Hagia Maria Sion ou l'abbaye de la Dormition. L'église
bénédictine massive, avec son haut clocher en forme de dôme, visible de nombreux
points de la ville, est située sur le mont Sion. (1)
Abbaye de Dormition sur le mont Sion à Jérusalem
Cette abbaye (ou église) de la Dormition est impressionnante étant située au sommet du mont Sion. C'est comme si on avait choisi volontairement un endroit qui naturellement élève l'âme, pour signifier la " montée de la Vierge Marie au ciel ".
Personnellement, je me plais à
croire que si l’être humain était demeuré dans un état de justice originelle,
Dieu l’aurait conduit dans sa gloire, lors de son sommeil. Mais peut-être que
mon imagination me joue des tours. Souffrant personnellement d’hypersomnie
idiopathique, je peux facilement prendre mes rêves pour des réalités.
Si vous désirez approfondir le
sujet du présent blogue, je vous invite à méditer sur les articles suivants du Catéchisme de l’Église catholique: les
articles 375 et 376; 1006 et 1008.
375 L’Église, en interprétant de manière
authentique le symbolisme du langage biblique à la lumière du Nouveau Testament
et de la Tradition ,
enseigne que nos premiers parents Adam et Eve ont été constitué dans un état
" de sainteté et de justice originelle " (Cc. Trente :
DS 1511). Cette grâce de la sainteté originelle était une
" participation à la vie divine " (LG 2).
376 Par le rayonnement de cette grâce toutes
les dimensions de la vie de l’homme étaient confortées. Tant qu’il demeurait
dans l’intimité divine, l’homme ne devait ni mourir (cf. Gn 2, 17 ; 3,
19), ni souffrir (cf. Gn 3, 16). L’harmonie intérieure de la personne humaine,
l’harmonie entre l’homme et la femme (cf. Gn 2, 25), enfin l’harmonie entre le
premier couple et toute la création constituait l’état appelé
" justice originelle ".
1006 " C’est
en face de la mort que l’énigme de la condition humaine atteint son
sommet " (GS 18). En un sens, la mort corporelle est naturelle, mais
pour la foi elle est en fait " salaire du péché " (Rm 6,
23 ; cf. Gn 2, 17). Et pour ceux qui meurent dans la grâce du Christ, elle
est une participation à la mort du Seigneur, afin de pouvoir participer aussi à
sa Résurrection (cf. Rm 6, 3-9 ; Ph 3, 10-11).
1008 La mort est conséquence du péché. Interprète authentique des affirmations de la Sainte Écriture (cf. Gn 2,
17 ; 3, 3 ; 3, 19 ; Sg 1, 13 ; Rm 5, 12 ; 6, 23) et de
la Tradition ,
le Magistère de l’Église enseigne que la mort est entrée dans le monde à cause
du péché de l’homme (cf. DS 1511). Bien que l’homme possédât une nature
mortelle, Dieu le destinait à ne pas mourir. La mort fut donc contraire aux
desseins de Dieu Créateur, et elle entra dans le monde comme conséquence du
péché (cf. Sg 2, 23-24). " La mort corporelle, à laquelle l’homme
aurait été soustrait s’il n’avait pas péché " (GS 18), est ainsi
" le dernier ennemi " de l’homme à devoir être vaincu (cf.
1 Co 15, 26). (2)
www.holyland-pilgrimage.org/fr/léglise-de-la-dormition-sur-le-mont-sion
www.vatican.va/archive/FRA0013/_INDEX.HTM
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