La puissance de la Résurrection
Le dogme central de notre foi,
est la Résurrection.
La foi chrétienne a comme fondement la résurrection de Jésus.
Saint Paul le dit clairement: « Si Jésus n’est pas ressuscité, notre foi
est sans contenu » (1 Co 15, 14). La religion chrétienne s’est construite à partir de la
résurrection. C’est la résurrection de Jésus qui a permis de connaître et de
comprendre qui est Jésus de Nazareth. Les évangiles ont été écrits après la
résurrection et dans la lumière fulgurante de la résurrection.
Je pense qu’il est bon et
bienfaisant de méditer sur la puissance de la résurrection. Car la puissance de résurrection que Dieu le Père a déployée en ressuscitant Jésus, Il
veut que tous les croyants puissent y puiser et en vivre . C’est ce que j’ai essayé de faire comprendre
dans uns de mes blogues les plus récents: Dieu ma joie: La puissance extraordinaire du croyant.
Deux textes magnifiques de saint
Paul, nous incitent à demander une plus grande foi en la puissance de la
résurrection:
« Que
le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père dans sa gloire … ouvre à sa lumière les
yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle espérance vous ouvre son
appel, la gloire sans prix de l’héritage que vous partagez avec les fidèles, et quelle puissance
incomparable il déploie pour nous, les croyants: c’est l’énergie, la force, la
vigueur qu’il a mise en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité d’entre les
morts et
qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux. » (Ep 1, 17-20)
« Il s’agit pour moi de connaître
le Christ, d’éprouver la puissance de sa
résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en devenant
semblable à lui dans sa mort, avec
l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts. » (Ph 3, 10-11)
Voici deux moyens qui peuvent nous aider à imaginer la puissance de la Résurrection de
Jésus: une peinture de jeunesse de Rembrandt et le Saint-Suaire de Turin.
1) Une peinture de Rembrandt:
Rembrandt, Les Pèlerins d'Emmaüs (1628),
REMBRANDT:
Les pèlerins d'Emmaüs 1628
« Oeuvre de jeunesse avec mouvements et clair obscur.
C’est une révélation, un moment où la vérité éclate.
Cela se montre par la stupeur des pélerins, leurs
yeux écarquillés, leurs poses à la renverse, leurs mains levées en incrédulité
ou en défense contre ce mystère; l’agitation
de la scène y contribue, verre vacillant, couteau basculant,
chaise renversée. Ici, un seul des pèlerins est vraiment dans la scène, en pleine lumière, tout effaré. Où est l’autre? En regardant bien, on le voit,
déjà touché par la grâce, agenouillé aux pieds de Jésus, perdu dans
l’ombre.
La lumière vient de derrière le Christ, qui n’apparaît presque qu’en silhouette; le mur en
devient éclairant, comme une explosion. » (1)
Voici un très beau commentaire de Didier Decoin sur cette
peinture de Rembrandt:
« Il est un tableau qui, pourtant, même reclus dans les
ténèbres d’une cave, continuerait de rayonner, d’insoler, d’irradier: Les Pèlerins d’Emmaüs de Rembrandt. Non
pas le chef-d’œuvre (c’est du moins ainsi que le qualifient la plupart des
spécialistes du maître du clair-obscur) de 1648, mais la toile qu’il peignit en
1628, à l’âge de seulement vingt-deux ans.
Rien de plus sobre, de plus dépouillé, de plus « maigre »
que ce tableau qui, pourtant, rend compte d’un fait considérable: l’incapacité
de notre regard humain à supporter la vision du Christ ressuscité. Car l’essentiel
de l’anecdote que relate la toile de Rembrandt ne porte pas tant sur la
révélation – « Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent; mais il
disparut de devant eux » (Lc 24,
31) – que sur l’éblouissement, à la fois physique et spirituel, que provoque la
vision du Ressuscité. Du Christ semble fulgurer une lumière irréelle (je ne crois
pas, contrairement à ce que soutiennent nombre de critiques d’art, qu’on puisse
« réduire » cette éclaboussure de lumière à la seule lueur d’une
bougie fichée sur la table, et qui nous serait masquée par les personnages),
une lumière sublime qui me fait rêver à ce fameux « flash » de la Résurrection qui
aurait provoqué, dit-on, l’impression comme un négatif photographique du corps
et du visage du Christ sur le Suaire de Turin. Pour Rembrandt, si soudaine, si
vive, si violente a été l’illumination, qu’un des disciples a envoyé promener
sa chaise pour se jeter aux genoux de Jésus et enfouir son visage dans les plis
de son vêtement. L’autre disciple attablé, le seul à être vu de face, « se
recule, saisi d’effroi devant un spectacle incroyable », écrit Max Milner,
un des rares critiques littéraires à être aussi aisément transdisciplinaire. Tout
au fond, dans ce qu’on suppose être la cuisine de cette modeste auberge de
village, on distingue la silhouette d’une femme qui attise le foyer – mais la lueur
du feu paraît bien lointaine et bien faible en comparaison de la lumière du
Ressuscité.
Fasciné par ce thème, Rembrandt a consacré dix tableaux aux
pèlerins d’Emmaüs. Mais pas une de ces toiles n’atteint, à mon sens, la pureté
et la hauteur mystique de celle de 1628.
Or donc, peu importe que l’on ne parvienne toujours pas à
situer avec certitude l’emplacement de l’authentique Emmaüs: celui de
Rembrandt, au musée Jacquemart-André, est plus vrai que nature. » (Didier Decoin, Dictionnaire amoureux de la Bible , Plon, 2009, pp. 226-228)
2) Le Saint-Suaire de Turin:
Le Saint-Suaire de Turin
linceul qui aurait recouvert le corps inanimé de Jésus
Didier Decoin a fait allusion dans le texte ci-dessus, à la "lumière sublime", à l’extraordinaire « flash »
qui, provenant de la résurrection de Jésus, aurait permis la formation de l’image
du crucifié que nous retrouvons sur le Saint Suaire de Turin. Voici la
conclusion d’une recherche récente sur la façon mystérieuse dont l’image du crucifié
du Saint-Suaire, a pu se former:
« Aussi significatifs qu’ils soient, nos résultats ne
permettent pas encore de formuler une hypothèse sûre et praticable sur la
modalité de formation de l’image du Saint Suaire: il suffit de penser qu’étant
donnée la densité de puissance de radiation que nous avons utilisée pour
obtenir la coloration d’un seul centimètre carré de lin, on aurait besoin, pour
reproduire l’image entière du Saint Suaire avec un seul flash de lumière, de
quatorze mille Lasers frappant chacun simultanément une zone différente du lin
pour reproduire l’image elle-même; ce qui équivaudrait, pour mieux nous
comprendre, à une source de Laser de la taille d’un immeuble. » (2)
En 2010, le pape Benoît XVI est allé à Turin où il a vénéré le Saint-Suaire. Voici la fin de la méditation qu’il a offerte au monde, ce jour-là:
En 2010, le pape Benoît XVI est allé à Turin où il a vénéré le Saint-Suaire. Voici la fin de la méditation qu’il a offerte au monde, ce jour-là:
«
Tel est le mystère du Samedi
Saint! Précisément de là, de l'obscurité de la mort du Fils de Dieu est apparue
la lumière d'une espérance nouvelle: la lumière de la Résurrection. Eh bien, il me semble qu'en regardant ce saint linceul avec les yeux de la foi, on
perçoit quelque chose de cette lumière. En effet, le Saint-Suaire a été immergé
dans cette obscurité profonde, mais il est dans le même temps lumineux; et je
pense que si des milliers et des milliers de personnes viennent le vénérer,
sans compter celles qui le contemplent à travers les images - c'est parce qu'en
lui, elles ne voient pas seulement l'obscurité, mais également la lumière; pas
tant l'échec de la vie et de l'amour, mais plutôt la victoire, la victoire de
la vie sur la mort, de l'amour sur la haine; elles voient bien la mort de
Jésus, mais elles entrevoient sa Résurrection; au sein de la mort bat à présent
la vie, car l'amour y habite. Tel est le pouvoir du Saint-Suaire: du
visage de cet "Homme des douleurs", qui porte sur lui la passion de
l'homme de tout temps et de tout lieu, nos passions, nos souffrances, nos
difficultés, nos péchés également - "Passio Christi. Passio hominis"
- de ce visage émane une majesté solennelle, une grandeur paradoxale. Ce
visage, ces mains et ces pieds, ce côté, tout ce corps parle, il est lui-même
une parole que nous pouvons écouter dans le silence. Que nous dit le
Saint-Suaire? Il parle avec le sang, et le sang est la vie! Le Saint-Suaire est
une Icône écrite avec le sang; le sang d'un homme flagellé, couronné d'épines,
crucifié et transpercé au côté droit. L'image imprimée sur le Saint-Suaire est
celle d'un mort, mais le sang parle de sa vie. Chaque trace de sang parle
d'amour et de vie. En particulier cette tâche abondante à proximité du flanc,
faite de sang et d'eau ayant coulé avec abondance par une large blessure
procurée par un coup de lance romaine, ce sang et cette eau parlent de vie.
C'est comme une source qui murmure dans le silence, et nous, nous pouvons
l'entendre, nous pouvons l'écouter, dans le silence du Samedi Saint. » (Benoît XVI, Turin, dimanche 2 mai 2010)
(1)
LES DISCIPLES D'EMMAUS - Art et Bible
artbiblique.hautetfort.com/archive/2011/04/.../les-disciples-d-emmaus.ht..
(2)
30Giorni | Hypothèses scientifiques sur la formation de l ...
www.30giorni.it › Accueil › Archives › 04 - 2010
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