Le pape François et la joie :
Sur mon dernier blogue, je vous ai dit que je me découvrais
des affinités avec notre cher pape François, sur le plan de la spiritualité; et
je vous ai alors donné un exemple. Voici maintenant un autre exemple, et non le
moindre : l’importance de la joie chrétienne, dans la spiritualité du
pape. Vous êtes probablement au courant que le pape François a écrit et publié
ces jours-ci, son premier grand document officiel, en tant que pape. Il s’agit
d’une exhortation apostolique, intitulée : La joie de l’Évangile (pour lire ce magnifique document,
veuillez cliquer sur le lien suivant : Evangelii
Gaudium : Exhortation Apostolique post-synodale sur l'annonce de l'Évangile
dans le monde actuel ).
Or, si vous lisez mon blogue depuis le début de son
existence, vous savez à quel point le thème de la joie est important pour moi.
Le titre même que j’ai donné à ce blogue, en est une preuve évidente. Voici
deux textes de notre pape, qui atteste de l’importance qu’il accorde à la joie.
Le premier texte est un résumé de l’homélie que le pape François a prononcée le
3 décembre dernier, à la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape
habite. Le deuxième texte consiste en des extraits de l’exhortation apostolique publiée
ces jours-ci.
Extraits de l'homélie prononcée à la chapelle de la résidence Sainte-Marthe:
Extraits de l'homélie prononcée à la chapelle de la résidence Sainte-Marthe:
On ne peut pas penser à une Église sans joie, car Jésus,
son époux, était plein de joie. Tous les chrétiens doivent donc vivre avec la
même joie dans le cœur et la communiquer jusqu’aux extrêmes confins du monde.
Tel est, en synthèse, le sens de la réflexion proposée par le Pape François ce
matin, mardi 3 décembre, dans l’homélie de la Messe célébrée dans la chapelle
de Sainte-Marthe en la mémoire du grand évangélisateur François-Xavier.
« La parole de Dieu nous parle
aujourd’hui de paix et de joie. Isaïe, dans sa prophétie (11, 1-10), nous dit
comment seront les jours du Messie. Ce seront des jours de paix». Car, a-t-il
expliqué, Jésus apportera la paix entre nous et Dieu, et la paix parmi nous. La
paix que nous désirons tous est donc celle qu’apporte le Messie.
L’Évangile de Luc (10,
21-24) proclamé au cours de la liturgie aide à comprendre quelque chose
de plus sur Jésus. Nous pouvons entrevoir un peu l’âme de Jésus, le cœur de
Jésus. Un cœur joyeux. Nous sommes en effet habitués à penser à Jésus pendant
qu’il prêche, pendant qu’il guérit, pendant qu’il va sur les routes parler aux
gens, ou quand il monte sur la croix. Mais nous ne sommes pas tellement habitués
à penser à Jésus souriant, joyeux. Jésus était plein de joie. Une joie
qui dérive de son intimité avec le Père. Et c’est précisément de cette relation
avec le Père dans le Saint-Esprit que naît la joie intérieure de Jésus.
Cette joie, a ajouté le Saint-Père, qu’«il nous donne. Et cette joie est la
paix véritable. Ce n’est pas une paix statique, calme, tranquille: la paix chrétienne
est une paix joyeuse, car Jésus est joyeux, Dieu est joyeux.
Dans la prière au début de la
Messe nous avons demandé la grâce de la ferveur missionnaire pour que l’Église
se réjouisse avec de nouveaux fils. On ne peut pas penser à une Église
sans joie, car Jésus a voulu que son épouse, l’Église, soit joyeuse. Et la joie
de l’Église est précisément d’annoncer le nom de Jésus, pour pouvoir dire: «Mon époux est le Seigneur, est Dieu»
qui nous sauve et nous accompagne».
Dans cette joie d’épouse, l’Église
devient mère. Paul VI disait: «la
joie de l’Église est précisément d’évangéliser et de transmettre cette joie à
ses enfants».
Ainsi, nous comprenons que la paix
dont nous parle Isaïe, est une paix de joie, une paix de louange, une paix,
disons, bruyante dans la louange. Une paix féconde dans la maternité de
nouveaux enfants, une paix qui vient précisément de la joie de la louange à la
Trinité et dans l’évangélisation, c’est-à-dire en allant dire aux peuples qui
est Jésus.
Paix et joie, donc. Toujours la
joie, car elle dérive d’une déclaration dogmatique de Jésus qui dit: « tu
as décidé ainsi, de te révéler non aux sages mais aux petits ». Même dans
les choses aussi sérieuses que celle-ci, Jésus est joyeux. Ainsi, l’Église
aussi doit être joyeuse. Toujours, même pendant la période de son veuvage, elle
est joyeuse dans l’espérance. Prions pour que le Seigneur nous donne à tous
cette joie ». (Tiré de L'Osservatore Romano, du 5 décembre 2013)
Extraits de l'exhortation apostolique: Evangelii Gaudium (La joie de l'Évangile):
1. La joie
de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus.
Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du
vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît
toujours. Dans cette Exhortation je désire m’adresser aux fidèles chrétiens,
pour les inviter à une nouvelle étape évangélisatrice marquée par cette joie et
indiquer des voies pour la marche de l’Église dans les prochaines
années.
2. Le grand risque du monde
d’aujourd’hui, avec son offre de consommation multiple et écrasante, est une
tristesse individualiste qui vient du cœur bien installé et avare, de la
recherche malade de plaisirs superficiels, de la conscience isolée. Quand la vie
intérieure se ferme sur ses propres intérêts, il n’y a plus de place pour les
autres, les pauvres n’entrent plus, on n’écoute plus la voix de Dieu, on ne
jouit plus de la douce joie de son amour, l’enthousiasme de faire le bien ne
palpite plus. Même les croyants courent ce risque, certain et permanent.
Beaucoup y succombent et se transforment en personnes vexées, mécontentes, sans
vie. Ce n’est pas le choix d’une vie digne et pleine, ce n’est pas le désir de
Dieu pour nous, ce n’est pas la vie dans l’Esprit qui jaillit du cœur du Christ
ressuscité.
5. L’Évangile, où resplendit glorieuse la
Croix du Christ, invite avec insistance à la joie. Quelques exemples suffisent
: « Réjouis-toi » est le salut de l’ange à Marie (Lc 1, 28). La visite
de Marie à Élisabeth fait en sorte que Jean tressaille de joie dans le sein de
sa mère (cf. Lc 1, 41). Dans son cantique, Marie proclame : «Mon esprit
tressaille de joie en Dieu mon Sauveur» (Lc 1, 47). Quand Jésus
commence son ministère, Jean s’exclame : « Telle est ma joie, et elle est
complète » (Jn 3, 29). Jésus lui-même « tressaillit de joie sous
l’action de l’Esprit-Saint » (Lc 10, 21). Son message est source de joie
: « Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète
» (Jn 15, 11). Notre joie chrétienne jaillit de la source de son cœur
débordant. Il promet aux disciples : « Vous serez tristes, mais votre tristesse
se changera en joie » (Jn 16, 20). Et il insiste : « Je vous verrai de
nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l’enlèvera
(Jn 16, 22). Par la suite, les disciples, le voyant ressuscité « furent
remplis de joie » (Jn 20, 20). Le Livre des Actes des Apôtres raconte
que dans la première communauté ils prenaient « leur nourriture avec allégresse
» (Ac 2, 46). Là où les disciples passaient « la joie fut vive » (8, 8),
et eux, dans les persécutions « étaient remplis de joie » (13, 52). Un eunuque,
qui venait d’être baptisé, poursuivit son chemin tout joyeux » (8, 39), et le
gardien de prison « se réjouit avec tous les siens d’avoir cru en Dieu » (16,
34). Pourquoi ne pas entrer nous aussi dans ce fleuve de joie ?
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