Comme une maison vide
Georges Madore
est un Père Montfortain. Je ne le connais pas personnellement,
mais il m’arrive de lire ses commentaires de la Parole de Dieu dans le Prions
en Église. Je trouve que cet homme a une façon tout à fait originale de voir et
de dire les choses. La prière ci-dessous, qu’il a composée, vous donnera une
idée de ce que je veux dire. En ce temps de l’Avent, où nous vivons une
ineffable attente, et alors que nous
nous apprêtons à vivre le grand signe qui nous est donné, d’un Enfant-Dieu né
dans une étable et couché dans une mangeoire d’animaux, je trouve cette prière
tout à fait de circonstance.
Me voici comme une
maison vide …
Georges Madore, montfortain
Seigneur,
je me présente devant toi
comme une maison vide,
une maison qui attend,
une maison bien pauvre.
Loué sois-tu Seigneur pour cette
pauvreté!
Si mon plafond est défoncé,
il peut laisser filtrer la lumière;
si mes murs sont délabrés,
ils peuvent laisser passer ton
souffle;
si ma maison est vide,
elle peut t’accueillir.
Seigneur, voici ma maison.
Je te l’offre avec sa
pauvreté :
remplis-la de ta présence.
Toi, le Dieu qui pardonne, tu ne
dis pas :
« Faites le ménage et je viendrai ! »
Non, tu viens chez moi
et mon désordre ne te fait pas
peur.
Viens Seigneur,
depuis si longtemps ma maison
t’attend.
Elle sera toujours vide
tant que tu n’y seras pas.
Maranatha :
viens Seigneur Jésus.
Cette idée
qu’exprime le Père Madore lorsqu’il dit que « sa maison sera toujours vide
tant que le Seigneur n’y sera pas, ne l’habitera pas », m’a fait penser à
une strophe d’un poème de Thérèse de l’Enfant-Jésus, intitulé : « Pourquoi je t’aime ô Marie ». Ce
poème, écrit au mois de mai de l’année où cette chère sainte est décédée, nous
révèle le cœur marial de Thérèse. Est-ce qu’il vous est déjà arrivé, lors d’un
mois de mai, de vous asseoir à votre bureau et d’écrire un poème d’amour à la
Vierge Marie? Demandez-vous ce que vous lui diriez. Et quelle longueur,
environ, aurait votre poème. Thérèse a fait cet exercice à quelques mois de sa
mort, alors qu’elle était très malade. Mgr Guy Gaucher, parlant de l'état de santé de Thérèse en mai 1897, disait: "À cette époque, elle a abandonné la vie conventuelle, en ce sens qu’elle ne va plus prier au chœur, ne se rend plus au réfectoire et ne travaille plus. Elle se tient soit dans sa cellule, ou dans le jardin, et elle va bientôt cracher le sang ". Elle a écrit un poème de deux cents vers: vingt-cinq
strophes de huit vers. Il faut le faire, n’est-ce pas? Un des spécialistes en
mariologie de notre temps, l’abbé René Laurentin, a analysé ce poème et a
dit que Thérèse était vraiment en avant de son temps. Il nous dit que Thérèse
avait en elle la spiritualité de Vatican II. Sa dévotion mariale était basée uniquement sur la Parole de Dieu. Thérèse n’aimait pas du tout entendre
des prêtres prêcher sur la Vierge Marie et dire des choses qu’on ne pouvait pas
prouver ou vérifier dans les Évangiles. Son poème « Pourquoi je t’aime, ô Marie », suit pas à pas la vie de la
Vierge Marie, dans le récit des évangiles.
À la treizième
strophe de son poème, nous ne sommes rendus qu’à la fuite en Égypte. Thérèse
nous fait comprendre que la vie en Égypte n’était pas « un exil »
pour la Vierge Marie, car Jésus a toujours été sa patrie. Là où était Jésus, c’est
là que Marie se sentait chez elle. Le véritable exil, ce fut lorsque
Jésus, à l’âge de douze ans, est disparu pendant trois jours, sans que Marie
sache où Il était. Ça, c’était « l’exil, dans toute sa rigueur ».
" Sur la terre d’Égypte,
il me semble, ô Marie
Que dans la pauvreté ton cœur reste joyeux,
Car Jésus n’est-Il pas la plus belle Patrie,
Que t’importe l’exil,, tu possèdes les Cieux ?…
Mais à Jérusalem, une amère tristesse
Comme un vaste océan vient inonder ton cœur
Jésus, pendant trois jours, se cache à ta tendresse
Alors c’est bien l’exil dans toute sa rigueur! "
Que dans la pauvreté ton cœur reste joyeux,
Car Jésus n’est-Il pas la plus belle Patrie,
Que t’importe l’exil,, tu possèdes les Cieux ?…
Mais à Jérusalem, une amère tristesse
Comme un vaste océan vient inonder ton cœur
Jésus, pendant trois jours, se cache à ta tendresse
Alors c’est bien l’exil dans toute sa rigueur! "
Georges Madore exprime la même idée,
lorsqu’il dit que notre maison sera toujours vide, tant que Jésus n’y habitera
pas.
Pour lire le poème marial de Thérèse, veuillez cliquer sur le lien suivant :
Pourquoi
je t'aime, ô Marie - Sanctuaire Sainte-Thérèse de
Lisieux www.therese-de-lisieux.catholique.fr/Pourquoi-je-t-aime-o-Marie.html
Fort beau texte ainsi que la prière de Sainte-Thérèse
RépondreSupprimer