samedi 2 décembre 2023

Dernière lecture de l'année

 Dernière lecture de l'année


Chers amis, 

Aujourd'hui c'est la dernière journée de l'année liturgique, de l'année de l'Église. Demain nous commençons une nouvelle année avec un nouvel Avent. 

Je suis prêtre depuis 40 ans et c'est la première fois que je remarque que la dernière lecture de l'année liturgique dans le bréviaire, est aussi belle et à propos. 

L'Église demande aux prêtres de sanctifier leurs journées par la prière. C'est pour cela qu'à intervalles réguliers durant la journée, nous prions "la prière de l'Église", aussi appelée le bréviaire ou la prière du temps présent. Nous prions cinq offices par jour. Un de ces offices s'appelle "la liturgie des heures". Cet office comprend une hymne, trois psaumes (ou extraits de psaumes) et deux lectures, dont la première est toujours une lecture biblique et la deuxième un commentaire fait par un saint, une sainte ou un chrétien (ou une chrétienne) exceptionnel.

Aujourd'hui, en ce dernier jour de l'année liturgique, nous lisons un texte de saint Augustin. Je vous le partage car je trouve qu'il conclut très bien l'année.  

SERMON DE SAINT AUGUSTIN POUR LE TEMPS PASCAL

L’Alléluia des soucis et celui du repos

"Chantons ici-bas l’Alléluia au milieu de nos soucis, afin de pouvoir le chanter un jour dans la paix. Pourquoi ici-bas au milieu des soucis? Tu ne veux pas que je sois soucieux quand je lis cette parole: Vraiment, la vie de l’homme sur la terre n’est qu’une tentation ? Tu ne veux pas que je sois soucieux quand on me dit encore : Veillez pour ne pas entrer en tentation ? Tu ne veux pas que je sois soucieux alors que la tentation est si fréquente qu’on nous a imposé de dire dans la prière : Remets-nous nos dettes, comme nous les remettons aussi à nos débiteurs ? On prie tous les jours parce qu’on fait des dettes tous les jours. Tu veux que je sois en paix, alors que chaque jour je demande pardon pour mes péchés, que je demande secours dans les dangers ? Lorsque j’ai dit pour mes péchés passés : Remets-nous nos dettes, comme nous les remettons aussi à nos débiteurs, j’ajoute aussitôt, à cause des dangers à venir : Ne nous soumets pas à la tentation. Et comment le peuple est-il dans le bonheur, quand il crie avec moi : Délivre-nous du mal ? Et pourtant, mes frères, alors que nous sommes encore plongés dans ce mal, chantons Alléluia au Dieu bon qui nous délivre du mal. ~

Même ici-bas, au milieu des dangers, au milieu des tentations, nous-mêmes et les autres, chantons Alléluia. Dieu est fidèle, dit saint Paul. Il ne permettra pas que vous soyez tentés au-dessus de vos forces. Il ne dit pas : Dieu ne permettra pas que vous soyez tentés, mais : Il ne permettra pas que vous soyez tentés au-dessus de vos forces. Avec la tentation, il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter. Tu es entré en tentation ; mais Dieu te donnera le moyen d’en sortir, pour que tu ne périsses pas dans la tentation. Comme le vase du potier, tu es modelé par la prédication et durci au feu par la tentation. Mais quand tu y entres, songe au moyen d’en sortir ; car Dieu est fidèle : Il gardera ton entrée et ta sortie.

Mais ce corps sera rendu immortel et incorruptible, lorsque toute tentation aura disparu. Car, dit saint Paul, le corps est voué à la mort. Pourquoi ? À cause du péché. Mais l’esprit est votre vie. Pourquoi ? Parce que vous êtes devenus des justes. C’est donc que nous abandonnons ce corps voué à la mort ? Mais non. Écoute la suite : Si l’Esprit de celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels. En effet, le corps, aujourd’hui animal, alors sera spirituel. ~

Heureux, alors, l’Alléluia ! Vie paisible, sans adversaire ! Là, il n’y a plus aucun ennemi, et on ne perd aucun ami. Là-haut, louange à Dieu, et ici-bas, louange à Dieu. Mais ici au milieu des soucis, et là dans la paix. Ici par des hommes destinés à mourir, là par ceux qui vivront toujours : ici en espérance, là en réalité ; ici sur le chemin, là dans la patrie. Chantons donc, maintenant, mes frères, non pour agrémenter notre repos, mais pour alléger notre travail. C’est ainsi que chantent les voyageurs : chante, mais marche. Soutiens ton effort par le chant, n’aime pas la paresse ; chante et marche. Qu’est-ce que cela veut dire : marche ? Progresse, progresse dans le bien. Car, selon l’Apôtre, il en est qui progressent de mal en pis. Toi, si tu progresses, c’est que tu marches ; mais progresse dans le bien, progresse dans la vraie foi, progresse dans la bonne conduite. Chante et marche. ~

OUI, CHANTONS ET MARCHONS !

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