samedi 16 avril 2022

Saint Paul le craintif

 Saint Paul le craintif

Image: “Saint Paul” by Bartolomeo Montagna, public domain via Wikimedia Commons

Bonjour à vous !

J'ai volontairement choisi ce titre, dans l'espérance qu'il vous fera sursauter. Car qui a à l'esprit l'image d'un Paul de Tarse craintif ? Si quelqu'un nous semble fort, courageux et n'ayant peur de rien, c'est bien lui. 

Je suis en train de lire le livre de saint Thomas More, intitulé "La Tristesse du Christ". Saint Thomas More est un saint du XVI ème siècle qui est mort décapité le 6 juillet 1535 parce qu'il  a refusé de prêter serment d'allégeance au roi Henry VIII, comme "chef de l'Église d'Angleterre". Thomas More a écrit La Tristesse du Christ alors qu'il était emprisonné dans la Tour de Londres, en attente de son exécution. 

C'est ce cher Thomas More qui m'a réveillé alors que j'aurais spontanément pensé que saint Paul n'a jamais eu peur. Comment pouvais-je donc imaginer un saint Paul dépouvru de peur alors que je connais depuis longtemps les citations que Thomas More nous donne et qui prouve le contraire? Voici un extrait de son livre : 

"Et en effet, que le très vaillant coeur de l'Apôtre ait connu la crainte, il le montre bien lui-même lorsqu'il écrit en ces termes aux Corinthiens : "Car, même à notre arrivée en Macédoine, notre chair n'a pas connu le moindre repos, mais nous avons enduré toute sorte de tribulations: combats au-dehors, craintes au-dedans." Et ailleurs, il écrit aux mêmes: "J'ai été avec vous faible, craintif et tout tremblant." Et une fois encore: "Car nous ne voulons pas, frères, vous le laisser ignorer: les tribulations qui nous sont survenues en Asie, nous ont accablé outre mesure, au-delà de nos forces, au point que nous désepérions même de la vie". N'entends-tu pas là, de la bouche de ce même Paul, la crainte, le tremblement, et le dégoût plus insupportable que la mort, à tel point qu'il présente, semble-t-il, comme une sorte de portrait, une réplique de cette agonie du Christ ? " (1)

Voilà la Bonne Nouvelle que nous célébrons depuis trois jours : Jésus, notre Sauveur, a connu lui aussi la peur et l'angoisse devant la souffrance. Il en a même sué du sang. Mais il nous a aussi montré comment parvenir à surmonter nos peurs : par la prière confiante en Dieu. Jésus a trouvé la force, dans le Jardin de Gethsémani, d'aller jusqu'au bout, en priant son Père. Il en sera de même pour nous désormais : nous pouvons être sûrs que nous vaincrons toutes nos peurs si nous prions Jésus avec confiance. Car Jésus est notre grand frère qui a connu toutes nos tribulations et qui les a tous vaincus. 

Pâques, c'est la fête du GRAND VAINQUEUR : le vaiqueur de la MORT, de la PEUR et de toute SOUFFRANCE. Pour vaincre tous les dangers, nous n'avons qu'à nous accrocher à Jésus Ressuscité. 

Suivons l'exemple de saint Paul qui nous dit : "Il s'agit pour moi de connaître le Christ, d'éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en devenant semblable à lui dans sa mort." (Lettre de saint Paul aux Philippiens, chapitre 3, verset 10) 

Saint Paul nous dit qu'il faut d'abord éprouver la puissance de la résurrection de Jésus, si nous voulons être capables de communier à ses souffrances. 

C'est la grâce que je vous souhaite, chers amis, à quelques heures de la Veillée pascale 2022. 


(1) Thomas More, La Tristesse du Christ, Nouvelle Cité, 2016, pp.33-34.


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