mercredi 3 octobre 2018

Place aux jeunes dans l'Église

 Place aux jeunes dans l’Église


Il n’est pas facile au Québec de rejoindre les jeunes pour leur parler de Dieu et de l’Amour que Dieu leur porte. Et cela est bien triste.

Ce n’est pas du tout la faute des jeunes eux-mêmes; loin de là. De fait, ils n’ont pas beaucoup de responsabilité dans tout cela, sauf peut-être d’accorder parfois trop d’attention ou même d’adhésion aux propos des adultes qui ne se gênent pas pour affirmer leur athéisme et critiquer ouvertement l’Église. C’est le propre, normalement, de l’adolescent, de contester l’autorité des adultes et les idées toutes faites. Or s’il y a des idées toutes faites et surfaites dans notre société québécoise, ce sont bien les idées qui circulent sur la religion qui a formé le cœur de notre peuple: la religion catholique. Le consensus que l’on voit dans les médias, dans le domaine des arts et même de la politique, et qui consiste à évacuer toute idée de Dieu et de son Église, devrait, il me semble, poser problème aux jeunes et allumer une petite (et même une grosse) LUMIÈRE ROUGE : DANGER !

AUJOURD'HUI s’ouvre à Rome un synode sur les jeunes et pour les jeunes (du 3 au 28 octobre). C’est le pape François qui a convoqué ce synode. Voici les mots que le Saint Père a prononcés le 8 avril 2017, lors d’une soirée de prière avec les délégués des prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse (communément appelées les JMJ) qui auront lieu à Panama en janvier prochain :  

« Chers jeunes,

Merci d’être là ! Ce soir est un double début : le début du chemin vers le Synode dont l’intitulé est long : « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel », mais disons : « le Synode des jeunes », on comprend mieux ! Et aussi le second début, celui du chemin vers Panama : il y a ici l’Archevêque de Panama [il le désigne et s’adresse à lui]. Je te salue bien ! 

Un Synode dont aucun jeune ne doit se sentir exclu ! « Mais… nous faisons le Synode pour les jeunes catholiques… Pour les jeunes appartenant aux associations catholiques, ainsi c’est plus fort… », Non! Le Synode est un Synode pour et de tous les jeunes ! Les jeunes en sont les protagonistes. « Mais, même les jeunes qui se sentent agnostiques ? ». Oui ! « Même les jeunes dont la foi est tiède ? » Oui ! « Même les jeunes qui se sont éloignés de l’Église ? » Oui ! « Même les jeunes – je ne sais pas s’il y en a… peut-être y en aura-t-il- qui se sentent athées ? » Oui ! C’est le Synode des jeunes, et nous voulons tous nous écouter. Chaque jeune a quelque chose à dire aux autres, a quelque chose à dire aux adultes, a quelque chose à dire aux prêtres, aux sœurs, aux évêques et au Pape. Tous nous avons besoin de vous écouter !

Nous avons besoin de jeunes en marche. Le monde peut changer seulement si les jeunes sont en marche. Mais ce qui est le drame de ce monde : c’est que les jeunes - et c’est le drame de la jeunesse d’aujourd’hui ! -, les jeunes sont souvent exclus. Ils n’ont pas de travail, ils n’ont pas un idéal à suivre, il manque l’éducation, il manque l’intégration… Tant de jeunes doivent fuir, émigrer vers d’autres terres… Les jeunes, aujourd’hui, c’est dur de le dire, mais ils sont souvent considérés comme des déchets. Et cela nous ne pouvons pas le tolérer ! Et nous devons faire ce Synode pour dire : « Nous les jeunes, nous sommes là ! ». Et nous allons à Panama pour dire : « Nous les jeunes, nous sommes là, en marche. Nous ne voulons pas être des déchets ! Nous avons une valeur à donner ».

Nous sommes en marche vers le Synode et vers Panama. Et ce chemin est risqué ; mais si un jeune ne risque pas, il est devenu vieux. Et nous, nous devons risquer.

Maria Lisa a dit qu’après le sacrement de la Confirmation, elle s’est éloignée de l’Église. Vous savez bien qu’ici en Italie, le sacrement de la confirmation est appelé « le sacrement de l’au revoir » ! Après la Confirmation, on ne retourne plus à l’Église. Et pourquoi ? Parce que beaucoup de jeunes ne savent pas quoi faire… Et elle [Maria Lisa] jamais elle ne s’est arrêtée, toujours en marche : parfois sur des routes obscures, sur des routes sans lumière, sans idéaux ou avec des idéaux qu’elle ne comprenait pas bien ; mais au final, elle aussi, elle a réussi. Vous les jeunes, vous devez risquer dans la vie, risquer. Aujourd’hui, vous devez préparer l’avenir. L’avenir est dans vos mains. L’avenir est dans vos mains.

Dans le Synode, l’Église, toute l’Église, veut écouter les jeunes : ce qu’ils pensent, ce qu’ils sentent, ce qu’ils veulent, ce qu’ils critiquent et ce qu’ils regrettent. Tout. L’Église a besoin de plus de printemps encore, et le printemps est la saison des jeunes.

Que le Seigneur vous bénisse. Priez pour moi, et préparons-nous tous ensemble pour le Synode et pour Panama. Merci. »

Voilà ce que le pape, le principal représentant de Jésus sur cette terre, pense des jeunes et ce qu’il veut dire à tous les jeunes.


PRIÈRE DU PAPE FRANÇOIS POUR LES JEUNES
EN VUE DU SYNODE DES ÉVÊQUES 2018 SUR LE THÈME :

« Les jeunes, la foi et le discernement des vocations »

Seigneur Jésus, ton Église qui chemine vers le synode tourne son regard vers tous les jeunes du monde. Nous te prions pour qu’avec courage ils prennent en main leur vie, qu’ils aspirent aux choses les plus belles et les plus profondes et qu’ils conservent toujours un cœur libre.

Aide-les à répondre, accompagnés par des guides sages et généreux, à l’appel que tu adresses à chacun d’entre eux, pour qu’ils réalisent leur projet de vie et parviennent au bonheur. Tiens leur cœur ouvert aux grands rêves et rend-les attentifs au bien de leurs frères.

Comme le Disciple aimé, qu’ils soient eux aussi au pied de la Croix pour accueillir ta Mère, la recevant de Toi en don. Qu’ils soient les témoins de ta Résurrection Et qu’ils sachent te reconnaître, vivant à leurs côtés, annonçant avec joie que Tu es le Seigneur.
Amen.


L'Osservatore Romano, éd. hebdomadaire en langue française, n.15, 13/04/2017.




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