Témoignage eucharistique de Jacques Trottier
Avant-propos: Dimanche dernier,
le 19 avril 2015, nous avons inauguré une chapelle d’adoration eucharistique
dans notre paroisse. Ce lieu saint porte le nom de Chapelle Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. C’est un de mes
paroissiens, monsieur Jacques Trottier, qui a eu l’idée de doter notre paroisse
d’une chapelle d’adoration eucharistique. Le jour même où Jacques est venu me
faire part de ce projet, je l’ai conduit dans une de nos trois églises, pour
lui montrer le lieu qui pourrait être utilisé à cette fin. Trois mois environ
après cette rencontre, le lieu en question a été pratiquement refait à neuf,
pour y accueillir Jésus Eucharistie.
La chapelle est maintenant disponible pour accueillir les adorateurs et
adoratrices. Le Seigneur a déjà commencé à attirer des gens vers le Sacrement de son Amour. Le jour de
l’inauguration de la chapelle, j’ai cédé à Jacques le temps de l’homélie, pour
qu’il livre à nos paroissiens, son témoignage sur la grâce eucharistique qu’il
a reçue de Dieu, il y a de cela neuf ans. Voici son témoignage:
« Le 9 janvier 2006, le Seigneur m’a fait cadeau
d’une très belle grâce qui a changé non seulement ma foi, mais toute ma
vie. Pour bien comprendre cette grâce,
il est important de voir certains faits l’ayant précédé, l’événement lui-même
et les conséquences dans ma vie.
Au mois d’août 2005, étant à l’emploi du diocèse de
Trois-Rivières, on m’offre d’assurer la responsabilité de la liturgie. J’hésite car mon expérience liturgique s’est
vécue auprès de jeunes du secondaire. En
effet, auparavant j’étais agent de
pastorale en milieu scolaire pendant près de vingt ans. Donc, j’avais
expérimenté une liturgie d’évangélisation centrée sur les jeunes et une
culture religieuse loin de ce qui se vit en paroisse. Malgré cela, on pense que
je peux faire un bon travail, alors j’accepte.
Le mois suivant, j’apprends qu’il y aura un Congrès
eucharistique international à Québec en 2008.
Sur le coup, j’ai une réaction plutôt critique. Il me semblait qu’un rassemblement autour de la Parole de Dieu ou sur la
nouvelle évangélisation aurait été plus pertinent. Comme par hasard, quelques semaines plus
tard, mon évêque me demande de prendre la responsabilité de la délégation
diocésaine pour ce Congrès. Encore là,
j’ai accepté le défi malgré les réserves que je portais vis-à-vis ce projet.
Finalement, un peu avant les vacances de Noël, on me
demande, avec une collègue, d’organiser une journée de ressourcement pour
l’équipe de travail. Il était coutume de vivre un tel rassemblement en début
d’année nouvelle. Au cours de ces
rencontres, on vivait de beaux partages autour de la Parole de Dieu. Mais, cette fois-ci, j’avais vraiment le goût
de proposer à l’équipe une liturgie eucharistique. Après quelques hésitations, voir réticences,
ils ont accepté que nous terminions notre journée par une messe.
C’est au cours de cette célébration eucharistique que
j’ai vécu une expérience spirituelle, un cadeau de Dieu extraordinaire.
Au cours de la célébration, au moment de la consécration,
j’ai été saisi par le Seigneur. Tout est
devenu noir, je ne voyais plus personne, ni n’entendait quoi que ce soit.
À ce moment-là, j’ai vu le Christ vêtu d’une tunique
blanche et drapé de rouge. Puis, je
l’entendis prononcer les paroles de la prière de consécration : «Prenez et
mangez-en tous, ceci est mon corps livré pour vous».
J’ai réalisé à ce moment que c’était bel et bien le
Christ que je voyais et entendais. Après
un instant, j’entendis à nouveau le célébrant prononcer la suite de la prière
de consécration. Le Christ disparut et je
revis tout le monde autour de moi.
J’ai porté cette expérience dans le
silence de mon cœur de nombreux mois, me demandant ce que le Seigneur attendait
de moi. Au fil du temps, une
passion pour l’eucharistie s’incrusta en mon âme. J’étais émerveillé par tout ce
que je découvrais sur l’eucharistie, je goûtais immensément la prière
eucharistique et tout ce qui concerne la messe. Une passion et une joie
s’étaient installées dans mon être.
Cela a nécessairement eu des répercussions dans mon travail
en pastorale liturgique. De fait, je parlais régulièrement, sinon constamment,
de la Présence
réelle du Seigneur dans l’eucharistie et dans nos vies. Une eucharistie est vraiment une rencontre
avec le Christ.
Cet événement, qui n’a duré que quelques secondes, a
bouleversé ma foi et ma vie. Je me suis mis à fréquenter de plus en plus
régulièrement l’eucharistie, plusieurs fois par semaine. L’adoration eucharistique s’invita également
car le Seigneur mis sur ma route des personnes
qui avaient eu la grâce de découvrir la richesse de l’adoration
eucharistique. Avec elles, je chemine depuis la tenue du Congrès eucharistique
de 2008. Nous nous sommes donné un nom,
le «Groupe Don de Dieu» en souvenir de la thématique du congrès. Nous nous rencontrons à tous les mois pour
célébrer et adorer le Seigneur présent dans l’eucharistie.
Pour partager notre expérience eucharistique aux
autres, nous organisons à chaque année une journée de ressourcement sur
l’eucharistie. Nous appelons cette
activité «Journée Don de Dieu».
Avec ces personnes, j’ai également redécouvert une
manière de travailler en Église. Comme au jour de la Pentecôte , les disciples
se tenaient en prière avec Marie. Ce n’est que par la suite que l’Esprit
descendit sur eux et les envoya en mission.
Travailler pour le Royaume de Dieu implique de prendre beaucoup de
temps devant le Seigneur, se laisser travailler par Lui. Vivre cette
expérience en Église pour ensuite discerner ensemble les signes de l’Esprit.
Le Christ eucharistique est devenu le centre de mon
engagement en Église. Je crois que c’est en lui donnant réellement et concrètement
plus de place que la nouvelle évangélisation se fera. Pour beaucoup de personnes, ce discours peut
paraître déconnecté de la réalité. Découvrir la grandeur, la puissance et la
richesse de l’action du Christ eucharistique change tout. Le Christ est
réellement présent et agissant pour le
salut du monde.
L’eucharistie m’a permis de redécouvrir la place de
l’Église dans son projet d’amour. J’aurais
le goût de dire que le Seigneur sollicite et supplie notre collaboration dans
l’édification du Royaume. Il pourrait régner sans notre participation, mais il
choisit de s’engager avec nous, de faire de nous ses partenaires. Souvent, au
cours des eucharisties, j’aurais aimé revoir le Christ. Mais celui-ci m’a fait comprendre qu’Il veut
passer par le prêtre pour se donner à nous. Il veut se servir de tous les
baptisés pour se donner aux autres.
Avoir la foi que Jésus va passer
par nos frères et sœurs, n’est-ce pas un magnifique cadeau?
Le Christ eucharistique est réellement présent et
désire vivre une communion intense avec chacun de nous. Il attend seulement que nous lui ouvrions
notre cœur, que nous lui donnions un peu de notre temps, entre autre, à
l’eucharistie et à l’adoration eucharistique. Au moment de la communion, je
prends toujours un temps de silence pour laisser jaillir de mon cœur une
prière. Habituellement, les mots qui me viennent sont: Merci Seigneur! »
Jacques Trottier
Inauguration de la chapelle d'adoration Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face à l'église Saint-Marcel de la paroisse Saint-Enfant-Jésus à la Pointe-aux-Trembles, le 19 avril 2015. À remarquer: les pétales de rose déposées au pied du Saint-Sacrement en l'honneur de la " petite Thérèse ". Au centre de la photo, tout en haut, sur le mur du fond, nous pouvons entrevoir la magnifique photo de Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus que Jacques Trottier a donnée en cadeau à la paroisse pour notre chapelle d'adoration. Ci-dessous, vous pouvez voir ce qu'est devenu ce mur de la chapelle quelques mois après son inauguration.
J'ai été très touchée par le témoignage de M. Jacques Trottier.
RépondreSupprimerMoi aussi
RépondreSupprimerCe témoignage porte des fruits jusqu'à aujourd'hui, le 13 janvier 2020 alors que me revient l'appel (de 2003 à la paroisse SPA de Montréal) de relancer le réseau d'adoration La Pierre d'Aimant (cf Jeanne LeBer) avec mes sœurs les Recluses Missionnaires et a la paroisse St-Bonaventure à Montréal. Mes résistances fondent. Grand MERCI. GÉRARD LAVERDURE, laverdureg@gmail.com
RépondreSupprimer