L’exemple des premiers chrétiens
Hier, lors du mardi de la
deuxième semaine de Pâques, la première lecture à la messe, était tirée des Actes des Apôtres. La lecture disait
ceci :
« La
multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule
âme; et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre,
mais ils avaient tout en commun. C’est avec une grande puissance que les Apôtres rendaient
témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grâce abondante
reposait sur eux tous. Aucun d’entre eux
n’était dans l’indigence, car tous ceux qui étaient propriétaires de domaines
ou de maisons les vendaient, et ils apportaient le montant de la vente pour le déposer
aux pieds des Apôtres; puis on le distribuait en fonction des besoins de
chacun. Il y avait un lévite originaire de Chypre, Joseph, surnommé
Barnabé par les Apôtres, ce qui se traduit: « homme du
réconfort ». Il vendit un champ qu’il
possédait et en apporta l’argent qu’il déposa aux pieds des Apôtres. »
(Actes, 4, 32-37)
J’ai
souvent entendu et lu ce texte. Ce qui m'a toujours le plus frappé dans ce
texte, c'est le fait que les premiers chrétiens avaient un seul coeur et une seule âme.
Quelle belle expression l'évangéliste Luc a trouvée pour exprimer l'harmonie et
la cohésion qui existait parmi les premiers chrétiens. Cet amour fraternel
était la condition exprimée par Jésus, pour que le règne de Dieu progresse et
se répande dans le monde. Mais aujourd'hui, en cette année 2015, ce qui me
frappe le plus dans le texte des Actes des Apôtres cité ci-dessus, c'est le rapport que les premiers chrétiens entretenaient avec
l'argent. Ceux qui avaient de l'argent, ne le gardaient pas pour eux-mêmes,
mais le mettaient à la disposition de tous, surtout des plus nécessiteux. Quel
contraste avec la mentalité moderne! La grande majorité des catholiques, à ce qu'il me semble, n'ont pas du tout cette libre attitude face à l'argent. Certains catholiques sont très
pointilleux et frileux quant au montant d'argent qu'ils sont prêts à débourser pour leur communauté chrétienne. Or la communauté chrétienne, de nos
jours, c'est essentiellement la paroisse.
Je
pense que plusieurs catholiques de nos jours, considèrent qu’il ne leur
appartient pas de donner beaucoup de leur argent pour faire vivre une paroisse
de plus en plus désertée par les personnes baptisées. Pourquoi les personnes
qui fréquentent l’église paroissiale, devraient-elles porter à elles seules le
lourd fardeau de maintenir en santé des bâtiments vétustes et très peu
fréquentés? C’est bien sûr une question qu’il est légitime de se poser.
Mais il y a une autre question
qui mérite d’être posée: sachant très bien que la grande majorité des
catholiques québécois, vivent très peu leur vie de baptisés, du moins telle que
l’entend l’Église, est-ce que les catholiques qui fréquentent l’église
paroissiale, font suffisamment leur part pour tenir leur église ouverte? Le mot
dîme fait référence au dixième du salaire, ou au dixième du revenu. Nous savons
que certaines sectes réussissent à obtenir cela de leurs membres. Comment cela
se fait-il? J’imagine que le pouvoir de persuasion de certains leaders à l’allure
de gourous, y est pour quelque chose. Mais je pense aussi que plusieurs
personnes faisant partie de sectes, sont davantage convaincues de la valeur du
salut auquel elles croient. La question fondamentale à se poser, est
celle-ci: « Est-ce que le Royaume
des cieux à instaurer ici-bas, est la chose la plus importante dans ma vie? » Si je réponds par l’affirmative à cette question, je dois en déduire les
conséquences dans ma vie et dans mon rapport à l’argent.
En écrivant ce blogue, je ne
prêche pas pour ma paroisse. Tant mieux si certains de mes paroissiens et
paroissiennes, lisent ce blogue et se laissent interpeller par lui. Mais mon
désir est que tout catholique réfléchisse à cette question, et y réponde au
mieux dans sa vie.
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