Ne détruisez pas ce Temple

Ne détruisez pas ce Temple

 

Note : je sais que les photos mises ci-dessus sont choquantes, troublantes et répugnantes. Je les ai mises pour faire comprendre l’extrême gravité de tuer des êtres humains, car ils sont le Temple de Dieu. J’explique un peu mon geste, dans les commentaires que vous pourrez lire au bas du présent blogue. 

En ce troisième dimanche du Carême, la Parole de Dieu nous présente l’épisode où Jésus chasse les vendeurs du Temple. La grande leçon de ce texte, est d’affirmer avec dignité, fermeté et vérité, que le corps humain est le « Temple de Dieu ».

« Détruisez ce Temple (ou, plus précisément, ce sanctuaire, qui était la partie la plus sacrée du Temple de Jérusalem), et en trois jours je le relèverai. …  Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite. »

Il est intéressant de constater que Jésus ne craignait pas d’énoncer des vérités d’une telle profondeur, qu’il était impossible à ses auditeurs, même les plus avertis, de comprendre. Jésus savait qu’un jour ils comprendraient. N’est-ce pas ce qui arrive à tant de parents et grands-parents? Ils proclament à leurs enfants et petits enfants, des vérités sublimes, qui leur passent cent pieds au dessus de la tête, mais qui se fraiera un  jour un chemin dans leurs cœurs. C’est cela, du moins, l’espérance chrétienne.

Chez saint Jean, c’est lors de la première Pâque de la vie publique de Jésus, que ce dernier annonce la Pâque véritable, où son corps sera bafoué, moqué, détruit, pour mieux ressusciter. La religion catholique est la religion qui valorise à l’infini le corps humain. À l’infini, car le corps humain, depuis l’Incarnation du Fils de Dieu, touche l’infini, est habité par l’infini. Et dire que plusieurs personnes accusent l’Église catholique de mépriser le corps. Quel aveuglement; et quelle fausseté!

La doctrine de Jésus sur le corps humain est tellement élevée, tellement exigeante et sublime, qu’elle fait sourire plusieurs gens. Un peu comme l’annonce de la naissance tout à fait improbable et miraculeuse d’Isaac, le fils de la promesse, a d’abord fait sourire Abraham et Sarah.

Je me souviens du jour où le pape Jean-Paul II a cité Jésus qui nous dit : « Quiconque regarde une femme et la désire, a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur » (Mt 5, 28). Quand les journalistes ont cité le pape, ou plutôt, Jésus, ils ont non seulement souri, mais ils ont ri. L’être humain, qui est pourtant fait pour le sublime, mis de façon impromptue devant l’ineffable vérité, ne trouve souvent rien de mieux à faire que de sourire ou de rire. C’est triste à en pleurer.

En pensant à cette phrase de Jésus ce matin, j’ai été surpris de fait que Jésus parle de la femme en général, et non pas de la femme qui est mariée. Or l’adultère suppose normalement que la femme soit mariée; ou du moins que la personne qui la convoite, soit mariée. Cela s’explique, selon moi, par le fait que Jésus ici, emploie le mot adultère dans le sens de l’idolâtrie. Souvent dans la Bible, on associe l’adultère à l’idolâtrie. L'adultère et l'idolâtrie consiste essentiellement à se donner à quelqu'un à qui nous n'appartenons pas. Si je convoite une femme qui n’est pas mon épouse, je désire m’approprier quelqu’un qui appartient à un autre. Et cet autre, c’est Dieu. 

Quiconque profane le corps humain, profane Dieu; car nous sommes le Temple de Dieu, l’habitation de Dieu. C’est Dieu qui est le propriétaire de mon corps. C’est ce que nous dit très clairement saint Paul :

« Ne savez-vous pas que votre corps est un temple du Saint Esprit, qui est en vous et que vous tenez de Dieu? Et que vous ne vous appartenez pas? Vous avez été bel et bien achetés! Glorifiez donc Dieu dans votre corps. » (1 Cor 6, 19-20).

À ceux et celles qui vendent leurs corps, ou le corps des autres, par la prostitution ou la pornographie, Jésus dit aujourd’hui: « Cessez de faire de la maison de mon Père, une maison de commerce » (Jn 2, 16).

Aux djihadistes qui tuent des innocents, Dieu dit : « Ne détruisez pas ce Temple »; « ne touchez pas à qui m’est consacré » (Ps 104, 15)