Chers amis,
J’écris ce blogue à propos d’un
film qui passe ces jours-ci dans nos salles de cinéma. J’écris ces lignes, sans
avoir vu le film, ce qui n’est pas l’idéal, je l’avoue. Mais n’ayant pas
beaucoup de temps à moi en cette fin de Carême, je ne pourrai pas aller au
cinéma avant le Temps de Pâques. Or, les films à connotation religieuse au
Québec, ne gardent pas toujours l’affiche bien longtemps dans les salles de
cinéma.
Je n’ai aucune crainte de faire
erreur en vous recommandant d’aller voir ce film. J’ai suffisamment d’informations
pour ne pas vous induire en erreur. Pour vous aider dans votre discernement à
ce sujet, je vous invite à regarder en premier lieu les deux vidéos que l’ECDQ (le
portail médias de l’Église Catholique de Québec) a tournées pour faire connaître ce film
québécois.
Dans la première vidéo, madame
Léa Pool, la réalisatrice du film, et madame Céline Bonnier, qui joue le rôle d’Augustine,
nous donnent leur vision du film. Ce qu’elles disent rend justice au rôle
extraordinaire qu’ont joué les religieuses dans l’histoire du Québec. Il est
vrai que la mère supérieure de la communauté, interprétée par Marie Tifo, nous
montre la façon autoritaire (trop
autoritaire) avec laquelle certaines supérieures du passé exerçaient leur
fonction, mais dans l’ensemble, la vie religieuse est bien présentée dans le
film. Comme le dit Sœur Évangéline Plamondon, M.I.C, dans la vidéo, le film
peut nous aider à comprendre la souffrance de plusieurs religieuses au Québec,
en 2015, qui vivent le drame de la fermeture de leur couvent.
Dans la deuxième vidéo, mon bon
ami Jean Lortie, directeur de ECDQ. TV,
fait une interview avec madame Renée Gagnon, musicienne professionnelle et Sœur
Carmen Gravel, P.F.M, qui a enseigné le piano à Mme Gagnon. Je connais
personnellement Sœur Gravel. C’est une femme qui rayonne la joie et la bonté,
comme vous le constaterez par vous-même. Sa seule présence dans la vidéo,
contribuera sûrement à faire tomber les préjugés que certaines personnes ont
concernant la vie religieuse telle qu'elle était vécue à la fin du siècle dernier.
Voici les liens des deux vidéos:
La passion d'Augustine - ECDQ.tv
www.ecdq.tv/fr/videos/9af76329c78e28c977ab1bcd1c3fe9b8
La passion de Renée et Soeur Carmen - ECDQ.tv
www.ecdq.tv/fr/videos/d9fc0cdb67638d50f411432d0d41d0ba
Post scriptum: Je suis finalement allé voir le film. J’ai bien aimé ce film; surtout les chants, encore plus que la musique. Ce film donne une bonne idée de la vie religieuse des années soixante, avec ses beautés et ses travers. Je veux émettre mon opinion sur un aspect du film: le fait qu’Augustine soit sortie de la vie religieuse. Ce que je vais dire, est très subjectif et personnel; je le sais. D’autant plus que la conclusion à laquelle je suis parvenue, est due à différents moments du film et à des sous-entendus. Je pense personnellement, que Sœur Augustine est sortie de la vie religieuse parce qu’elle n’avait pas la vocation au départ. Et en ce sens, il est bien qu’elle soit sortie.
Je base mon interprétation sur plusieurs faits. Au niveau de l’amour humain, Sœur Augustine a vécu un drame quand elle était jeune, drame qui l’a énormément marquée et qui, selon moi, a motivé son entrée au couvent. On soupçonne qu’étant adolescente, elle est devenue enceinte et que, très probablement, elle a eu recours à un avortement. Vers la fin du film, la sœur mourante d’Augustine, dit à la religieuse: « Ma fille aurait pu être ta fille ». À cela, Sœur Augustine répond qu’elle prendra soin de la jeune fille après la mort de sa maman.
Le point principal qui me fait dire que Sœur Augustine n’avait pas la vocation, c’est lorsqu’elle dit, à la fin du film, en repassant dans sa mémoire toute sa vie religieuse: « Mon Calvaire est fini ». Cette phrase, à première vue, détonne avec ce que l’on voit à l’écran. Nous voyons défilé les années de vie religieuse d’Augustine, et tout semble assez beau et plaisant. Comment peut-elle parler de Calvaire, dans de telles circonstances? J’exclus, pour ma part, que Sœur Augustine, en parlant de Calvaire, fasse référence au différend qu’elle vivait avec la supérieure générale de sa Congrégation religieuse. Ce différend fut une épreuve, certes, mais rien de comparable à un Calvaire. Cela m’a fait penser à un confrère Oblat de la Vierge Marie. Durant toute ses années de formation à Rome, il m’a donné l’impression d’être très heureux. Il avait un charisme pour l’enseignement du catéchisme aux enfants et avait souvent le sourire aux lèvres. Ce confrère est sorti de notre Congrégation religieuse et aussi du sacerdoce, après plus de dix ans de ministère comme prêtre. Au moment de quitter la Congrégation , il avouait à son supérieur, qu’il n’avait jamais été heureux dans la vie religieuse. J’associe, à tort ou à raison, la vie de mon ancien confrère, à la vie, fictive celle-là, d’Augustine, dans le film de Léa Pool. Le titre du film revêtirait alors une double signification: le mot passion signifierait être passionnée de musique et de beauté, mais désignerait aussi le fait de souffrir, comme dans: La Passion de Notre Seigneur Jésus Christ.
Quelle
belle réussite! Léa Pool est au sommet de son art. Dommage qu'elle soit si peu
connue au Québec, chez elle, alors qu'elle jouit d'une excellente réputation à
l'étranger. Ce film m'a rappelé mon enfance à l'école des sœurs et mes études
de piano plus tard dans une autre communauté de religieuses. J'y ai retrouvé
les sœurs tendres, maternelles et drôles, de même que celles qui affichaient
une grande rigidité et humiliaient les enfants et adultes. Céline Bonnier est
magistrale, Marie Tifo est méconnaissable dans son rôle de composition,
Pierrette Robitaille et toutes les autres comédiennes sont formidables et très
bien dirigées. Léa Pool lève le voile sur la souffrance de ces femmes qui ont
beaucoup donné et qui se voyaient dépouillées du jour au lendemain, à la fois
de leurs vêtements traditionnels et leurs couvents, et aussi et, peut-être
surtout, de la reconnaissance de leur contribution exemplaire à éduquer et
former le goût artistique et la plume de plusieurs générations de Québécois.
Merci à toutes ces femmes! Je vous dois énormément. Longue vie à ce film
saisissant, réaliste, et profondément touchant!
10/10
gilebout@
25.3.2015 répondreâge: 50+ 1ère critique
Un
film qui raconte enfin un volet de la vie des femmes au Québec à travers le
regard de ces religieuses dévouées. On ressent les grands bouleversements
qu'elles ont eu à vivre à travers la laïcisation. Ces communautés religieuses
qui ont transmis la culture et le savoir ont été subitement mises au rancart.
Un film très touchant où la musique est superbe!
9/10
christianebard@
27.3.2015 répondreâge: 50+ 2 critiques
Un
film touchant, dont la musique nous transporte. Avec valeur
quasi-anthropologique en prime. Qu'on se le dise : enfin, UN GRAND FILM DE
FEMMES! Merci à Mme Pool d'avoir compris et traduit tant de choses que nous,
les pure-laine, n'avons pas assez de perspective, ou de mémoire, ou de
connaissance de notre histoire, pour apprécier. Un film québécois bien
supérieur à tous ces sparages adolescents que des médias complaisants ont porté
aux nues ces dernières années...
10/10
lousexton@
27.3.2015 répondreâge: 50+ 24 critiques
Un beau film, avec le jeu d'excellentes comédiennes, l'histoire de religieuses musiciennes qui veulent sauver leur couvent durant les années 60, après le concile Vatican II, dans la mouvance des changements sociaux, politiques et religieux du Québec. Une musique magnifique, à n'en point douter, avec un nom tel François Dompierre, au générique ça ne trompe pas.
RépondreSupprimerDes paysages également d'une beauté ... Je viens d'en revenir enchantée. Des séquences drôles, elles avaient le sens de l'humour - elles n'étaient pas toutes de vieilles frustrées - aigries, scènes dramatiques aussi rappelant ce que les religieuses ont dû passer pour s'adapter aux changements de la modernité, non sans difficultés pour certaines, de belles scènes touchantes. Je crois que ce qui fait la beauté du film ce serait la réalité de cette époque qui y est dépeinte et ce toute en fines nuances. Céline Bonnier, exceptionnelle, Marie Tifo en mère supérieure et générale, Pierrette Robitaille, Diane Lavallée, Valérie Blais, toutes très bonnes.
Sans oublier la jeune et belle comédienne qui interprète le rôle de Alice Champagne, jeune pianiste d'un talent remarquable.
Chère Colette, merci pour ce message. Enfin une personne que je connais bien, est allée voir ce film et confirme par ses dires, que ce film très spécial quant à son sujet, vaut la peine d'être vu. Je considère que le fait que ce film soit projeté dans les salles de cinéma du Québec en ce temps béni que nous vivons en ce moment liturgiquement, est un beau cadeau de Dieu. Vous me donnez le goût d'aller visionner La passion d'Augustine. Ce que je ferai en début du Temps Pascal.
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