Évangéliser à la manière de Charles de
Foucauld
J’ai appris, au hasard de mes
lectures des deux derniers jours, que le Père Charles de Foucauld a été
béatifié le 13 novembre 2005. Je suis donc heureux d’écrire aujourd'hui même un blogue sur ce
Bienheureux qui est tout à fait à part, selon moi, dans la liste des
Bienheureux. Le frère Charles, frère universel tout comme frère François, a
voulu imiter après sa conversion, la vie cachée de Nazareth. Sa vie toute de
prière et de charité a été vécue parmi les plus pauvres, mais aussi dans une
grande solitude. Solitude et non pas isolement. Frère Charles avait pour Ami
Jésus, l’Amour incarné. Et cet Amour incarné, frère Charles le contemplait dans
l’Eucharistie à tous les jours. Le jour de son assassinat, on a trouvé, tout
près du corps figé et immobile du Bienheureux, un petit ostensoir dans le
sable, contenant Jésus Eucharistie.
Je confie à frère Charles les 40
heures d’adoration que nous vivrons en paroisse la fin de semaine prochaine.
Quand Charles de Foucauld fut béatifié le 13 novembre 2005, un journaliste a
interviewé une religieuse faisant partie d’une des Communautés qui ont fleuri
sous l’inspiration de frère Charles, après sa mort. Voici une des questions qui
lui furent posées :
En quoi sa béatification vous semble t-elle importante pour
l’Église?
Elle me semble importante pour les pays du Sud. L'Europe a pendant
longtemps été réticente à ce sujet... Nous avons attendu cette
béatification 80 ans ! Le frère Charles parle aujourd'hui aux Africains, aux
Latino-Américains... Il s'agit de découvrir ses multiples facettes ! Mais je
suis aussi étonnée, et heureuse, de voir combien l'adoration eucharistique,
longtemps remisée au magasin des antiquités, est redécouverte par les jeunes.
Cette adoration nourrit ma vie. Porter le monde dans l'adoration, c'est
l'esprit même de la spiritualité du Père de Foucauld. (1)
Citations de Charles de Foucauld:
" L'adoration du Saint-Sacrement est le repos, le rafraîchissement,
la joie " (à
Mme Bondy, 19 janvier 1903)
"Adorer la sainte Hostie, ce devrait
être le fond de la vie de tout humain." (à Suzanne Perret, le 15 décembre 1904)
" Quelle joie immense, mon Dieu. Passer plus de quinze heures en ayant rien d'autre à faire que de te regarder et te dire: 'Seigneur je t'aime !' Oh, quelle douce joie ! "
" Quelle joie immense, mon Dieu. Passer plus de quinze heures en ayant rien d'autre à faire que de te regarder et te dire: 'Seigneur je t'aime !' Oh, quelle douce joie ! "
"
Coeur Sacré de Jésus, Merci de vous exposer à nos
yeux, de vous donner à nous, de nous faire le don infini de votre présence,
dans votre Sainte Hostie, sur le Saint Autel. Merci de vous donner, de vous
présenter, de rester avec nous ainsi tout le jour, toute la nuit, à toute
heure, toute notre vie, transformant
notre vie, en une vie toute divine. Merci Coeur Sacré de Jésus de cet excès de
bonté, de cet excès de bonheur ! "
« À Beni-Abbès, Charles avait établi un
règlement de vie où la prière occupait la première place: Sainte Messe et
action de grâces, Bréviaire, Chemin de Croix, Chapelet... Mais l'adoration de la Très Sainte
Eucharistie l'emporte sur tout: il y consacre trois heures et demie chaque
jour, réparties en trois moments de silence. On lit dans son journal: «Mai 1903
– Aujourd'hui, trente ans que j'ai fait ma première Communion, que j'ai reçu le
Bon Dieu pour la première fois... Et voici que je tiens Jésus en mes misérables
mains! Lui, se mettre dans mes mains! Et voici que, nuit et jour, je jouis du
saint tabernacle, que je possède Jésus pour ainsi dire à moi seul! Voici que
chaque matin je consacre la Sainte Eucharistie , que chaque soir je donne,
avec elle, la bénédiction! » (2)
Les yeux de Charles de Foucauld
que nous pouvons voir sur les photos mises ci-dessus, sont pour moi des yeux
transformés et transfigurés par ses très nombreuses heures passées devant le Très
Saint Sacrement. La beauté et la bonté de Dieu se reflètent dans son regard.
En mission avec Priscille et Aquila:
J'ai été surpris d'apprendre ces jours-ci, en lisant un livre que j’ai acheté
dernièrement sur Charles de Foucauld, à quel point les personnages bibliques de
Priscille et Aquila étaient importants aux yeux du frère Charles. J’ai trouvé
cela très intéressant car j'y vois un lien très clair avec la forme d'évangélisation que sont les Cellules Paroissiales d’Évangélisation (CPÉ). Les CPÉ sont
une nouvelle façon d’évangéliser destinée tout spécialement aux laïcs. Les CPÉ
visent à faire de chaque baptisé catholique un évangélisateur et une
évangélisatrice. Le Nouveau Testament
nous parle à quelques endroits de Priscille et Aquila. Voici deux de ces endroits:
Ac 18, 1-3, 18-26:
Après cela, Paul s’éloigna
d’Athènes et se rendit à Corinthe. Il y trouva un Juif nommé Aquila, originaire de la
province du Pont, récemment arrivé d’Italie, ainsi que sa femme
Priscille ; l’empereur Claude, en effet, avait pris la décision d’éloigner
de Rome tous les Juifs. Paul entra en relation avec eux; comme ils avaient le même métier, il demeurait chez eux
et y travaillait, car ils étaient, de leur métier, fabricants de tentes.
Paul demeura encore assez longtemps à Corinthe. Puis il fit ses adieux aux frères et s’embarqua pour la
Syrie , accompagné
de Priscille et d’Aquila. À Cencrées, il s’était fait raser la tête, car le
vœu qui le liait avait pris fin. Ils arrivèrent à Éphèse ; il laissa là ses compagnons, mais lui, entrant à la
synagogue, se mit à discuter avec les Juifs. Comme ceux-ci lui demandaient
de rester plus longtemps, il n’accepta pas. En faisant ses adieux, il
dit : « Je reviendrai encore chez vous, si Dieu le veut. » Et, quittant Éphèse, il reprit la mer. Ayant débarqué à Césarée, il
monta saluer l’Église de Jérusalem, puis descendit à Antioche. Après y avoir passé quelque
temps, Paul partit. Il parcourut successivement le pays galate et la Phrygie , en affermissant
tous les disciples. Or, un Juif
nommé Apollos, originaire d’Alexandrie, venait d’arriver à Éphèse. C’était un
homme éloquent, versé dans les Écritures. Il avait été
instruit du Chemin du Seigneur; dans la ferveur de l’Esprit, il parlait
et enseignait avec précision ce qui concerne Jésus, mais, comme baptême, il ne
connaissait que celui de Jean. Il se mit donc
à parler avec assurance à la synagogue. Quand Priscille et Aquila
l’entendirent, ils le prirent à part et lui exposèrent avec plus de précision
le Chemin de Dieu.
Rm 16, 3-5:
Saluez de ma part Prisca et Aquilas, mes compagnons de
travail en Jésus Christ, eux qui ont risqué leur tête pour me sauver la vie; je ne
suis d’ailleurs pas seul à leur être reconnaissant, toutes les Églises des
nations le sont aussi.
Et voici ce que frère Charles dit
d’eux:
En 1912: «
Le monde ecclésiastique et laïc s’ignorent tellement, que le premier ne peut
donner à l’autre. Il est certain qu’à côté des prêtres, il faut des Priscille
et des Aquila, voyant ce que le prêtre ne voit pas, pénétrant où il ne peut
pénétrer, allant à ceux qui le fuient, évangélisant par un contact bienfaisant,
une charité débordante sur tous, une affection toujours prête à se donner, un
bon exemple attirant. »
Et en avril 1916: « Il faudrait que tous les chrétiens fassent des Priscille
et des Aquila. J’en demande avec vous à Dieu. ‘Aimez-vous les uns les autres
comme je vous ai aimés, c’est à cela qu’on vous reconnaîtra que vous êtes mes
disciples.’ (…) Les uns les autres, ce sont toutes les âmes, puisque vous êtes
tous frères, vous avez un seul Père qui est dans les Cieux. » Faisons comme
Priscille et Aquila. Adressons-nous à tous ceux qui nous entourent, à ceux que
nous connaissons, à celui qui est proche de nous…’nous faisant tout à tous pour
les gagner tous à Jésus.’ »
Priscille et Aquila
Évangéliser à le manière de
Charles de Foucauld:
« Voir en tout humain un enfant de Dieu et regarder chaque humain comme un frère bien-aimé… Entrer en contact avec eux, devenir leurs amis, les aimer le premier et se faire aimer d’eux, les porter à la vertu, et de la vertu de la bonne volonté à toute vérité; vivre pour les sauver. Amour, amour, bonté, bonté: voilà le programme. »
Le
moyen d’y parvenir?
« Lire et relire sans cesse
le Saint Évangile pour avoir toujours devant l’esprit les actes, les paroles,
les pensées de Jésus, afin de penser, parler, agir comme Jésus. »
Le 25 novembre 1911, il écrit à Joseph Hours :
«D’abord,
préparer le terrain en silence par la bonté, un contact intime, le bon
exemple : prendre le contact, se faire connaître d’eux et les connaître;
les aimer du fond du cœur, se faire estimer et aimer d’eux… Avant de leur
parler du dogme chrétien, il faut leur parler de religion naturelle, les amener
à l’amour de Dieu, à l’acte d’amour parfait… Quand ils verront des hommes, plus
vertueux qu’eux, plus savants qu’eux, parlant de Dieu mieux qu’eux, ils seront
bien près de se dire que ces hommes ne sont peut-être pas dans l’erreur, et
bien près de demander à Dieu la lumière… Il faudrait des chrétiens comme
Priscille et Aquila, faisant le bien en silence, en menant la vie des pauvres
marchands; en relation avec tous, ils se feraient estimer et aimer de tous, et
feraient du bien à tous… » « Mon apostolat doit être l’apostolat de
la bonté. En me voyant, on doit dire : "Puisque cet homme est bon, sa
religion doit être bonne." Si l’on demande pourquoi je suis doux et bon,
je dois dire : "Parce que je suis le serviteur d’un bien plus bon que
moi ».(3)
Quiconque lit ces textes, peut y voir une affinité avec la spiritualité des
CPÉ.
(1)
Béatification de Charles de Foucauld - Charles de Foucauld - Figures ...
croire.la-croix.com/.../Figures.../Charles-de-Foucauld/Beatification-de-Charles-de-Fou...
(2)
Bienheureux Charles de Foucauld - Saint Therese of Lisieux
www.thereseoflisieux.org/bienheureux-charles-de-foucaul/
(3)
Comment évangéliser: l'expérience de Charles de Foucauld - Cursillos
www.cursillos.ca › ... › Choix de textes sur l'évangélisation des milieux
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