L'aide médicale à mourir (AMM)
Cher lecteur, chère lectrice,
Comme prêtre, je suis TRÈS ATTRISTÉ de constater que non seulement des personnes qui semblent avoir perdu le sens du religieux, mais aussi des paroissiens qui fréquentent régulièrement la messe dominicale, en viennent à demander l'aide médicale à mourir.
Je sais que je ne dois pas juger ces gens. Je ne peux absolument pas juger leur conscience mais je peux juger que l'action en elle-même qu'ils posent, est immorale et contraire à la volonté de Dieu. De cela je suis certain car la Parole de Dieu est catégorique quand elle nous dit : "Tu ne tueras pas". Et tous les papes que j'ai connus de mon vivant insistent pour dire que la vie est sacrée parce qu'elle est un don de Dieu et que, par conséquent, elle doit être respectée et protégée de la conception à la mort naturelle.
Un des grands péchés de notre époque, selon moi, parmi certaines personnes qui se disent catholiques et qui sont de plus "pratiquantes" au sens où elles vont à la messe régulièrement le dimanche, est l'IRRÉFLEXION, le manque de réflexion. On suit le courant sans trop se poser de questions et surtout sans RÉFLÉCHIR. Les mots "aide médicale à mourir" sont là pour endormir notre intelligence. Il ne s'agit pas d'un euphémisme. mais d'un mensonge. Le mot exact pour désigner ce que fait l'aide médicale à mourir, est le mot "euthanasie". Un euphémisme consiste à changer un mot par un autre (ou par une expression) qui nous apparaît moins fort, moins dérangeant ou moins violent. Tout cela pour dorer la pilule. On préfère parfois dire après un décès : "Il nous a quittés" plutôt que de dire : "Il est mort". Depuis de nombreuses années on évite d'employer le mot "avortement" et on l'a remplacé par les mots "interruption volontaire de grossesse" qui sont moins dérangeants et surtout moins violents. On veut ainsi cacher et atténuer la réalité. Voici que depuis quelques années on a changé le mot "euthanasie" par les mots "aide médicale à mourir". Mais cela est mensonger car un acte médical doit avoir pour but de soigner ou alléger la douleur, mais jamais de tuer. Ce fut une erreur du gouvernement d'avoir mis à la fois les soins palliatifs et l'aide médicale à mourir dans une loi qui regardait les soins de fin de vie (la loi S-32 0001. L'aide médicale à mourir n'est pas un soin mais un meurtre.
Aux personnes âgées qui disent croire en Dieu et qui songent à demander l'AMM (Aide Médicale à Mourir), j'aimerais poser quatre questions :
1) Êtes-vous au courant que l'enseignement de l'Église et particulièrement des tout derniers papes a été que la vie humaine est un don de Dieu inviolable. Dieu nous a donné la vie et il est le Maître de la vie. "Dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur" ( Lettre de saint Paul aux Romains, chapitre 14, verset 8). Seul Dieu a un droit de vie ou de mort sur nous.
2) Est-ce que vous consentiriez à vous suicider ? Est-ce que vous vous suicideriez ? Si la réponse est un NON catégorique, pourquoi dites-vous "NON" ? Je pense personnellement que si vous dites NON, c'est parce que vous savez instinctivement que s'enlever la vie est mal ; que c'est un geste immoral grave que Dieu ne veut pas.
3) Alors, pourquoi acceptez-vous que quelqu'un vous enlève la vie ? Pourquoi acceptez-vous que l'on vous tue ? Car l'aide médicale à mourir est un meurtre. Un médecin, délibérément vous enlève la vie. Certains médecins doivent au moins inconsciemment se trouver très puissants puisqu'ils ont le pouvoir de vie ou de mort sur des individus.
Donner le pouvoir à quelqu'un de nous tuer, c'est un geste libre de notre part. En faisant cela, je suis responsable du meurtre qu'une personne commet à mon endroit. C'est moi qui lui donne le pouvoir de me tuer. Je devrai rendre compte de cette décision devant Dieu.
La personne va me dire : "Mais je n'ai jamais pensé à cela ?" Voilà jutement le fond du problème : l'IRRÉFLEXION ; le manque chronique de réflexion.
4- Il est possible que vous choisissiez de recevoir l'aide médicale à mourir devant vos proches : devant vos frères et soeurs, vos enfants et peut-être même vos petits-enfants. Si tel est le cas, cela ne vous préoccupe pas de poser un tel geste, le dernier geste de votre vie, devant vos enfants et vos petits-enfants ? Surtout si vous êtes chrétiens ou chrétiennes. Quel exemple contradictoire vous donnez à vos enfants et petits-enfants ? Poser un geste grave que Dieu ne veut pas, comme dernier acte de votre vie et cela, devant les personnes qui vous sont les plus chères.
J'ai à l'esprit l'exemple du vieillard Éléazar dans la Bible, qui n'a pas voulu scandaliser les jeunes en posant un geste immoral :
" Éléazar était l’un des scribes les plus éminents. C’était un homme très âgé, et de très belle allure. On voulut l’obliger à manger du porc en lui ouvrant la bouche de force. Préférant avoir une mort prestigieuse plutôt qu’une vie abjecte, il marchait de son plein gré vers l’instrument du supplice, après avoir recraché cette viande, comme on doit le faire quand on a le courage de rejeter ce qu’il n’est pas permis de manger, même par amour de la vie. Ceux qui étaient chargés de ce repas sacrilège le connaissaient de longue date. Ils le prirent à part et lui conseillèrent de faire apporter des viandes dont l’usage était permis, et qu’il aurait préparées lui-même. Il n’aurait qu’à faire semblant de manger les chairs de la victime pour obéir au roi ; en agissant ainsi, il échapperait à la mort et serait traité avec humanité grâce à la vieille amitié qu’il avait pour eux. Mais il fit un beau raisonnement, bien digne de son âge, du rang que lui donnait sa vieillesse, du respect que lui valaient ses cheveux blancs, de sa conduite irréprochable depuis l’enfance, et surtout digne de la législation sainte établie par Dieu. Il s’exprima en conséquence, demandant qu’on l’envoyât sans tarder au séjour des morts : « Une telle comédie est indigne de mon âge. Car beaucoup de jeunes gens croiraient qu’Éléazar, à quatre-vingt-dix ans, adopte la manière de vivre des étrangers. À cause de cette comédie, par ma faute, ils se laisseraient égarer eux aussi ; et moi, pour un misérable reste de vie, j’attirerais sur ma vieillesse la honte et le déshonneur. Même si j’évite, pour le moment, le châtiment qui vient des hommes, je n’échapperai pas, vivant ou mort, aux mains du Tout-Puissant. C’est pourquoi, en quittant aujourd’hui la vie avec courage, je me montrerai digne de ma vieillesse et, en choisissant de mourir avec détermination et noblesse pour nos vénérables et saintes lois, j’aurai laissé aux jeunes gens le noble exemple d’une belle mort. » Sur ces mots, il alla tout droit au supplice. Pour ceux qui le conduisaient, ces propos étaient de la folie ; c’est pourquoi ils passèrent subitement de la bienveillance à l’hostilité. Quant à lui, au moment de mourir sous les coups, il dit en gémissant : « Le Seigneur, dans sa science sainte, le voit bien : alors que je pouvais échapper à la mort, j’endure sous le fouet des douleurs qui font souffrir mon corps ; mais dans mon âme je les supporte avec joie, parce que je crains Dieu. » Telle fut la mort de cet homme. Il laissa ainsi, non seulement à la jeunesse mais à l’ensemble de son peuple, un exemple de noblesse et un mémorial de vertu." (Premier livre des martyrs d'Israêl, chapitre 6, versets 18 à 31)
Que Dieu nous accorde sagesse et courage !
Ajout en date du 10 décembre 2025 : Dans la vidéo ci-dessous, monsieur Jasmin Lemieux-Lefebvre, coordonnateur du réseau Vivre dans la dignité, nous montre que le gouvernement n'a pas été fidèle aux promesses qu'il nous avait faite il y a dix ans en ce qui a trait aux soins palliatifs. On nous avait promis que l'aide médicale à mourir serait offerte à des conditions strictes et comme un moyen en quelque sorte "exceptionnel" et que par contre, le gouvernement s'engageait à mettre plus de ressources dans l'accessibilté et le développement des soins palliatifs au Québec. Or ce fut le contraire qui s'est produit : presque tout l'argent alloué à été mis dans la gestion de l'aide médicale à mourir et il ne restait presque plus d'argent pour promouvoir les soins palliatifs. Le résultat : l'aide médicale a mourir s'est répandu à une vitesse vertigineuse et s'est étendue à des personnes qui n'étaient pas en fin de vie. Et puisque les soins palliatifs étaient privés de ressources financières et que dans la mentalité populaire ils étaient peu accessibles, les gens se sont tournés par défaut et comme instinctivement, vers l'aide médicale à mourir. Quelle triste histoire ! Merci monsieur Jasmin Lemieux-Lefebvre de remettre les pendules à l'heure.
À l'occasion du 10e anniversaire de l'entrée en vigueur de la Loi concernant les soins de fin de vie, on parle de l'aide médicale à mourir ...
Voir aussi la très belle entrevue qu'a donnée Jasmin Lemieux-Lefebvre :
https://ici.radio-canada.ca/tele/le-telejournal-quebec/site/segments/reportage/500875/bruno-savard-lemieux-lefebvre-aide-medicale-a
QUE CELUI QUI EST SANS FAUTE JETTE LA PREMIERE PIERRE
RépondreSupprimerje vous comprend et c'est bien légitime d'être troublé par ca cette façon de faire et on se demande si cela va devenir la norme choisir son heure pour mourir
RépondreSupprimercette année ma famille nous avons dû pendant un moment réfléchir à cette option qui est l'aide à mourir et ce n'est pas un sujet facile
mon père avait fait la demande au médecin comme il se savait atteint d'un cancer stade 4 du poumon il était hospitalisé depuis une semaine et il savait qu'il ne pourrais plus revenir à la maison que la fin approchait
les démarches pour la demande de la procédure ont été entamées le médecin lui a tout bien expliquer à mon père et il a dit oui !
cela a divisé la famille certains acceptaient le choix de mon père moi et une autre de mes soeurs nous étions complètement bouleversé pas sa décision de mourir avant son heure
mais le médecin a dit à mon père de dormir là dessus et de bien réfléchir que le lendemain il viendrait le revoir pour sa réponse définitive
finalement mon père a décidé de ne pas le faire imaginer nous étions tous soulagés mais on a compris qu'il avait surtout peur de souffrir le moment venu comme tout être humain normal
Mais le médecin lui a dit que quand Les douleurs arriveront il y aura des médicaments pour le soulager et cela l'a rassuré il a été courageux mon père jusqu'à la fin il est décédé trois semaines plus tard de façon naturelle et une semaine après avoir eu 90 ans
mais loin de moi de juger les autres chacun à son histoire son bagages de vie peut être des gens plus jeunes avec une maladie dégénérative pourraient envisager cette option et j'ai moi même un frère qui s'est suicidé évidemment c'est tres difficile à vivre
mais pour le suicide et l'aide à mourir j'aime pensé que Dieu peut comprendre et accepter pardonner certaines décisions même si ce n'est pas la façon normale de terminé son passage sur terre parce que Dieu est amour et miséricorde merci et bonne journée
Merci à vous pour ce témoignage. Je suis heureux que votre père ait pris la bonne décision. Il est certain que Dieu est le seul à pouvoir juger les coeurs et les intentions. Mais nous devons avoir les idées claires sur cette question. Et pour moi il est clair que Dieu ne veut pas qu'une personne humaine quelle qu'elle soit, soit tuée (du début de sa conception jusqu'à sa mort naturelle). De cela, je suis certain. Mais je lui remets, bien sûr, tout le jugement sur les personnes qui demandent l'AMM.
SupprimerMERCI Curé Simard ce matin à Qub FM il y a un balado avec Mario Dumont sur AMAM qui est tres intéressant vous pouvez le retrouver sur YouTube l'intervenant parle que peut être cette option est trop facile à obtenir maintenant bonne journée
RépondreSupprimerBonjour à vous ! Merci pour l'information. J'ai essayé de trouver ce balado mais sans succès.
Supprimerdésolé le titre est aide médicale à mourir une économie pour le système de santé sur QUB sur YouTube ou www.qub.ca sur Internet bonne écoute Caroline
SupprimerChère Caroline, comme tu peux le constater, j'ai ajouté le balado (ou la vidéo) à mon texte. Merci pour l'information.
Supprimerc'est bien je crois vraiment que les soins de confort en fin de vie et les soins palliatifs méritent plus de
RépondreSupprimerlumière et plus investissement au niveau gouvernemental et il ne faudrait pas que AMM devienne une priorité etc que Dieu guide chacun de nous pour faire les bons choix bonne journée