"Je sais où vous demeurez"
9 nov. 2025
Dédicace de la Basilique du Latran —
Fête
Lectures de la messe
Évangile
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 2, 13-22)
Comme la Pâque juive était proche,
Jésus monta à Jérusalem.
Dans le Temple, il trouva installés
les marchands de bœufs, de brebis et de colombes,
et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes,
et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ;
il jeta par terre la monnaie des changeurs,
renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d’ici.
Cessez de faire de la maison de mon Père
une maison de commerce. »
Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit :
L’amour de ta maison fera mon tourment.
Des Juifs l’interpellèrent :
« Quel signe peux-tu nous donner
pour agir ainsi ? »
Jésus leur répondit :
« Détruisez ce sanctuaire,
et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire,
et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.
Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts,
ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ;
ils crurent à l’Écriture
et à la parole que Jésus avait dite.
– Acclamons la Parole de Dieu.
J'ai été suivre une formation cette semaine à l'archevêché de Montréal sur la façon de composer et livrer une homélie dans un but missionnaire. Cette formation était donnée par deux laïcs et un prêtre qui sont engagés dans la forme d'évangélisation appelée "Divine Renovation". C'est le Père James Mallon qui est à l'origine de cette nouvelle façon d'évangéliser. Une homélie peut avoir plusieurs buts mais le but visé ici était un but MISSIONNAIRE. La formation a surtout été donnée par les deux laïcs et le prêtre était là pour exemplifier et apporter des compléments d'information. J'ai trouvé ce partage des rôles très intéressant et stimulant. Puisque les laïcs sont notre audience hebdomadaire lorsque nous prêchons la Bonne Nouvelle le dimanche, il est certain qu'ils ont des choses à nous dire sur notre façon d'exécuter notre tâche.
On nous a dit qu'il est important de commencer l'homélie par une phrase qui va attirer la curiosité des gens et même les étonner ou les surprendre. Les animateurs ont aussi insister pour que l'homélie contienne un élément central que les gens pourront retenir. J'ai donc décidé de commencer dès maintenant à pratiquer ces façons de faire.
En ce dimanche, nous vivons une situation un peu spéciale. Nous célébrons la fête de la Dédicace de la basilique du Latran. Cette basilique romaine est la cathédrale du pape. On aurait pu penser que la basilique Saint-Pierre à Rome était la cathédrale du pape, eh bien non. Sur le site du Vatican, on explique ainsi le sens du mot "dédicace" :
"Dédier/consacrer" à Dieu un lieu est un rite qui fait partie de toutes les religions. Réserver à Dieu une place, lui reconnaissant gloire et honneur." (1)
Nous célébrons aujourd'hui l'érection du premier temple dédié au Seigneur en Occident.
Je vous invite à lire ci-dessus l'évangile du jour dans lequel Jésus affirme sans ambages qu'il est le nouveau Temple, le nouveau Sanctuaire où habite la divinité. C'est lui la nouvelle demeure de Dieu parmi les hommes. Et saint Paul, dans la deuxième lecture de la messe d'aujourd'hui, nous dit que nous aussi les chrétiens, nous sommes les sanctuaires de Dieu, nous sommes le lieu où Dieu demeure et il affirme avec force que ce sanctuaire que nous sommes est saint.
Il y a de cela quelques années, on traduisait ainsi l'affirmation de Jésus qui a fait scandale pour ses auditeurs : "Détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai". Mais récemment, nous donnons un sens plus précis encore à cette phrase de Jésus et nous disons : "Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai". Dans l'immense Temple au temps de Jésus, la partie la plus sacrée était le Sanctuaire, là où se trouvait le Saint des saints. C'est dire à quel point Dieu demeure en Jésus de façon excellente.
J'ai commencé mon homélie en disant à nos paroissiens : "JE SAIS OÙ VOUS DEMEUREZ". Je suis persuadé que cette courte phrase a su aiguiser la curiosité de mes auditeurs.
Après leur avoir laissé le temps d'être surpris, je leur ai dit ceci : "Je sais où vous demeurez; vous demeurez dans le Coeur de Dieu",
Les paroissiens ont certainement été surpris par la première phrase que je leur ai dite car il m'arrive de leur dire que j'apprécierais beaucoup qu'ils m'invitent chez eux pour prendre un café ou un jus. Car être invité chez quelqu'un est pour moi un grand signe de confiance et d'amitié. Je suis toujours touché d'entrer dans la maison de quelqu'un que j'estime et que j'aime. C'est un grand plus (+) pour moi dans ma vie personnelle. C'est pourquoi lorsque je leur ai dit que je savais où ils demeuraient, ils ont dû être surpris.
Oui, chacun de nous demeure dans le Coeur de Dieu de toute éternité, avant même la création du monde. C'est ce que nous dit saint Paul au tout début de sa Lettre aux Éphésiens (Ep 1, 3-6) :
"Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ. Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ. Ainsi l’a voulu sa bonté,à la louange de gloire de sa grâce, la grâce qu’il nous donne dans le Fils bien-aimé."
Nous sommes aimés d'un amour éternel. Nous sommes dans le coeur de Dieu de toute étenité. Il y a un chant qui est tout simple mais tellement parlant pour nous montrer le message central de la Parole de Dieu d'aujourd'hui. Ce chant s'intitule : "Ma maison, ta maison". Les premières paroles du chant, qui sont aussi le refrain du chant, disent ceci :
"Ma maison, Jésus c'est toi, ta maison, Jésus c'est moi, je te chante alleluia, je te chante alleluia."
Oui, je demeure en Jésus et Jésus demeure en moi. C'est cela la BONNE NOUVELLE que Dieu veut nous communiquer par la fête d'aujourd'hui. Le verbe "demeurer" est un verbe de prédilection pour saint Jean. Jésus, la veille de sa mort, nous a demandé de "demeurer dans son amour" : "Demeurez en moi, comme moi en vous" (Jn 15, 4).
La première question que les disciples ont posée à Jésus dans l'évangile selon saint Jean est celle-ci : "Rabbi - ce qui veut dire : Maître - où demeures-tu ?" (Jn 1, 38). Si nous posions cette question aujourd'hui à Jésus, il nous répondrait : "Je demeure en toi."
J'en ai profité pour dire à nos paroissiens qu'un des meilleurs endroits pour expérimenter que nous demeurons en Jésus et que Jésus demeure en nous, c'est notre Chapelle d'adoration eucharistique Carlo Acutis qui est ouverte du lundi au vendredi de 9h à 16h. Je leur ai dit que c'est ma joie de voir parfois six à sept personnes adorer en même temps Jésus Eucharistie en ce lieu. Je leur ai demandé d'aller faire un tour à la chapelle cette semaine s'ils n'y sont jamais allés.
En terminant, je vous apprends cette bonne nouvelle : au sortir de la messe, des paroissiens m'ont dit qu'ils vont m'inviter chez eux.
Voici un très beau chant en lien avec la fête d'aujourd'hui :
(1)https://www.vaticannews.va/fr/vacances-liturgiques/dedicace-de-la-basilique-du-latran.html
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