mardi 10 décembre 2024

Paroles de Notre-Dame à Juan Diego

 Paroles de Notre-Dame à Juan Diego 


Le 9 décembre est la fête de saint Juan Diego. Nous n'avons pas pu vivre sa fête liturgique hier car, exceptionnellement c'était la solennité de l'Immaculée Conception qui a été déplacée parce que le deuxième dimanche de l'Avent avait lieu cette année le 8 décembre. Juan Diego est cet indigène Astèque à qui la Vierge Marie est apparue en la journée du 12 décembre 1531 alors qu'il avait 57 ans et avait été baptisé peu de temps auparavant. J'aime beaucoup les dialogues qui eurent lieu entre notre Mère du ciel et cet homme simple, pauvre et fidèle. Voici ces dialogues :

Note : Les dialogues sont tirés du seul document que nous avons et qui date du milieu du 16ème siècle. Les originaux de ces dialogues sont en langue Aztèque. Tout comme moi, vous serez probablement surpris de la façon dont Juan Diego s'adresse à la Vierge Marie. Nous pouvons à certains moments être presque scandalisés par tant de familiarité qui frise presque l'impolitesse, selon notre façon de voir. Mais d'un autre côté, il y a quelque chose de très beau dans cela car Juan Diego, nouvellement baptisé, était loin de savoir tout ce que nous savons sur la Mère de Dieu. N'oublions pas que Juan Diego avait 57 ans au moment des apparitions. 

Première apparition : 

La Vierge Marie : « Juanito, Juan Dieguito. » « Juanito, le plus humble de mes fils, où vas-tu ? »

Juan Diego : « Madame et enfant, Je dois atteindre ton église à Mexico, Tlatilolco, afin de poursuivre les choses divines qui nous sont enseignées et données par nos prêtres et nos délégués et Notre Seigneur ».

La Vierge Marie : « Sache et comprends bien, le plus humble de mes fils, que je suis la toujours vierge Sainte Marie, Mère du Vrai Dieu pour qui nous existons, du Créateur de toutes choses, Seigneur du ciel et de la terre. J’aimerais qu’une église soit érigée ici, rapidement, afin que je puisse vous montrer et vous donner mon amour, ma compassion, mon aide et ma protection, parce que je suis votre mère miséricordieuse, à vous, à tous les habitants de cette terre et à tous ceux qui m’aiment, m’invoquent et ont confiance en moi. J’écoute leurs lamentations et je remédie à leurs misères, leurs détresses et leurs peines. Afin d’accomplir ce qu’exige ma clémence, va au palais de l’évêque de Mexico et tu lui diras que je manifeste un grand désir qu’ici, sur cette plaine, une église soit construite en mon honneur ; tu lui raconteras dans les moindres détails tout ce que tu as vu et admiré et ce que tu as entendu. Sois assuré que je te serai extrêmement reconnaissante et que je te récompenserai, parce que je te rendrai heureux et digne de récompense pour les efforts et la fatigue que tu vas endurer pour cette mission. Voilà, tu as entendu mes instructions, mon humble fils, va et fais tous tes efforts. »

A cet instant, il s’inclina devant elle et dit 

Juan Diego : « Madame, Je vais obéir à tes instructions ; maintenant je dois te quitter, moi, ton humble serviteur ». Il descendit alors afin de s’acquitter de sa tâche et prit l’allée qui mène tout droit à Mexico. DEU

Deuxième apparition : 
 
La visite à l'évêque n'obtint pas le résultat escompté. 

Juan Diego : « J’ai parfaitement compris de par la façon dont il m’a répondu qu’il pensait que ton désir d’avoir une église qui te soit consacrée est une invention de ma part, et que ce n’est pas ton ordre, aussi je te supplie fortement, Madame, de confier l’accomplissement de ton message à quelqu’un d’important, de connu qui inspire le respect et l’estime, afin qu’on le croie ; parce que je ne suis rien, je suis une petite ficelle, une minuscule échelle, une queue, une feuille et toi, mon Enfant la plus petite de mes enfants, ma Dame, tu m’as envoyé à une place que je ne fréquente jamais ni ne m’y repose. Je t’en prie, pardonne-moi ce grand désagrément et ne sois pas irritée, Madame. » 

La Vierge Marie répondit : « Écoute, ô le moindre de mes fils, tu dois comprendre que j’ai de nombreux serviteurs et messagers à qui je peux confier l’accomplissement de mon message et l’exécution de mon désir, mais c’est toi précisément que je sollicite et demande de m’aider afin que par ta médiation mon voeu soit accompli. Je t’implore ardemment, toi le moindre de mes fils, et avec fermeté je t’ordonne d’aller demain voir l’évêque. Tu y vas en mon nom et tu lui fais connaitre mon voeu intégral selon lequel je lui demande de commencer la construction d’une église. Et dis-lui aussi que c’est Moi, en personne, la toujours-vierge, Sainte Marie, Mère de Dieu qui t’ai envoyé » 

Juan Diego répondit : « Madame, mon Enfant, je ne veux pas te faire de la peine. Joyeusement et de plein gré j’obéirai à tes instructions. Sous aucune condition je ne manquerai de le faire ; j’irai accomplir ton désir car non seulement le chemin est pénible mais peut-être que je ne serai pas écouté avec plaisir, ou si on m'écoute on ne me croira peut-être pas. Demain aprèsmidi, au coucher du soleil, je reviendrai te porter la réponse de ton message au prélat. Je prends maintenant congé de toi, le plus petite de mes enfants, mon Enfant et Madame. Repose-toi entre-temps ». Il s’en alla se reposer chez lui.

Troisième apparition : 

L'évêque demande un signe. Juan Diego communique cette nouvelle à la Vierge Marie. 

La Vierge Marie : « Très bien, mon petit, tu repartiras là-bas demain, afin de porter à l’évêque le signe qu’il a demandé. Avec cela il te croira et dans son regard il n’y aura ni doute ni soupçon. Et sache, mon petit, que je te récompenserai pour ta sollicitude, tes efforts et ta fatigue à mon égard. Je t’attendrai ici demain. »

Quatrième apparition : 

C’est le jour suivant, un lundi, que Juan Diego devait porter un signe pour qu’on le croie, mais il n’y revint pas parce que, en rentrant chez lui, son oncle, Juan Bernardo, était tombé malade et son état était grave. Il appela d’abord un docteur qui l’aida mais c'était trop tard, son état s’empirait. A la tombée de la nuit son oncle lui demanda d’aller à l’aube à Tlatilolco et de ramener un prêtre pour le préparer et entendre sa confession car il était certain qu’il allait mourir et qu’il ne se lèverait plus ni ne guérirait. Le mardi, avant l’aube, Juan Diego partit de sa maison pour Tlatilolco pour ramener un prêtre et comme il s’approchait de la route qui rejoint la pente qui mène au sommet de la colline de Tepeyac, vers l’ouest, et où il avait l’habitude de traverser la route, il se dit : « Si je continue ce chemin, la Dame va sûrement me voir, et je pourrais être retenu afin que je puisse porter le signe au prélat comme convenu ; mais notre premier souci est d’aller rapidement appeler un prêtre car mon oncle l’attend certainement »; il fit donc le tour de la colline afin qu’il ne puisse être vu par elle qui voit bien partout.

Il la vit descendre du haut de la colline et regarder vers là où ils s’étaient rencontrés précédemment. Elle s’approcha de lui au bas de la colline et lui dit

La Vierge Marie : « Qu’y a-t-il, le moindre de mes fils ? Où vas-tu ? »

Était-il affligé ou honteux ou effrayé ? Il s’inclina devant elle. Il la salua, disant : 

Juan Diego : « Mon Enfant, la plus tendre de mes filles, Madame, que Dieu veuille que tu sois satisfaite. Comment vas-tu ce matin ? Est-ce que ta santé est bonne, Madame et mon Enfant ? Je vais te faire de la peine. Sache, mon enfant, qu’un des tes serviteurs, mon oncle, est très malade, Il a attrapé la peste et est sur le point de mourir. Je dois me hâter vers ta maison à Mexico afin d’appeler un de tes prêtres, aimé de Dieu, pour qu’il entende sa confession et lui donne l’absolution car, depuis notre naissance, nous sommes venus au monde pour nous préserver des oeuvres de la mort. Mais si je pars, je reviendrai ici rapidement afin d’aller porter ton message. Madame, mon Enfant, pardonne-moi, sois patiente avec moi pour le moment. Je ne te décevrai pas, la plus petite des mes filles. Demain je viendrai en toute hâte. »

Après avoir écouté les paroles de Juan Diego, la Très Sainte Vierge répondit : 

La Vierge Marie : « Écoute moi et comprends bien, le moindre de mes fils, rien ne doit t’effrayer ou te peiner. Que ton coeur ne soit pas troublé. N’aies pas peur de cette maladie, ni d’aucune autre maladie ou angoisse. Ne suis-je pas là, moi qui suis ta Mère ? N’es-tu pas sous ma protection ? Ne suis-je pas ta santé ? Ne reposes-tu pas heureux en mon sein ? Que désires-tu de plus ? Ne sois pas malheureux ou troublé par quoi que ce soit. Ne sois affligé pas la maladie de ton oncle, il n’en mourra pas. Sois assuré qu’il est maintenant guéri ».

Et à ce moment son oncle fut guéri comme il devait l’apprendre par la suite.  

La Vierge Marie : « Grimpe, ô le moindre de mes fils, jusqu’au haut de la colline ; là où tu m'as vue et où je t’ai donné des instructions, tu verras différentes fleurs. Coupe-les, cueille-les, rassembles-les et puis viens les porter devant moi. » 

Juan Diego grimpa sur la colline immédiatement, et comme il atteignait le sommet il fut stupéfait ; de voir qu’une telle variété de merveilleux rosiers de Castille étaient en floraison bien avant la saison où les roses devraient bourgeonner car hors de saison elles gèleraient. Elles étaient parfumées et recouvertes des gouttes de rosée de la nuit qui ressemblaient à des perles précieuses.

Il commença immédiatement à les cueillir. Il les assembla et les plaça dans son tilma. Le haut de la colline n’était pas une place où pourrait fleurir n’importe quelle fleur car il y avait beaucoup de rochers, de ronces, d’épines, de nopales et de mezquites. Occasionnellement de l’herbe poussait mais c’était au mois de décembre quand la végétation n’était pas gelée. 

Il descendit la colline immédiatement et porta les différentes roses qu’il avait cueillies à la Dame du ciel qui, en les voyant les prit entre ses mains et les plaça à nouveau dans son tilma, lui disant : 

La Vierge Marie : « Ô toi, le moindre de mes fils, cette variété de roses est une preuve et un signe que tu porteras à l’évêque. Tu lui diras en mon nom qu’il y verra là mon voeu et qu’il doit s’y conformer. Tu es mon ambassadeur, le plus digne de ma confiance. Je te l’ordonne rigoureusement de ne déplier ton manteau qu’en présence de l’évêque et de lui montrer ce que tu portes. Tu lui raconteras bien tout ; tu lui diras que je t’ai ordonné de grimper au haut de la colline et de cueillir les fleurs ; et aussi tout ce que tu as vu et admiré afin que tu puisses persuader le prélat d’accorder son soutien à ma demande qu’une église soit construite. » (1)

J'espère que vous connaissez la suite de cette merveilleuse histoire. Si ce n'est pas le cas, cliquez sur les mots suivants : 12 décembre: Fête de Notre-Dame de Guadalupe.





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