Paroles de Notre-Dame à Juan Diego
Le 9 décembre est la fête de saint Juan Diego. Nous n'avons pas pu vivre sa fête liturgique hier car, exceptionnellement c'était la solennité de l'Immaculée Conception qui a été déplacée parce que le deuxième dimanche de l'Avent avait lieu cette année le 8 décembre. Juan Diego est cet indigène Astèque à qui la Vierge Marie est apparue en la journée du 12 décembre 1531 alors qu'il avait 57 ans et avait été baptisé peu de temps auparavant. J'aime beaucoup les dialogues qui eurent lieu entre notre Mère du ciel et cet homme simple, pauvre et fidèle. Voici ces dialogues :
Note : Les dialogues sont tirés du seul document que nous avons et qui date du milieu du 16ème siècle. Les originaux de ces dialogues sont en langue Aztèque. Tout comme moi, vous serez probablement surpris de la façon dont Juan Diego s'adresse à la Vierge Marie. Nous pouvons à certains moments être presque scandalisés par tant de familiarité qui frise presque l'impolitesse, selon notre façon de voir. Mais d'un autre côté, il y a quelque chose de très beau dans cela car Juan Diego, nouvellement baptisé, était loin de savoir tout ce que nous savons sur la Mère de Dieu. N'oublions pas que Juan Diego avait 57 ans au moment des apparitions.
Première apparition :
La Vierge Marie : « Juanito, Juan Dieguito. » « Juanito, le plus humble de mes fils, où vas-tu ? »
Juan Diego : « Madame et enfant, Je dois atteindre ton église à Mexico, Tlatilolco,
afin de poursuivre les choses divines qui nous sont enseignées et données par
nos prêtres et nos délégués et Notre Seigneur ».
La Vierge Marie : « Sache et comprends bien, le plus humble de mes
fils, que je suis la toujours vierge Sainte Marie, Mère du Vrai Dieu pour qui
nous existons, du Créateur de toutes choses, Seigneur du ciel et de la terre.
J’aimerais qu’une église soit érigée ici, rapidement, afin que je puisse vous
montrer et vous donner mon amour, ma compassion, mon aide et ma
protection, parce que je suis votre mère miséricordieuse, à vous, à tous les
habitants de cette terre et à tous ceux qui m’aiment, m’invoquent et ont
confiance en moi. J’écoute leurs lamentations et je remédie à leurs misères,
leurs détresses et leurs peines. Afin d’accomplir ce qu’exige ma clémence, va
au palais de l’évêque de Mexico et tu lui diras que je manifeste un grand désir
qu’ici, sur cette plaine, une église soit construite en mon honneur ; tu lui
raconteras dans les moindres détails tout ce que tu as vu et admiré et ce que
tu as entendu. Sois assuré que je te serai extrêmement reconnaissante et que
je te récompenserai, parce que je te rendrai heureux et digne de récompense pour les efforts et la fatigue que tu vas endurer pour cette mission. Voilà, tu
as entendu mes instructions, mon humble fils, va et fais tous tes efforts. »
A cet instant, il s’inclina devant elle et dit
Juan Diego : « Madame, Je vais obéir à tes
instructions ; maintenant je dois te quitter, moi, ton humble serviteur ». Il
descendit alors afin de s’acquitter de sa tâche et prit l’allée qui mène tout droit
à Mexico.
DEU
Deuxième apparition :
La visite à l'évêque n'obtint pas le résultat escompté.
Juan Diego : « J’ai parfaitement compris de par la façon dont il m’a répondu qu’il pensait
que ton désir d’avoir une église qui te soit consacrée est une invention de ma
part, et que ce n’est pas ton ordre, aussi je te supplie fortement, Madame, de
confier l’accomplissement de ton message à quelqu’un d’important, de connu
qui inspire le respect et l’estime, afin qu’on le croie ; parce que je ne suis rien,
je suis une petite ficelle, une minuscule échelle, une queue, une feuille et toi,
mon Enfant la plus petite de mes enfants, ma Dame, tu m’as envoyé à une
place que je ne fréquente jamais ni ne m’y repose. Je t’en prie, pardonne-moi
ce grand désagrément et ne sois pas irritée, Madame. »
La Vierge Marie répondit : « Écoute, ô le moindre de mes fils, tu dois
comprendre que j’ai de nombreux serviteurs et messagers à qui je peux
confier l’accomplissement de mon message et l’exécution de mon désir, mais
c’est toi précisément que je sollicite et demande de m’aider afin que par ta
médiation mon voeu soit accompli. Je t’implore ardemment, toi le moindre de
mes fils, et avec fermeté je t’ordonne d’aller demain voir l’évêque. Tu y vas
en mon nom et tu lui fais connaitre mon voeu intégral selon lequel je lui
demande de commencer la construction d’une église. Et dis-lui aussi que c’est
Moi, en personne, la toujours-vierge, Sainte Marie, Mère de Dieu qui t’ai
envoyé »
Juan Diego répondit : « Madame, mon Enfant, je ne veux pas te faire de la
peine. Joyeusement et de plein gré j’obéirai à tes instructions. Sous aucune
condition je ne manquerai de le faire ; j’irai accomplir ton désir car non
seulement le chemin est pénible mais peut-être que je ne serai pas écouté
avec plaisir, ou si on m'écoute on ne me croira peut-être pas. Demain aprèsmidi, au coucher du soleil, je reviendrai te porter la réponse de ton message
au prélat. Je prends maintenant congé de toi, le plus petite de mes enfants,
mon Enfant et Madame. Repose-toi entre-temps ». Il s’en alla se reposer chez
lui.
Troisième apparition :
L'évêque demande un signe. Juan Diego communique cette nouvelle à la Vierge Marie.
La Vierge Marie : « Très bien, mon petit, tu repartiras là-bas demain, afin de porter à l’évêque
le signe qu’il a demandé. Avec cela il te croira et dans son regard il n’y aura
ni doute ni soupçon. Et sache, mon petit, que je te récompenserai pour ta
sollicitude, tes efforts et ta fatigue à mon égard. Je t’attendrai ici demain. »
Quatrième apparition :
C’est le jour suivant, un lundi, que
Juan Diego devait porter un signe pour
qu’on le croie, mais il n’y revint pas
parce que, en rentrant chez lui, son
oncle, Juan Bernardo, était tombé
malade et son état était grave.
Il appela d’abord un docteur qui l’aida
mais c'était trop tard, son état
s’empirait. A la tombée de la nuit son
oncle lui demanda d’aller à l’aube à
Tlatilolco et de ramener un prêtre pour
le préparer et entendre sa confession
car il était certain qu’il allait mourir et
qu’il ne se lèverait plus ni ne guérirait.
Le mardi, avant l’aube, Juan Diego
partit de sa maison pour Tlatilolco pour
ramener un prêtre et comme il s’approchait de la route qui rejoint la pente qui mène au sommet de la colline de
Tepeyac, vers l’ouest, et où il avait l’habitude de traverser la route, il se dit :
« Si je continue ce chemin, la Dame va sûrement me voir, et je pourrais être
retenu afin que je puisse porter le signe au prélat comme convenu ; mais
notre premier souci est d’aller rapidement appeler un prêtre car mon oncle
l’attend certainement »; il fit donc le tour de la colline afin qu’il ne puisse être
vu par elle qui voit bien partout.
Il la vit descendre du haut de la colline et regarder vers là où ils s’étaient
rencontrés précédemment. Elle s’approcha de lui au bas de la colline et lui
dit :
La Vierge Marie : « Qu’y a-t-il, le moindre de mes fils ? Où vas-tu ? »
Était-il affligé ou honteux ou effrayé ? Il s’inclina devant elle. Il la salua,
disant :
Juan Diego : « Mon Enfant, la plus tendre de mes filles, Madame, que Dieu veuille
que tu sois satisfaite. Comment vas-tu ce matin ? Est-ce que ta santé est
bonne, Madame et mon Enfant ? Je vais te faire de la peine. Sache, mon
enfant, qu’un des tes serviteurs, mon oncle, est très malade, Il a attrapé la
peste et est sur le point de mourir. Je dois me hâter vers ta maison à Mexico
afin d’appeler un de tes prêtres, aimé de Dieu, pour qu’il entende sa confession
et lui donne l’absolution car, depuis notre naissance, nous sommes venus au
monde pour nous préserver des oeuvres de la mort. Mais si je pars, je
reviendrai ici rapidement afin d’aller porter ton message. Madame, mon
Enfant, pardonne-moi, sois patiente avec moi pour le moment. Je ne te
décevrai pas, la plus petite des mes filles. Demain je viendrai en toute hâte. »
Après avoir écouté les paroles de Juan Diego, la Très Sainte Vierge
répondit :
La Vierge Marie : « Écoute moi et comprends bien, le moindre de mes fils, rien ne
doit t’effrayer ou te peiner. Que ton coeur ne soit pas troublé. N’aies pas peur
de cette maladie, ni d’aucune autre maladie ou angoisse. Ne suis-je pas là,
moi qui suis ta Mère ? N’es-tu pas sous ma protection ? Ne suis-je pas ta
santé ? Ne reposes-tu pas heureux en mon sein ? Que désires-tu de plus ? Ne
sois pas malheureux ou troublé par quoi que ce soit. Ne sois affligé pas la
maladie de ton oncle, il n’en mourra pas. Sois assuré qu’il est maintenant
guéri ».
Et à ce moment son oncle fut guéri comme il devait l’apprendre par
la suite.
La Vierge Marie : « Grimpe, ô le moindre de mes fils, jusqu’au haut de la colline ;
là où tu m'as vue et où je t’ai donné des instructions, tu verras différentes
fleurs. Coupe-les, cueille-les, rassembles-les et puis viens les porter devant
moi. »
Juan Diego grimpa sur la colline immédiatement, et comme il atteignait le
sommet il fut stupéfait ; de voir qu’une telle variété de merveilleux rosiers de
Castille étaient en floraison bien avant la saison où les roses devraient
bourgeonner car hors de saison elles gèleraient. Elles étaient parfumées et
recouvertes des gouttes de rosée de la nuit qui ressemblaient à des perles
précieuses.
Il commença immédiatement à les cueillir. Il les assembla et les plaça dans
son tilma. Le haut de la colline n’était pas une place où pourrait fleurir
n’importe quelle fleur car il y avait beaucoup de rochers, de ronces, d’épines,
de nopales et de mezquites. Occasionnellement de l’herbe poussait mais
c’était au mois de décembre quand la végétation n’était pas gelée.
Il descendit la colline immédiatement et porta les différentes roses qu’il
avait cueillies à la Dame du ciel qui, en les voyant les prit entre ses mains et
les plaça à nouveau dans son tilma, lui disant :
La Vierge Marie : « Ô toi, le moindre de mes
fils, cette variété de roses est une preuve et un signe que tu porteras à
l’évêque. Tu lui diras en mon nom qu’il y verra là mon voeu et qu’il doit s’y
conformer. Tu es mon ambassadeur, le plus digne de ma confiance. Je te
l’ordonne rigoureusement de ne déplier ton manteau qu’en présence de
l’évêque et de lui montrer ce que tu portes. Tu lui raconteras bien tout ; tu lui
diras que je t’ai ordonné de grimper au haut de la colline et de cueillir les
fleurs ; et aussi tout ce que tu as vu et admiré afin que tu puisses persuader le prélat d’accorder son soutien à ma demande qu’une église soit construite. » (1)
J'espère que vous connaissez la suite de cette merveilleuse histoire. Si ce n'est pas le cas, cliquez sur les mots suivants : 12 décembre: Fête de Notre-Dame de Guadalupe.
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