"Convertissez-vous et croyez à l'Évangile."
21 JANVIER 2024
3ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B
ÉVANGILE
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 1,
Voici, ci-dessous, le début de l'évangile du jour :
"Après l’arrestation de Jean le Baptiste,
Jésus partit pour la Galilée
proclamer l’Évangile de Dieu ;
il disait :
« Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »
Il est vendredi soir, le 19 janvier, alors que j'écris ce blogue. Je parle de la liturgie du dimanche qui vient parce que je viens tout juste de célébrer la messe dans une RPA (Résidence Privée pour Aînés). Il est convenu que dans cette résidence, nous célébrions la messe du dimanche le plus proche, c'est-à-dire dans deux jours.
C'est la première année que je suis frappé par les toutes premières paroles de Jésus dans les évangiles de Jean et de Marc. Nous savons tous à quel point les dernières paroles d'une personne mourante sont importantes à nos yeux. Que dire alors des toutes premières paroles de Dieu fait homme pour nous ? Dimanche dernier, l'évangile nous présentait les toutes premières paroles de Jésus dans l'évangile selon saint Jean. Ces paroles furent : "Que cherchez-vous ?" Elles étaient adressées à André et un autre disciple qui s'étaient mis à suivre Jésus après que leur Maître, Jean le Babtiste, ait désigné Jésus comme étant "l'agneau de Dieu". Ces paroles:"Que cherchez-vous?", nous devrions les entendre dans notre oreille intérieure à chaque jour : "Que cherches-tu quand tu navigues sur l'internet ?" Que cherches-tu dans la vie ? Avoir toujours plus d'argent ? Être reconnu, admiré ou, pire encore : adulé ? Oui, laissons Jésus nous demander à chaque jour : "Que cherches-tu ?"
Dans deux jours, nous entendrons les toutes premières paroles de Jésus dans l'évangile selon saint Marc : "Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l'Évangile."
Cet appel à la conversion m'interpelle beaucoup en ce moment. Mais de quelle conversion est-il question ici ? Nous devons nous convertir sur différents plans : sur le plan moral, sur le plan intellectuel, sur le plan affectif, etc. J'aime à penser, en raison de difficultés que je vis en ce moment, que la conversion que Jésus demande dans ses tout premiers mots en saint Jean, regarde notre conversion intellectuelle. Ce n'est pas pour rien, selon moi, que les concepts de conversion et de foi sont mis côte à côte : "Convertissez-vous et croyez à l'Évangile (la Bonne Nouvelle)."
Jésus est la nouveanté par excellence. Les pharisiens ne pouvaient pas croire intellectuellement qu'un homme devant eux se prenne pour Dieu et puisse pardonner les péchés. Souvent notre intelligence fait en quelque sorte obstacle à la foi et à la Bonne Nouvelle. Je me souviens d'un de nos humoristes qui disait à la télévision : "Il paraît que Dieu connaît chacune de vos pensées et les pensées de toutes les personnes sur cette terre." Et manifestement cet humoriste disait cela pour ridiculiser la foi en Dieu. Il est vrai qu'il est très difficile d'imaginer que quelqu'un puisse faire cela. C'est en ce sens que je dis que parfois notre intelligence si limitée peut faire obstacle à la foi.
Personnellement, j'ai beaucoup de difficulté à imaginer, à concevoir et aussi, bien sûr, à croire qu'un être personnel ait toujours existé, qu'une personne n'ait jamais eu de commencement. Je sais bien qu'il faut un premier moteur, comme le disaient les philosophes grecs, mais le doute revient toujours. Il m'est très difficile, pour ne pas dire impossible, d'imaginer une chose pareille.
Or Dieu en fin d'après-midi, alors que je pensais à tout cela, m'a donné une réponse par sa Parole. Alors que je priais l'office liturgique des vêpres, la Parole de Dieu de cet office du vendredi de la deuxième semaine était tirée de la Première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens, chapitre 2, versets 7-10a. Voici ce passage :
"Nous proclamons la sagesse du mystère de Dieu". Dieu est un mystère, ne l'oublions pas. Il est normal que ce qui est mystérieux soit incompréhensible.
"Ce que le coeur de l'homme n'avait pas imaginé, Dieu l'a préparé pour ceux qui l'aiment. Et c'est à nous que Dieu, par l'Esprit, a révélé cette sagesse."
J'aime beaucoup les mots que saint Jean-Paul II a adressés aux jeunes de France le 15 août 1983. Ce cher pape m'avait ordonné prêtre deux mois auparavant dans la Basilique Saint-Pierre à Rome, le 12 juin 1983. Je considère les paroles que vous allez lire comme étant spécialement adressées à moi.
Le 15 août est une solennité mariale, L'Église fête ce jour-là la solennité de l'Assomption de la Vierge Marie. Le pape était alors à Lourdes où notre Mère du ciel est apparue à la jeune Bernadette.
DISCOURS DU PAPE JEAN-PAUL II
AUX JEUNES DANS LA BASILIQUE SAINT-PIE X
Lourdes (France)
Lundi, 15 août 1983
3. “Bienheureuse Marie, toi qui as cru ! ” (Cfr. Luc. 1, 45).
Marie nous entraîne d’abord à croire.
Que Marie nous aide donc à accueillir d’un cœur simple l’annonce de l’amour de Dieu. A y croire malgré les doutes que la société et notre propre esprit murmurent à notre cœur! Ne craignons pas! Et si ces difficultés demeurent, nous prierons pour progresser dans la foi, malgré elles ou plutôt grâce à elles, car c’est là que s’éprouve notre confiance, notre fidélité.
Puissions-nous avoir la foi limpide et trempée de Bernadette: dès l’aube de ses 15 ans, sûre du message transmis par Marie, elle a eu le courage tenace d’affronter les soupçons du monde adulte pour être fidèle à ce qu’elle avait reçu et en témoigner. (1)
"Croire malgré les doutes que notre propre esprit murmure à notre coeur !"
J'aime à croire que ce saint pape a aussi connu des doutes. Mais il nous dit que nous pouvons "progresser dans la foi grâce à ces difficultés". C'est la grâce que je nous souhaite.
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