« Si votre justice ne
surpasse pas … » (Jésus)
Dans l’évangile de la messe d’aujourd’hui, nous
entendons Jésus nous dire ceci : « Si votre justice ne surpasse pas
celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des
Cieux. »
Voilà une autre phrase très forte prononcée par Jésus.
Nous savons que les pharisiens étaient considérés comme étant les personnes les
plus moralement justes au temps de Jésus. C’était supposément les personnes les
plus religieuses de leur temps. Tout le monde les regardait avec stupéfaction,
émerveillement et étonnement et les jugeait presque comme des surhommes. Or
Jésus a dit aux gens de son temps et il nous dit à nous aussi que si notre justice ne surpasse pas celle des pharisiens, nous n’entrerons même pas dans le royaume des cieux. Comme cette phrase a dû paraître
mystérieuse aux auditeurs de Jésus, il y a deux mille ans! Les gens ont dû se
dire : « Mais qui alors peut
être sauvé? »
La clef de cette interrogation est assez simple
pourtant. Tout dépend de l’idée que l’on se fait de la justice. Si la justice
s’obtient uniquement par notre bonne
conscience, nos efforts et nos actes, elle ne vaut rien auprès de
Dieu. La seule justice qui sauve est la justice qui vient de Dieu. Seul Dieu
peut nous justifier, c’est-à-dire nous
rendre justes. Pourquoi? Parce que nous sommes tous pécheurs, qu’on le
veuille ou non, qu’on s’en rende compte ou non. Les pharisiens, à force de
faire tout ce que la Loi commandait et même si parfois leurs théories et leurs
traditions trahissaient le sens de la Loi, se croyaient justes devant Dieu et
devant les hommes. Ils étaient devenus incapables de voir que le péché les
habitait foncièrement. Tout ce qu’ils « faisaient » était bien et bon à leurs yeux. Et ils jugeaient
de haut les « pécheurs », c’est-à-dire toutes les autres personnes
moins vertueuses qu’eux. C’est pour cela
que Jésus a inventé la parabole suivante :
À l’adresse de certains
qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit
la parabole que voici : « Deux hommes montèrent au Temple pour
prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur
d’impôts). Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : “Mon
Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes
– ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce
publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout
ce que je gagne.” Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait
même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en
disant : “Mon Dieu, montre-toi
favorable au pécheur que je suis !” Je vous le déclare :
quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un
homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse
sera élevé. » (Lc 18, 9-14)
Comme elle est belle cette parabole de Jésus. Le pharisien
avec ses années de prière et ses années de bonnes œuvres, n’est jamais parvenu
à être juste devant Dieu. Le publicain, le pécheur public que tous ses frères juifs
détestaient, est parvenu en un instant, avec une seule phrase, à être juste
devant Dieu.
« Lorsque
vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force
de paroles, ils seront exaucés » nous dit Jésus en Matthieu 6, 7.
Et le malfaiteur crucifié sur une croix comme Jésus et
avec Jésus, deviendra juste en très peu de temps et s’entendra dire: « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le
Paradis » (Lc 23, 43). Ah que l’évangile est beau, que l’évangile est
GRAND !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire