« Je
crois en la communion des saints »
Mariette Normandin Messier Louis Normandin, omv
La « communion des saints » est un dogme
de l’Église catholique. C’est un des
derniers items mentionnés dans le Credo
ou le Symbole des Apôtres:
Je
crois
en Dieu, le Père tout-puissant,
Créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur ;
qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié,
est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ;
le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l'Esprit Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints,
à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle.
Amen.
Créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur ;
qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié,
est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ;
le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l'Esprit Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints,
à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle.
Amen.
Les dogmes
sont trop souvent perçus comme des idées abstraites, des concepts abstraits. Or
les dogmes sont plutôt des réalités vivantes qui nous aident à mieux vivre.
Heureuses les personnes qui nous aident à comprendre cela, à nous rendre compte
de cela. Je remercie mon confrère Louis Normandin, Oblat de la Vierge Marie tout comme moi, pour nous avoir aidé aujourd’hui
à comprendre cela. Nous avons célébré aujourd’hui en notre paroisse, les
funérailles de madame Mariette Normandin
Messier, la mère de Louis et de Sylvain, tous deux prêtres dans notre
Congrégation religieuse. À l’heure des funérailles, ce matin, Louis était en
Europe en train de voyager de Rome à Lisbonne au Portugal, dans un périple qui
devait le conduire au Brésil où il exerce son ministère sacerdotal. L’évangile
proclamé lors des funérailles était tiré de l’évangile selon saint Jean, au
chapitre 11. Voici un extrait de cet évangile :
« Lorsque
Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie
restait assise à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si
tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je
le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » Jésus
lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit :
« Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » Jésus lui dit : « Moi, je suis la
résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque
vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu
cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le
crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le
monde. » (Jn 11, 20-27).
En place et lieu de l’homélie, mon
confrère, le Père Gérald Lajeunesse, omv, a lu un commentaire écrit par Louis
pour la circonstance. Voici quelques extraits de ce commentaire:
Réflexions suite au décès de notre maman.
« Je suis la Résurrection et la Vie: Celui qui croit
en moi, même s'il meurt, vivra; et quiconque vit et croit en moi ne mourra
jamais. Crois-tu cela ? » (Jn 11, 25)
C'est ainsi que Jésus interroge Marthe suite aux paroles de cette
dernière qui, quelque part, reproche à Jésus de ne pas avoir été là lorsque son
frère est décédé. Aujourd'hui, le « Crois-tu
cela ? » m'interpelle et secoue ma foi. Je célèbre des funérailles
pratiquement toutes les semaines et je sais, avec la grâce de Dieu, trouver les
mots de réconfort pour les fidèles que j'accompagne. Aujourd'hui, c'est moi qui
dois répondre à Jésus et ce n'est pas si simple que cela lorsqu'il s'agit de sa
propre mère. J'ai vraiment l'impression de perdre une partie de moi, de mon
histoire, de ma raison de vivre. Et pourtant, au milieu des larmes versées, il y a en moi une
espérance et une Joie, et je réponds à Jésus : « Oui, je crois que tu es la Résurrection et la Vie ! »
Certains se demanderont pourquoi je ne suis pas venu au Québec en ces
jours si particuliers. Je pourrais répondre que j'ai quitté le Brésil le 26 février
pour participer, à Rome, à des réunions importantes de ma famille religieuse et
que ma présence, sans être absolument nécessaire, fait partie de mon devoir
d'état. Mais ce n'est pas pour cela que je ne suis pas physiquement auprès de
vous. Ce n'est pas non plus parce qu'il aurait fallu annuler mon billet d'avion
de retour et en acheter de nouveaux et que tout cela coûte cher. Ce n'est pas non plus parce qu'il fait froid
dans mon pays et que je n'ai pas de bottes d'hiver ! À vrai dire, si je n'ai pas
voyagé, c'est la faute à mon père. Je ne l'accuse pas pour l'accabler, bien au
contraire, mais pour le remercier de m'avoir ouvert les yeux.
À vingt ans je quittais mon pays et ma famille pour l’Italie, puis la
France et ensuite le Brésil, et si j'ai bien profité de mes parents durant
toutes les vacances, j'ai tout de même été très absent, longtemps absent. Lorsque
papa s'en est allé en septembre 2014, il est devenu très présent dans ma vie,
compagnon fidèle de mes journées; mon confident qui sait tout de moi, mes joies
et mes difficultés. Il est devenu une présence indispensable, mon ami tout près
de Jésus, mon réconfort. Souvent, dans les moments difficiles, je lui dis: « Papa,
ça c'est pour toi…, vois
à cela » et
il vient à mon aide. Jamais papa n'a été aussi présent dans ma vie que depuis
son retour vers la source et l'origine, vers Notre Père qui est aux Cieux, et
je sais qu'il en sera de même pour maman. Elle est désormais plus vivante que
jamais, comme papa. C’est donc en
raison du fait que maintenant je considère que papa et maman sont
continuellement avec moi, que je ne sens pas la nécessité d’être présent aux
funérailles de maman. C’est parce que je crois en la personne et en la parole
de Jésus que je ne me déplace pas. Oui, avec Marthe, je dis haut et fort :
« Jésus, oui je crois que tu es la
résurrection et la vie et que quiconque croit en toi, ne mourra jamais. »
« Crois-tu cela ? » Interroge Jésus.
J'ai entendu Denise dire combien papa avait répondu à ses prières et je
sais qu'il en est de même pour Pierre, Sylvain et Jean. Grâce à papa, ma foi en
la Communion des Saints que nous professons n'a fait qu'augmenter. Ceux qui
cessent d'être présents à nos yeux ne nous abandonnent pas. L’amour ne passera
jamais.
Si je ne suis pas là maman, c'est parce que je sais que toi tu es là,
je sais que tu es toujours présente et maintenant plus que jamais, où que je sois,
où que nous soyons. Je suis persuadé que tu nous prépares, comme le fait papa,
des merveilles d'amour et de tendresse. Nous sommes là, avec ceux dont le
visage si cher nous est désormais caché, et tout particulièrement lorsque nous
rompons le pain et que nous communions au Corps du Christ qui nous réunit en
son amour.
Oui Seigneur, je crois que tu es la Résurrection et la Vie, je crois en
la Communion des Saints, je crois que maman qui était très diminuée depuis le
décès de papa est maintenant auprès de toi Seigneur qui n'est pas venu pour
juger, mais pour sauver le monde. Je crois en Dieu, Notre Père qui veut que
Jésus ne perde aucun de ses petits. Je crois en l’Amour parce que Dieu est
Amour et que l'amour que maman nous a toujours manifesté n'est qu'à son aurore.
C'est aujourd'hui, près de papa et près de Dieu que maman saura nous dire avec
encore plus de force, tout son amour.
Sylvain aime répéter, et il a bien raison, que papa disait à maman: « C'est avec mes yeux que je te dis que je t'aime ». Ma foi en la Vie Éternelle m’autorise à
Imaginer la joie que papa a éprouvé en
accueillant sa Mariette. Je contemple avec vous la rencontre de ces deux
amants. Que de Joie dans le Ciel pour ces deux amoureux! Et leurs yeux pleins
de lumières rencontrent en ce moment nos yeux pleins de larmes, et nos chers
parents nous disent: « Nous vous aimons, nous sommes avec vous… » et ce avec une intensité inégalée.
Après le décès de papa, j'ai eu le bonheur de passer le mois de
décembre 2014 avec maman. Un jour elle m'a dit qu'elle désirait mourir et je lui
avais dit : « Tu veux être près du bon Dieu ? » Elle m'avait répondu:
« Non, je veux revoir ton père ». Et elle avait bien raison parce que c'est justement le Bon
Dieu qui leur a permis de passer soixante-et-un ans l'un auprès de l'autre et
de beaucoup s'aimer. Il m'est impossible de dire ma foi en la Vie Éternelle en
ce jour de gloire pour maman sans y associer papa. Les deux ne faisaient qu'un.
Nous avons, Pierre, Denise, Sylvain, Jean et moi découvert le visage de la
Miséricorde du Père grâce aux visages de papa et de maman et nous avons découvert aussi le visage
passionné de Jésus qui est venu nous sauver grâce aux visages de nos parents. …
Merci Maman.
Nous t'aimerons toujours.
Et bien
moi, cher Louis, je te dis MERCI d’avoir
mis un visage humain sur un des dogmes de notre foi. Merci de nous avoir montré
aujourd’hui comment nous pouvons vivre la « communion des saints » si nous avons la foi en Jésus ressuscité,
en Jésus vainqueur de la mort.
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