Les 3 sortes d’évangélisation
Depuis quelque
temps, dans mon diocèse, mais aussi dans d’autres diocèses du Québec, on parle
beaucoup de MISSION. On nous répète que nous sommes tous appelés à être
missionnaires. J’avoue que je n’aime pas tellement le mot « mission »,
car je le trouve beaucoup trop général. On peut pratiquement faire entrer toute
l’activité de l’Église dans le mot « MISSION ».
Jusqu’à tout
dernièrement, je préférais le mot « ÉVANGÉLISATION » au mot
« MISSION ». Je répétais à qui voulait l’entendre, que ce dont
l’Église a besoin avant tout aujourd’hui, ce sont des évangélisateurs. Mais je
ne me rendais pas compte que le mot « ÉVANGÉLISATION » est aussi
vaste que le mot « MISSION ». Il a fallu que je me plonge dans le
magnifique livre de José Prado Flores, intitulé « Comment évangéliser
les baptisés », pour me rendre compte de cela.
Mon prochain
blogue aura pour titre : JOSÉ PRADO FLORES. M. Flores est un
évangélisateur extraordinaire qui nous éclaire de ses écrits depuis le début
des années 80. Il répond avec tellement de clarté à des questions qui me
hantent depuis trois ans environ. Comment peut-on ignorer aussi longtemps les
prophètes que Dieu envoie à son Église ?
Voici ce que dit
José Prado Flores :
« L’évangélisation
est vaste et complexe. Elle contient plusieurs éléments qu’il importe de
distinguer.
En premier
lieu, par évangélisation nous devons comprendre toute l’activité de l’Église.
Chaque activité de l’Église est une évangélisation qui proclame, qui célèbre et
qui vit le mystère de la Bonne Nouvelle de Dieu dans le monde.
Une manière
systématique de répartir le travail évangélisateur de l’Église serait la
suivante :
Prophétique : La Parole proclamée :
L’annonce verbale de la
Bonne Nouvelle.
L’ÉVANGÉLISATION Sacerdotale : la Parole célébrée :
La
liturgie, mémorial de l’œuvre du salut.
Royale
: La Parole vécue
L’instauration du Royaume de Dieu dans le monde.
Ces trois attributs de l’évangélisation sont intimement unis. Ils sont
inséparables et sont nécessaires l’un à l’autre. Ils sont comme un trépied où
chaque pied soutient les deux autres. En cette étude, nous nous limiterons à ne
traiter que de l’évangélisation prophétique qui annonce, avec des paroles
efficaces et avec le témoignage de la vie, l’œuvre du salut réalisée par le Christ
Jésus.
Or voilà : dans le processus intégral de l’évangélisation
prophétique, nous pouvons distinguer deux moments successifs qui, bien que
complémentaires et interdépendants, sont aussi distincts :
A- La première annonce de l’Évangile : le Kérygme.
B- L’enseignement progressif de la foi : la Catéchèse.
La Proclamation kérygmatique :
La première annonce du message chrétien
L’Évangélisation prophétique - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
La Catéchèse :
L’enseignement progressif de la foi
Entre le Kérygme et la Catéchèse, il existe de profondes relations mais
en même temps des différences logiques qu’il importe de distinguer.
Si le Kérygme est le son fort de la cloche, la Catéchèse en est la
résonance dans le temps et l’espace. Toute cloche a un son propre et la
résonance est dans le même ton. C’est ainsi que la Catéchèse est la résonance
de l’annonce kérygmatique. Elle n’est pas une doctrine froide ou un simple
enseignement théorique, mais l’extension et la plénitude de la Vie Nouvelle
donnée par Jésus. La vie nous est donnée grâce à la foi avec laquelle nous répondons
à l’annonce kérygmatique, mais la vie abondante arrive à sa plénitude grâce à
la Catéchèse vécue dans la foi. C'est pouquoi la ligne qui sépare le Kérygme de la Catéchèse est pointillée et non continue (NDLR: voir ci-dessus).
La Catéchèse n’inclut pas ni ne supplante le Kérygme. Elle le présuppose.
On édifie sur le roc solide du Kérygme qui a atteint vraiment son objectif :
naître de nouveau. » (1)
Comme tout cela est éclairant, n’est-ce pas
???
Jusqu’à présent, je disais aux gens que mon
désir était d’évangéliser. Mais on me répondait : « Moi aussi j’évangélise
en baptisant ou en préparant des gens au baptême ». D’autres disaient : « Moi aussi j’évangélise
en servant les pauvres, en visitant les malades. » Ces gens avaient
tout à fait raison. Je n’étais pas assez spécifique. Celui qui baptise ou prépare des gens au baptême, fait de l'évangélisation sacerdotale. Celui qui sert les pauvres ou visite les malades, fait de l'évangélisation royale. Je serai plus spécifique à l'avenir et je dirai que
ce qui m’anime en ce moment et ce que je désire faire, c’est de l’ÉVANGÉLISATION PROPHÉTIQUE. Mais même là, ce n’est pas encore
assez précis. Je veux concentrer mes efforts surtout sur la première étape de l’évangélisation prophétique : la proclamation
kérygmatique; la première annonce du message chrétien.
C’est d’ailleurs pour cela que j’ai fait
vivre à deux reprises en notre paroisse, la session Vie Nouvelle de l’École
d’évangélisation Saint André (ÉÉSA), école d’évangélisation fondée précisément par
monsieur José Prado Flores. Dans mon
prochain blogue, vous pourrez voir comment ce cher monsieur Flores répond avec
tellement de clarté à un problème pastoral que je porte en mon cœur de façon
douloureuse depuis trois ans environ.
(1)
pp. 27 à 30
Ce livre, comme le dit José Prado Flores, est surtout un manuel pratique. On ne peut en tirer profit que si on prend le temps de faire les exercices qui sont inclus dans le livre. Ce n'est donc pas tellement un livre à lire, mais à EXPÉRIMENTER.
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