José
Prado Flores
José Prado Flores et son épouse Suzan.
Ils se sont mariés à Cana, en Galilée, en 1981.
Ils se sont mariés à Cana, en Galilée, en 1981.
Parmi les personnes les plus compétentes pour parler
de l’évangélisation et particulièrement de la « nouvelle évangélisation »,
telle que l’entend le pape Jean-Paul II, monsieur José Prado Flores occupe une
place de choix, selon moi, et se distingue.
Monsieur Flores est un catholique mexicain spécialisé en Écriture Sainte (Bible). Il a publié plus de trente volumes sur l'évangélisation. Il est le fondateur de l’École d’Évangélisation
Saint-André (ÉÉSA).
Je me suis plongé dernièrement dans son livre (qui n’est pas tellement un livre, mais un
manuel d’évangélisation) intitulé Comment
évangéliser les baptisés et j’ai trouvé, dès les premières pages de ce
livre, la réponse très claire à une question pastorale qui m’habite depuis trois
ans environ et qui fait beaucoup souffrir mon âme de pasteur. Il s’agit de la
question suivante: « Doit-on
donner les sacrements de la foi à des personnes qui n’ont pas la foi ? »
(1) La question que je viens de poser semble facile à
répondre. La réponse la plus évidente à cette question est: NON. Et
pourtant, nous, moi y compris, continuons à donner les sacrements de la foi à des
gens qui n’ont pas la foi chrétienne.
En ce moment, avec l’aide d’une paroissienne nommée Christiane Gagnon, je donne une formation à six adultes qui désirent être confirmés. La plupart des adultes qui ici à Montréal, demandent le sacrement de la confirmation, le font dans le but de devenir parrains ou marraines. Or ces six adultes, lorsque nous avons abordé le thème de Jésus, m’ont dit clairement qu’ils ne croient pas que Jésus soit Dieu et ils m’ont dit qu’ils ne savaient presque rien sur Jésus. Il y a deux ans, j’ai suivi une formation donnée par le « Catéchuménat de Montréal » sur les sacrements donnés aux adultes. J’y suis allé alors que j’étais en crise et que j’avais l’intention de ne plus continuer à accepter des adultes qui viendraient demander à être confirmés pour être parrains ou marraines. Lors de cette formation, nous avions le choix d’aller dans un des deux ateliers suggérés. J’ai choisi d’aller dans l’atelier donné par une dame qui est experte, selon moi, dans l’évangélisation des adultes. Le témoignage de cette dame m’a convaincu que je devais continuer de donner une formation aux adultes qui désiraient être confirmés et que cette formation ne devait pas durer trop longtemps car les jeunes adultes d’aujourd’hui n’ont vraiment pas beaucoup de temps. De retour chez moi, j’ai pris les résolutions suivantes :
En ce moment, avec l’aide d’une paroissienne nommée Christiane Gagnon, je donne une formation à six adultes qui désirent être confirmés. La plupart des adultes qui ici à Montréal, demandent le sacrement de la confirmation, le font dans le but de devenir parrains ou marraines. Or ces six adultes, lorsque nous avons abordé le thème de Jésus, m’ont dit clairement qu’ils ne croient pas que Jésus soit Dieu et ils m’ont dit qu’ils ne savaient presque rien sur Jésus. Il y a deux ans, j’ai suivi une formation donnée par le « Catéchuménat de Montréal » sur les sacrements donnés aux adultes. J’y suis allé alors que j’étais en crise et que j’avais l’intention de ne plus continuer à accepter des adultes qui viendraient demander à être confirmés pour être parrains ou marraines. Lors de cette formation, nous avions le choix d’aller dans un des deux ateliers suggérés. J’ai choisi d’aller dans l’atelier donné par une dame qui est experte, selon moi, dans l’évangélisation des adultes. Le témoignage de cette dame m’a convaincu que je devais continuer de donner une formation aux adultes qui désiraient être confirmés et que cette formation ne devait pas durer trop longtemps car les jeunes adultes d’aujourd’hui n’ont vraiment pas beaucoup de temps. De retour chez moi, j’ai pris les résolutions suivantes :
a) Je continuerai à donner une
formation aux adultes qui demandent la confirmation.
b) Je ne donnerai plus la
formation seul. Je vais donner cette formation à deux. Madame Christiane Gagnon a accepté
de se joindre à moi pour former les adultes.
c) La formation durera 12
semaines consécutives à raison d'une rencontre de 90 minutes à chaque semaine.
Cette année, c’est la deuxième fois que je suis fidèle
à ces résolutions. Comme je l’ai dit précédemment, le groupe de cette année
comprend six adultes qui désirent être confirmés. Deux d’entre eux ont
seulement été baptisés. Ils devront donc « faire leur première communion » à la fin du parcours, avant d’être
confirmés. En ce 17 novembre 2018, nous sommes parvenus à la moitié de la
formation. En début janvier, la formation de ces adultes en vue de la
confirmation, sera terminée et ils recevront la confirmation dans trois mois
environ. Et voici que je suis de nouveau en crise, pour ainsi dire. Ces jeunes
sont merveilleux à mes yeux et aux yeux de Christiane. Nous les aimons beaucoup.
Mais comment peut-on espérer que ces chers jeunes reçoivent le don de la foi d’ici
l’année nouvelle? La foi, on sait bien que c’est Dieu qui la donne. À chaque
soirée de formation, nous terminons la rencontre par quelques minutes d’adoration
eucharistique. Ces jeunes savent que Christiane et moi croyons en la présence
réelle de JÉSUS dans l’EUCHARISTIE. Nous voulons donner à Jésus la possibilité
de toucher le cœur de ces jeunes alors qu’ils sont en prière devant Lui et nous
espérons que nos nouveaux amis recevront de l’Esprit Saint le don de la foi.
Mais cela requiert de nous beaucoup d’ESPÉRANCE et beaucoup de FOI. J’imagine
que vous comprenez le dilemme qui nous habite.
CE QUE DIT JOSÉ PRADO FLORES
Voici maintenant quelques paragraphes du livre Comment
évangéliser les baptisés de José Prado Flores. Dans les pages d’où sont tirés
les paragraphes mis ci-dessous, M. Flores fait une nette distinction entre « kérygme et catéchèse », le
kérygme étant l’annonce explicite du cœur de la foi chrétienne : « Dieu
a tant aimé le monde, qu’Il a donné son Fils unique » (Jn 3, 16).
Jésus le Fils de Dieu a tant aimé le monde qu’il est mort sur une croix pour nous
sauver. Dieu le Père l’a ressuscité et l’a fait siéger à sa droite. Tous les
deux, le Père et le Fils, nous ont envoyé l’Esprit Saint. La catéchèse,
quant à elle, est l’explicitation de la foi. Si vous n’avez pas lu mon blogue
du 10 novembre dernier, intitulé Les 3
sortes d’évangélisation, dans lequel je cite abondamment monsieur José
Prado Flores, il serait bon de le lire (1). Cela constitue d’ailleurs une excellente
introduction au présent blogue.
« Notre grande erreur pédagogique dans la
pastorale de l’évangélisation est que nous « catholicisons » d’abord avant de christianiser. En d’autres mots,
nous offrons en premier lieu l’enseignement et la catéchèse aux fidèles sur
toutes les vérités de l’Église catholique. Notre préoccupation s’est concentrée
sur la transmission d’une saine doctrine orthodoxe. On a voulu former des
saints et de savants chrétiens et, pour y arriver, on leur a communiqué tous
les éléments et les enseignements nécessaires … On a cependant oublié le principe
fondamental que Jésus enseigna à Nicodème : d’abord il faut naître de
nouveau! L’essentiel n’est pas d’être « maîtres en Israël » mais de recevoir
et de vivre la Bonne Nouvelle du salut qu’apporta Jésus.
Pour qu’une vie croisse, il faut d’abord qu’elle
naisse. Nous ne pouvons pas croître dans la foi si d’abord nous ne sommes pas
nés en elle, autrement dit, si nous n’avons pas eu une expérience de ce qu’est la
Vie Nouvelle qui vient de Jésus.
Le Kérygme a précisément cette finalité : moyennant
la présentation de Jésus mort, ressuscité et glorifié, avoir une expérience de
Vie Nouvelle grâce à la foi et la conversion, et expérimenter que Jésus est
vivant en nous comme Sauveur personnel, comme Seigneur de toute la vie et comme
Messie qui (NDLR : le texte emploie ici le « que » au lieu du « qui »)
nous donne l’Esprit Saint.
Mais, malheureusement, dans l’évangélisation du peuple
de Dieu, on a souvent cru avoir franchi toutes les étapes de la proclamation kérygmatique.
Ainsi on commence, on continue et on termine en exposant des vérités, des lois
divines et des dogmes chrétiens à qui n’a jamais connu Jésus comme « Sauveur »,
ni proclamé comme « Seigneur » de toute sa vie, ni expérimenté comme « Messie ».
Certaines cultures indigènes du Mexique avaient des
coutumes étranges. Par exemple, on plaçait de la nourriture à l’intérieur des
tombeaux comme si le défunt pouvait avoir faim. L’arrivée de l’Évangile mit fin
à cette absurdité. Cependant, peut-être les évangélisateurs d’il y a quatre
cent cinquante ans se moqueraient-ils de nous qui sommes en train de placer le
riche aliment de la doctrine et de la morale chrétienne près des cadavres qui n’ont
pas la vie en Jésus.
Nous sommes en train de donner des aliments à des
morts. Or les morts n’ont pas besoin d’aliments; ils ont besoin de ressusciter
et ce ne sera que lorsqu’ils seront vivants qu’on leur donnera la nourriture et
les vitamines pour les nourrir et les fortifier. Rappelons-nous quand Jésus
ressuscita la fille de Jaïre : d’abord il lui redonna la vie puis il la
remit à ses parents (la communauté) pour qu’ils lui donnent à manger.
Voilà le principe fondamental de toute évangélisation.
Nous ne pouvons pas remplacer par une catéchèse ce qui est avant tout une
expérience de Vie Nouvelle. La catéchèse, pour donner un fruit qui demeure,
doit occuper sa place : toujours après l’annonce kérygmatique. »
(José Prado Flores, Comment évangéliser
les baptisés, pp. 31-33).
J’aime beaucoup les mots « pour donner un fruit qui demeure »; pour donner un fruit « durable ». On peut parfois produire
des fruits immédiats, temporaires; mais on doit viser des fruits durables. Ce
texte de monsieur Flores a été écrit dans les années 80. Il est encore actuel
selon moi, même si certaines circonstances ont changé, du moins pour ce qui est
de la formation chrétienne des enfants. Mais pour ce qui est de la formation chrétienne
des adultes, ce texte est encore des plus pertinents.
La question qui demeure pour moi, est celle-ci : QUOI FAIRE POUR NOS JEUNES ADULTES QUI
DEMANDENT LES SACREMENTS ???
ESPRIT SAINT,
ÉCLAIREZ-NOUS !
(1) Dieu ma joie: Les 3 sortes d'évangélisation
dieumajoie.blogspot.com/2018/11/les-3-sortes-devangelisation.html
Pourquoi ces jeunes n'ont-ils pas fait la session "Vie Nouvelle"?
RépondreSupprimerParce qu'on y a pensé trop tard.
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