mercredi 7 décembre 2016

Converti par la tendresse de Dieu

Converti par la tendresse de Dieu
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Rembrandt, Le retour du fils prodigue

Je pense que la conversion la plus profonde et la plus durable se vit lorsqu’on découvre le DIEU TENDRESSE, qu'on y croit et qu'on y goûte. 

La plus belle façon de vivre notre vie chrétienne, c’est de la vivre « DANS LA TENDRESSE DE JÉSUS CHRIST » (Lettre de saint Paul aux Philippiens 1, 8).

« Béni soit Dieu, le Père de Notre Seigneur Jésus Christ, le Père plein de tendresse de qui nous vient tout réconfort » (2 Co, 1, 3).
  
«  Le Seigneur est tendresse et pitié » (Ps 102, 8).

La tendresse de Dieu est un des thèmes préférés du pape François. Voir le blogue suivant

Dieu ma joie: Manifester la tendresse de Dieu dieumajoie.blogspot.com/2016/11/7


Personnellement, je ne veux être converti que par la tendresse de Dieu. Et c’est en pensant à la tendresse de Dieu pour moi et pour toutes ses créatures, que je me convertis le plus et le mieux.

Pour comprendre et goûter la tendresse de Dieu, il est bon de méditer et contempler la parabole du Père Miséricordieux, communément appelée la parabole de l’enfant prodigue. Ce que j’aime des paraboles, c’est non seulement ce qu’elles disent, mais aussi ce qu’elles ne disent pas. Dans la parabole, il est dit clairement que c’est un désir égoïste et égocentrique qui a fait que le plus jeune des deux fils soit revenu à la maison paternelle. Son retour à la maison n’était pas du tout motivé par une contrition ou une repentance véritable, et par le fait d’avoir mal agi envers son père. C’est pour cela que l’accueil plein de bonté et de miséricorde du père, peut paraître étrange à nos yeux et même naïf. On aurait le goût de dire à ce cher papa: « Avant de tant vous exciter et de tant vous émouvoir de compassion, vérifiez donc les sentiments et les intentions de votre garçon. » Mais non, peu importe les dispositions intérieures de son fils, le Père se réjouit de le revoir et de le retrouver en vie. Il n’est pas dit explicitement dans la parabole, que le jeune homme se soit converti. On peut le deviner par les paroles du Père qui dit que son fils était mort et qu’il est revenu à la vie. Mais c’est une déduction un peu facile, quoique peut-être vraie.

Mais c’est là que l’imagination du lecteur entre en ligne de compte. Personnellement, je suis sûr que je me serais converti à la vue d'un père aussi prévenant et bon. Courir au devant de moi et m'embrasser avec amour, auraient certainement fait fondre mon coeur de glace. Les gestes qu’a posés le père de la parabole sont si grands et si signifiants qu’ils n’ont pu selon moi que renverser les dispositions intérieures de l’enfant et le convertir. Voyons quelques uns des gestes d’accueil du père de la parabole.

Le très moderne Père Bruno Lantéri:

J’ai lu ces jours-ci, grâce à la Revue Sainte Rita, publiée par mes confrères OMV qui vivent à Nice, quelque lignes d’un commentaire qu’a fait un jour notre fondateur, le Vénérable Bruno Lantéri, sur la parabole du Père Miséricordieux. J’ai été tout simplement ébloui par la bonté et la beauté des paroles de notre fondateur. Quand je pense que les mots que vous allez lire dans un instant, ont été écrits il y a de cela deux cents ans et à une époque où régnait le jansénisme (cette doctrine qui présentait Dieu comme étant sévère et dur envers nous ses enfants), je suis émerveillé. Et je comprends que les premiers Oblats de la Vierge Marie aient été perçus à leur époque comme étant laxistes. 

Voici comment le Père Lantéri commente les mots suivants de la parabole: « Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller » (Lc 15, 22) :

« Il ne supporte pas que son fils soit vu par ses serviteurs aussi nu et dépouillé. Il voulait que la nudité du fils ne soit connue que de Lui seul, nudité qu’il ne pouvait souffrir. Il veut donc qu’il soit vêtu avant d’être vu. C’est pourquoi il veut que les péchés ne soient manifestés que secrètement et seulement à ses ministres. « Vite, apportez le plus beau vêtement » De fait, il ne lui dit pas: « D’où viens-tu? Où étais-tu » Qu’as-tu fait de ce que tu avais emporté avec toi? Comment as-tu pu changer tant de gloire en autant de blâme?, mais sans lui faire un seul reproche, il dit: « Vite, apportez le plus beau vêtement. »
Dieu le Père, à cause de la force de l’amour, ne sait pas tarder à faire miséricorde. Il ne relève pas les péchés; il aurait trop peur de confondre le pécheur s’ils (les péchés) étaient mis au jour avec de telles discussions. Comme pour saint Pierre, Zachée ou la Madeleine, jamais le Christ ne reproche les péchés; ainsi fait-il avec les pécheurs repentants. « Non, non, vite, mettez-lui une bague au doigt, vite apportez le plus beau vêtement - qui est la grâce sanctifiante -, et habillez-le. » 

Le veau:

« Choisissez un veau. Un veau ordinaire ne suffit pas: choisissez-le parmi les plus gras et tuez-le. C’est-à-dire: les grâces, lumières, la paix ordinaires ne suffisent pas. Je veux lui faire rattraper tout ce temps perdu. Je veux lui donner des grâces plus grandes, des lumières plus pénétrantes, une paix du cœur plus sensible. Choisissez le veau le plus gras, c’est-à-dire apportez-lui ma propre chair pour nourriture, mon sang pour boisson. Choisissez le veau le plus gras, je veux lui montrer la plénitude de ma charité. Choisissez-le et tuez-le, mangeons et festoyons. » Notez que chaque jour m’est offert le « veau gras », malgré ma conduite de prodigue.

N’est-ce pas que ces propos tenus par le Père Bruno Lantéri, qui a vécu il y a deux cents ans, sont surprenants d’actualité. Depuis une quarantaine d’années, surtout grâce aux livres du Père Pierre Van Breemen, jésuite, je considère que l’amour inconditionnel de notre Père du ciel est la facette de Dieu qui est la mieux et la plus explicitée et proclamée. J’ai toujours considéré que l’accent mis sur l’amour inconditionnel de Dieu envers nous, était une façon très moderne de voir les choses. C'est pourquoi je considère le Père Bruno Lantéri comme étant très " moderne " et en avant de son temps.  

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Joëlle Dalle, Jésus et saint Jean
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