dimanche 10 janvier 2016

Le Baptême du Seigneur

Le Baptême du Seigneur
 

Aujourd’hui, toute l’Église célèbre le Baptême du Seigneur. Le baptême de Jésus est une « épiphanie », le mot grec « épiphanie » signifiant « manifestation ». Le jour de son baptême, Jésus fut désigné par le Père comme étant son « Fils bien-aimé ».

À chaque année, à l’occasion de la fête liturgique de l’Épiphanie, notre archevêque invite à souper ses principaux collaborateurs (prêtres, diacres, agents et agentes de pastorale, RSE et laïcs engagés). C’est une occasion aussi de se souhaiter une bonne année. Vendredi dernier, je suis allé manger avec notre archevêque. Mgr Lépine nous a adressé la parole. Une des choses qu’il nous a dites est celle-ci: il nous arrive très souvent de lire les mêmes Paroles de l’Écriture Sainte. Mais un jour, certaines Paroles de Dieu s’illuminent pour nous et nous touchent plus profondément. Notre archevêque nous a dit que ces jours-ci, ce sont les paroles « N’ayez pas peur », qui l’ont particulièrement touché. Ces paroles de Jésus ont semblé lui être adressées non pas seulement à lui personnellement, mais aussi à toute l’Église diocésaine. C’est comme si Jésus disait à l’Église de Montréal, de ne pas avoir peur, de ne pas craindre car Lui, Jésus, est avec elle et la guide.

J’ai vécu une expérience semblable ces jours-ci. Non pas avec la Parole de Dieu, mais avec la parole des saints. Très souvent nous lisons certaines paroles des saints ou des saintes, et ces paroles ne nous touchent vraiment pas. Et soudain, ces mêmes paroles deviennent lumineuses et pleines de sens. C’est ce qui s’est passé pour moi ces jours-ci. Depuis quelques jours, dans la prière du bréviaire, nous lisons des commentaires écrits par des saints, sur le baptême du Seigneur. Plusieurs saints nous disent que le jour du Baptême de Jésus, les eaux ont été sanctifiées. Cela fait des années que j’entends cela ou que je lis cela, et cette pensée ne m’a jamais touchée; au contraire, elle m’a toujours agacée. Je n’ai jamais tellement aimé cette idée selon laquelle Jésus, en se faisant baptiser, a sanctifié les eaux.

Et voilà que depuis deux jours, cette interprétation m’émerveille et m’éblouit. Je suis désormais convaincu que le corps de Jésus, en pénétrant dans les eaux du Jourdain, a sanctifié les eaux, précisément en vue du sacrement du baptême que l’Église administrerait au long des siècles. Car comment un peu d’eau, ou beaucoup d’eau, pourrait-elle transformer à ce point l’être humain, si elle n’était pas sanctifier par le Rédempteur du monde? Comment un peu d’eau pourrait-elle changer ontologiquement une personne et lui communiquer la puissance déployée par Dieu le jour où Il a ressuscité son Fils de la mort? La seule raison qui puisse expliquer que l’eau ait une telle puissance et produise de tels effets, c’est qu’elle a été sanctifiée. Or c’est ce qui s’est produit dans le Jourdain, il y a deux mille ans.

Il y a deux jours, nous avons lu à l’office du bréviaire appelé « l’office des lectures », un texte de saint Maxime de Turin. Voici ce que dit ce saint :

« Le Seigneur Jésus est venu au baptême, et il a voulu que son corps très saint soit lavé par l’eau. Quelqu’un dira peut-être: « Lui qui est Saint, pourquoi a-t-il voulu être baptisé? » Écoutez donc. Le Christ est baptisé non pas pour être sanctifié par l’eau, mais pour sanctifier lui-même l’eau et pour purifier par sa pureté ces flots qu’il touche. La consécration du Christ est en effet la consécration fondamentale de l’élément. Lorsque le Sauveur est lavé,  c’est alors que l’eau est d’avance purifiée tout entière en vue de notre baptême; la source est purifiée pour que, dorénavant, la grâce du baptême soit administrée aux peuples à venir. Le Christ a donc reçu le baptême par avance, pour que les peuples chrétiens prennent sa suite avec confiance. » (Bréviaire, office des lectures du vendredi après l’Épiphanie).

M’est venu alors à l’esprit le rite du baptême. Lorsque je préside un baptême, arrivé à  la troisième étape de la célébration qui se déroule au baptistère, j’emploie pour la bénédiction de l’eau, la formule no. 3. À la toute fin des prières en vue de bénir l’eau, « le prêtre touche l’eau de la main droite et dit : « Pour que renaissent par l’Esprit-Saint ceux que tu as appelés, et pour qu’ils soient ton peuple, Seigneur, sanctifie cette eau » (Rituel du baptême). Il est intéressant de constater que le prêtre sanctifie l’eau non pas en faisant le signe de la croix, comme pour toute bénédiction, mais en touchant l’eau. Il est exact de dire que le prêtre sanctifie l’eau à ce moment précis car lors des sacrements, le prêtre agit « in persona Christi », « dans la personne du Christ ». Quand le prêtre baptise, c’est Jésus qui baptise. C’est donc Jésus qui, à nouveau, touche l’eau pour la sanctifier.

Mgr Lépine a reçu ces jours-ci une lumière spéciale concernant la parole de Jésus qui nous dit: « N’ayez pas peur ». Cette parole tombe pile pour la fête du Baptême du Seigneur que nous vivons aujourd’hui. Car le baptême a été pour Jésus et est pour nous chrétiens, un « envoi en mission ». Par le baptême, nous sommes envoyés dans le monde pour annoncer Jésus Christ Sauveur et pour combattre le mal (et plus spécifiquement « le Mauvais », le diable).  

Il est intéressant de constater que la première action posée par Jésus après son baptême, fut d’aller combattre le démon dans le désert. Le baptême, c’est en quelque sorte la fin de la petite vie tranquille. La vie tranquille de Jésus dans le paisible village de Nazareth, est désormais  terminée. Il lui faut maintenant annoncer le Royaume des cieux et combattre le mal.  

Suis-je à chaque jour en mode « combat »? Nous devrions être les soldats du Christ, toujours prêts à mener le combat. Or très souvent nous sommes en « mode détente » et même en « mode sommeil ». Le chrétien devrait toujours être en « mode combat », prêt à combattre.

Pour ce qui est de la vie tranquille, c’est malheureusement le genre de vie que pratiquent la grande majorité des chrétiens au Québec, tout au moins. Je ne veux pas dire par là que les chrétiens ont une vie tranquille. Non, la vie des chrétiens au Québec, n’est pas du tout tranquille. Les chrétiens vivent en grande partie la vie de tous leurs concitoyens. Or la vie moderne, surtout dans les grandes villes, est tout sauf tranquille. Mais cela, c’est la vie citoyenne. Mais le chrétien n’est pas seulement un citoyen. Il est un citoyen chrétien. Et, le baptême pour chacun de nous, tout comme il en fut pour Jésus, doit constituer un envoi en mission. Nous devons en tant que chrétiens, annoncer le Royaume de Dieu par nos paroles et nos actions. Et cela, malheureusement, nous ne l’avons presque jamais entendu, et nous ne l’avons pratiquement pas mis en pratique. C’est pour nous une nouveauté au Québec. Et quand je dis « pour nous », je m’inclus, bien sûr. Les chrétiens, au Québec, ont été habitués à vivre en vase clos. Nous nous rencontrons à chaque semaine, nous célébrons le Seigneur, nous pensons à nous et à notre bien-être et nous prions pour avoir plus de courage et de force en cette vie qui est très exigeante. Mais nous n’avons pas du tout le réflexe d’aller porter la Bonne Nouvelle aux autres. C’est un peu comme si la religion était pour nous, et non pas pour les autres. Or Dieu a fait de nous des chrétiens pour que, par nous, les gens connaissent le Christ. Nous sommes des ambassadeurs, des messagers.

Je suis prêtre depuis plus de trente ans, et je commence seulement à comprendre cela. Depuis un an environ, des chrétiens et chrétiennes de notre paroisse commencent à réaliser que l’évangélisation est la tâche et le devoir de tout chrétien. Il était grand temps que l’Esprit Saint nous réveille et nous fasse comprendre que le baptême est essentiellement un envoi en mission. Finie la vie tranquille pour Jésus, à partir de son baptême au Jourdain. Finie aussi pour nous la vie tranquille et repliée sur elle-même, depuis le jour où l’Esprit Saint nous a fait comprendre la vraie nature de notre baptême.

N’ayons pas peur d’annoncer Jésus autour de nous. Nous augmenterons ainsi notre foi et notre joie et nous mettrons les autres sur le chemin du bonheur.

JOYEUSE FÊTE DU BAPTÊME DU SEIGNEUR À TOUS ! 



























































2 commentaires:

  1. Hier j'ai assisté à la messe de 17h00 paroisse Saint-NazIre, LaSalle. Il y avait 4 enfants se faisant baptiser, d'un tout-petit de 3 ans au plus vieux de 12 ans. 3 garçonnnets et une fillette.
    C'était tellement beau de tous les voir... J'en ai quasiment ressenti le sentiment d'avoir ete baptiséee de nouveau. J'ai beaucoup aimé. Et Dimanche 5 autres seront également baptisés.
    Une belle paroisse vivante avec son nouveau curé, pète Dominic Rocher.

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  2. Excusez-moi, le nom de la paroisse est Saint Nazaire.

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