Le Baptême du Seigneur
Aujourd’hui, toute l’Église
célèbre le Baptême du Seigneur. Le
baptême de Jésus est une « épiphanie »,
le mot grec « épiphanie »
signifiant « manifestation ».
Le jour de son baptême, Jésus fut désigné par le Père comme étant son « Fils bien-aimé ».
À chaque année, à l’occasion de
la fête liturgique de l’Épiphanie,
notre archevêque invite à souper ses principaux collaborateurs (prêtres, diacres, agents et agentes de
pastorale, RSE et laïcs engagés). C’est une occasion aussi de se souhaiter
une bonne année. Vendredi dernier, je suis allé manger avec notre archevêque.
Mgr Lépine nous a adressé la parole. Une des choses qu’il nous a dites est
celle-ci: il nous arrive très souvent de lire les mêmes Paroles de l’Écriture Sainte. Mais un jour,
certaines Paroles de Dieu s’illuminent pour nous et nous touchent plus
profondément. Notre archevêque nous a dit que ces jours-ci, ce sont les paroles
« N’ayez pas peur », qui
l’ont particulièrement touché. Ces paroles de Jésus ont semblé lui être
adressées non pas seulement à lui personnellement, mais aussi à toute l’Église
diocésaine. C’est comme si Jésus disait à l’Église
de Montréal, de ne pas avoir peur, de ne pas craindre car Lui, Jésus, est
avec elle et la guide.
J’ai vécu une expérience
semblable ces jours-ci. Non pas avec la Parole de Dieu, mais avec la parole des
saints. Très souvent nous lisons certaines paroles des saints ou des saintes,
et ces paroles ne nous touchent vraiment pas. Et soudain, ces mêmes paroles
deviennent lumineuses et pleines de sens. C’est ce qui s’est passé pour moi ces
jours-ci. Depuis quelques jours, dans la prière du bréviaire, nous lisons des
commentaires écrits par des saints, sur le baptême du Seigneur. Plusieurs
saints nous disent que le jour du Baptême de Jésus, les eaux ont été
sanctifiées. Cela fait des années que j’entends cela ou que je lis cela, et
cette pensée ne m’a jamais touchée; au contraire, elle m’a toujours agacée. Je
n’ai jamais tellement aimé cette idée selon laquelle Jésus, en se faisant
baptiser, a sanctifié les eaux.
Et voilà que depuis deux jours,
cette interprétation m’émerveille et m’éblouit. Je suis désormais convaincu que
le corps de Jésus, en pénétrant dans les eaux du Jourdain, a sanctifié les
eaux, précisément en vue du sacrement du baptême que l’Église administrerait au
long des siècles. Car comment un peu d’eau, ou beaucoup d’eau, pourrait-elle
transformer à ce point l’être humain, si elle n’était pas sanctifier par le
Rédempteur du monde? Comment un peu d’eau pourrait-elle changer ontologiquement
une personne et lui communiquer la puissance déployée par Dieu le jour où Il a
ressuscité son Fils de la mort? La seule raison qui puisse expliquer que l’eau
ait une telle puissance et produise de tels effets, c’est qu’elle a été
sanctifiée. Or c’est ce qui s’est produit dans le Jourdain, il y a deux mille
ans.
Il y a deux jours, nous avons lu
à l’office du bréviaire appelé « l’office
des lectures », un texte de saint Maxime
de Turin. Voici ce que dit ce saint :
« Le Seigneur Jésus est venu au
baptême, et il a voulu que son corps très saint soit lavé par l’eau. Quelqu’un
dira peut-être: « Lui qui est Saint,
pourquoi a-t-il voulu être baptisé? » Écoutez donc. Le Christ est
baptisé non pas pour être sanctifié par l’eau, mais pour sanctifier lui-même
l’eau et pour purifier par sa pureté ces flots qu’il touche. La consécration du
Christ est en effet la consécration fondamentale de l’élément. Lorsque le
Sauveur est lavé, c’est alors que l’eau
est d’avance purifiée tout entière en vue de notre baptême; la source est
purifiée pour que, dorénavant, la grâce du baptême soit administrée aux peuples
à venir. Le Christ a donc reçu le baptême par avance, pour que les peuples
chrétiens prennent sa suite avec confiance. » (Bréviaire, office des lectures du vendredi
après l’Épiphanie).
M’est venu alors à l’esprit le
rite du baptême. Lorsque je préside un baptême, arrivé à la troisième étape de la célébration qui se
déroule au baptistère, j’emploie pour la bénédiction de l’eau, la formule no.
3. À la toute fin des prières en vue de bénir l’eau, « le prêtre touche l’eau de la main droite et dit :
« Pour que renaissent par l’Esprit-Saint ceux que tu as appelés, et pour
qu’ils soient ton peuple, Seigneur, sanctifie
cette eau » (Rituel du baptême).
Il est intéressant de constater que le prêtre sanctifie l’eau non pas en
faisant le signe de la croix, comme pour toute bénédiction, mais en touchant
l’eau. Il est exact de dire que le prêtre sanctifie l’eau à ce moment précis
car lors des sacrements, le prêtre agit « in persona Christi », « dans la personne du Christ ». Quand le prêtre baptise, c’est
Jésus qui baptise. C’est donc Jésus qui, à nouveau, touche l’eau pour la
sanctifier.
Mgr Lépine a reçu ces jours-ci
une lumière spéciale concernant la parole de Jésus qui nous dit: « N’ayez pas peur ». Cette parole
tombe pile pour la fête du Baptême du
Seigneur que nous vivons aujourd’hui. Car le baptême a été pour Jésus et
est pour nous chrétiens, un « envoi
en mission ». Par le baptême, nous
sommes envoyés dans le monde pour annoncer Jésus Christ Sauveur et pour combattre
le mal (et plus spécifiquement « le Mauvais », le diable).
Il est intéressant de constater
que la première action posée par Jésus après son baptême, fut d’aller combattre
le démon dans le désert. Le baptême, c’est en quelque sorte la fin de la petite
vie tranquille. La vie tranquille de Jésus
dans le paisible village de Nazareth, est désormais terminée. Il lui faut maintenant annoncer le Royaume
des cieux et combattre le mal.
Suis-je à chaque jour en mode
« combat »? Nous devrions
être les soldats du Christ, toujours prêts à mener le combat. Or très souvent nous sommes en « mode
détente » et même en « mode sommeil ». Le chrétien
devrait toujours être en « mode combat », prêt à combattre.
Pour ce qui est de la vie
tranquille, c’est malheureusement le genre de vie que pratiquent la grande
majorité des chrétiens au Québec, tout au moins. Je ne veux pas dire par là que
les chrétiens ont une vie tranquille. Non, la vie des chrétiens au Québec,
n’est pas du tout tranquille. Les chrétiens vivent en grande partie la vie de
tous leurs concitoyens. Or la vie moderne, surtout dans les grandes villes, est
tout sauf tranquille. Mais cela, c’est la vie citoyenne. Mais le chrétien n’est
pas seulement un citoyen. Il est un citoyen chrétien. Et, le baptême pour
chacun de nous, tout comme il en fut pour Jésus, doit constituer un envoi en
mission. Nous devons en tant que chrétiens, annoncer le Royaume de Dieu par nos
paroles et nos actions. Et cela, malheureusement, nous ne l’avons presque jamais
entendu, et nous ne l’avons pratiquement pas mis en pratique. C’est pour nous
une nouveauté au Québec. Et quand je dis « pour nous », je m’inclus, bien sûr. Les chrétiens, au Québec,
ont été habitués à vivre en vase clos. Nous nous rencontrons à chaque semaine,
nous célébrons le Seigneur, nous pensons à nous et à notre bien-être et nous
prions pour avoir plus de courage et de force en cette vie qui est très exigeante.
Mais nous n’avons pas du tout le réflexe d’aller porter la Bonne Nouvelle aux autres.
C’est un peu comme si la religion était pour nous, et non pas pour les autres.
Or Dieu a fait de nous des chrétiens pour que, par nous, les gens connaissent
le Christ. Nous sommes des ambassadeurs, des messagers.
Je suis prêtre depuis plus de
trente ans, et je commence seulement à comprendre cela. Depuis un an environ,
des chrétiens et chrétiennes de notre paroisse commencent à réaliser que
l’évangélisation est la tâche et le devoir de tout chrétien. Il était grand
temps que l’Esprit Saint nous réveille et nous fasse comprendre que le baptême
est essentiellement un envoi en mission. Finie la vie tranquille pour Jésus, à
partir de son baptême au Jourdain. Finie aussi pour nous la vie tranquille et repliée
sur elle-même, depuis le jour où l’Esprit Saint nous a fait comprendre la vraie
nature de notre baptême.
N’ayons pas peur d’annoncer Jésus
autour de nous. Nous augmenterons ainsi notre foi et notre joie et nous
mettrons les autres sur le chemin du bonheur.
JOYEUSE FÊTE DU BAPTÊME DU SEIGNEUR À TOUS !
Hier j'ai assisté à la messe de 17h00 paroisse Saint-NazIre, LaSalle. Il y avait 4 enfants se faisant baptiser, d'un tout-petit de 3 ans au plus vieux de 12 ans. 3 garçonnnets et une fillette.
RépondreSupprimerC'était tellement beau de tous les voir... J'en ai quasiment ressenti le sentiment d'avoir ete baptiséee de nouveau. J'ai beaucoup aimé. Et Dimanche 5 autres seront également baptisés.
Une belle paroisse vivante avec son nouveau curé, pète Dominic Rocher.
Excusez-moi, le nom de la paroisse est Saint Nazaire.
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