Pier Giorgio Frassati et le pape
François
Le pape François recueilli devant la tombe du Bienheureux Pier Giorgio Frassati,
en la cathédrale de Turin.
Le Bienheureux Pier Giorgio Frassati et le pape François
ont la même spiritualité, la même façon de voir la vie chrétienne et de la vivre.
Les lignes qui suivent, le démontreront.
Lors de son voyage apostolique en Lituanie, Lettonie et Estonie, en septembre dernier, le pape François
est allé au Sanctuaire de la Mère de Dieu
d’Aglona, en Lettonie. Durant l’homélie
qu’il a prononcée en ce lieu béni, le 24 septembre dermier, le pape a commenté
la présence de la Vierge Marie au pied de la Croix. Voici, ci-dessous, un
extrait de cette homélie. Veuillez remarquer que c’est moi qui ai mis certains
passages en caractères gras car ce sont les phrases qui m’ont immédiatement
fait penser à Pier Giorgio Frassati.
MESSE
HOMÉLIE DU PAPE
FRANÇOIS
Sanctuaire de la
Mère de Dieu d'Aglona (Lettonie)
Lundi 24 septembre 2018
La
première chose que l’Évangéliste fait remarquer est que Marie se tient “debout”
à côté de son Fils. Ce n’est pas une manière légère de se tenir, ni fuyante et
encore moins pusillanime. Elle est, avec fermeté, “clouée” au pied de la croix,
exprimant par la posture de son corps que rien ni personne ne pourrait la
déplacer de ce lieu. Marie se montre en premier lieu ainsi : à
côté de ceux qui souffrent, de ceux que le monde entier fuit, de ceux aussi qui
sont poursuivis en justice, condamnés par tous, déportés. Ils ne sont pas
seulement opprimés ou exploités, mais ils sont directement “hors du système”,
aux marges de la société (cf. Exhort. ap. Evangelii
gaudium n. 53). Avec
eux, il y a aussi la Mère, clouée avec eux sur cette croix de l’incompréhension
et de la souffrance.
Marie nous montre aussi
une manière de se tenir à côté de ces réalités ; il ne s’agit pas de faire une
promenade ou une brève visite, et ce n’est pas non plus un “tourisme
solidaire”. Il faut que ceux qui souffrent réellement nous sentent à leurs
côtés et de leur côté, de manière ferme, stable ; tous
les rejetés de la société peuvent faire l’expérience de cette Mère délicatement
proche, parce que les plaies ouvertes de son Fils Jésus demeurent en celui qui
souffre. Elle l’a appris au pied de la croix. Nous aussi, nous sommes appelés à “toucher” la souffrance des autres.
Allons à la rencontre de notre peuple pour le consoler et l’accompagner ;
n’ayons pas peur d’expérimenter la force de la tendresse et de nous impliquer
et de nous compliquer la vie pour les autres (cf. ibid n.
270). Et comme Marie, restons fermes et debout : avec le
cœur tourné vers Dieu et courageux, relevant celui qui est tombé, réconfortant
la personne humble, aidant à mettre fin à n’importe quelle situation
d’oppression qui les fait vivre comme des crucifiés.
Marie est appelé par Jésus à accueillir le disciple aimé comme son fils.
Le texte nous dit qu’ils étaient ensemble, mais Jésus s’aperçoit que cela ne
suffit pas, qu’ils ne se sont pas accueillis l’un l’autre. Parce qu’on peut
rester à côté de très nombreuses personnes, on peut aussi partager la même
habitation, le quartier ou le travail ; on peut partager la foi, contempler et
jouir des mêmes mystères, mais ne pas accueillir, ne pas accepter l’autre avec
amour. Combien de conjoints pourraient raconter l’histoire de leur manière
d’être proches mais pas ensemble ; combien de jeunes sentent avec souffrance
cette distance par rapport aux adultes ; combien de personnes âgées se sentent
assistées froidement mais pas soignées ni accueillies avec amour.
Pier Giorgio n’était vraiment pas ce que le
pape appelle un « touriste solidaire ».
Les mots du pape François que vous avez lus ci-dessus, me touchent et m’interpellent.
Je suis curé de paroisse et je me considère malheureusement comme un touriste solidaire. Aller voir une
malade une fois ou deux par année suffit à me donner bonne conscience. Tel n’était
pas le cas de Pier Giorgio. Il savait où trouver les familles les plus pauvres
et il les visitait régulièrement, apportant des cadeaux aux enfants de ces
familles, pour leur plus grande joie.
Pier Giorgio est décédé le 4 juillet 1925, après
six jours d’une terrible agonie. Ce n’est que le vendredi 3 juillet, la veille
de sa mort, que le diagnostic de sa maladie est finalement prononcé :
« Ce vendredi, le diagnostic
est prononcé : « paralysie flasque des membre inférieurs, abolition
de réflexes, parésie du bras gauche. Impossibilité de s’asseoir sur le lit par
suite de l’affaiblissement de la musculature du tronc. Respiration irrégulière
due à un commencement de parésie du diaphragme. » … Seul son bras droit
remue, pour faire l’unique geste qui fut son geste préféré, le plus beau de ses
gestes : le signe de la croix. » (1)
Et ce jour-là, en la veille de sa mort dans de
grandes souffrances, Pier Giorgio s’inquiète d’une personne pauvre et malade à
laquelle il apportait les médicaments dont elle avait besoin :
« C’est vendredi, le beau
jour de la mort de Jésus. Pier Giorgio avec effort demande Luciana (NDLR : la sœur de Pier
Giorgio) auprès de lui et lui demande, à elle, d’aller
chercher son portefeuille dans sa veste. Sur son bureau, les feuilles des cours
à réviser, son missel ouvert à la messe du dimanche suivant. De son
portefeuille, il tire un reçu du mont de piété. Avec effort, il demande à
Luciana d’aller à son bureau prendre une boîte d’ampoules à injecter, une carte,
un stylo. Et il trace lui-même quelques mots à l’attention d’un membre des
Conférences Saint-Vincent-de-Paul pour qu’il s’occupe à sa place des ampoules
et qu’il renouvèle l’ordonnance à ses frais. Sa dernière action sera de ne pas
oublier, en ce vendredi, jour de ses visites, ce qui était nécessaire à une
personne pauvre, souffrante, et qui comptait sur lui. » (2)
Pier Giorgio et le pape François se ressemblent
sur plusieurs points : leur amour des pauvres, leur solidarité et leur
fidélité envers les plus pauvres, leur simplicité, leur joie de vivre et leur
large sourire. Il me tarde de voir Pier Giorgio élevé sur les autels et proclamé
saint. Il me semble qu’il serait tellement normal que ce soit notre pape actuel
qui canonise notre cher jeune Bienheureux. Je confie cette intention à la Vierge Marie, Notre-Dame-des-Douleurs, Notre-Dame
de la Compassion, la compagne fidèle et joyeuse de Pier Giorgio sur les
routes qui le menait vers les laissés-pour-compte, les mal-aimés et tous les
nécessiteux. Mais pour cela le temps presse car qui sait combien de temps encore notre cher pape François sera à à tête de l'Église ?
(1) Anne-Sophie Rondeau, Pier Giorgio Frassati, l’homme des huit
béatitudes, Office d’Édition Impression Librairie (O.E.I.L.), Paris, 2004,
p. 197.
(2) Ibid, pp. 199-200.
Merci père. Je cherche le texte concernant le miracle obtenu par l'intercession de Pier Giorgio. Pourriez vous me dire comment le trouver. Merci Père
RépondreSupprimerBonsoir à vous ! Vous aurez des réponses en allant sur le site suivant:
RépondreSupprimerhttps://piergiorgio.ca/temoignage-de-guerison-et-espoir-de-canonisation/