jeudi 7 août 2025

Que faire de notre argent ?

   Que faire de notre argent ?


À NOTER : J'avais commencé à écrire ce blogue samedi dernier en prévision de l'homélie que j'allais donner en paroisse le lendemain lors du 18ème dimanche du temps ordinaire. Je n'ai pas eu le temps d'écrire toute ma pensée sur mon blogue samedi dernier. Je me reprends donc car j'estime que la suggestion que j'émettrai dans un instant est d'une grande importance. 

3 août 2025

 18ème dimanche du Temps Ordinaire — Année C 

Évangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 12, 13-21)

En ce temps-là,
    du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus :
« Maître, dis à mon frère
de partager avec moi notre héritage. »
    Jésus lui répondit :
« Homme, qui donc m’a établi
pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? »
    Puis, s’adressant à tous :
« Gardez-vous bien de toute avidité,
car la vie de quelqu’un,
même dans l’abondance,
ne dépend pas de ce qu’il possède. »
    Et il leur dit cette parabole :
« Il y avait un homme riche,
dont le domaine avait bien rapporté.
    Il se demandait :
‘Que vais-je faire ?
Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.’
    Puis il se dit :
‘Voici ce que je vais faire :
je vais démolir mes greniers,
j’en construirai de plus grands
et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens.
    Alors je me dirai à moi-même :
Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition,
pour de nombreuses années.
Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.’
    Mais Dieu lui dit :
‘Tu es fou :
cette nuit même, on va te redemander ta vie.
Et ce que tu auras accumulé,
qui l’aura ?’
    Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même,
au lieu d’être riche en vue de Dieu. »

    – Acclamons la Parole de Dieu. 

La Parole de Dieu de ce dimanche nous invite à nous poser cette question : "Que faire de notre argent ? "  

Pour répondre à cette question, la première lecture et l'évangile nous invitent à penser à la mort. La première lecture est tirée du livre de Quohélet. C'est un livre unique dans la Bible, un livre très sarcastique et déprimant. C'est un livre qui détonne par son pessimisme dans une Bible tout entière tournée vers la vie. Mais, étrangement, c'est un livre qui nou invite à réfléchir. La lecture que nous avons entendue nous parle de ces personnes qui travaillent d'arrache pied afin de devenir riche. Ils y arrivent et soudain ils meurent. Qu'est-ce que ça leur a donné tous ces efforts. Et ils vont laisser leurs avoirs à quelqu'un qui n'a fait aucun effort. Tout cela est vanité nous dit Quohélet. La mort met souvent les choses en perspective. 

L'évangile nous présente un cas concret : quelqu'un dans la foule demande à Jésus de dire à son frère de partager avec lui leur héritage. Ah, les héritages, quelle cause de litiges très souvent dans les familles ! Jésus répond à cet homme que ce n'est pas à lui de faire ça, Quel mandat a-t-il reçu pour faire cela. Il pourrait tout au plus conseiller au frère de ce monsieur de partager leur héritage entre eux mais il ne pourrait jamais l'obliger à le faire. 

Jésus profite de cette question pour mettre en garde tout le monde : "Gardez-vous de toute avidité car la vie de quelqu'un ne dépend pas de ce qu'il possède." Cette réponse, elle vaut autant pour l'homme qui se plaint de son frère qui ne veut pas partager leur héritage que pour le frère qui empoche tout de façon égoïste. 

Et là Jésus, pour faire comprendre cela invente une belle petite parabole. Il nous parle d'un homme dont les récoltes avaient été tellement abondantes qu'il ne savait que faire car il n'avait pas assez de place pour tout entreposer. Il s'est dit : "Je vais détruire mes greniers et en construire de plus grands pour y mettre tout mon blé et tous mes biens. Puis je me reposerai durant de nombreuses années, je jouirai de l'existence, je boirai, etc. " Et qu'est-ce que Dieu lui dit ? Il lui dit : " TU ES FOU !" Il est étonnant n'est-ce pas, que Jésus emploie cet trois petits mots qui sont très forts ? Jésus veut vraiment que nous portions attention à ce qu'il va dire en conclusion de sa parabole : "Cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l'aura ? Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d'être riche en vue de Dieu."  

Il est évident que dans la pensée de Dieu, cet homme dont la terre était très riche et productive, aurait dû en faire profiter les autres. L'égoïsme est le contraire de la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus. 

J'aimerais qu'on s'attarde à deux parties de la conclusion de cette parabole

1- Chers amis, l'argent que vous aurez accumulé durant votre vie, qui l'aura ? Il est très important que vous vous posiez cette question. La magnifique parabole que Jésus nous enseigne aujourd'hui a été suscitée à partir d'une question d'héritage. À qui vais-je laisser mon héritage ?

2- Comment faire pour être riche en vue de Dieu ? Jésus dans l'évangile, nous a dit de nous faire des trésors dans le ciel. Toute ma vie je dois préparer mon ciel. Et je dois aussi penser à ce que je laisserai après ma mort. Comment faire pour que ce que je laisserai me rende riche en vue de Dieu ?

Voici ma fameuse suggestion : Il est certainement plus facile de laisser son argent à une cause qui nous tient vraiment à coeur. Je vais vous dire ce que moi je ferais si j'étais marié et si j'avais des enfants. Une des réalités qui me désolent le plus, c'est la disparition de nos lieux de culte à nous les catholiques, ici dans notre belle province. J'ai été curé de paroisse à Montréal-Est ; j'étais le pasteur de l'unique église de cette ville. Et c'est moi qui l'ai fermée, selon l'expression consacrée. L'église a été démolie et remplacée par un immeuble à logement. On ne voit pour ainsi dire plus aucun signe de Dieu dans les rues de cette ville. Je suis pas mal sûr que la grande majorité des paroissiens et paroissiennes de cette chère paroisse ont cessé de recevoir l'eucharistie une fois que leur église a été fermée. Je suis en mesure de le savoir car j'étais aussi à cette époque le curé des deux paroisses voisines. Je ne revoyais à la messe que très peu de mes anciens paroissiens et paroissiennes de Montréal-Est. 

J'arrive de mes vacances passées près d'un lac situé dans une municipalité au nord de la ville de Québec. Il y avait une magnifique chapelle à cet endroit et durant toute ma jeunesse et une bonne partie de ma vie d'adulte, la chapelle était ouverte et on pouvait y participer à l'eucharistie. Depuis environ huit ans, la chapelle est inutilisée pour le culte ; son intérieur a été transformé pour permettre des réceptions et des soirées de tous genres. Elle est encore debout et extérieurement telle qu'elle était auparavant, mais complètement vidée de son caractère sacré. Je vous le dis, chaque fois que je passe devant, j'ai le coeur gros, comme on dit. Je préfère prendre une marche dans une autre direction plutôt que d'avoir à la croiser du regard. 

Nos lieux de culte sont essentiels à une vie chrétienne normale. Il est nécessaire d'avoir un endroit assez grand pour se rassembler le dimanche et les jours de semaine. Il faut un lieux qui possède des locaux pour la formation chrétienne des enfants de Dieu. 

Si j'étais marié et si j'avais des enfants, je ferais un testament dans lequel je laisserais à mon épouse l'entièreté de mes avoirs, de mon argent. Je voudrais que l'avenir de mon épouse soit assuré et qu'elle n'ait pas à se préoccuper de son avenir. Tout coûte si cher aujourd'hui. Mais je me mettrais d'accord avec mon épouse pour que lorsque celle-ci serait à l'article de la mort ou assez près de mourir, elle laisse à notre paroisse au moyen d'un leg testamentaire, au moins le tiers de l'avoir qu'elle aurait à ce moment là. S'il lui reste 60,000 dollars, elle devrait laisser AU MOINS 20,000 dollars à la paroisse. Cela, évidemment, si nos enfants étaient "bien casés", comme on dit. Si nos enfants avaient un travail ou un emploi qui leur permet de vivre convenablement, ce n'est pas ce 20,000 dollars de plus qui ferait une si grande différence dans leur vie. Mais cela ferait une grande différence dans la vie des chrétiens et chrétiennes si plusieurs personnes suivaient cette suggestion que je fais aujourd'hui. Évidemment, si un de nos enfants vivait dans la misère, c'est à lui que nous penserions en premier. 

Voilà chers amis, la suggestion que je vous fais bien amicalement à la lecture de l'évangile de ce dimanche. GLOIRE SOIT À NOTRE DIEU !  


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