Le sacerdoce des fidèles
De la Parole de Dieu, nous pouvons déduire qu'il existe deux types de sacerdoce, deux façons d'être prêtres : le sacerdoce commun des fidèles (tous les baptisés) et le sacerdoce ministériel (évêques et prêtres). Le sacerdoce commun des fidèles est affirmé dans la Première lettre de saint Pierre apôtre : " Vous êtes une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut, pour que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière." (1 Pi 2, 9)
Toute personne baptisée possède la dignité de prêtre. En recevan l'eau du baptême, toute personne devient prêtre, prophète et roi (reine) (1). Lorsque je célèbre des baptêmes, je demande souvent aux personnes qui sont présentes si elles savent qu'elles sont prêtres. Normalement tous me répondent que non. Et pourtant, si les personnes ont été baptisées, elles ont été consacrées prêtres par Dieu. L'onction avec le saint-chrême, immédiatement après le baptême dans l'eau a pour but de signifier cela.
Nous sommes en droit de nous demander lequel des deux sacerdoces est le plus important : le sacerdoce des fidèles ou le sacerdoce ministériel (évêques et prêtres) ? À cette question, nous aurions souvent tendance à répondre : le sacerdoce ministériel. Or ce n'est pas la bonne réponse. Le sacerdoce le plus important est le sacerdoce commun des fidèles. Voici ce que nous dit le Père Albert Vanhoye (qui a été fait cardinal en 2006) dans son livre sur les saints apôtres Pierre et Paul :
Cardinal Albert Vanhoye
Note : C'est moi qui ai traduit le texte de l'italien au français.
" Nous avons ici (NDLR : en 1 Pi 2, 9) la doctrine du sacerdoce baptismal de tous les croyants, qui est l'aspect principal du sacerdoce dans l'Église. On pense facilement le contraire, à savoir que le plus important est le sacerdoce ministériel, ordonné ; cependant ce n'est pas exact. Plusieurs documents de l'Église le disent clairement : le sacerdoce ministériel est au service du sacerdoce baptismal, qui est le but. Le sacerdoce ministériel est le moyen, non pas le but. Il est clair que sans le sacerdoce ministériel, le sacerdoce baptismal ne pourrait pas exister (NDLR : car c'est un ministre ordonné qui confère le baptême), cependant, sans le sacerdoce baptismal de tous les croyants, le sacerdoce ministériel n'aurait aucun sens. D'autre part, il convient de noter que le sacerdoce baptismal est le sacerdoce de tous les baptisés, du plus petit au plus grand. Le pape aussi exerce le sacerdoce baptismal, qui est souvent appelé le sacerdoce commun. Pour le pape personnellement, le sacerdoce baptismal est plus important que le sacerdoce ministériel. Le sacerdoce ministériel est un don du Christ à l'Église ; ce n'est pas une chose qui appartient personnellement au pape, ce n'est pas quelque chose qui augmente sa valeur personnelle ; mais la façon dont il s'offre lui-même, tout comme chaque croyant est appelé à s'offrir lui-même, c'est cela qui est pour lui personnellement la chose la plus importante.
Ensuite saint Pierre précise que le sacerdoce baptismal s'exerce par l'offrande de sacrifices spirituels (NDLR : 1 Pi 2, 5). Il ne s'agit pas de sacrifices mentaux, c'est-à-dire d'une simple intention mentale de s'offrir à Dieu, mais de l'offrande de notre existence réelle sous l'impulsion de l'Esprit Saint, dans la docilité à l'Esprit Saint. Le culte chrétien consiste à devenir saint dans toute notre conduite (1 Pi 1, 15), en vivant dans une charité intense (cfr. 1 Pi 1, 22, chacun selon sa propre vocation." (2)
(2) Albert Vanhoye, Pietro e Paolo Esercizi spirituali biblici, Paoline, 2008, pp. 265-266).
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