jeudi 12 octobre 2023

Mythes et christianisme

 Mythes et christianisme 


Il y a de cela plusieurs années, lors d'une émission de grande écoute à la télévision d'État, un de nos comédiens et metteur en scène a avoué s'être intéressé à la religion catholique. Or après avoir fait des recherches, il s'est rendu compte que plusieurs faits de nature miraculeuse concernant la vie de Jésus, se retouvent dans des mythes de peuples anciens. Par exemple, certaine personnages mytiques sont nés d'une vierge et étaient considérés comme des dieux et ont ressusctité. Il n'en fallait pas plus pour que notre invité à la télévision en vienne à croire que la religion chrétienne est fausse et relève elle aussi du mythe. 

J'avoue que le fait de discréditer la religion catholique sur la base d'un raisonnement aussi simpliste est très décevant. Les mythes ont toujours existé pour nous aider à comprendre l'incompréhensible et à jeter une lumière surnaturelle sur les mystères de la vie. Mais personne n'a jamais rencontré devant lui tel ou tel personnage de la mythologie grecque ou romaine. Les mythes sont par essence des créations de l'esprit pour nous aider à comprendre notre monde. 

Mais la religion chrétienne est par essence une religion historirque. Voilà ce qui la distingue de toutes les autres religions. C'est la seule religion qui affirme que Dieu est entré dans notre histoire et a vécu parmi nous. Et pour tout chrétien, cela ne relève pas d'un mythe, mais de faits prouvés historiquement. 

Je suis en train de lire le Testament spirituel de M. Claude Ryan. Claude Ryan est une des grandes figures du Québec moderne (1). Il est à mes yeux le modèle achevé du chrétien dans la cité. C'est le genre de personne dont j'aimerais que la cause de béatification soit ouverte un jour. M. Ryan est admirable sur plus d'un point. Voici ce qu'il écrit dans son testament spirituel : 

" Au plan religieux, je suis né catholique et, sans mérite particulier de ma part, le suis toujours demeuré. Je ne suis enclin ni aux élans mystiques ni aux grands revirements spectaculaires. Je ne suis pas spécialement emballé par les côtés merveilleux de la religion. Ayant connu de l'intérieur "la cuisine du bon Dieu", je ne nourris aucune illusion quant au caractère humain de l'institution ecclésiale et aux faiblesses de ceux qui l'incarnent. Je suis cependant heureux d'appartenir à l'Église catholique et je n'ai jamais fait mystère de mon appartenance religieuse. J'aime la dimension historique et concrète du christianisme. Le christianisme n'est pas une fable. Il est le récit d'événements qui se sont effectivement produits dans l'histoire. Il n'est pas un récit à l'eau de rose. Il nous rappelle au contraire une expérience concrète, l'expérience à la fois la plus exigeante et la plus exaltante qui ait jamais été vécue, celle de l'Incarnation, de la Passion et de la Résurrection du Fils de Dieu fait homme. Le christianisme n'est pas davantage un récit désincarné et impersonnel. Il est centré sur une personne vivante, Jésus Christ, et rejoint chacun de nous dans ce que nous avons de plus personnel et de plus intime. Bien plus qu'une simple doctrine qui s'adresserait uniquement à l'intelligence, il est une expérience de vie qui a son centre dans le coeur et dont le mot-clé est l'amour. Enfin, le christianisme n'est pas une religion qui s'improvise de génération en génération. Il est au contraire une histoire continue qui va du Christ jusqu'à l'Église d'aujourd'hui. Grâce à l'Église, nous avons la certitude que le message chrétien n'a pas changé depuis les débuts et que le Christ est toujours présent parmi nous. Le Notre Père que nous récitons tous les jours, remonte directement à l'Évangile, Le Credo auquel nous adhérons remonte aux premiers siècles du christiannisme. L'eucharistie que nous célébrons avec l'Église fut instituée par le Christ lui-même la veille de la Passion. L'Évangile est en outre une source d'inspiration toujours actuelle pour le respect des droits humains, la recherche de la justice, le service du prochain et la recherche de la paix. " (2)

Voici ce que dit la Deuxième lettre de Pierre dans la Bible : 

" En effet, ce n’est pas en ayant recours à des récits imaginaires sophistiqués que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais c’est pour avoir été les témoins oculaires de sa grandeur. Car il a reçu de Dieu le Père l’honneur et la gloire quand, depuis la Gloire magnifique, lui parvint une voix qui disait : Celui-ci est mon Fils, mon bien-aimé ; en lui j’ai toute ma joie. Cette voix venant du ciel, nous l’avons nous-mêmes entendue quand nous étions avec lui sur la montagne sainte." (2 Pi 1, 16-18)

Ce texte fait clairement référence à l'événement de la Transfiguration du Seigneur qui a eu lieu sur la montagne alors que Jésus fut transfiguré devant Pierre, Jacques et Jean et que la voix du Père s'est faite entendre : "Celui-ci est mon fils bien aimé, écoutez-le !" (Mt 17, 5)


(1) Pour un résumé de sa vie : https://www.ordre-national.gouv.qc.ca/membres/membre.asp?id=2037

(2) Claude Ryan, Mon testament spirituel, Novalis, Ottawa, 2004, pp. 25-26.

 

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