dimanche 8 décembre 2019

Converti par l'Immaculée

Converti par l’Immaculée    



Il est 14h45 en ce samedi 7 décembre 2019 alors que je commence ce blogue. C’est aujourd’hui le premier samedi du mois, journée consacrée depuis un siècle environ (depuis les apparitions de la Vierge Marie à Fatima en 1917) au Cœur Immaculée de Marie. Demain, 8 décembre, nous devrions fêter la solennité de l’Immaculée Conception. Mais nous ne le ferons pas en raison du fait que le deuxième dimanche de l'Avent a préséance sur cette solennité. Cependant, nous fêterons l'Immaculée Conception lundi le 9 décembre, tant cette solennité est importante. Dans ne heure environ et durant toute la journée de demain, nous vivrons le deuxième dimanche de l’Avent. Ce deuxième dimanche fait retentir à chaque année l’INVITATION À LA CONVERSION. Jean le Baptiste, sur le bord du Jourdain, invite tous les habitants de la Judée et des alentours à un baptême de conversion en prévision de la venue prochaine du Messie, de l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.

Je vais aller célébrer la messe anticipée du dimanche dans environ une heure (à 16 heures). Je ne ferai pas à proprement parler d'homélie. Je vais toutefois respecter le thème de la Parole de Dieu de ce dimanche. Je vais essayer d’unir en un seul moment les trois jours que nous vivons : ce premier samedi du mois, le deuxième dimanche de l’Avent et la solennité de l’Immaculée Conception. Je vais essayer de montrer, avec un exemple à l’appui, que, à l’exception des trois Personnes divines, c’est Marie, la Vierge Immaculée, qui est la personne la plus puissante pour nous obtenir une conversion radicale.

Comme vous le savez peut-être si vous lisez fréquemment mon blogue, j’arrive d’un bref voyage à Rome: du 18 au 25 octobre. J’en ai profité pour visiter mon endroit préféré dans la ville éternelle. Rome est une ville extraordinaire. Elle abonde d'endroits touristiques. Mon endroit préféré n’est pas très connu, malheureusement. Il s’agit de la Basilique Sant’Andrea delle Fratte, située tout près de la Place d’Espagne (Piazza di Spagna). Dans cette église devenue basilique, la Vierge Immaculée est apparue à Alphonse Ratisbonne, le 20 janvier 1842. On dit que cette conversion extraordinaire est le plus grand miracle qu'ait fait la MÉDAILLE MIRACULEUSE. 

De retour au Canada, j'ai écrit un blogue sur ce sujet. J'ai fait aussi d'autres recherches sur cet événement extraordinaire. J'ai même fait venir deux petits livres sur le sujet: un livre écrit par un témoin de premier ordre de cet événement, monsieur Théodore de Bussièreslivre préfacé par André Frossard, et un livre écrit par un philosophe et écrivain français très connu et membre de l'Académie française, monsieur Jean Guitton: Rue du Bac, ou la superstition dépassée. La rue du Bac est mon endroit préféré dans la ville de Paris à cause des apparitions de la Vierge Marie à sainte Catherine Labouré. Lors d'une de ces apparitions, le 27 novembre 1830, la Vierge Marie a demandé à Catherine de faire frapper une médaille la représentant. Cette médaille a produit tellement de miracles en peu de temps, qu'on l'a surnommée la "médaille miraculeuse"

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J'ai reçu ces deux livres providentiellement hier, en provenance de France, juste à temps pour la Solennité de l'Immaculée. C'est après avoir lu quelques unes des pages de ces deux livres que j'ai décidé d'écrire à nouveau un blogue sur ce sujet. Je ne me lasse pas d'apprendre des choses nouvelles sur les circonstances de l'apparition de la Vierge Marie à Ratisbonne. 

Je ne reviendrai pas de façon détaillée sur la conversion de Ratisbonne. Je vous renvoie pour cela à des blogues précédents (1).

Je veux insister aujourd'hui sur deux faits qui ont permis à Alphonse Ratisbonne de voir de ses yeux la Vierge Immaculée. Si Alphonse Ratisbonne a pu voir notre Mère du ciel, cela est dû en grande partie à deux personnes: monsieur Théodore de Bussières et monsieur de Laferronays. Sans le zèle apostolique de monsieur de Bussières et sans la prière fervente et confiante de monsieur de Laferronnays, l'apparition de la Vierge Marie à Alphonse Ratisbonone n'aurait pas eu lieu.  

Monsieur Théodore de Bussières: 

Quelque temps avant de partir pour un long voyage qui devait le conduire à plusieurs endroits dont l'Extrême Orient, Ratisbonne devait signer des documents. Mais laissons-lui la parole: 

   "Je voulus, avant de me mettre en voyage, donner ma signature à un grand nombre de quittances concernant la Société d'encouragement au travail... Je les datais d'avance le 15 janvier, et à force d'écrire cette date sur une foule de pièces, je me fatiguais, et je me disais en posant ma plume: 
   "Dieu sait où je me trouverai le 15 janvier, et si ce jour ne sera pas le jour de ma mort !"
   Ce jour-là je me trouvai à Rome, et ce jour sera pour moi l'aurore d'une nouvelle vie." (2)

Le 15 janvier, Ratisbonne arrive à Rome et va rendre visite à un ami, monsieur Gustave de Bussières. Son ami est absent, parti à la chasse. Ratisbonne va donc laisser un billet chez le frère de son ami, monsieur Théodore de Bussières, un fervent catholique. Ratisbonne ne désirait pas entrer dans cette maison mais le domestique italien qui le reçoit ne comprend pas ce qu'il dit et l'introduit "à son grand regret dans le salon" (idem, p.13). La conversation s'engage entre Ratisbonne et Théodore de Bussières. Ce dernier, voyant à quel point son interlocuteur était farouchement anti-catholique, ose un geste: 

" Alors il me vint l'idée la plus extraordinaire, une idée du ciel, car les sages du monde l'auraient appelée folie. 
     "Puisque vous êtes un esprit fort et si sûr de vous-même, promettez-moi de porter sur vous ce que je vais vous donner.
    - Voyons, de quoi s'agit-il?
    - Simplement cette médaille."
   Et je lui montre une médaille de la Vierge miraculeuse. Il se rejette vivement en arrière, avec un mélange d'indignation et de surprise. 
    " Mais, ajoutai-je froidement, d'après votre manière de voir, cela doit vous être parfaitement indifférent, et c'est me faire, à moi, un très grand plaisir. 
      - Oh ! qu'à cela ne tienne, s'écria-t-il alors en éclatant de rire; je veux au moins vous prouver qu'on fait tort aux Juifs en les accusant d'obstination et d'un insurmontable entêtement. D'ailleurs, vous me fournissez là un fort joli chapitre pour mes notes et impressions de voyage." Et il continuait des plaisanteries qui me navraient le coeur, car, pour moi, c'étaient des blasphèmes.
      Cependant, je lui avais passé au col un ruban, auquel mes petites filles, pendant notre débat, avaient attaché la médaille bénite. Il me restait quelque chose de plus difficile encore à obtenir, je voulais qu'il récitât la pieuse invocation de saint Bernard: Memorare o piissima Virgo... Pour le coup, il n'y tint plus; il me refusa positivement avec un ton qui semblait dire: cet homme est en vérité par trop impertinent. Mais une force intérieure me poussait moi-même, et je luttais contre ces refus réitérés avec une sorte d'acharnement. Je lui tendais la prière, le suppliant de l'emporter avec lui, mais d'être assez bon pour la copier, parce que je n'en avais pas d'autre exemplaire. 
        Alors, avec un mouvement d'humeur et d'ironie, comme pour échapper à mes importunités: "Soit, je l'écrirai; vous aurez ma copie et je garderai la vôtre"; et il se retira en murmurant tout bas: "Voilà un original bien indiscret. Je voudrais bien savoir ce qu'il dirait si je le tourmentais ainsi pour lui faire réciter une de mes prières juives?"
           Lorsqu'il fut sorti, nous nous regardâmes quelque temps en silence, ma femme et moi. Tout affligés des blasphèmes que nous avions entendus, nous en demandions au ciel pardon pour lui; nous recommandions à nos deux petites filles de réciter le soir l'Ave Maria, pour la conversion d'Alphonse. (idem, pp. 14-16)

C'était un samedi. Or nous savons que le samedi est une journée traditionnellement mariale. Plus tard dans la journée, monsieur de Bussières se rend à l'hôtel Serny pour aller voir Ratisbonne. Ce dernier n'était pas à l'hôtel. De Bussières lui laisse une note le priant de venir chez lui le lendemain, dimanche, vers dix heures et demi du matin.  Ce soir-là, Théodore de Bussières est allé comme prévu avec des amis, à une veillée devant le Saint-Sacrement. Il en profita pour demander à ses amis de prier pour la conversion d'un Juif. 

Ratibonne ne devait rester que deux jours à Rome. Tel était son désir. Dimanche matin, le 16 janvier, Ratisbonne se rend chez de Bussières: 

"Ratisbonne fut exact au rendez-vous; et m'abordant d'un air très dégagé: "Eh bien ! j'espère que vous ne songez plus à vos rêveries d'hier. Je viens prendre congé de vous, je pars cette nuit.
  - Mes rêveries ! ce qu'il vous plaît d'appeler ainsi, me préoccupent plus que jamais; et quant à votre départ, n'en parlons pas, car il faut absolument le remettre à huit jours. 
  - Impossible, ma place est retenue.
  - Qu'importe ? Allons ensemble au bureau des diligences dire que vous ne partez plus. 
  - Ah ! cette fois, c'est trop fort; très décidément, je pars. 
  - Très décidément vous ne partirez pas, dussé-je vous tenir sous clef dans ma chambre."
  Et je lui représente qu'il ne peut quitter Rome sans avoir vu une cérémonie à Saint-Pierre; que dans peu de jours, il aura cette occasion; bref, je l'entraîne, tout stupéfait de mon opiniâtreté, et après avoir été ensemble faire rayer son nom de la liste des voyageurs, je le conduis à l'église des Augustins et à celle de Jésus." (4)

Monsieur de Laferronays: 

Le 17 janvier, monsieur de Laferronays, un bon ami de monsieur de Bussières, meurt subitement vers 23 heures. Mardi le 18 janvier, M. de Bussières passa du temps auprès de la dépouille de son ami. Confiant à son ami l'abbé Gerbet, ses inquiétudes et ses préoccupations au sujet de Ratisbonne, le prêtre lui dit: "Allez, continuez votre oeuvre: c'est vous conformer aux intentions de M. de Laferronays, qui a prié avec ardeur pour la conversion de ce jeune homme.

Les 18 et 19 janvier, M. de Bussières fait visiter des endroits religieux à Ratisbonne, sans qu'aucun effet bénéfique semble en résulter. 

Le 20 janvier, vers 13h, monsieur de Bussières et Alphonse Ratisbonne se rendent à l'église Sant'Andrea delle Fratte car Théodore de Bussières veut aller y faire les arrangements funéraires pour son ami à peine décédé. M. de Bussières s'absente 10 minutes dans le couvent des Frères et quand il retourne dans l'église, il voit Ratisbonne tout en pleurs et décontenancé. Avec raison d'ailleurs car la Vierge Immaculée lui est apparue et l'a converti définitivement. Alphonse Ratisbonne deviendra prêtre et se fera appeler simplement " Père Marie ". Une des premières phrases que Ratisbonne a dites à M. de Bussières dans l'église, après l'apparition de la Vierge, est celle-ci: "Oh, comme ce Monsieur a prié pour moi." (Ibid, p. 25Il voulait parler, bien sûr, de M. de Lafferronays. On comprend par là que monsieur de Laferronays a prié pour la conversion de Ratisbonne non seulement de son vivant, mais aussi après sa mort. 

J'ai écrit ce blogue pour nous encourager tous à l'audace. Demandons l'ardeur apostolique de monsieur Théodore de Bussières et sa ténacité devant les oppositions; et demandons la foi et la confiance en la prière de M. de Laferronnays. Et ne désespérons jamais de la conversion des personnes qui nous semblent les plus obstinées dans leurs idées. 

"Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous 
qui avons recours à vous !"

(1) 

(2) Théodore de Bussières, Le converti de la Médaille miraculeuse Alphonse Ratisbonne, Paris, Pierre TÉQUI, 2012, p. 50. 

(3) Idem,pp. 14-16.

(4) Idem, pp. 18-19

29 janv. 2018 - Téléversé par Nova Opera
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