Soljenitsyne
le clairvoyant
Je désire vous partager un des beaux moments de mes vacances. J’ai vu à la télévision une reprise de l’émission Apostrophe animée par Bernard Pivot. Dans l’émission en question, Bernard Pivot avait comme invités Alexandre Soljenitsyne et quelques intellectuels français dont M. Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur et éditorialiste. Jean Daniel a exprimé à quelques reprises durant l’émission son désaccord et sa tristesse face à certaines prises de position de Soljenitsyne. Vers la fin de l’émission, Jean Daniel pose à Soljenitsyne la question suivante, que je cite de mémoire:
« L’homme comblé
qui n’est pas clairvoyant, ressemble au bétail qu’on abat »
Psaume 48, verset 21
Je désire vous partager un des beaux moments de mes vacances. J’ai vu à la télévision une reprise de l’émission Apostrophe animée par Bernard Pivot. Dans l’émission en question, Bernard Pivot avait comme invités Alexandre Soljenitsyne et quelques intellectuels français dont M. Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur et éditorialiste. Jean Daniel a exprimé à quelques reprises durant l’émission son désaccord et sa tristesse face à certaines prises de position de Soljenitsyne. Vers la fin de l’émission, Jean Daniel pose à Soljenitsyne la question suivante, que je cite de mémoire:
« Pouvez-vous
nous dire comment la Révolution industrielle a apporté un mieux être en Russie
? »
À cette question, Soljenitsyne a répondu ainsi :
« Si vous me demandez comment la Révolution industrielle agit sur l’état
d’âme de notre peuple aujourd’hui. » À cela, Jean Daniel répond que c’est
cela qu’il veut savoir.
Soljenitsyne poursuit :
« Je vais essayer d’y répondre. Aujourd’hui plus
d’une fois vous avez souligné que je vous ai fait de la peine. Mais
permettez-moi de vous dire que vous m’avez aussi fait de la peine, une seule
fois, par cette question. Car j’estime que beaucoup de fautes ont été commises
dans l’histoire, dans toute l’histoire du monde depuis le dix-huitième siècle, précisément parce qu’on a attaché une importance exceptionnelle au fait
que nous n’avions pas suffisamment de biens matériels, et on a estimé que dès qu’on
aura rassasié, abreuvé les gens de tous les biens matériels et qu’on les aura
partagés, à ce moment-là le paradis terrestre serait instauré et ce sera
merveilleux. Mais tout l’esprit de mon Archipel
(NDLR: son livre intitulé L’archipel
du Goulag, en trois tomes) et de mon œuvre, n’est-ce pas, consiste à
montrer que ceux qui sont privés non seulement de nourriture, mais aussi de vêtement et
même d’espoir de vivre, peuvent, malgré cette privation totale, éprouver un énorme élan spirituel. Et l’un de mes avis sur l’Occident,
dont parle monsieur Jean d’Ormesson est celui-ci: dans cet Occident qui est tellement
plein de biens matériels qu’il les foule presque aux pieds, tout à coup, les hommes commencent à faiblir dans leur âme et dans
leur esprit. » (1)
Voilà ce que produit le matérialisme que l’on prise
tant aujourd’hui et le matérialisme poussé à l’extrême, qui conduit l’être
humain à penser que tout n’est que matière. Plus l’homme devient matérialiste,
moins il devient spirituel. Et le docteur John Lennox (mathématicien émérite d’Oxford) a bien raison de dire qu’il n’y a
en ce monde aucune opposition entre la science et la religion. Il n’existe en
ce monde qu’une opposition entre deux visions du monde: la vision selon
laquelle tout n’est que matière, tout n'est qu'un amas d'atomes ou de molécules, et la vision du monde
qui accepte une transcendance, qui accepte qu’il y ait un monde spirituel, et, au mieux, qu’au commencement il y ait l'Esprit ou, comme le dit si justement l’évangéliste
saint Jean, qu’au commencement était le Verbe (Jn 1,1).
Dans cette vidéo, selon moi, se révèle l’âme de
Soljenitsyne, son âme religieuse, son âme de croyant en Dieu, son âme de chrétien.
(1) Apostrophes avec Alexandre Soljenitsyne | Archive INA - YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=SbJBDE7fSuI
2 juil. 2012 - Téléversé par Ina Culture
Abonnez-vous http://bit.ly/inaculture Alexandre SOLJENITSYNE à propos de l'Apostrophes
- 1975 : violente empoignade entre Jean Daniel et Jean d'Ormesson à propos des goulags devant les yeux médusés d'Alexandre Soljenitsyne. (Tiré de Wikipédia, au mot: Apostrophes)
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