26 septembre: fête des saints
martyrs canadiens
Aujourd’hui, c’est fête au Canada. Je m’en voudrais de
terminer cette journée sans faire un blogue sur les saints Martyrs Canadiens dont
on célèbre la mémoire aujourd’hui en Église.
Nous trouvons que nous vivons en des temps difficiles.
Et c’est vrai. Mais aurions-nous eu le courage au dix-septième siècle, de
quitter l’Europe et venir vivre dans un pays hostile pour plusieurs raisons :
un pays où règne le froid, où on mène une vie rude et austère comme en témoigne
la lettre du Père Isaac Jogues reproduite
ci-dessous; un pays où vivent des tribus indiennes ayant leurs coutumes et leur
langue, langue très difficile à apprendre, semble-t-il. Un pays où la menace
iroquoise était toujours présente et pouvait faire craindre le pire: une mort violente et cruelle. Jean de Brébeuf et Gabriel Lalemant sont
tous les deux morts de blessures dues à d'horribles tortures.
Quand nous considérons ce qu’il en a coûté à ces
géants du christianisme pour planter la foi et la croix sur notre sol, nous ne
pouvons qu’être reconnaissants à leur endroit et chercher non seulement à ne
pas leur faire honte, mais à leur faire honneur en vivant en vrais et bons CHRÉTIENS.
Saint Jean de Brébeuf, priez pour nous. Saint Gabriel
Lallemant, priez pour nous. Saint Noël Chabanel, priez pour nous. Saint Antoine Daniel, priez pour nous. Saint Charles Garnier, priez pour nous. Saint Isaac Jogues, priez pour nous. Saint René Goupil, priez pour nous. Saint Jean de Lalande, priez pour nous.
À genoux, de gauche à droite:
René Goupil, Charles Garnier, Jean de Lalande
Debout, de gauche à droite:
Noël Chabanel, Gabriel Lalemant, Jean de Brébeuf, Isaac Jogues, Antoine Daniel
Voici la description, écrite en vieux français, du martyr de Jean de Brébeuf :
Le 16 mars 1649, le jésuite Jean de Brébeuf est
martyrisé. Missionnaire au pays des Hurons-Wendats, le père Brébeuf est
capturé par des guerriers iroquois durant une guerre qui aboutira
par la destruction de la Huronie et la dispersion des survivants. Le
supplice de Brébeuf est un des plus atroces des annales du christianisme.
Le
donné Christophe Regnault, spectateur des restes du martyr, en donne
une description saisissante : « Le Père de Brebœuf avoit les
jambes, les cuisses et les bras tous decharnez jusqu’aux os ; Jay veu et
touché quantité de grosses ampoules qu’il avoit en plusieurs endroits de son
corps ; de l’eau boüillante que ces barbares lui avoient versé en dérision
du St Baptesme. Jay veu et touché la plaie d’une ceinture d’écorce toute plaine
de poix et de raisine qui grilla tout son corps. Jay veu et touché les
bruleures du Collier des haches quon luy mist sur les épaulles et sur
l’estomach ; Jay veu et touché ses deux levres quon luy avoit couppées à
cause qu’il parloit tousjours de Dieu pendant qu’on le faisoit
souffrir. Jay veu et touché tous les endroits de son corps, qui avoit
receu plus de deux cents coups de baston. Jay veu et touché le dessus de sa
teste ecorché. Jay veu et touché louverture que ces barbares luy firent pour
luy arracher le cœur ».
Surnommé « le géant des missions huronnes » et « l’apôtre au coeur mangé »,
Jean de Brébeuf nous laisse dans ses écrits spirituels des traces de
son désir d’être martyrisé dans son rôle de missionnaire. Il écrit : « Durant deux jours j’ai éprouvé sans
discontinuer un grand désir du martyre et j’ai souhaité endurer tous les
tourments qu’ont soufferts les martyrs. Que te rendrai-je, mon
Seigneur Jésus, pour tous les biens que tu m’as faits ? Je prendrai ton calice
et j’invoquerai ton nom. Je fais donc vœu, en présence de ton Père Éternel et
du Saint-Esprit, en présence de ta très sainte Mère et de son très chaste époux
Joseph ; devant les anges, les apôtres et les martyrs, et mes bienheureux
Pères Ignace et François-Xavier ; je te fais vœu, dis-je, mon Seigneur
Jésus, si tu m’offres miséricordieusement la grâce du martyre, à moi, ton
indigne serviteur, de ne jamais me détourner de cette grâce ».
Après Brébeuf, c’est au tour de son compagnon, le père Gabriel
Lalemant d’être martyrisé. Il décède le lendemain, 17 mars, après
avoir vécu des supplices tout aussi atroces. La Relation des Jésuites pour
1649 a retenu qu’il a été brûlé sur tout le corps et même dans les yeux qui
reçurent des charbons ardents. Les corps des deux missionnaires sont d’abord
inhumés sous la chapelle de la résidence à Saint-Maire-au-pays-des-Hurons.
Leurs dépouilles sont ensuite exhumées et transportées à Québec au
printemps 1650. (1)
LETTRE DE S. ISAAC JOGUES
Après huit années
passées au milieu des tribus huronnes et iroquoises, après avoir enduré de
terribles tortures, Isaac Jogues écrit :
Si
je suis barbare par les coutumes et le vêtement, bien plus si je suis presque
sans Dieu dans une vie si agitée, cependant je veux mourir comme j’ai vécu en
fils de la très sainte Église romaine et de la Compagnie. ~ Je mène une vie
vraiment misérable dans laquelle toutes les vertus sont en danger. La foi,
certes, dans de si épaisses ténèbres de l’infidélité ; l’espérance, dans de si
longues et dures épreuves ; la charité dans une si grande corruption et
l’absence de tout sacrement ; la chasteté, bien qu’elle ne soit pas ici
beaucoup menacée par les plaisirs, est cependant menacée par la cohabitation.
Isaac Jogues rentre en
France. Ses mains sont mutilées, tout son corps porte les marques de la
torture. L’amour des Iroquois qui ne connaissent pas Dieu l’emporte sur
l’appréhension à la pensée de nouvelles souffrances. Il sera martyrisé peu de
temps après avoir écrit la lettre suivante:
Sur cette image, nous voyons que ses doigts ont été mutilés
Quand
commencerai-je à servir et à aimer celui qui n’a jamais commencé à nous aimer ;
et quand commencerai-je à me donner totalement à celui qui s’est donné à moi
sans réserve ? Quoique je sois extrêmement misérable et que j’aie fait un
mauvais usage des grâces que Notre Seigneur m’a faites en ce pays, je ne perds
pas courage, puisqu’il prend le soin de me rendre meilleur, me fournissant
encore de nouvelles occasions de mourir à moi-même et de m’unir inséparablement
à lui.
Mon
espérance est en Dieu, qui n’a que faire de nous pour l’exécution de ses
desseins. C’est à nous de tâcher de lui être fidèles et de ne pas gâter son
ouvrage par nos lâchetés. J’espère que vous obtiendrez cette faveur de Notre
Seigneur et qu’après avoir mené une vie si lâche jusques à maintenant, je
commencerai à le mieux servir.
Le
cœur me dit que, si j’ai le bien d’être employé en cette mission, j’irai
et je ne reviendrai pas, mais je serais heureux si Notre Seigneur voulait
achever le sacrifice où il l’a commencé, et que ce peu de sang que j’ai répandu
en cette terre fût comme les arrhes de celui que je lui donnerais de toutes les
veines de mon corps et de mon cœur.
Enfin,
ce peuple-là est pour moi un époux de sang, je me suis fiancé à lui
par mon sang. Notre bon Maître, qui se l’est acquis par son sang, lui ouvre,
s’il lui plaît, la porte de son Évangile comme aussi à quatre nations, ses
alliées, qui sont proches de lui. À Dieu, mon cher Père, priez-le qu’il
m’unisse inséparablement à lui.
RÉPONS
R/ À
toi seul, Fils du vrai Dieu,
la gloire et la louange.
Qui
se déclarerai pour moi devant les hommes,
je me déclarerai pour lui devant mon Père.
Qui
aura tenu bon jusqu’à la fin,
je lui donnerai la vie éternelle.
ORAISON
Tu
as voulu, Seigneur Dieu, que la parole et le sang de tes saints martyrs, Jean
de Brébeuf, Isaac Jogues et leurs compagnons, sanctifient les débuts de
l’Église en Amérique du Nord ; fais que se lève partout, à leur prière, une
moisson de chrétiens chaque jour plus abondante. Par Jésus Christ, ton Fils,
notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu,
pour les siècles des siècles.
(Tiré de: https://www.aelf.org/2018-09-26/canada/lectures)
Isaac Jogues rentre en
France. Ses mains sont mutilées, tout son corps porte les marques de la
torture. L’amour des Iroquois qui ne connaissent pas Dieu l’emporte sur
l’appréhension à la pensée de nouvelles souffrances. Il sera martyrisé peu de
temps après avoir écrit la lettre suivante:
Sur cette image, nous voyons que ses doigts ont été mutilés
la gloire et la louange.
je me déclarerai pour lui devant mon Père.
je lui donnerai la vie éternelle.
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