mercredi 26 septembre 2018

26 septembre: fête des saints martyrs canadiens

26 septembre: fête des saints martyrs canadiens

Aujourd’hui, c’est fête au Canada. Je m’en voudrais de terminer cette journée sans faire un blogue sur les saints Martyrs Canadiens dont on célèbre la mémoire aujourd’hui en Église.

Nous trouvons que nous vivons en des temps difficiles. Et c’est vrai. Mais aurions-nous eu le courage au dix-septième siècle, de quitter l’Europe et venir vivre dans un pays hostile pour plusieurs raisons : un pays où règne le froid, où on mène une vie rude et austère comme en témoigne la lettre du Père Isaac Jogues reproduite ci-dessous; un pays où vivent des tribus indiennes ayant leurs coutumes et leur langue, langue très difficile à apprendre, semble-t-il. Un pays où la menace iroquoise était toujours présente et pouvait faire craindre le pire: une mort violente et cruelle. Jean de Brébeuf et Gabriel Lalemant sont tous les deux morts de blessures dues à d'horribles tortures.

Quand nous considérons ce qu’il en a coûté à ces géants du christianisme pour planter la foi et la croix sur notre sol, nous ne pouvons qu’être reconnaissants à leur endroit et chercher non seulement à ne pas leur faire honte, mais à leur faire honneur en vivant en vrais et bons CHRÉTIENS.

Saint Jean de Brébeuf, priez pour nous. Saint Gabriel Lallemant, priez pour nous. Saint Noël Chabanel, priez pour nous. Saint Antoine Daniel, priez pour nous. Saint Charles Garnier, priez pour nous. Saint Isaac Jogues, priez pour nous. Saint René Goupil, priez pour nous. Saint Jean de Lalande, priez pour nous. 

martyrs canadiens
À genoux, de gauche à droite: 
René Goupil, Charles Garnier, Jean de Lalande
Debout, de gauche à droite: 
Noël Chabanel, Gabriel Lalemant, Jean de Brébeuf, Isaac Jogues, Antoine Daniel  


Voici la description, écrite en vieux français, du martyr de Jean de Brébeuf : 


     Le 16 mars 1649, le jésuite Jean de Brébeuf est martyrisé. Missionnaire au pays des Hurons-Wendats, le père Brébeuf est capturé par des guerriers iroquois durant une guerre qui aboutira par la destruction de la Huronie et la dispersion des survivants. Le supplice de Brébeuf est un des plus atroces des annales du christianisme.

Le donné Christophe Regnault,  spectateur des restes du martyr, en donne une description saisissante : « Le Père de Brebœuf avoit les jambes, les cuisses et les bras tous decharnez jusqu’aux os ; Jay veu et touché quantité de grosses ampoules qu’il avoit en plusieurs endroits de son corps ; de l’eau boüillante que ces barbares lui avoient versé en dérision du St Baptesme. Jay veu et touché la plaie d’une ceinture d’écorce toute plaine de poix et de raisine qui grilla tout son corps. Jay veu et touché les bruleures du Collier des haches quon luy mist sur les épaulles et sur l’estomach ; Jay veu et touché ses deux levres quon luy avoit couppées à cause qu’il parloit tousjours de Dieu pendant qu’on le faisoit souffrir. Jay veu et touché tous les endroits de son corps, qui avoit receu plus de deux cents coups de baston. Jay veu et touché le dessus de sa teste ecorché. Jay veu et touché louverture que ces barbares luy firent pour luy arracher le cœur ».

     Surnommé « le géant des missions huronnes » et « l’apôtre au coeur mangé », Jean de Brébeuf nous laisse dans ses écrits spirituels des traces de son désir d’être martyrisé dans son rôle de missionnaire. Il écrit : « Durant deux jours j’ai éprouvé sans discontinuer un grand désir du martyre et j’ai souhaité endurer tous les tourments qu’ont soufferts les martyrs. Que te rendrai-je, mon Seigneur Jésus, pour tous les biens que tu m’as faits ? Je prendrai ton calice et j’invoquerai ton nom. Je fais donc vœu, en présence de ton Père Éternel et du Saint-Esprit, en présence de ta très sainte Mère et de son très chaste époux Joseph ; devant les anges, les apôtres et les martyrs, et mes bienheureux Pères Ignace et François-Xavier ; je te fais vœu, dis-je, mon Seigneur Jésus, si tu m’offres miséricordieusement la grâce du martyre, à moi, ton indigne serviteur, de ne jamais me détourner de cette grâce ».

     Après Brébeuf, c’est au tour de son compagnon, le père Gabriel Lalemant d’être martyrisé. Il décède le lendemain, 17 mars, après avoir vécu des supplices tout aussi atroces. La Relation des Jésuites pour 1649 a retenu qu’il a été brûlé sur tout le corps et même dans les yeux qui reçurent des charbons ardents. Les corps des deux missionnaires sont d’abord inhumés sous la chapelle de la résidence à Saint-Maire-au-pays-des-Hurons. Leurs dépouilles sont ensuite exhumées et transportées à Québec au printemps 1650. (1)

LETTRE DE S. ISAAC JOGUES
Après huit années passées au milieu des tribus huronnes et iroquoises, après avoir enduré de terribles tortures, Isaac Jogues écrit :
Si je suis barbare par les coutumes et le vêtement, bien plus si je suis presque sans Dieu dans une vie si agitée, cependant je veux mourir comme j’ai vécu en fils de la très sainte Église romaine et de la Compagnie. ~ Je mène une vie vraiment misérable dans laquelle toutes les vertus sont en danger. La foi, certes, dans de si épaisses ténèbres de l’infidélité ; l’espérance, dans de si longues et dures épreuves ; la charité dans une si grande corruption et l’absence de tout sacrement ; la chasteté, bien qu’elle ne soit pas ici beaucoup menacée par les plaisirs, est cependant menacée par la cohabitation.
Isaac Jogues rentre en France. Ses mains sont mutilées, tout son corps porte les marques de la torture. L’amour des Iroquois qui ne connaissent pas Dieu l’emporte sur l’appréhension à la pensée de nouvelles souffrances. Il sera martyrisé peu de temps après avoir écrit la lettre suivante:  

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 Sur cette image, nous voyons que ses doigts ont été mutilés
Quand commencerai-je à servir et à aimer celui qui n’a jamais commencé à nous aimer ; et quand commencerai-je à me donner totalement à celui qui s’est donné à moi sans réserve ? Quoique je sois extrêmement misérable et que j’aie fait un mauvais usage des grâces que Notre Seigneur m’a faites en ce pays, je ne perds pas courage, puisqu’il prend le soin de me rendre meilleur, me fournissant encore de nouvelles occasions de mourir à moi-même et de m’unir inséparablement à lui.
Mon espérance est en Dieu, qui n’a que faire de nous pour l’exécution de ses desseins. C’est à nous de tâcher de lui être fidèles et de ne pas gâter son ouvrage par nos lâchetés. J’espère que vous obtiendrez cette faveur de Notre Seigneur et qu’après avoir mené une vie si lâche jusques à maintenant, je commencerai à le mieux servir.
Le cœur me dit que, si j’ai le bien d’être employé en cette mission, j’irai et je ne reviendrai pas, mais je serais heureux si Notre Seigneur voulait achever le sacrifice où il l’a commencé, et que ce peu de sang que j’ai répandu en cette terre fût comme les arrhes de celui que je lui donnerais de toutes les veines de mon corps et de mon cœur.
Enfin, ce peuple-là est pour moi un époux de sang, je me suis fiancé à lui par mon sang. Notre bon Maître, qui se l’est acquis par son sang, lui ouvre, s’il lui plaît, la porte de son Évangile comme aussi à quatre nations, ses alliées, qui sont proches de lui. À Dieu, mon cher Père, priez-le qu’il m’unisse inséparablement à lui.
RÉPONS
R/ À toi seul, Fils du vrai Dieu,
la gloire et la louange.
Qui se déclarerai pour moi devant les hommes,
je me déclarerai pour lui devant mon Père.
Qui aura tenu bon jusqu’à la fin,
je lui donnerai la vie éternelle.
ORAISON
Tu as voulu, Seigneur Dieu, que la parole et le sang de tes saints martyrs, Jean de Brébeuf, Isaac Jogues et leurs compagnons, sanctifient les débuts de l’Église en Amérique du Nord ; fais que se lève partout, à leur prière, une moisson de chrétiens chaque jour plus abondante. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles.
(Tiré de: https://www.aelf.org/2018-09-26/canada/lectures) 


(1)  http://jemesouviens.biz/16-mars-1649-martyr-de-jean-de-brebeuf/



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