En vue de la Pentecôte 2018
Texte biblique : Acte des Apôtres, chapitre 2, versets 1 à 13.
1-
Crier nos besoins à l’Esprit Saint
Je viens tout juste de recevoir par
courrier électronique un message provenant d’une des filles de madame Georgette
Blaquière, nommée Martine. Martine a eu la gentillesse de m’envoyer quelques-unes
des interventions qui ont été présentées lors du Colloque sur Georgette Blaquière qui a eu lieu à Toulouse en mars
dernier. Martine savait que j’avais fait de la publicité pour ce colloque
sur mon blogue (1).
Voici le charmant message reçu aujourd'hui de Mme Martine
Blaquière:
« Cher Ami de Georgette Blaquière,
Voici enfin en pièces jointes, le compte rendu de
notre colloque des 10 et 11 mars à Toulouse. Des journées stimulantes, riches
en réflexion et en échanges, sur lesquelles nous serons heureux d’avoir vos
réactions si vous le souhaitez.
Vous trouverez également les belles conférences de
Régine Maire sur « La femme :
prophète dans l’Église »; des pistes de lecture à partir de l’œuvre de
Georgette Blaquière et du Père Gilles François sur « La femme et le prêtre dans les écrits de Madeleine Delbrêl et de
Georgette Blaquière » prononcées lors du colloque à Toulouse.
Nous profitons de ce courrier pour vous proposer une méditation
sur la Pentecôte tirée du livre de Georgette Blaquière intitulé : « Pentecôte c’est aujourd’hui ».
Enfin, les livres « L’Évangile de Marie » et « Oser vivre l’amour » seront réédités et disponibles en France
en juin.
En vous souhaitant une très belle fête de Pentecôte.
N.B. Je
n’oublie pas votre demande de cassette, mais pour l’instant je n’ai pas eu trop
de temps!
Martine Blaquière
Secrétaire de
l’association Les Amis de Georgette Blaquière.
Comme le dit Martine, elle a inclus dans
une des pièces jointes qu'elle vient de m'envoyer, un extrait du petit livre de
Georgette Blaquière, intitulé: "Pentecôte, c'est aujourd'hui.".
Voici, ci-dessous, le premier paragraphe de cet extrait que je trouve très
beau. Dans ces lignes, madame Blaquière nous dit comment il faut se préparer essentiellement
à la grande solennité de la Pentecôte qui
aura lieu dimanche prochain.
Une nouvelle Pentecôte
Pentecôte, c’est avant tout une expérience, vécue par
des familiers de Jésus, et pas seulement par les Apôtres autour de Marie.
Cette expérience vécue par ce groupe de témoins et
d’où est sortie l’Église, n’est ni symbolique, ni périmée. Elle continue à
s’accomplir tout au long de l’histoire et semble même prendre aujourd’hui une
actualité renouvelée. Nous avons à la reconnaître, à l’expliciter et à la
manifester.
1 – La chambre haute:
Dans la prière et la communion
fraternelle, l’attente de la promesse du Père
Rentrés en ville, ils montent à la chambre
haute où ils se tenaient habituellement. Pierre se leva au milieu des frères,
ils étaient réunis au nombre d’environ cent vingt personnes (Ac 1, 15).
Il
y a là les Apôtres, les femmes disciples avec Marie parmi elles, et la famille
de Jésus. Ils sont nombreux et ils sont divers. Ils ont en commun d’avoir
rencontré Jésus vivant, d’avoir mangé et bu avec lui après sa résurrection (Ac
1,3).
Ils
ne se sont pas réunis pour rassembler leurs souvenirs d’anciens combattants ni
pour faire une session pastorale en vue de construire et d’organiser l’Église à
venir. Ils sont réunis sur l’ordre du Christ pour attendre la promesse du Père
: Il leur enjoignit de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre ce que le
Père avait promis (Ac 1,4). Tous, quel que soit leur état de vie, ont perçu
plus ou moins consciemment cet appel à se mettre à la disposition de Dieu.
Dieu
est Dieu, c’est Lui qui nous a aimés le premier (1Jn4) et nous ne le
chercherions pas s’il ne nous avait, le premier, cherchés. Et nous l’attendons
en veillant dans la foi en sa promesse, dans la foi en la gratuité de sa grâce.
On n’achète pas Dieu, même par les bonnes œuvres. On l’attend humblement,
pauvrement, comme des mendiants. On l’attend dans un cri, un cri vers Dieu
Sauveur, comme le cri de l’aveugle ou le cri de la Cananéenne, qui agaçaient
tellement les Apôtres.
Chaque homme
porte en lui un cri, un cri du cœur qui, souvent, est la clé de ses options
dans la vie, plus loin que toutes les analyses psychologiques ou sociologiques
les plus fines. C’est une première urgence de donner des lieux où vivre ce cri
et des mots pour le dire. (Georgette Blaquière, Pentecôte, c’est aujourd’hui)
Je considère ce texte
de mon amie madame Georgette Blaquière, reçu aujourd’hui, comme un grand cadeau
à l’approche de la Pentecôte 2018. Madame Georgette Blaquière était une
amoureuse de l’Esprit Saint; elle
s’est laissée transformée et enflammée par Lui. C’est ainsi que je puis
expliquer le rayonnement de cette femme en France et ailleurs dans le monde.
C’est aussi la cause de mon admiration envers elle. Ses intuitions, qui
venaient à coup sûr de l’Esprit Saint,
ont grandement influencé ma spiritualité.
Madame Blaquière a
bien raison de considérer la Pentecôte comme une expérience, et une expérience
toujours nouvelle. Les apôtres et les
disciples, lorsqu’ils attendaient la venue de l’Esprit Saint, ne savaient pas
trop à quoi s’attendre, ne savaient pas trop Qui ils attendaient. Ils ont
sûrement été pris par surprise. Heureuse surprise !!! Mais nous, qui
connaissons beaucoup mieux Qui est l’Esprit Saint et
les merveilles qu’Il a produites dans le cœur des premiers chrétiens, nous savons à quel point nous pouvons et
nous devons mettre en Lui notre confiance. Faisons-lui donc confiance et crions-Lui de toutes nos forces les
besoins qui sont les nôtres, ceux de notre communauté et du monde entier.
2- L’Esprit
Saint ouvre notre esprit à « l’intelligence des Écritures »
C’est
en lisant le livre « Le regard de la Miséricorde » du Père
Raniero Cantalamessa, que m’est venue la réflexion que je vous propose dans les
lignes qui suivent. Jusqu’à maintenant, j’ai toujours envié les disciples qui ont
rencontré Jésus Resuscité car l’évangile nous dit que Jésus leur a "ouvert
l’esprit à l’intelligence des Écritures" (Lc 24, 45). J’ai souvent demandé à
Jésus qu’il ouvre mon esprit à l’intelligence des Écritures. Je n’avais jamais
réalisé jusqu’à aujourd’hui, que lors de mon baptême et probablement encore
plus lors de ma confirmation et lors de mon ordination presbytérale, Jésus a amplement
exaucé ce désir qui était le mien en me communiquant l’Esprit Saint, le grand
Don qu’il nous a promis à la veille de sa mort. Car c’est l’Esprit Saint qui
est le véritable auteur des Écritures. Et s’il nous arrive de comprendre les
Écritures, de croire en elles et de les goûter, c’est que notre esprit a
été ouvert à l’intelligence des Écritures par l’Esprit Saint qui nous a été
donné, spécialement lors de la réception des sacrements de la foi.
Nous verrons dans un instant comment le grand saint
Thomas d'Aquin commente le passage suivant de la deuxième lettre de saint Paul
apôtre aux Corinthiens:
03 De
toute évidence, vous êtes cette lettre du Christ, produite par notre ministère,
écrite non pas avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non pas,
comme la Loi, sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos
cœurs.
04 Et
si nous avons une telle confiance en Dieu par le Christ,
05 ce
n’est pas à cause d’une capacité personnelle que nous pourrions nous
attribuer : notre capacité vient de Dieu.
06 Lui
nous a rendus capables d’être les ministres d’une Alliance nouvelle, fondée non
pas sur la lettre mais dans l’Esprit ; car la lettre tue, mais l’Esprit
donne la vie. (2 Co 3, 3-6)
"Commentant les paroles de Paul sur
la lettre qui tue et l'Esprit qui donne la vie (2 Co 3, 3-6), voici ce que saint
Thomas d'Aquin écrit:
"La lettre, ici, désigne toute loi
écrite qui demeure extérieure à l'homme, y compris les préceptes moraux
contenus dans l'Évangile. Il en découle que même la lettre de l'Évangile
"tuerait" si, à l'intérieur de l'homme, ne s'y adjoignait la grâce
guérissante de la foi." (I-IIae, q. 106, a.2)
Un peu plus haut, le même saint docteur
explique ce qu'il veut dire par "la grâce de la foi"; il écrit:
"C'est donc précisément la grâce du Saint-Esprit, donnée à ceux qui
croient au Christ, qui constitue au premier chef la loi nouvelle (Ibid, q. 106,
a.1). Voilà une affirmation ardue qu'aucun de nous n'oserait formuler, si elle
ne venait pas des deux plus grands docteurs de l'Église latine, Augustin et
Thomas d'Aquin. Du reste, les paroles même du Christ et l'expérience des
apôtres la confirment. S'il avait suffi de proclamer les Béatitudes et autres
enseignements moraux que contient l'Évangile pour avoir la vie éternelle,
pourquoi aurait-il fallu que Jésus meure et ressuscite pour nous obtenir l'Esprit
Saint? C'est pour cela qu'il dira lui-même à ses apôtres qu'il est bon qu'il
s'en aille pour pouvoir leur envoyer le Paraclet (Jn 16, 7)" (Raniero Cantalamessa, Le regard de la Miséricorde, EdB, Paris, 2016, p. 194)
On peut facilement faire l'expérience de
cela. Faites lire les Béatitudes, qui sont l'essentiel de la Loi Nouvelle, à un
athée et il n'y comprendra pratiquement rien. Et même si nous, parfois, nous ne comprenons pas certains passages de la Bible, nous croyons que ce que nous
lisons est vrai, parce que nous avons la foi. C'est la foi qui nous vient de l'Esprit Saint qui nous fait croire aux
divines Écritures, qui nous les fait comprendre et nous les fait goûter. Si je
lis la Bible sans avoir la foi, ce que je lis est LETTRE MORTE ou lettre qui
peut tuer, comme l'écrit si audacieusement saint Thomas d'Aquin. Ce n'est que l'Esprit Saint qui donne vie aux saintes
Écritures. Par conséquent, si je crois à la Bible, si je comprends et aime certains passages de la Bible, c'est que l'Esprit Saint a ouvert mon
esprit à l'intelligence des Écritures.
Question pour un partage :
Quel cri vais-je faire monter vers l’Esprit Saint cette année, soit pour moi, soit pour ma communauté chrétienne, soit pour l’Église universelle?
« Entends mon cri monter vers toi, Seigneur ! »
(1) Dieu ma joie: Aux personnes habitant en France
dieumajoie.blogspot.com/2018/03/aux-personnes-habitant-en-france.html
Dieu ma joie: Faire mémoire de Mme Georgette Blaquière
dieumajoie.blogspot.com/2017/11/faire-memoire-de-mme-georgette-blaquiere.html
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