vendredi 25 décembre 2015

Noël 2015

Noël 2015
Guy Simard, Noël 2015, Montréal, Canada 

Ce Noël 2015 est très spécial. Il est vécu en plein Jubilé de la Miséricorde. Ce jubilé a été décrété par le pape François, et il est commencé depuis le 8 décembre. Nous sommes donc au tout début de ce grand jubilé.

Ce jubilé est un très grand événement à mes yeux. C’est vraiment un temps de grâce. Le grand fêté, c’est notre Père du ciel. Quand Dieu est fêté avec ferveur, il se passe de grandes choses. Fêtons donc Dieu avec une ferveur tout à fait spéciale. En ce jour de Noël, je suis convaincu que Dieu fait des merveilles dans le coeur de ses enfants. Non seulement nous célébrons la naissance de Jésus, mais nous la célébrons en plein Jubilé de la Miséricorde. Ce ne sera déjà plus le cas lors du prochain Noël car le jubilé sera terminé. 

La Miséricorde de Dieu, c’est Dieu penché sur nos misères. Quand Dieu se penche sur nos misères, Il ne fait pas que les regarder; Il veut les illuminer; Il veut les transfigurer; Il veut nous aider à les vivre avec confiance, force et courage. Dieu veut aussi sortir la misère de nos corps, de nos esprits, de nos coeurs. Quelle est, selon vous, la plus grande misère qui existe en ce monde? Certains répondront: c’est le fait pour une mère, de perdre un enfant; d'autres diront que c'est le fait que des millions d'enfants meurent de faim en ce moment sur notre planète; d'autres penseront peut-être que la plus grande misère, c'est que trop souvent des milliers de  personnes soient tuées par un cataclysme.  

Je vais vous dire ce qu’est pour moi la plus grande de toutes les misères: c’est le fait de croire que Dieu n'existe pas. C'est le fait de croire que l'être humain ne soit guère plus que les autres animaux; qu'il ne soit constitué que de matière, qu'il n'ait aucun élément spirituel et immatériel en lui; ce que l'on nomme communément une "âme". Voilà pour moi la pire des misères. Et c'est cette misère que je demande à notre Dieu Miséricordieux de déraciner le plus possible du coeur humain en ce Noël du grand Jubilé de la Miséricorde

Dans quelques jours, la télévision et les autres médias, feront la revue de l'année 2015. On nous remémorera les événements qui ont été les plus marquants de l'année. Je vais vous dire ce qui, pour moi, a été l'événement le plus marquant de l'année qui s'achève (je ferai ici exception de l'annonce du Jubilé de la Miséricorde et de son inauguration car ce sont pour moi, et de loin, les événements les plus importants de la présente année). Ce fut la sortie d'un livre en septembre dernier, intitulé: La nuit de feu. Ce livre a été écrit par l'auteur francophone probablement le plus lu sur notre planète: M. Éric-Emmanuel Schmitt. M. Schmitt était un athée convaincu jusqu'à ce que Dieu se révèle à lui dans le désert du Hoggar, en une nuit qu'il qualifie de "nuit de feu" (allusion claire à la conversion du scientifique et écrivain Blaise Pascal). Cette nuit-là, tout a changé chez Schmitt. Il était athée; il croit maintenant en Dieu. Lui qui était tellement angoissé depuis des années, à la pensée de la mort qui le ferait disparaître totalement, il est désormais serein et confiant face à la mort. Lui qui possédait avant sa conversion un réel talent d'écrivain (il gagna un concours d'écriture en France avant sa conversion), il a changé complètement sa façon d'écrire depuis que Dieu l'a rencontré. D'après lui, si ses livres touchent tant les gens d'aujourd'hui, c'est dû au fait que depuis le jour (ou plutôt "la nuit") où Dieu s'est manifesté à lui, tout son être s'est unifié. Sa rencontre avec Dieu a comme harmonisé son esprit, sa sensibilité, et son corps. Tout désormais en lui, ne fait qu'un. L'élément de sa conversion qui pour moi est le plus lumineux, est le fait qu'en sa "nuit de feu", M. Schmitt a compris comme intuitivement et instinctivement que "tout est justifié", que "tout a un sens". 

Éric-Emmanuel Schmitt est venu à Montréal en novembre dernier à l'occasion du Salon du livre. Le 20 novembre dernier, Les Librairies Paulines, situées sur la rue Masson, a invité le célèbre auteur. M. Schmitt a été interviewé par M. Pierre Maisonneuve. Une amie m'a invité à cette rencontre en me disant qu'après l'interview, il y aurait une période de questions. J'ai donc décidé d'aller à cette soirée pour remercier M. Schmitt. Étant personnellement une personne timide, et même ce que l'on peut appeler un "grand timide", je m'étais dit que dès que commencerait la période de questions, je lèverais la main aussitôt, pour prendre la parole en premier. Sinon, je risquerais fort bien de ne pas prendre la parole du tout. Or c'est ce qui est arrivé. Dès que l'animatrice de la soirée a indiqué à l'assistance qu'il était possible de poser des questions, je me suis levé d'un bond et j'ai levé la main pour indiquer que je désirais prendre la parole. Je fus donc la première personne de l'assistance à m'adresser à M. Schmitt. J'ai dit à ce cher monsieur que j'étais venu à cette soirée pour le remercier car son témoignage me fait énormément de bien, à moi qui suis prêtre catholique. Le fait qu'il ait compris d'emblée, en quelques minutes, ou quelques heures, que "tout est justifié " et que "tout a un sens ", me fait un bien énorme. Car le principal obstacle à la croyance en Dieu, c'est le mystère du mal. M. Schmitt, en répondant à ma question, a dit qu'il est vrai que depuis sa nuit de feu, lorsqu'il ne comprend pas certains événements, certaines tragédies, il ne renvoie pas la faute à Dieu; il renvoie plutôt la responsabilité de son incompréhension au fait de sa petitesse, ou de sa capacité très limitée à comprendre les choses. M. Schmitt a bien raison: nous savons si peu, nous connaissons si peu. Le mystère est omniprésent dans nos vies; et seul Dieu peut percer ou éclairer le mystère.  

En ce 21ème siècle où l'athéisme se répand de façon si surprenante à mes yeux, le livre d'Éric-Emmanuel Schmitt m'apparaît comme une lumière dans la nuit. Hier soir, à la messe de minuit de ce Noël 2015, le prophète Isaïe affirmait: 

"Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière; sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre une lumière a resplendi. Tu as prodigué l'allégresse, tu as fait grandir la joie. " (Is 9, 1-2)

C'est ce qui s'est passé dans le coeur d'Éric-Emmanuel Schmitt une certaine nuit, dans le désert du Hoggar. C'est l'expérience que je demande à notre Père Miséricordieux de faire vivre à de nombreux athées de notre époque, à l'occasion du grand Jubilé que nous vivons présentement. 

Pour entendre une interview faite dernièrement au Canada avec l'auteur, veuillez cliquer sur le lien ci-dessous (veuillez noter que l'interview commence après un interlude musical qui dure environ une minute):

La nuit de feu: conversation avec Éric-Emmanuel Schmitt ...

ici.radio-canada.ca/emissions/les_samedis_du_monde/.../chronique.asp?..

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