Mai 68: crise de puberté
Chers amis, comme vous le savez,
chacun lit les événements de sa propre vie et les événements de l’histoire avec
ce qu’il est profondément.
Hier je regardais à la télévision
l’émission québécoise intitulée « Second
Regard ». Cette émission n’est certes pas le premier regard que l’on
devrait porter sur les événements de l’actualité. Je donnerais pour ma part comme nom à cette émission: « Dernier Regard », car les propos
qu’on y tient devraient souvent être entendus après un long cheminement
intellectuel et spirituel, ce qui nous aiderait à percevoir leur incongruité.
L’animateur de l’émission M.
Alain Crevier, interviewait hier M. Denys Arcand, fameux cinéaste québécois qui se dit très fier des baby-boomers (les baby boomers sont les personnes nées au Québec entre 1946 et 1965).
Ils sont en grande partie les responsables de ce qu’on appelle au Québec la « révolution tranquille ». Les films les plus fameux de M. Arcand mettent d'ailleurs en vedette des personnages qui sont typiquement des "baby-boomers".
M. Crevier interviewait M. Arcand
sur son film intitulé Les invasions
barbares. Le cinéaste disait qu’il a voulu montrer dans ce film quelle serait
sa mort rêvée: mourir aux côtés d’une très belle femme, dans un endroit
enchanteur, parmi ses amis. Dans le film, c’est ce qui produit: une jolie toxicomane
injecte un poison mortel dans le bras du personnage principal du film, au bord
d’un lac, en présence des amis les plus proches de celui qui reçoit la piqûre
mortelle.
M. Crevier semblait très heureux
d’interviewer ce « visionnaire »
qu’est à ses yeux Denys Arcand. Je n’en suis pas revenu lorsque M. Crevier a
dit au cinéaste que peut-être bien que c’est son film qui a influencé les politiciens
à voter la loi sur l’euthanasie qui vient d’entrer en vigueur au Québec. Car,
disait M. Crevier, le personnage principal meurt avec une telle sérénité, une
telle tranquillité d’esprit. Je n'en revenais pas d'entendre de tels propos. J’avais envie de me lever de mon fauteuil et de
crier à tue-tête: « M. CREVIER,
C’EST UN FILM; C'EST UNE FICTION; CE N'EST PAS RÉÉL ».
Lors de cette interview, M.
Arcand ne cessait d’affirmer que la pensée selon laquelle on ne devrait pas
permettre à un être humain de décider du moment de sa mort, est une pensée « moyenâgeuse ». Ce fameux cinéaste
québécois est tellement fier de vivre au sein d’un peuple qui s’est affranchi
du « pouvoir religieux ». Voilà sa vision.
Voici ma vision: la révolution
tranquille au Québec, a été vécue un peu à la même époque que le fameux Mai 68. Le mois de mai 1968, est pour plusieurs
le début d’un « temps nouveau » comme l’a écrit Stéphane Venne et l’a
chanté Renée Claude en 1970 (voir la vidéo mise à la fin du présent blogue). Cette époque a certes été un
temps d’émancipation. Mais ce temps d’émancipation, à mes yeux, est l’équivalent
de la crise de puberté. C’est le Père Daniel Ange qui qualifie ainsi les événements de mai 68 (voir la vidéo ci-dessous à la huitième minute et vingt-troisième seconde: 8:23). Je trouve cette expression tellement savoureuse et exacte. Plusieurs de nos contemporains ont cru être passés finalement à l'âge adulte en mai 68, alors qu'en fait, ils ont vécu à cette époque une crise de puberté. Ils sont devenus des adolescents contestataires, rejetant les idées reçues et désireux de mener leur vie comme ils l'entendent et sans aucune contrainte. Nous savons bien que c'est là la caractéristique de l'adolescence. Personnellement, je rêve encore du jour où le Québec passera à l'âge adulte. La bande de "supposés adultes" que constituent les personnages du film Les Invasions Barbares (film que j'ai vu au cinéma, soit dit en passant), sont à mes yeux une "bande d'adolescents" qui continuent à fumer du " pot " autour d'un feu (allusion à une des scènes du film où les personnages fument de la marijuana autour d'un feu de camp en faisant des farces à caractère sexuel, remplies de jeux de mots dont l'auteur, M. Arcand, doit être très fier et dont les personnages du film manifestement se délectent).
J'avoue avoir été choqué quand, à plusieurs reprises durant l'interview, M. Denys Arcand a qualifié de « moyenâgeuse » la position selon laquelle il ne revient pas à l’être humain de décider du moment de sa mort. L’homme moderne se croit tellement supérieur à tous les êtres humains qui l’ont précédé! Il est vrai que sur le plan de la technologie, l’humanité ne cesse de faire de nouveaux progrès. Mais sur le plan spirituel, l’homme moderne a tendance à nettement régresser. Je sais bien que parler de « plan spirituel » ou de « niveau spirituel », ne fait pas beaucoup de sens pour les nombreux athées qui vivent en ce moment sur notre planète. Car si les athées peuvent admettre que l’être humain ait un « esprit », cet esprit, n’est pas du tout pour eux « spirituel »; il est plutôt « matériel » car selon eux, la personne humaine n'est constituée que de matière. Or toute matière humaine finira ultimement dans un trou; dans la noirceur d'un trou, selon les athées. Quant à moi, je crois que j'ai en moi une âme immatérielle et immortelle qui quittera mon corps à l'heure de ma mort, et que la matière qui constitue mon corps, ressuscitera au dernier jour, à la fin du monde, grâce à la Toute-Puissance de Dieu et à son AMOUR.
J'avoue avoir été choqué quand, à plusieurs reprises durant l'interview, M. Denys Arcand a qualifié de « moyenâgeuse » la position selon laquelle il ne revient pas à l’être humain de décider du moment de sa mort. L’homme moderne se croit tellement supérieur à tous les êtres humains qui l’ont précédé! Il est vrai que sur le plan de la technologie, l’humanité ne cesse de faire de nouveaux progrès. Mais sur le plan spirituel, l’homme moderne a tendance à nettement régresser. Je sais bien que parler de « plan spirituel » ou de « niveau spirituel », ne fait pas beaucoup de sens pour les nombreux athées qui vivent en ce moment sur notre planète. Car si les athées peuvent admettre que l’être humain ait un « esprit », cet esprit, n’est pas du tout pour eux « spirituel »; il est plutôt « matériel » car selon eux, la personne humaine n'est constituée que de matière. Or toute matière humaine finira ultimement dans un trou; dans la noirceur d'un trou, selon les athées. Quant à moi, je crois que j'ai en moi une âme immatérielle et immortelle qui quittera mon corps à l'heure de ma mort, et que la matière qui constitue mon corps, ressuscitera au dernier jour, à la fin du monde, grâce à la Toute-Puissance de Dieu et à son AMOUR.
Voici ce qui est étrange à mes yeux: les athées au Québec tout au moins, considèrent
pour la plupart la religion comme étant un résidu « moyenâgeux ». Et l’adjectif « moyenâgeux » est souvent pour eux synonyme de « grande
noirceur » (The Dark Ages). Mais la plus grande noirceur réside selon moi dans la
pensée athée. Qu’y a-t-il de lumineux et d’enthousiasmant à croire que nous
finirons tous un jour dans la noirceur d'un trou. Selon moi, il est juste de considérer les
athées comme étant les adeptes, les partisans et les artisans de la « GRANDE NOIRCEUR ». Je sais et je crois pour ma part, que je me dirige vers
la « LUMIÈRE » et que l’être humain n’est pas appelé ultimement à nourrir le sol, mais à jouir d'un bonheur éternel auprès de Dieu. Le Moyen-Âge a eu, comme toute époque, ses forces et ses faiblesses. Mais le fait qu'à cette époque, la grande majorité des gens croyaient en Dieu, est une force et une qualité que j'admire au plus au point, et que j'envie. Plus notre société deviendra athée et matérialiste (car les athées sont les matérialistes à l'extrême, puisqu'ils ne croient qu'en l'existence de la matière), plus elle conduira ses citoyens vers la noirceur, et plus elle les coupera de la joie.
Je suis
en train de lire le livre que M. Éric-Emmanuel Schmitt a écrit sur sa
conversion survenue il y a de cela vingt-cinq ans. M. Schmitt était athée, et
athée convaincu. Une nuit, dans le désert du Hoggar, Dieu est venu à sa rencontre et a complètement bouleversé
sa vie. Depuis lors, Éric-Emmanuel Schmitt croit en Dieu « sans l’ombre d’un doute » (1). Au moment de sa conversion, Schmitt était en expédition dans le désert, en compagnie d’une dizaine de personnes guidées par un Touareg du nom d’Abayghur. Abayghur était musulman et se retirait
quelques fois par jour pour prier sur son tapis. Schmitt l’incroyant, était
fasciné par la personne d’Abayghur et éprouvait une très grande admiration pour
ce guide. Tout en respectant la religion de ce Touareg, il se demandait ce qu’il
pouvait bien dire à Dieu lors de ses temps de prière. Au lendemain de la conversion de l’écrivain, qui se
produisit alors que Schmitt s’était perdu hors du camp, ce dernier préféra ne
pas parler aux autres membres de l’expédition de ce qui lui était arrivé. Abayghur,
rongé par l’inquiétude d’avoir perdu un membre de l’expédition et un ami, fut
le premier à trouver Schmitt. Voici quelques lignes de La nuit de feu,
alors que Schmitt est converti depuis peu:
« Abayghur
s’assura que j’étais assis sans risque de déraper, puis s’éloigna pour prier
sur son tapis.
Mon regard changeait sur son attitude. Je la
comprenais. Écrasé au sol, Abayghur se soumettait à l’infini, se remettait à sa
modeste place d’animal éphémère, se purifiait des mesquineries et fatuités
humaines. Il rendait grâce. Il remerciait Dieu d’être en vie, Lui réclamant la
force de se comporter toujours au mieux.
Cette hygiène spirituelle, j’en éprouvais
désormais le besoin. Et, pour la première fois, gêné, timide, je me mis à
prier.
Je ne savais pas comment faire… Alors, par
réflexe d’imitation, je m’agenouillai et joignis mes paumes face au crépuscule. »
(Éric-Emmanuel Schmitt, La nuit de feu, Albin Michel, 2015, p.163).
Pour
moi, Éric-Emmanuel Schmitt est véritablement devenu un adulte ce jour-là. Car
quoi qu’on puisse en penser ou en dire, l’homme n’est grand qu’à genou.
Post scriptum: Une amie a réagi à ce blogue. Voici ce que je lui ai répondu:
Post scriptum: Une amie a réagi à ce blogue. Voici ce que je lui ai répondu:
Chère Colette, la raison principale pour laquelle j'ai écrit ce blogue, c'est que je n'en peux plus d'entendre de vieux clichés du genre de celui qu'emploie M. Arcand selon lequel les personnes qui ont des convictions religieuses et qui guident leur vie selon ces convictions, sont des résidus du Moyen-Âge; autrement dit: des arriérés qui n'ont pas su évoluer. C'est là où, pour moi, le bât blesse.
Le père Daniel Ange - Son appel à l'âge de 12 ... - YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=Ktn5sjvjxb8
3 mai 2012 - Ajouté par Un feu sur la terre
POUR VOIR LA VIDÉO EN ENTIER : http://www.youtube.com/watch?v=
(1) Éric-Emmanuel Schmitt a affirmé croire en Dieu « sans l’ombre d’un doute » lors d'une interview qui a eu lieu à la Librairie Paulines à Montréal, le 20 novembre 2015. J'ai entendu de mes propres oreilles cette phrase très forte car j'étais sur les lieux ce soir-là.
Interview de Denys Arcand par Alain Crevier:
Vidéo: Renée Claude chante " Le début d'un temps nouveau ":
Interview de Denys Arcand par Alain Crevier:
Épisode du dimanche 13 décembre 2015 - Radio-Canada.ca
ici.radio-canada.ca/.../second-regard/2015.../mort-euthanasie-deathcoffee...
ENTREVUE AVEC DENYS ARCAND. En 2003, Denys Arcand présentait au grand écran Les invasions barbares. Le film aborde une foule de sujets, notamment ...Vidéo: Renée Claude chante " Le début d'un temps nouveau ":
Renée Claude - Le début d'un temps nouveau - 1970 ...
https://www.youtube.com/watch?v=yKy3C172ztg
Un texte à y réfléchir.. Tellement difficile de départager le bon du moins bon et les choix bien personnels pour chacun, considérant oui les énormes "avancées" médicales qui se veulent être "humaines" ...et disant respecter lesdits choix des personnes. N'insistons-nous pas trop sur ces avis médicaux judicieux?
RépondreSupprimerChère Colette, la raison principale pour laquelle j'ai écrit ce blogue, c'est que je n'en peux plus d'entendre de vieux clichés du genre de celui qu'emploie M. Arcand selon lequel les personnes qui ont des convictions religieuses et qui guident leur vie selon ces convictions, sont des résidus du Moyen-Âge; autrement dit: des arriérés qui n'ont pas su évoluer. C'est là où, pour moi, le bât blesse.
SupprimerJe vous comprends bien, c'est vrai que ça devient lassant à la longue que de n'entendre et réentendre les mêmes propos redondants à outrance. Surtout de personnalités pouvant et tentant d'influencer selon leurs points de vue bien personnels.
SupprimerSoyez bien certain que j'ai apprécié votre texte et ce que vous y avez ajouté concernant Éric Emmanuel-Éric Schmitt.