Le crucifix du pape François
Vous avez sûrement remarqué que
le pape porte une croix pectorale, comme tous les papes et tous les évêques.
J’ai été surpris un jour de constater que sur cette croix, il n’y ait pas de
crucifix, mais plutôt la représentation du Bon Pasteur qui porte sur ses
épaules, la brebis perdue que nous sommes tous. J’ai écrit un blogue à ce
sujet (1). Or j'ai toujours pensé que le pape ne portait pas de croix particulière sur lui; et cela m'étonnait, je dois l'avouer. Mais une fois de plus, comme il m'arrive malheureusement beaucoup trop souvent, mon imagination m'a joué un tour. De fait, le pape porte à la hauteur de son coeur, depuis de très nombreuses années, un crucifix. Il a fait cette confidence lors de son allocution aux prêtres de Rome, le 6 mars 2014. Vous pourrez voir et entendre le pape parler de cela si vous regardez la vidéo mise ci-dessous. Voici la traduction que je viens de faire d'un segment de cette vidéo. Ce segment se trouve vers la fin de la vidéo, à la cinquante-troisième minute et quarante-deuxième seconde (53:42).
« Je
vais vous parler d’un autre prêtre à Buenos Aires, un autre confesseur. Celui-ci
était un « Sacramentain » (ordre religieux). Je pense que tous le clergé se confessait à lui. Une des
deux fois que le pape Jean-Paul II est venu en Argentine, il est allé voir ce
prêtre. Il était très âgé Ce prêtre a été provincial dans son ordre religieux,
professeur, mais il a toujours confessé, dans l’église du Saint-Sacrement à Buenos Aires. À cette époque là, j’étais vicaire
général. J’habitais dans la curie. Un matin, très tôt, je suis descendu pour
voir les fax. Le matin de Pâques, j’ai lu un fax du supérieur de la communauté
qui disait qu’une demi-heure avant la
Vigile pascale, est mort le Père Aristi, à 94 ou 96 ans; les
funérailles seront tel jour. Ce matin de Pâques, je devais aller prendre le
dîner (le
déjeuner en France) avec des prêtres à la
retraite, comme je le fais à chaque année le jour de Pâques. Je me suis dit
qu’après le dîner, j’irais à l’église. L’église était très grande. Je suis allé
dans la crypte au sous-sol, car la dépouille mortelle était là. Deux dames
âgées étaient là en train de prier le chapelet. J’ai remarqué qu’il n’y avait
pas de fleurs. Cet homme qui a pardonné les péchés à tout le clergé de Buenos
Aires, et à moi aussi, n’a même pas une fleur. Je suis remonté pour acheter des
fleurs. À Buenos Aires, dans tous les endroits assez fréquentés, on vend des
fleurs au croisement des rues. J’ai acheté des fleurs, des roses et je suis
retourné à l’église. J’ai commencé à bien orner le cercueil de fleurs, et j’ai au
même moment regardé le chapelet que le Père Aristi avait entre les mains. Tout
de suite a fait irruption en moi le voleur que nous avons tous au-dedans de
nous n’est-ce pas? Le sourire aux lèvres, le pape continue en disant: Pendant que j’arrangeais
les fleurs, j’ai pris la croix du chapelet, et usant de force, je l’ai détachée du chapelet. Le pape se met à
rire. Et à ce moment-là, j’ai regardé le
Père Aristi et je lui ai dit: « Donne-moi la moitié de ta
miséricorde! » J’ai eu le courage de faire cette prière. Ensuite
j’ai mis cette croix ici, dans ma poche (le pape fait alors le geste de mettre la
croix dans la poche qu’il y a normalement sur une chemise, à la hauteur du cœur). Les papes n’ont pas de poche sur leur habit, comme vous le
savez, mais j’ai fait faire une sorte de petite enveloppe en étoffe à
l’intérieur de ma soutane papale ici, sur ma poitrine et depuis ce jour et
jusqu’à maintenant, cette croix est avec moi. Et quand me vient une mauvaise
pensée contre une personne, je mets la main sur ma poitrine à la hauteur de
cette croix, et la grâce me vient. »
Malheureusement, la personne qui
fait la traduction de cette vidéo, ne semble pas comprendre très bien
l’italien. Pour ma part, j’ai vécu neuf ans à Rome, et je crois connaître assez
bien l’italien. Le traducteur de la vidéo laisse entendre que le Père Bergoglio
(il n’était pas évêque à l’époque) a
regardé son chapelet et qu’il en a arraché la croix, pour ensuite dire à Jésus:
« Donne-moi la moitié de ta miséricorde ». Dites ainsi, les
paroles du pape seraient en un sens plus impressionnantes, mais ce n’est pas ce
que le pape a fait et dit.
Cette confidence du pape, faite
un an environ avant qu’il annonce la tenue du Grand Jubilé de la Miséricorde , est très
significative, selon moi. Elle nous permet de voir que le pape a toujours été
attiré par la Miséricorde
divine. Non seulement a-t-il reçu la plus grande grâce de sa vie le 21
septembre 1953 (2), au sortir du
confessionnal, mais cette Miséricorde divine, il l’a expérimentée souvent au
contact du Père Aristi. Au point de demander au Père Aristi, gisant dans sa
tombe, de lui donner la moitié de sa miséricorde.
Rencontre du pape François avec les curés de Rome ...
https://www.youtube.com/watch?v=okWxBPNwM4I
6 mars 2014 - Ajouté par KTOTV
Direct de Rome du 06/03/2014. ... Rencontre du pape François avec les curés de Rome. KTOTV ...
(1)
Dieu ma joie: Le pape François: essentiellement un " pasteur "
dieumajoie.blogspot.com/2013/.../le-pape-francois-essentiellement-un.ht...
(2)
Dieu ma joie: 21 septembre 1953: Le pape François et saint ...
dieumajoie.blogspot.com/.../21-septembre-1953-le-pape-francois-et.html
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