vendredi 18 décembre 2015

Le crucifix du pape François

Le crucifix du pape François


Vous avez sûrement remarqué que le pape porte une croix pectorale, comme tous les papes et tous les évêques. J’ai été surpris un jour de constater que sur cette croix, il n’y ait pas de crucifix, mais plutôt la représentation du Bon Pasteur qui porte sur ses épaules, la brebis perdue que nous sommes tous. J’ai écrit un blogue à ce sujet (1). Or j'ai toujours pensé que le pape ne portait pas de croix particulière sur lui; et cela m'étonnait, je dois l'avouer. Mais une fois de plus, comme il m'arrive malheureusement beaucoup trop souvent, mon imagination m'a joué un tour. De fait, le pape porte à la hauteur de son coeur, depuis de très nombreuses années, un crucifix. Il a fait cette confidence lors de son allocution aux prêtres de Rome, le 6 mars 2014. Vous pourrez voir et entendre le pape parler de cela si vous regardez la vidéo mise ci-dessous. Voici la traduction que je viens de faire d'un segment de cette vidéo. Ce segment se trouve vers la fin de la vidéo, à la cinquante-troisième minute et quarante-deuxième seconde (53:42). 

« Je vais vous parler d’un autre prêtre à Buenos Aires, un autre confesseur. Celui-ci était un « Sacramentain » (ordre religieux). Je pense que tous le clergé se confessait à lui. Une des deux fois que le pape Jean-Paul II est venu en Argentine, il est allé voir ce prêtre. Il était très âgé Ce prêtre a été provincial dans son ordre religieux, professeur, mais il a toujours confessé, dans l’église du Saint-Sacrement à Buenos Aires. À cette époque là, j’étais vicaire général. J’habitais dans la curie. Un matin, très tôt, je suis descendu pour voir les fax. Le matin de Pâques, j’ai lu un fax du supérieur de la communauté qui disait qu’une demi-heure avant la Vigile pascale, est mort le Père Aristi, à 94 ou 96 ans; les funérailles seront tel jour. Ce matin de Pâques, je devais aller prendre le dîner (le déjeuner en France) avec des prêtres à la retraite, comme je le fais à chaque année le jour de Pâques. Je me suis dit qu’après le dîner, j’irais à l’église. L’église était très grande. Je suis allé dans la crypte au sous-sol, car la dépouille mortelle était là. Deux dames âgées étaient là en train de prier le chapelet. J’ai remarqué qu’il n’y avait pas de fleurs. Cet homme qui a pardonné les péchés à tout le clergé de Buenos Aires, et à moi aussi, n’a même pas une fleur. Je suis remonté pour acheter des fleurs. À Buenos Aires, dans tous les endroits assez fréquentés, on vend des fleurs au croisement des rues. J’ai acheté des fleurs, des roses et je suis retourné à l’église. J’ai commencé à bien orner le cercueil de fleurs, et j’ai au même moment regardé le chapelet que le Père Aristi avait entre les mains. Tout de suite a fait irruption en moi le voleur que nous avons tous au-dedans de nous n’est-ce pas? Le sourire aux lèvres, le pape continue en disant: Pendant que j’arrangeais les fleurs, j’ai pris la croix du chapelet, et usant de force,  je l’ai détachée du chapelet. Le pape se met à rire. Et à ce moment-là, j’ai regardé le Père Aristi et je lui ai dit: « Donne-moi la moitié de ta miséricorde! » J’ai eu le courage de faire cette prière. Ensuite j’ai mis cette croix ici, dans ma poche (le pape fait alors le geste de mettre la croix dans la poche qu’il y a normalement sur une chemise, à la hauteur du cœur). Les papes n’ont pas de poche sur leur habit, comme vous le savez, mais j’ai fait faire une sorte de petite enveloppe en étoffe à l’intérieur de ma soutane papale ici, sur ma poitrine et depuis ce jour et jusqu’à maintenant, cette croix est avec moi. Et quand me vient une mauvaise pensée contre une personne, je mets la main sur ma poitrine à la hauteur de cette croix, et la grâce me vient. »  

Malheureusement, la personne qui fait la traduction de cette vidéo, ne semble pas comprendre très bien l’italien. Pour ma part, j’ai vécu neuf ans à Rome, et je crois connaître assez bien l’italien. Le traducteur de la vidéo laisse entendre que le Père Bergoglio (il n’était pas évêque à l’époque) a regardé son chapelet et qu’il en a arraché la croix, pour ensuite dire à Jésus: « Donne-moi la moitié de ta miséricorde ». Dites ainsi, les paroles du pape seraient en un sens plus impressionnantes, mais ce n’est pas ce que le pape a fait et dit.

Cette confidence du pape, faite un an environ avant qu’il annonce la tenue du Grand Jubilé de la Miséricorde, est très significative, selon moi. Elle nous permet de voir que le pape a toujours été attiré par la Miséricorde divine. Non seulement a-t-il reçu la plus grande grâce de sa vie le 21 septembre 1953 (2), au sortir du confessionnal, mais cette Miséricorde divine, il l’a expérimentée souvent au contact du Père Aristi. Au point de demander au Père Aristi, gisant dans sa tombe, de lui donner la moitié de sa miséricorde.

Rencontre du pape François avec les curés de Rome ...

https://www.youtube.com/watch?v=okWxBPNwM4I
6 mars 2014 - Ajouté par KTOTV
Direct de Rome du 06/03/2014. ... Rencontre du pape François avec les curés de Rome. KTOTV ...

 (1) 

Dieu ma joie: Le pape François: essentiellement un " pasteur "

dieumajoie.blogspot.com/2013/.../le-pape-francois-essentiellement-un.ht...

 (2) 

Dieu ma joie: 21 septembre 1953: Le pape François et saint ...

dieumajoie.blogspot.com/.../21-septembre-1953-le-pape-francois-et.html

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