mardi 17 novembre 2015

Solennité du Christ, Roi de l'univers

Solennité du Christ, Roi de l’univers :
 
  Pilate lui dit: « Alors, tu es roi ? » (Jn 18, 37)


Chaque année, à l'approche de la solennité du Christ, Roi de l'univers, me vient à l’esprit le magnifique poème ou conte de l’écrivain indien  Rabindranath Tagore, intitulé: Le Roi et le mendiant.
Le Roi et le mendiant

J’étais allé, mendiant de porte en porte, sur le chemin du village lorsque ton chariot d’or apparut au loin pareil à un rêve splendide et j’admirais quel était ce Roi de tous les rois!

Mes espoirs s’exaltèrent et je pensais : c’en est fini des mauvais jours, et déjà je me tenais prêt dans l’attente d’aumônes spontanées et de richesses éparpillées partout dans la poussière.

Le chariot s’arrêta là où je me tenais. Ton regard tomba sur moi et tu descendis avec un sourire. Je sentis que la chance de ma vie était enfin venue. Soudain, alors, tu tendis ta main droite et dis: « Qu’as-tu à me donner ? »

Ah! Quel jeu royal était-ce là de tendre la main au mendiant pour mendier! J’étais confus et demeurai perplexe ; enfin, de ma besace, je tirai lentement un tout petit grain de blé et te le donnai.

Mais combien fut grande ma surprise lorsque, à la fin du jour, vidant à terre mon sac, je trouvai un tout petit grain d’or parmi le tas de pauvres grains. Je pleurai amèrement alors et pensai: « Que n’ai-je eu le cœur de te donner mon tout ! » (1)

Je suis convaincu que l’unique regret que nous aurons sur notre lit de mort, sera de ne pas avoir tout donné au Christ Jésus le Roi de l’univers. Ce Roi de l’univers se fait mendiant durant notre vie terrestre; Il mendie notre amour, notre amitié. Comme au pire soir de sa vie, dans le jardin des oliviers, quand Il exprima sa détresse et fit pour la première fois une requête à ses apôtres et amis: « Restez ici et veillez avec moi! » (Mt 26, 41) ). Le roi de gloire qui un jour jugera le monde, est un roi qui se fait mendiant devant nos yeux à chaque jour, sous les traits du pauvre, du malade, du prisonnier: « J’avais faim et vous m’avez donné à manger; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison et vous êtes venus jusqu’à moi. » (Mt 25, 35-36)

Voici les passages des évangiles que je désire méditer en cette solennité du Christ Roi de l’univers:

« Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. » (Mt 13, 44)

« Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle. »  (Mt 13, 45-46)

« Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent. » (Lc 5, 11)

« Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. » (Mc 12, 41-44)
 L'obole de la veuve (Mc 12, 41-44)

Un jour, nous devrons tout donner au Seigneur; ce jour sera le jour de notre mort. Si notre mort vient lentement, nous aurons beaucoup de choses à donner au Seigneur, consciemment: notre liberté, notre autonomie, l’usage de certains de nos sens, etc. Nous arriverons dépouillés devant le Seigneur. Nous arriverons devant lui « les mains vides », comme le dit si bien ma sainte préférée, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

Mais comme je désirerais donner tout au Seigneur de mon vivant, alors que je suis encore en bonne santé! Ce serait tellement plus beau ainsi, n’est-ce pas?

Un jour, Céline, la sœur de Thérèse de l’Enfant-Jésus qui vivait dans le même couvent qu’elle, lui confia son inquiétude face à la possibilité de devenir sainte un jour: “ Quand je vous vois, j’ai une certaine tristesse, car je découvre tout ce qui me reste encore à acquérir.”  Thérèse lui répond: “Oh non, ne dites pas acquérir, dites plutôt “ perdre ”. Et elle ajoute:  Quand accepterez-vous en paix l’épreuve de ne pas vous plaire à vous-même?   


 1) Rabindranath Tagore, L’offrande lyrique, Ed. Gallimard, trad. André Gide.

Voici le poème, admirablement lu:

TAGORE, Rabindranath - L'Offrande lyrique (Poème L), J ...

https://www.youtube.com/watch?v=bCl3NQCKePI
13 août 2014 - Ajouté par Gilles-Claude Thériault
J'étais allé, mendiant de porte en porte, sur le chemin du village lorsque ton chariot d'or apparut au loin ...

   
Rabindranath Tagore

 

  

2 commentaires:

  1. Je découvre votre blog et le trouve bien intéressant, je reviendrais quotidiennement le lire car je suis de plus en plus intéresser dans la vie de Jésus. Merci pour ce blog.

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  2. Cher Rohnny,

    Merci d'avoir pris le temps de m'écrire quelques mots. Je remercie Jésus de t'attirer à Lui. Jamais Jésus ne te décevra; au contraire, Il te comblera de joie, dès ici-bas et pour l'éternité bienheureuse qu'Il nous a méritée.

    Fraternellement,

    Guy, omv

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