Solennité du Christ, Roi de
l’univers :
Pilate lui dit: « Alors, tu es roi ? » (Jn 18, 37)
Chaque année, à l'approche de la solennité du Christ, Roi de l'univers,
me vient à l’esprit le magnifique poème ou conte de l’écrivain indien Rabindranath
Tagore, intitulé: Le Roi et le mendiant.
Le Roi et le mendiant
J’étais allé, mendiant de
porte en porte, sur le chemin du village lorsque ton chariot d’or apparut au
loin pareil à un rêve splendide et j’admirais quel était ce Roi de tous les rois!
Mes espoirs s’exaltèrent et
je pensais : c’en est fini des mauvais jours, et déjà je me tenais prêt dans
l’attente d’aumônes spontanées et de richesses éparpillées partout dans la
poussière.
Le chariot s’arrêta là où je
me tenais. Ton regard tomba sur moi et tu descendis avec un sourire. Je sentis
que la chance de ma vie était enfin venue. Soudain, alors, tu tendis ta main
droite et dis: « Qu’as-tu à me donner ? »
Ah! Quel jeu royal était-ce
là de tendre la main au mendiant pour mendier! J’étais confus et demeurai
perplexe ; enfin, de ma besace, je tirai lentement un tout petit grain de blé
et te le donnai.
Mais combien fut grande ma
surprise lorsque, à la fin du jour, vidant à terre mon sac, je trouvai un tout
petit grain d’or parmi le tas de pauvres grains. Je pleurai amèrement alors et
pensai: « Que n’ai-je eu le cœur de te donner mon tout ! » (1)
Je suis convaincu que l’unique regret que nous aurons sur
notre lit de mort, sera de ne pas avoir tout donné au Christ Jésus le Roi de
l’univers. Ce Roi de l’univers se fait mendiant durant notre vie terrestre; Il
mendie notre amour, notre amitié. Comme au pire soir de sa vie, dans le jardin des oliviers,
quand Il exprima sa détresse et fit pour la première fois une requête à ses apôtres et amis: « Restez ici et veillez avec moi! » (Mt 26, 41) ). Le roi de gloire qui un jour jugera le monde, est un roi
qui se fait mendiant devant nos yeux à chaque jour, sous les traits du pauvre,
du malade, du prisonnier: « J’avais faim et vous m’avez donné à manger; j’étais
malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison et vous êtes venus jusqu’à
moi. » (Mt 25, 35-36)
Voici les passages des évangiles que je désire méditer en
cette solennité du Christ Roi de l’univers:
« Le royaume des Cieux est comparable à un trésor
caché dans un champ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa
joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. » (Mt 13, 44)
« Le royaume des Cieux est
comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de
grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle. » (Mt 13, 45-46)
« Alors
ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout,
ils le suivirent. » (Lc 5, 11)
« Jésus
s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait
comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de
grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de
monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous
le dis : cette pauvre veuve a mis dans le trésor plus que tous les autres.
Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son
indigence : elle a mis tout ce qu’elle
possédait, tout ce qu’elle avait pour
vivre. » (Mc 12, 41-44)
L'obole de la veuve (Mc 12, 41-44)
Un jour, nous
devrons tout donner au Seigneur; ce jour sera le jour de notre mort. Si notre
mort vient lentement, nous aurons beaucoup de choses à donner au Seigneur,
consciemment: notre liberté, notre autonomie, l’usage de certains de nos sens,
etc. Nous arriverons dépouillés devant le Seigneur. Nous arriverons devant lui
« les mains vides », comme le dit si bien ma sainte préférée,
sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.
Mais comme je désirerais donner tout
au Seigneur de mon vivant, alors que je suis encore en bonne santé! Ce serait
tellement plus beau ainsi, n’est-ce pas?
Un jour, Céline, la sœur de Thérèse de
l’Enfant-Jésus qui vivait dans le même couvent qu’elle, lui confia son
inquiétude face à la possibilité de devenir sainte un jour: “ Quand je
vous vois, j’ai une certaine tristesse, car je découvre tout ce qui me reste
encore à acquérir.” Thérèse lui
répond: “Oh non, ne
dites pas acquérir, dites plutôt “ perdre ”. Et elle ajoute: “ Quand accepterez-vous en paix
l’épreuve de ne pas vous plaire à vous-même? ”
1) Rabindranath Tagore, L’offrande
lyrique, Ed. Gallimard, trad. André Gide.
Voici le poème, admirablement lu:
Voici le poème, admirablement lu:
TAGORE, Rabindranath - L'Offrande lyrique (Poème L), J ...
https://www.youtube.com/watch?v=bCl3NQCKePI
13 août 2014 - Ajouté par Gilles-Claude Thériault
J'étais allé, mendiant de porte en porte, sur le chemin du village lorsque ton chariot d'or apparut au loin ...
Rabindranath Tagore
Je découvre votre blog et le trouve bien intéressant, je reviendrais quotidiennement le lire car je suis de plus en plus intéresser dans la vie de Jésus. Merci pour ce blog.
RépondreSupprimerCher Rohnny,
RépondreSupprimerMerci d'avoir pris le temps de m'écrire quelques mots. Je remercie Jésus de t'attirer à Lui. Jamais Jésus ne te décevra; au contraire, Il te comblera de joie, dès ici-bas et pour l'éternité bienheureuse qu'Il nous a méritée.
Fraternellement,
Guy, omv