La guerre justifiée
Le pape
François et le P. Federico Lombardi (droite) donnent
un point presse, dans
l’avion vers Rome, le 18 août 2014.
Il existe une guerre justifiée,
tout comme il existe des meurtres justifiés. La justification réside dans
l’autodéfense. Le terme de l’autodéfense est surtout utilisé pour une situation
personnelle. Quel père de famille ne défendrait pas sa vie, la vie de son épouse et de ses
enfants, en faisant tout pour tuer un agresseur armé et violent qui pénètre
chez lui? Ce meurtre, s’il avait lieu, serait tout à fait justifié.
Or nous pouvons, selon moi,
appliquer la doctrine de l’autodéfense sur le plan international. Hier, je vous
demandais de signer une pétition dans la but d’aider le Nigéria dans sa lutte
contre le groupe islamique terroriste nommé Boko
Haram. L’aide demandée était à la fois politique, humanitaire et militaire.
Une de mes très bonnes amies et paroissiennes m’a répondu ceci: Pour une
Cher Guy,
J'aurais vraiment aimé signer cette pétition
mais, jamais je ne voudrai signer une pétition en faveur d'une militarisation,
quelle qu'elle soit. Désolée.
Je
respecte cette opinion, mais je ne la partage pas. Nous avons vu hier ce qui
s’est passé à Paris. Quelle horreur! Peu
importe qui revendiquera les attentats d’hier en France, nous en savons
suffisamment sur Daesh et sur Boko Haram (qui sont d’ailleurs de connivence), pour qu’une intervention
militaire internationale et concertée contre
ces deux groupes extrémistes et fous, soit justifiée. Je prie pour que les
gouvernements de nombreux pays se mobilisent, et unissent leurs forces pour attaquer et détruire les endroits où sont concentrés ces groupes terroristes. Nous savons
où se trouvent les foyers de ces groupes. Nous devons les attaquer sans merci. Je
sais que ces groupes ont désormais des adeptes tout aussi fous qu'eux dans plusieurs
pays, prêts à tuer et à terroriser la planète. Mais nous devons attaquer
en premier lieu les centres de formation et d’opération de ces groupes. Si
le cœur de ces sectes est touché, il sera plus facile de contrer les membres
isolés et dispersés.
S’il y
a quelqu’un de pacifique en ce moment sur cette planète, c’est bien le pape
François. Le pape François, comme tous les papes que j’ai connus de mon vivant,
est contre la guerre. Il l’a dit tellement de fois. Le pape préconise le
dialogue pour régler les conflits. Il privilégie la culture de la rencontre.
Mais je vous invite à lire les textes ci-dessous et à essayer de les interpréter au
mieux. Il me semble très clair que le pape serait d'accord avec une
intervention militaire contre des extrémistes fous, à condition que cette
intervention ne soit pas menée essentiellement par un seul pays; car ce pays
pourrait avoir des raisons personnelles cachées et injustes de faire la guerre.
Nous avons vécu cela, dans notre histoire mondiale récente. Mais le pape semble
tout à fait d’accord avec une intervention militaire, si celle-ci revêt un
caractère « international ».
Voici
trois textes tirés du journal français La Croix.
Vous trouverez les liens conduisant à ces textes, au bas du
présent blogue.
Commençons par un texte des plus récents,
publié aujourd’hui:
Le
Vatican appelle « à une réaction décisive et solidaire de tous »
Le porte-parole du
Saint-Siège a lu, samedi 14 novembre, une brève réaction sur les ondes de
Radio Vatican, rendant compte de la condamnation du pape de « cette
nouvelle manifestation de folles violences et de haine ».
14/11/15 - 10 H 16 - Mis à jour le 14/11/15 - 11 H 49
« Nous prions pour les victimes et les blessés et pour tout le peuple
français. Il s’agit d’une attaque contre la paix de toute l’humanité qui
demande une réaction décisive et solidaire de la part de nous tous pour
empêcher que la haine qui tue dans le monde sous toutes ses formes ne se répande. »
Radio Vatican a
diffusé ce 14 novembre cette réaction lue en italien par son directeur et
porte-parole du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi. Le Vatican est
bouleversé « par cette nouvelle manifestation de folles violences et
de haine » que le pape François ainsi que « toutes les personnes qui aiment la paix » condamnent « de la
manière la plus radicale qui soit ».
Et voici deux textes datant du mois d’août
dernier:
Pourquoi le pape n’exclut pas une action militaire en Irak
19/8/14 - 16 H 56
Dans l’avion qui le
ramenait, lundi 18 août, de Corée, le pape a estimé « licite
d’arrêter l’agresseur injuste » en Irak, autrement dit l’État
islamique.
Cette déclaration doit être comprise à
la lumière de la doctrine de l’Église sur la guerre, qui a connu des inflexions
au cours de l’histoire.
QU’A
DIT EXACTEMENT LE PAPE DANS L’AVION ?
Le pape François
répondait à la question d’un journaliste américain : « Alors que les
États-Unis ont commencé à bombarder les terroristes en Irak pour prévenir un
génocide, soutenez-vous ces frappes ? » Dans ces circonstances
précises, a-t-il répondu en pesant chaque mot, il est « licite
d’arrêter l’agresseur injuste. Je dis bien ‘arrêter’, je ne dis pas bombarder
ou faire la guerre. Les moyens de l’arrêter devront être évalués ».
Le pape n’a donc pas
fermé la porte à une intervention militaire, mais il n’a pas non plus donné son
approbation aux opérations américaines. Le problème, à ses yeux, tient à ce que
les États-Unis ont décidé de manière unilatérale leur intervention militaire.
Or, pour le pape, « un pays ne peut pas juger tout seul comment arrêter
l’agresseur injuste ».
Une intervention
militaire peut être « licite », mais à condition d’avoir été
discutée, évaluée, pesée par la communauté internationale, au risque, sinon, de
servir les intérêts du pays qui lance l’opération. « Tant de fois, sous
ce prétexte d’arrêter l’agresseur injuste, a-t-il rappelé, dans une
référence manifeste à l’intervention américaine en Irak en 2003, les
puissances se sont emparées de peuples et ont mené des vraies guerres de
conquête ».
DANS
QUEL CONTEXTE A-T-IL FAIT CES DÉCLARATIONS ?
Mûrement réfléchis,
ces propos rejoignent les appels lancés par deux de ses proches
collaborateurs : le représentant permanent du Saint-Siège à l’ONU
Mgr Silvano Tomasi, qui, dès le 9 août, avançait que « peut-être
que l’action militaire est nécessaire en ce moment pour arrêter l’avancée des
djihadistes en Irak » et le cardinal Fernando Filoni, émissaire
personnel du pape actuellement sur place, qui la semaine dernière estimait que
« les réfugiés ont besoin non seulement d’une aide humanitaire mais
aussi d’une action politique et militaire ».
Selon
le Vatican, une intervention militaire en Irak est « nécessaire »
D’ordinaire, les positions du Vatican se caractérisent par
un refus de tout recours à la force armée dans la résolution de conflits.
10/8/14 - 14 H 20 - Mis
à jour le 10/8/14 - 14 H 25
« Il faut intervenir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré samedi 9 août Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies.
« Peut-être que l’action militaire est nécessaire en ce moment pour arrêter l’avancée des djihadistes en Irak », a-t-il souligné, alors que les États-Unis avaient commencé à larguer de l’aide humanitaire dans le nord du pays et à frapper de façon ciblée les positions de l’État islamique (EI).
DÉCOUVRIR QUI FINANCE ET FOURNIT LES ARMES AUX FONDAMENTALISTES
Ces déclarations de Mgr Tomasi sont plutôt étonnantes, dans la mesure où les positions du Vatican se caractérisent d’ordinaire par un refus de tout recours à la force armée dans la résolution de conflits.
Le représentant du Saint-Siège à l’ONU a également estimé urgent de faire en sorte que ceux qui fournissent des armes et de l’argent aux fondamentalistes, les pays qui les appuient tacitement, soient découverts et cessent ce type de soutien, qui ne fait finalement de bien ni aux chrétiens, ni aux musulmans.
UN MONDE OCCIDENTAL « INDIFFÉRENT »
Alors que les miliciens de l’État islamique « détruisent et tuent sans miséricorde », Mgr Tomasi a dénoncé une certaine « indifférence » du monde occidental. « En effet, a-t-il précisé, quand il s’agit de chrétiens, il y a une fausse pudeur à en parler et à en défendre les droits. »
Le diplomate du Saint-Siège a toutefois reconnu que les choses étaient en train d’évoluer sur ce point. « La communauté internationale commence à faire quelque chose », a souligné Mgr Tomasi, évoquant les mots de Ban Ki Moon, secrétaire général des Nations unies, concernant « le crime inacceptable commis contre les chrétiens, en nommant finalement les chrétiens par leur nom ».
Aux yeux de Mgr Tomasi, la nouveauté réside aussi dans le fait que certains musulmans « se soient exprimé avec des mots plutôt forts pour condamner cette persécution de chrétiens innocents et pour défendre leurs droits ».
En
terminant, je vous partage un mot que j’ai à peine reçu d’une amie:
« Mon amie Carole m'a donné une grosse croix avec un
Jésus en plâtre ensanglanté qu'une religieuse lui avait donnée. Elle avait
emballé la croix dans un sac noir et l’avait caché dans une garde-robe. Je lui
ai téléphoné chez elle. Elle gardait son petit-fils de 5 ans. Je lui ai demandé
si Jésus sur la croix avait les yeux ouverts ou fermés. Elle ne le savait pas.
Elle est partie déballer la croix pour voir. Son petit-fils l'a suivi et il a
vu Jésus en croix. Elle avait un téléphone portable et j'ai entendu son
petit-fils lui posé la question: "C'est
qui lui?" Carole a répondu: "C'est
Jésus. Il a fait plein de choses gentilles pour les gens, il les a guéris,
consolés, mais des personnes méchantes n'étaient pas contentes de ce qu'Il
faisait aux gens et elles l'ont tué en le mettant sur la croix."
Le petit-fils de 5 ans a répondu ceci: "Il s'est fait
tuer pour nous protéger".
La vérité sort
vraiment de la bouche des enfants. Si une intervention militaire internationale
était mise en branle contre Daesh et Boko Haram, il est certain que des soldats
de cette coalition seraient tués. Mais, comme le dit si bien le petit-garçon de
cinq ans: « Ils se
feraient tuer, pour nous protéger ».
Pour une meilleure compréhension de la signification du mot " Daesh ", vueillez cliquer sur le lien suivant:
État Islamique. Qui sont-ils ? Pourquoi les appelle-t-on Daesh
www.ouest-france.fr › Accueil › International
25 sept. 2014 - Tout le monde sait que ce n'est pas un état, et qu'il n'est pas islamique. Le remplacer par son acronyme arabe (Daesh), ça ne sert à rien ».
Daesh
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