Le « respect humain » selon le curé d’Ars
Bonjour à vous !
Si vous avez lu mon dernier blogue, vous avez peut-être été aussi
surpris que moi de constater que l’expression « respect humain » était méconnue des gens de notre époque. Ces
deux mots mis côte à côte (respect et
humain), donnent l’impression de
désigner une très belle réalité. Pourtant, lorsqu’ils sont ainsi associés et
mis ensemble, ils ont durant de très nombreuses générations, désigné un péché;
un très déplorable péché. Voici quelques extraits d’un sermon de saint Jean-Marie
Vianney, le bon curé d’Ars, sur le « respect
humain ». Certaines des traditions et lois ecclésiastiques qui avaient
cours au 19ème siècle, n’existent plus de nos jours, mais le saint
curé d’Ars aurait facilement pu trouver de nouveaux exemples de « respect humain », s’il avait vécu à
notre époque.
Le respect humain mène en Enfer
Vous avez honte, mon ami, de servir le bon Dieu, par crainte d’être
méprisé? Mais, mon ami, regardez donc Celui qui est mort sur cette croix;
demandez-lui donc s’il a eu honte d’être méprisé, et de mourir de la manière la
plus honteuse sur cette croix infâme. Ah! Ingrats que nous sommes envers Dieu, qui
semble trouver sa gloire à faire publier de siècle en siècle qu’il nous choisit
pour ses enfants.
Ô mon Dieu! Que l’homme est aveugle et méprisable de craindre un misérable qu’en-dira-t-on, et de
ne pas craindre d’offenser un Dieu si bon. Je dis encore que le respect humain
nous fait mépriser toutes les grâces que le bon Dieu nous a méritées par sa
mort et sa passion. Oui, par le respect humain, nous anéantissons toutes les
grâces que le bon Dieu nous avait destinées pour nous sauver. Oh! Maudit respect humain, que tu entraînes d’âmes
en enfer !
Il est vrai, me direz-vous, que celui qui craint le monde pour remplir
ses devoirs de religion est bien malheureux, puisque le bon Dieu nous a dit que
celui qui aura honte de le servir devant les hommes, il ne voudra pas le
reconnaître devant son Père au jour du jugement. Mais mon Dieu! Craindre le
monde, pourquoi donc? Puisque
nous savons qu’il faut absolument être méprisé du monde pour plaire à Dieu. Si vous craigniez le monde, il ne fallait pas
vous faire chrétien. Vous
saviez bien que sur les fonts sacrés du baptême, vous prêtiez serment en
présence de Jésus-Christ même; que vous renonciez au démon et au monde; que
vous vous engagiez à suivre Jésus-Christ portant sa croix, chargé d’opprobres
et de mépris. Si vous craignez le monde, eh bien! Renoncez à votre baptême et
donnez-vous à ce monde à qui vous craignez tant de déplaire.
Mais, me direz-vous, quand est-ce que nous agissons par respect humain?
Mon ami, écoutez-moi bien. C’est un jour que vous étiez à la foire, ou dans une
auberge où l’on mangeait de la viande un jour défendu et que l’on vous pria
d’en manger; que, vous contentant de baisser les yeux et de rougir, au lieu de
dire que vous étiez chrétien, que votre religion vous le défendait, vous en
mangeâtes comme les autres, en disant: Si je ne fais pas comme les autres, on
se moquera de moi. – On vous raillera, mon ami ? Ah! Certes, c’est bien dommage
! – Eh! Me direz-vous, je ferai bien plus de mal, en étant la cause de toutes
les mauvaises raisons que l’on dira contre la religion, que j’en ferais en
mangeant de la viande. – Dites-moi, mon ami, vous ferez plus de mal? Si les
martyrs avaient craint tous ces blasphèmes, tous ces jurements, alors ils
auraient donc tous renoncé à leur religion ? C’est tant pis pour ceux qui font mal.
Hélas ! Disons mieux : ce n’est pas assez que les autres malheureux
aient crucifié Jésus-Christ par leur mauvaise vie ; il faut encore vous unir à
eux pour faire souffrir Jésus-Christ davantage? Vous craignez d’être raillé? Ah!
Malheureux, regardez Jésus-Christ sur la croix, et vous verrez ce qu’il a fait
pour vous. Vous ne savez pas quand vous avez renié Jésus-Christ? C’est un jour
qu’étant avec deux ou trois personnes, il semblait que vous n’aviez point de
mains, ou que vous ne saviez pas faire le signe de la croix, et que
vous regardiez si l’on avait les yeux sur vous, et que
vous vous êtes contenté de dire votre Benedicité ou vos grâces dans votre cœur,
ou bien que vous allâtes dans un coin pour les dire. C’est lorsque, passant
vers une croix, vous fîtes semblant de ne pas la voir, ou bien vous disiez que
ce n’est pas pour nous que le bon Dieu est mort.
Vous ne savez pas quand vous avez eu du respect humain ? C’est un jour
que vous trouvant dans une société, où l’on disait de sales paroles contre la
sainte vertu de pureté, ou contre la religion, vous n’osâtes pas reprendre ces personnes, et bien
plus, dans la crainte que l’on vous raille, vous en avez souri.- Mais, me
direz-vous, l’on est bien forcé, sans quoi l’on serait trop souvent raillé. –
Vous craignez, mon ami, d’être raillé ? Ce fut bien aussi cette crainte qui
porta saint Pierre à renier son divin Maître; mais cela n’empêcha pas qu’il
commît un gros péché qu’il pleura toute sa vie.
Vous ne savez pas quand vous avez eu du respect humain ? C’est un jour
que le bon Dieu vous donna la pensée d’aller vous confesser, vous
sentiez que vous en aviez bien besoin, mais vous pensâtes que l’on se moquerait
de vous, que l’on vous traiterait de dévot. C’est une fois que vous aviez la
pensée d’aller à la sainte Messe dans la semaine, et que vous
pouviez y aller; vous avez dit en vous-même que l’on se moquerait de vous et
que l’on dirait: C’est bon pour ceux qui n’ont rien à faire, qui ont de quoi
vivre de leurs rentes. Combien de fois ce maudit respect humain vous a
empêché d’assister au catéchisme, à la prière du soir!
Combien de fois, étant chez vous, et faisant quelques prières ou
quelques lectures de piété, vous êtes-vous caché voyant venir quelqu’un! Combien de fois le respect
humain vous a fait violer la loi du jeûne ou de l’abstinence, et n’oser pas dire que vous jeûniez, ou que
vous ne faisiez pas gras! Combien de fois vous n’avez pas osé dire votre Angelus devant le
monde, ou vous vous êtes contenté de le dire dans votre cœur, ou vous êtes
sorti pour le dire dehors! Combien de fois vous n’avez point fait de prières le matin ou le soir, parce
que vous vous êtes trouvé avec des personnes qui n’en faisaient point; et tout
cela, de crainte que l’on ne se moquât de vous !
Allez, pauvre esclave du monde, attendez l’enfer où vous serez précipité; vous
aurez bien le temps de regretter le bien que le monde vous a empêché de faire.
Ah! Mon Dieu, quelle triste vie mène celui qui veut plaire au monde et au bon
Dieu! Non, mon ami, vous vous trompez. Outre que vous vivrez toujours
malheureux, vous ne viendrez jamais à bout de plaire au monde et au bon Dieu;
cela est aussi impossible que de mettre fin à l’éternité. Voici le conseil que
j’ai à vous donner, et vous serez moins malheureux: ou donnez-vous tout au bon Dieu, ou tout au
monde; ne cherchez, et ne suivez qu’un maître, et, une fois à sa suite, ne
le quittez pas.
(Saint curé d’Ars (1786 – 1859)
– Sermon sur le respect humain)
Tiré du site internet suivant:
Le respect humain mène en Enfer | Bibliothèque de combat
https://bibliothequedecombat.wordpress.com/.../le-respect-humain-mene-..
Je viens de lire votre texte. Je constate qu'il est vrai que nous méconnaissons souvent les définitions que l'on utilise parfois à tort ou raison. Respect humain ne veut pas nécessairement dire de "respecter humainement" son prochain, certes il le faut oui, mais pas dans le sens où on l'entendrait, vous nous le faites voir, si je comprends bien. Vous venez d'éclairer ma lanterne sur le véritable sens et l'origine de cette expression dans une perspective chrétienne, inévitablement humaine, et ce par le biais du Curé d'Ars. Dire que c'était d'une autre époque, oui. Cependant, il semble bien en effet que comme vous le mentionnez ces deux mots sont plutôt appropriés pour définir les aléas du monde dans lequel nous vivons présentement. On utilise des expressions souvent pour démontrer nos connaissances, nos savoirs, bien limités, qui sait, dans le but inavoué et probable, qui sait une fois de plus, d'en mettre plein la vue face aux autres. En y réfléchissant bien, on est souvent dans le champ... permettez-moi d'utiliser cette expression. Les mots et les expressions sont souvent galvaudés, inappropriés dans certaines circonstances, expressions utilisées à tort et à travers oui, je le croirais parfois. On a qu'à lire certains textes, écrits, articles de journaux pour se rendre compte de cet état de fait, discours de supposé-e-s intellectuel-le-s. Sitôt qu'un-e ou journaliste ressortent une expression oubliée, tout comme à la télévision dans des reportages, bulletins de nouvelles, les gens se ruent sur ladite expression... et tout d'un coup elle revient à la mode ... serait "in" pour utiliser un langage moderne... Qui a déjà dit ou créé l'expression "rien ne se crée, rien ne se perd", était-ce dans la Bible ? Bizarre est notre nature très humaine... sourires...Il faudra remettre à la mode du jour les discours/sermons du Saint Curé, on en tirerait certainement profit...
RépondreSupprimerpriez pour moi Anne-laure merci ! zéro respect depuis 50 ans dans ma vie (et j imagine égal pour d'autres) y compris par les dits "hommes d'église" : rivalité , domination , jalousie ,concuspicence etc . S0S : vie totale : travail amour famille amitié et pauvreté de pire en pire (seule consolation : le saint sacrement , merci !)dois payer factures : santé , portable pour travail et santé .et mon petit hugo filleul seul aussi au sein de safamille snob .et ses amis plus forts qui l'entrainent en boite : . amen
RépondreSupprimerChère Anne-Laure,
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire et votre cri à l'aide. Je l'ai bien entendu. Mais le plus important, c'est que Dieu, Lui, l'a aussi entendu. Et Dieu viendra à votre secours. Oui, je prie pour vous; que le Seigneur vous vienne en aide.
Fraternellement,
Guy, omv