Prière pour la paroisse
La Vierge Marie, écrasant le serpent
Au mois de décembre
dernier, j’ai composé une prière dans le but de revitaliser notre paroisse. Je
me suis rendu compte que certains mots ou expressions utilisés dans la prière,
faisaient problème pour quelques uns de mes paroissiens. Je vais donc donner
quelques explications. Voici d’abord la prière, suivie de certaines remarques.
Prière pour la paroisse:
Dieu notre Père, donne-nous la passion du Royaume des cieux. Enflamme-nous d’amour pour Toi et pour ton Règne.
Jésus, notre Sauveur et ami, fais de nous des
disciples convaincus et convaincants, qui t’aiment et te servent sans réserve,
très désireux de te faire connaître aux autres.
Esprit
Saint, notre Défenseur et Consolateur, fais vivre à notre paroisse une nouvelle Pentecôte. Remplis-nous de tes
dons et de tes fruits et envoie-nous porter la Bonne Nouvelle à toutes les personnes que nous
rencontrons, sans gêne et sans peur.
Marie,
notre Mère et amie, Étoile de
la nouvelle évangélisation, sois notre protectrice contre les assauts du Mauvais. Rends-nous sensibles à
la présence de Jésus en nous, et aide-nous à le porter aux autres. Prie pour
nous, afin que Jésus transforme l’eau de nos vies en vin du Royaume,
c’est-à-dire en son précieux Sang. Amen.
(Prière
composée par le Père Guy Simard, omv, en la paroisse Saint-Enfant-Jésus de la Pointe-aux -Trembles, le
5 décembre 2014)
Un mot de cette prière nécessite, selon moi, une courte explication. Il s'agit du mot « Mauvais ». Dans
la prière initiale, j’avais écrit : « Délivre-nous du malin ». Je
préfère maintenant employer le mot « Mauvais », car c’est le
mot qu’emploie la Bible de Jérusalem, pour
expliciter la pensée de Jésus, le soir de la dernière
Cène, quand Il demanda à son Père, de nous garder du Mauvais (Jn 17, 15). Le « Mauvais »
ici, est le démon, l’adversaire numéro un de l’humanité. À la toute fin du Catéchisme de l’Église Catholique,
aux numéros 2850 et suivants, alors que les auteurs du catéchisme commentent la
dernière demande du Notre Père,
ils insistent sur le fait que le mal dont on demande d’être délivrés, c’est le Mauvais, le diable. Quand on
lit ces numéros du catéchisme, on se demande pourquoi l’Église n’a pas retenu
cette traduction dans la formulation courante du Notre Père. Voici quelques
extraits du Catéchisme de
l’Église Catholique:
VII. Mais délivre-nous du
Mal
2850 La dernière
demande à notre Père est aussi portée dans la prière de Jésus :
" Je ne te prie pas de les retirer du monde mais de les garder du
Mauvais " (Jn 17, 15).
2851 Dans cette
demande, le Mal n’est pas une abstraction, mais il désigne une personne, Satan,
le Mauvais, l’ange qui s’oppose à Dieu. Le " diable " (dia-bolos)
est celui qui " se jette en travers " du Dessein de Dieu et
de son " œuvre de salut " accomplie dans le Christ.
La Vierge Marie joue un rôle capital dans notre lutte
contre le Mauvais. Marie,
la femme forte de l’Évangile, l’Immaculée
Mère de Dieu, est souvent représentée en train d’écraser le serpent,
c'est-à-dire le diable (le mot diable vient du mot
grec "diabolos",
qui signifie "celui
qui divise, qui désunit "). Cette façon de représenter la Vierge Marie repose toutefois sur une traduction ou une interprétation erronée du "Protévangile". Le mot "protévangile" signifie l'évangile annoncé à l'avance. C'est le nom que l'on donne parfois au verset du livre de la Genèse que voici: "Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance: celle-ci te meurtrira la tête et toi, tu lui meurtriras le talon." (Gn 3, 15) Ce verset dit que la descendance de la femme, c'est-à-dire Jésus, écrasera (ou "meurtrira") la tête du serpent. Le féminin qui est employé semble avoir fait penser aux générations antérieures, que c'était la femme elle-même, c'est-à-dire la Vierge Marie, qui écraserait la tête du serpent; mais le verset biblique annonce plutôt que c'est son fils qui fera cela.
Voici maintenant quelques
autres explications sur le dernier paragraphe de la prière, le paragraphe dédié
à la Vierge Marie. Ce paragraphe fait allusion à deux mystères
du Rosaire: le deuxième
mystère joyeux et le deuxième mystère lumineux. Le deuxième mystère joyeux nous
invite à contempler Marie qui porte Jésus en son sein et qui le porte aux
autres: à sa cousine Élisabeth et à son mari Zacharie. Le deuxième mystère
lumineux, nous invite à contempler l’intercession de la Vierge Marie à
Cana, en Galilée. C’est à la prière et à la supplication de Marie, que Jésus a
accompli son premier miracle: invité à des noces, Jésus a changé l’eau en vin.
La dernière phrase de la prière que j’ai composée, fait référence au plus grand
de tous les miracles et au plus grand de tous les sacrements: l’Eucharistie.
À la messe, au moment de l’offertoire, nous sommes tous invités à offrir à Dieu
notre vie, avec ses joies et ses peines, pour la salut du monde. À ce moment
précis de la messe, le prêtre pose alors un geste symbolique. Il verse une
goutte d’eau dans le calice contenant du vin. On voit alors la goutte d’eau qui
s’incorpore au vin et devient en quelques secondes, une seule réalité: du vin.
L’eau disparaît, en quelque sorte. Après ce geste, il n’y a plus d’eau dans le
calice, il n’y a que du vin. Et ce vin deviendra le sang du Christ. Toute notre
vie doit se perdre en quelque sorte dans la divinité de Jésus. C’est un peu ce
que veut signifier le prêtre, lorsqu’il dit en versant l’eau dans le vin:
« Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance,
puissions-nous être unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité ».
Dans la prière que j’ai composée, nous demandons à la Vierge Marie d’obtenir
un miracle encore plus grand que celui qui eut lieu à Cana en Galilée: que
Jésus transforme notre vie, symbolisée par l’eau, en son précieux Sang; que
notre humanité se perde en quelque sorte, dans sa divinité. " Dieu s'est fait homme, pour que
l'homme devienne Dieu ",
nous disent les Pères de
l'Église.
Étonnant que je sois à lire ce texte qui m'était passé inaperçu, et ce dû au fait que je viens de prendre connaissance de votre tout dernier sur le respect humain et le Saint Curé d'Ars.
RépondreSupprimerRécemment, je recherchais une représentation justement de la Vierge Marie écrasant le serpent, en réfléchissant et priant, quasiment en suppliant, oh bonne Sainte Vierge, revenez sur terre, venez écraser la bête immonde qui sévit présentement dans le monde entier, les guerres, les massacres, les tueries des plus barbares...le Mal est bien présent, à n'en pas douter, force est de le constater par les si tragiques et dramatiques événéments que tous nous connaissons, et qui, hélas, ne se résorbent pas tellement...
Je me disais, un jour je rechercherai vraiment sur le Web une représentation de la Vierge, comme vous nous la montrez ici. Hasards, dont on sait qu'ils n'existeraient pas, car semble-t-il tout est voulu et ce qui doit arriver arrive, coïncidences, synchronicités, télépathie parfois, on ne saurait dire. Ce texte est inspirant, merci aussi pour cette représentation qui me sera des plus précieuse en temps voulu... Bonne journée, vous venez de me faire réfléchir beaucoup en ce début de matinée... Ça vous démarre une journée! rires...
Chère Colette,
SupprimerSi tu désires voir des images de la Vierge Marie écrasant le serpent, tu n'as qu'à aller sur Google et écrire: La Vierge Marie écrase le serpent. Une fois que tu as "cliqué", tu vas en haut de la page et tu cliques sur le mot: "image".
Merci bien. Oui, ça m'était sorti de l'idée.
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