lundi 15 décembre 2014

On ne peut pas être chrétien " en passant "

On ne peut pas être chrétien « en passant »

Dans une émission sur Ktotv où était interviewé monsieur Fabrice Hadjadj, ce dernier parlait de sa conversion au christianisme, et plus spécialement au catholicisme (voir: Fabrice Hadjadj). Avant sa conversion, un des maîtres à penser de Fabrice Hadjadj, était Nietzsche. Quand on connaît la haine qu’éprouvait Nietzsche envers le christianisme, on ne peut que s’émerveiller d’une telle conversion. Monsieur Hadjadj témoigne du fait qu’à peine devenu chrétien, il a brûlé tous les livres de ses anciens maîtres. Avec le passage du temps, Hadjadj a réalisé que ce n’était pas la meilleure attitude à prendre. Il considère maintenant qu’être catholique, puisque ce mot veut dire « universel », consiste à être capable de déceler et apprécier toute vérité, où qu’elle se trouve. D’ailleurs, Dieu s’est toujours servi de personnes non croyantes pour aider, stimuler ou réveiller ceux qui croient au vrai Dieu. Dans la Bible, Dieu s’est servi du roi païen Cyrus, pour aider le peuple élu à retourner en sa terre natale, après le pire épreuve qu’ait connue le peuple juif avant la venue de Jésus: l’exil. Et on doit à Balaam, un prophète païen, une des plus belles prophéties du Messie. Nietzsche a d’ailleurs écrit une des critiques les plus pertinentes à l’endroit des chrétiens et de leur façon d’être: « Il faudrait qu'ils (les chrétiens) me chantassent de meilleurs chants pour que j’apprenne à croire en leur Sauveur: il faudrait que ses disciples aient un air plus sauvé ». Au lendemain du dimanche de la mi-Avent, que l’on désigne sous le nom de « Gaudete » (qui signifie: Réjouissez-vous), il est fait bon de recevoir cette critique de Nietzsche.

Tous les auteurs, j’imagine, disent certaines vérités. Et ces vérités, peu importe qui les a dites, nous devons nous en nourrir. Très souvent, des personnes non chrétiennes expriment certaines vérités avec une clarté d’expression peu commune. Si vous lisez mon blogue assez régulièrement, vous savez que le texte le plus beau qui ait été écrit, selon moi, sur la Vierge Marie, Mère de Dieu, a comme auteur Jean-Paul Sartre, du temps où il était athée.

J’ai écouté dernièrement l’émission  « Noms de dieux », qui nous vient de Belgique. Lors de cette émission, monsieur Jean-François Kahn était interviewé. Cet homme, que je ne connaissais pas avant ce moment, se décrit comme étant incroyant. Il ne croit pas en Dieu. Il dit toutefois avoir un immense respect envers les personnes qui croient. Et lorsqu’il parle des personnes qui croient en Dieu, et qui croient que Dieu s’est fait homme, il dit des phrases très fortes, que je partage entièrement, ou presque. Monsieur Kahn peut avoir certaines façons de s’exprimer que je ne partage pas, comme le fait de présenter Dieu comme étant « aux manettes », c’est-à-dire comme dirigeant tout, mais en gros, je suis tout à fait d’accord avec plusieurs de ses propos. Il exprime, à sa façon, ce que je ressens profondément depuis environ un an: croire en Jésus, en la Trinité, en ce Dieu qui s’est fait homme, est tellement EXTRAORDINAIRE, que je me demande comment il se fait que cela ne change pas davantage ma vie. Comment se fait-il que je vive et j’agisse de façon qui ne soit pas conforme à cette extraordinaire croyance? Je sais bien que l’être humain est faible; mais il nous appartient à tous de vouloir augmenter notre foi. Une des plus belles prières que l’on trouve dans les évangiles, est celle-ci : « Je crois Seigneur, mais viens au secours de mon peu de foi » (Mc 9, 24). Voici, ci-dessous, les propos de monsieur Kahn. La lecture des lignes reproduites ci-dessous, ne peut pas avoir autant d’impact que le fait d’entendre monsieur Kahn les prononcer. Le ton de la voix et surtout le regard de ce monsieur, donnent à ses paroles beaucoup de poids. Je vous encourage donc à visionner la vidéo, du moins jusqu’à la seizième minute, car c'est la portion de l'interview qui m'intéresse le plus, et dont je parle en ce moment. 

Avant de lire les propos de monsieur Kahn, il est bon de savoir qu’il a commenté le titre de l’émission, qui est : « Noms de dieux ». Monsieur Kahn dit que lui, de façon évidente, il aurait écrit le titre ainsi : « Nom de Dieu ».

« J’ai été étonné quand on m’a demandé comment on écrivait « noms de dieux ». C’était évident pour moi qu’il faut une majuscule à « n » et une majuscule à « Dieu ». Pourquoi? … Si j’étais croyant, c’est évident que Dieu serait pour moi une énorme majuscule. Il est inconcevable sans majuscule. Non seulement Dieu, mais même le Nom de Dieu. Et d’ailleurs, c’est quelque chose qui m’a toujours surpris. ...  Si jamais je pensais que Dieu avait créé le monde, l’univers, l’homme, moi, qu’Il était là quelque part aux manettes; qu’Il nous avait envoyé son Fils mourir pour nous sur la croix, si je pensais cela, si je croyais cela, mais je passerais mes journées à L’adorer, mais je passerais mes journées à Le remercier, mais je serais pénétré par Dieu. Je n’arrive pas à comprendre comment on peut croire « en passant »; comment on peut dire « je crois, d’accord, et puis … ». Si je croyais cela, j’irais à la messe tous les jours. C’est normal. ... Je crois que si on est croyant, on  ne peut être que pétri, pénétré par l'idée de Dieu. »  (j'aime beaucoup cet adjectif: " pétri " par l'idée de Dieu).

Il y a un autre passage que j’aime beaucoup dans cette interview: monsieur Kahn ne comprend pas comment des journalistes à la pensée laïque et incroyants, puissent se permettre de critiquer les positions de l’Église catholique en matière de morale. Comment peuvent-ils oser prétendre faire changer les positions de l’Église? De quel droit le font-ils? Comment peut-on demander à l’Église catholique, de ne plus être l’Église?

Noms de dieux du 20 août 2012, Noms de dieux : RTBF Vidéo

www.rtbf.be/video/detail_noms-de-dieux?id=1752777
Noms de dieuxEdmond Blattchen reçoit Jean-François Kahn(2007). Jean-François Kahn est né en 1938,

1 commentaire:

  1. " Il y a un autre passage que j’aime beaucoup dans cette interview: monsieur Kahn ne comprend pas comment des journalistes à la pensée laïque et incroyants, puissent se permettre de critiquer les positions de l’Église catholique en matière de morale. Comment peuvent-ils oser prétendre faire changer les positions de l’Église? De quel droit le font-ils? Comment peut-on demander à l’Église catholique, de ne plus être l’Église? ".

    Ces journalistes, pseudo-intellos, pseudo-sociologues, enfin tout ce qui termine en "ogue" parfois, sans mépris pour ces profession intellectuelles, sans ne nier le fait de leur droit à leur opinion, prétenderaient peut-être au droit à la libre expression dont on se sert à tort ou à raison maintenant, à l'auto-critique.. C'est trop souvent leurs jeux, ainsi que celui du tirage du journal, de la "une", du scoop... de la question "qui tue'' pour employer une expression vaguement à la mode... et ce pour le dieu "argent", ne croyez-vous pas?

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