« Délivre-nous du Mauvais » (prière de Jésus)
Jésus nous a appris à prier, à la
demande d’un de ses apôtres. La plus belle prière qui soit sortie de son cœur,
est le Notre Père. Les derniers mots
du Notre Père sont les
suivants: « Délivre-nous du
mal ». Il est malheureux que nous n’ayons jamais osé traduire le
dernier mot du Notre Père, par
« délivre-nous du Mauvais, ou du
diable ». Car c’est de lui dont il est question dans cette dernière demande du Notre Père. Le dernier mot du Notre Père, dans le texte original des
évangiles, qui est écrit en grec, est le mot « ponèros », que l’évangéliste Matthieu emploie normalement pour
désigner le diable. D’ailleurs, quand Jésus pria à la dernière Cène (prière que l’on appelle communément
« la prière sacerdotale »), Il a spécifiquement demandé à son Père
de nous garder du Mauvais. C’est ce
que note le Catéchisme de l’Église catholique dans l’article qui explique la
véritable signification de l’ultime demande du Notre Père :
VII. Mais
délivre-nous du Mal
2850 La dernière demande à notre
Père est aussi portée dans la prière de Jésus : " Je ne te prie
pas de les retirer du monde mais de les garder du Mauvais " (Jn 17,
15). Elle nous concerne, chacun personnellement, mais c’est toujours
" nous " qui prions, en communion avec toute l’Église et
pour la délivrance de toute la famille humaine. La Prière du Seigneur ne cesse
pas de nous ouvrir aux dimensions de l’Economie du salut. Notre interdépendance
dans le drame du péché et de la mort est retournée en solidarité dans le Corps
du Christ, en " communion des saints " (cf. RP 16).
2851 Dans cette demande, le Mal
n’est pas une abstraction, mais il désigne une personne, Satan, le Mauvais,
l’ange qui s’oppose à Dieu. Le " diable " (dia-bolos)
est celui qui " se jette en travers " du Dessein de Dieu et
de son " œuvre de salut " accomplie dans le Christ.
2852 " Homicide dès
l’origine, menteur et père du mensonge " (Jn 8, 44), " le
Satan, le séducteur du monde entier " (Ap 12, 9), c’est par lui que
le péché et la mort sont entrés dans le monde et c’est par sa défaite définitive
que la création toute entière sera " libérée du péché et de la
mort " (MR, prière eucharistique IV). " Nous savons que
quiconque est né de Dieu ne pèche pas, mais l’Engendré de Dieu le garde et le
Mauvais n’a pas prise sur lui. Nous savons que nous sommes de Dieu et que le
monde entier gît au pouvoir du Mauvais " (1 Jn 5, 18-19) :
Le
Seigneur qui a enlevé votre péché et pardonné vos fautes est à même de vous
protéger et de vous garder contre les ruses du Diable qui vous combat, afin que
l’ennemi, qui a l’habitude d’engendrer la faute, ne vous surprenne pas. Qui se
confie en Dieu ne redoute pas le Démon. " Si Dieu est pour nous, qui
sera contre nous ? " (Rm 8, 31) (S. Ambroise, sacr. 5, 30 :
PL 16, 454AB).
2853 La victoire sur le
" prince de ce monde " (Jn 14, 30) est acquise, une fois
pour toutes, à l’Heure où Jésus se livre librement à la mort pour nous donner
sa Vie. C’est le jugement de ce monde et le prince de ce monde est jeté bas
(cf. Jn 12, 31 ; Ap 12, 10). " Il se lance à la poursuite de la Femme " (cf. Ap
12, 13-16), mais il n’a pas de prise sur elle : la nouvelle Eve,
" pleine de grâce " de l’Esprit Saint, est préservée du
péché et de la corruption de la mort (Conception immaculée et Assomption de la
très sainte Mère de Dieu, Marie, toujours vierge). " Alors, furieux
de dépit contre la Femme ,
il s’en va guerroyer contre le reste de ses enfants " (Ap 12, 17).
C’est pourquoi l’Esprit et l’Église prient : " Viens, Seigneur
Jésus " (Ap 22, 17. 20) puisque sa Venue nous délivrera du Mauvais.
2854 En demandant d’être délivrés du
Mauvais, nous prions également pour être libérés de tous les maux, présents,
passés et futurs, dont il est l’auteur ou l’instigateur. Dans cette ultime
demande, l’Église porte toute la détresse du monde devant le Père. (Catéchisme de l'Église catholique, quatrième partie, deuxième section, numéros 2850 à 2854)
Je sais bien que parler du démon ou du diable,
n’est pas très à la mode de nos jours. Plusieurs personnes préfèrent dire et penser que
si elles pèchent, ce n’est pas tellement dû au démon, mais à elles-mêmes, à leur
propre nature pécheresse. Certaines gens croient qu’on en met trop sur le dos
du démon. Je ne suis pas du nombre de ces personnes. Je crois plutôt qu’on n’en
met pas assez sur le dos du démon, celui que Jésus appelle le « père du mensonge ». Depuis
l’origine, le démon est menteur. De fait, il ne sait que mentir. Dès les premières
pages de la Bible ,
cela est mis tellement bien en évidence. Parmi tous les textes de la Bible , le récit du premier
péché, est un de mes textes préférés. La personne qui a écrit ce texte était
très intelligente et perspicace. Elle en savait beaucoup plus sur l’être humain
que la grande majorité des hommes et des femmes qui vivent en 2014. Pour
attirer les premiers êtres humains dans le péché contre Dieu, le diable a
utilisé son arme préférée: le mensonge. Il a commencé par interpréter à
l’envers les paroles de Dieu. Dieu avait permis à l’être humain de manger du
fruit de tous les arbres du jardin sauf un. Le démon commence par dire à la
femme : « Alors Dieu vous a
défendu de manger de tous les arbres du jardin ». La femme a corrigé
l’erreur en disant qu’ils pouvaient manger de tous les arbres du jardin, sauf
un. S’ils s’aventuraient à manger de cet arbre, ils mourraient. À cela, le
démon répondit: « Pas du tout ! ». Voilà le second
mensonge, et le plus insidieux. Le démon nous chuchotera toujours à l’oreille
que ce que Dieu nous demande n’est « pas
du tout » pour notre véritable bien. Et nous nous laisserons prendre.
Parce que le fruit défendu est beau à voir,
attrayant, alléchant, tentant, nous tombons dans le piège. Et quand nous
aurons mordu dans le fruit, nous serons malheureux, et nous verrons que nous ne
sommes pas faits pour cela. C’est précisément ce sentiment d’avoir trahi Dieu
et notre véritable nature, cette tristesse énorme qui suit le péché, que Dieu
veut nous éviter. Mais Dieu sait que cette paix continue et inaltérable de
l’âme, ne s’acquiert qu’après beaucoup de renoncements et d’efforts; mais
surtout avec l’aide de Dieu, obtenue par la prière et les sacrements.
Le roi David, se promenant un jour sur la
terrasse de son palais, vit une femme qui se baignait. La femme était très
belle à voir, nous dit le texte de la Bible. Trop belle, hélas! Et cette beauté du fruit défendu, à
l’instigation du démon, fit tomber David dans l’adultère, et par la suite, dans
le meurtre prémédité. Je suis sûr qu’au moment de la tentation, David a entendu
en lui, la voix de Dieu qui lui disait : « Attention, tu n’es pas si fort que ça; tu risques de tomber dans
un piège ». Car la voix de Dieu précède toujours la voix du diable; c'est très beau et bon qu'il en soit ainsi, n'est-ce pas? Mais une autre voix se fit entendre à l’oreille de David.
Et cette voix lui répétait le sempiternel refrain: « Pas du tout ». C’est cette deuxième
voix que, malheureusement, David a écoutée. Mais lorsque nous lisons et prions
le psaume 50, communément appelé le « Miserere »,
nous devinons la tristesse que David a éprouvée après avoir offensé son Dieu.
Quelle tristesse salutaire, toutefois! Cette tristesse vient de Dieu, comme un
grand cadeau.
Saint Ignace de Loyala, nous invite, lorsque nous
avons péché, à jeter un regard en arrière, pour débusquer les ruses du démon;
pour retracer, en quelque sorte, les
premières phrases que le tentateur nous a chuchotées à l’oreille, pour nous faire tomber. Ces premières phrases paraissent habituellement très inoffensives. Si
inoffensives, qu’on n’y prête presque pas attention. Et là, est le piège, le
grand piège. Si nous nous habituons à repérer les premières suggestions du
malin, nous serons mieux en mesure de ne pas tomber dans le piège qui nous est
tendu, et ainsi, être délivrés du mal.
Que la Vierge
Marie , la femme sans péché, que nous allons célébrer dans
trois jours, sous le vocable de l’Immaculée Conception, nous vienne en aide et
nous délivre. J’écoutais ces jours-ci un enseignement de Fabrice Hadjadj. Il
mentionnait que sur les représentations de la Vierge Marie écrasant le démon (représenté par un serpent), très souvent la Vierge Marie ne regarde pas le démon. La Vierge
regarde vers le haut, ou vers nous, ses enfants. En compagnie de Marie, disons à Dieu: « Vers toi Seigneur, notre regard ».
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RépondreSupprimerDélivre nous du malin l'attire, l'entretient et le garde, le maintient sur la Terre. C'est pour cela que c'est délivre nous du mal. Tout à une raison de préférence choisir et maintenir toujours les bonnes, pour le meilleur.
RépondreSupprimerBonjour à vous ! Je ne comprends pas votre argumentation. Jésus lui-même dans sa prière sacerdotale (Jn 17) demande à son Père de nous garder du "Mauvais", c'est-à-dire du diable. Et dans les tentations de Jésus au désert, notre Seigneur interpelle ainsi le diable: " Arrière Satan "(Mt 4, 10). J'aimerais seulement qu'on puisse imiter notre doux Seigneur. Personnellement, je suis davantage porté à penser que c'est le fait de ne jamais nommer explicitement le diable et de ne jamais parler de lui, qui lui confère plus de pouvoir et le rend plus actif dans le monde.
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