dimanche 21 décembre 2014

Marie modèle de vie

Marie modèle de vie


Nous sommes parvenus au quatrième et dernier dimanche de l’Avent. L’évangile est le même que celui du 20 décembre, jour par excellence de l’Avent, en raison du solennel évangile de l’Annonciation, ou de l’Incarnation. Dans cet évangile, nous voyons la Vierge Marie poser l’acte de foi le plus grand qui ait jamais été fait sur cette terre. De tout temps, les membres du peuple de Dieu ont cru aux miracles; aux interventions extraordinaires et surnaturelles de Dieu. Par exemple, dans l’Ancien Testament, des femmes âgées et stériles ont cru aux messagers célestes qui leur annonçaient qu’elles seraient bientôt enceintes. Ces actes de foi sont vraiment admirables. Mais ils ne sont rien en comparaison de l’acte de foi qu’a posé la Vierge Marie à l’aube des temps nouveaux. Marie a cru, grâce aux paroles de l’archange Gabriel, que Dieu lui-même prendrait chair en elle, sans le recours d’un homme; que son sein serait fécondé par la troisième Personne de la Trinité. l’Esprit Saint; et que par conséquent, l’Enfant qui naîtrait d’elle, serait à la fois Dieu et homme. Marie a cru cela, surtout, je pense, grâce à la dernière phrase qu’elle a entendue de la bouche de l’ange Gabriel : « Car rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37 ). Ce que nous célébrons aujourd’hui en Église, c’est la foi extraordinaire de Marie, et ce que saint Paul appelle dans la deuxième lecture de la messe d’aujourd’hui : l’obéissance de la foi (Rom 16, 26).

Dans la première lecture de la messe de ce dernier dimanche de l’Avent, nous voyons le roi David qui se sent mal à l’aise du fait que lui, un roi simplement humain, habite dans une maison de cèdre, alors que Dieu habite sous une tente, une misérable tente. Je me demande comment David se serait senti, s’il avait vu Dieu naître dans une étable, couché dans une mangeoire d’animaux. David décide alors qu’il va construire une maison à Dieu, et même un Temple extraordinaire. Mais Dieu lui fait savoir qu’il n’en n’est pas question. Dieu lui dit qu’Il ne s’est jamais plaint à personne d’habiter sous une tente et que c’est lui Dieu, qui a voulu construire une maison à David. C’est lui, Dieu, qui a comblé David de grâces et de biens. C’est Lui, Dieu, qui a béni la maison de ce roi, c’est-à-dire sa personne et sa descendance. Voilà l’essence de la vie chrétienne: admettre que c’est Dieu, le grand bienfaiteur, c’est Lui qui gouverne nos vies, c’est Lui qui aime l’être humain et ne cesse de le combler de ses bienfaits. Nous, les êtres humains, nous sommes heureux de donner, mais nous sommes souvent embarrassés de recevoir. Il nous est beaucoup plus facile de donner, que de recevoir. Je pense que cela est dû au péché qui est à la racine de tous les autres péchés: l’orgueil. Tout péché est un péché d’orgueil.

La Vierge Marie est notre modèle de vie, surtout par son humilité, son extraordinaire humilité. C’est ce qui ressort de l’évangile d’aujourd’hui. Sa seule réponse à l’ange, fut: « Je suis la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi, selon ta Parole » (Lc 1, 38). Marie a toujours laissé faire Dieu dans sa vie; a toujours été émerveillée des œuvres que Dieu a faites en elle. Dans sa magnifique prière, le Magnificat, elle ne s’attribue aucun mérite; Elle reporte tous ses privilèges et ses grandeurs à Dieu; et Elle se réjouit des bontés divines:

« Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante; désormais, tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puisssant fit pour moi des merveilles, saint est son nom. » (Lc 1, 46-49)

Deux images sont souvent utilisées pour représenter ou décrire la Vierge Marie: la lune et le vitrail. La lune car cet astre céleste tire sa splendeur uniquement du soleil. Sans le soleil, nous ne verrions jamais la lune. Qui a déjà contemplé la face cachée de la lune? De même en est-il pour Marie; notre Mère du ciel, ne s’attribue par elle-même aucune beauté, aucune grandeur et aucun mérite. Elle est parfaitement consciente que toute sa beauté et toute sa grandeur, lui viennent de Dieu.

Le vitrail est aussi une belle image de la Vierge Marie. Si vous passez à côté d’une église, vous verrez que les murs extérieurs comportent ce qui ressemble à d’immenses vitres. Mais ces vitres semblent obscures et opaques. Mais entrez dans cette église et regardez ces mêmes « vitres » de l’intérieur. Vous serez éblouis par tant de beautés, tant de luminosité et de couleurs vives. Car ces « vitres » ne sont pas des vitres, mais des « vitraux ». Le vitrail a cette capacité de laisser passer la lumière, de se laisser éclairer de l’intérieur. À l’extérieur, ils ne sont rien; à l’intérieur, ils sont tout. De même en est-il pour Marie; sa grande qualité est de laisser passer Dieu, la Lumière de Dieu; de se laisser pénétrer et traverser par Dieu, sans offrir de résistance. Quelqu’un a déjà décrit la sainteté comme ceci: les saints sont ceux qui n’ont offert aucune résistance à Dieu.  L’extraordinaire beauté de Marie, lui vient surtout de l’intérieur. En ce siècle où nous vivons, où l’être humain est obsédé par la beauté de son physique et de son apparence extérieure, que nos églises et que notre Mère du ciel, nous apprennent que la véritable beauté se trouve au-dedans de nous.


Sortons notre chapelet, à trois jours de Noël, et prions Dieu par Marie. C’est ce que l’Église nous invite à faire, par la prière d’ouverture de la messe d’aujourd’hui. La prière d’ouverture de ce quatrième dimanche de l’Avent, prière qui porte aussi le nom de « collecte », car elle a pour but de recueillir toutes les intentions cachées dans le cœur des fidèles qui participent à l’eucharistie et de les présenter à Dieu, dit ceci:

« Que ta grâce, Seigneur notre Père, se répande en nos cœurs: par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé (les mystères joyeux), conduis-nous par sa passion et par sa croix (les mystères douloureux) jusqu’à la gloire de la résurrection (les mystères glorieux). Par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui vit et règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen » (Prière d'ouverture, messe du quatrième dimanche de l'Avent)




  

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