Marie modèle de vie
Nous
sommes parvenus au quatrième et dernier dimanche de l’Avent. L’évangile est le même que celui du 20 décembre, jour par
excellence de l’Avent, en raison du
solennel évangile de l’Annonciation,
ou de l’Incarnation. Dans cet
évangile, nous voyons la Vierge Marie
poser l’acte de foi le plus grand qui ait jamais été fait sur cette terre. De
tout temps, les membres du peuple de Dieu ont cru aux miracles; aux
interventions extraordinaires et surnaturelles de Dieu. Par exemple, dans l’Ancien Testament, des femmes âgées et
stériles ont cru aux messagers célestes qui leur annonçaient qu’elles seraient
bientôt enceintes. Ces actes de foi sont vraiment admirables. Mais ils ne sont
rien en comparaison de l’acte de foi qu’a posé la Vierge Marie à l’aube des
temps nouveaux. Marie a cru, grâce aux paroles de l’archange Gabriel, que Dieu lui-même prendrait
chair en elle, sans le recours d’un homme; que son sein serait fécondé par la
troisième Personne de la
Trinité. l’Esprit Saint;
et que par conséquent, l’Enfant qui naîtrait d’elle, serait à la fois Dieu et
homme. Marie a cru cela, surtout, je pense, grâce à la dernière phrase qu’elle
a entendue de la bouche de l’ange Gabriel : « Car rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37 ). Ce que nous
célébrons aujourd’hui en Église, c’est la foi extraordinaire de Marie, et ce
que saint Paul appelle dans la deuxième lecture de la messe d’aujourd’hui : l’obéissance de la foi (Rom 16, 26).
Dans la
première lecture de la messe de ce dernier dimanche de l’Avent, nous voyons le roi David qui se sent mal à l’aise du fait
que lui, un roi simplement humain, habite dans une maison de cèdre, alors que
Dieu habite sous une tente, une misérable tente. Je me demande comment David se
serait senti, s’il avait vu Dieu naître dans une étable, couché dans une
mangeoire d’animaux. David décide alors qu’il va construire une maison à Dieu,
et même un Temple extraordinaire. Mais Dieu lui fait savoir qu’il n’en n’est
pas question. Dieu lui dit qu’Il ne s’est jamais plaint à personne d’habiter
sous une tente et que c’est lui Dieu, qui a voulu construire une maison à
David. C’est lui, Dieu, qui a comblé David de grâces et de biens. C’est Lui,
Dieu, qui a béni la maison de ce roi, c’est-à-dire sa personne et sa
descendance. Voilà l’essence de la vie chrétienne: admettre que c’est Dieu, le
grand bienfaiteur, c’est Lui qui gouverne nos vies, c’est Lui qui aime l’être
humain et ne cesse de le combler de ses bienfaits. Nous, les êtres humains,
nous sommes heureux de donner, mais nous sommes souvent embarrassés de
recevoir. Il nous est beaucoup plus facile de donner, que de recevoir. Je pense
que cela est dû au péché qui est à la racine de tous les autres péchés:
l’orgueil. Tout péché est un péché d’orgueil.
« Mon
âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.
Il
s’est penché sur son humble servante; désormais, tous les âges me diront
bienheureuse.
Le
Puisssant fit pour moi des merveilles, saint est son nom. » (Lc 1, 46-49)
Deux
images sont souvent utilisées pour représenter ou décrire la Vierge Marie : la lune et le
vitrail. La lune car cet astre céleste tire sa splendeur uniquement du soleil.
Sans le soleil, nous ne verrions jamais la lune. Qui a déjà contemplé la face
cachée de la lune? De même en est-il pour Marie; notre Mère du ciel, ne
s’attribue par elle-même aucune beauté, aucune grandeur et aucun mérite. Elle
est parfaitement consciente que toute sa beauté et toute sa grandeur, lui
viennent de Dieu.
Le
vitrail est aussi une belle image de la Vierge Marie. Si vous passez à
côté d’une église, vous verrez que les murs extérieurs comportent ce qui
ressemble à d’immenses vitres. Mais ces vitres semblent obscures et opaques.
Mais entrez dans cette église et regardez ces mêmes « vitres » de l’intérieur. Vous serez éblouis par tant de
beautés, tant de luminosité et de couleurs vives. Car ces « vitres » ne sont pas des vitres,
mais des « vitraux ». Le
vitrail a cette capacité de laisser passer la lumière, de se laisser éclairer
de l’intérieur. À l’extérieur, ils ne sont rien; à l’intérieur, ils sont tout.
De même en est-il pour Marie; sa grande qualité est de laisser passer Dieu, la Lumière de Dieu; de se
laisser pénétrer et traverser par Dieu, sans offrir de résistance. Quelqu’un a
déjà décrit la sainteté comme ceci: les saints sont ceux qui n’ont offert
aucune résistance à Dieu. L’extraordinaire
beauté de Marie, lui vient surtout de l’intérieur. En ce siècle où nous vivons,
où l’être humain est obsédé par la beauté de son physique et de son apparence
extérieure, que nos églises et que notre Mère du ciel, nous apprennent que la
véritable beauté se trouve au-dedans de nous.
Sortons
notre chapelet, à trois jours de Noël, et prions Dieu par Marie. C’est ce que
l’Église nous invite à faire, par la prière d’ouverture de la messe
d’aujourd’hui. La prière d’ouverture de ce quatrième dimanche de l’Avent, prière qui porte aussi le nom de
« collecte », car elle a
pour but de recueillir toutes les intentions cachées dans le cœur des fidèles
qui participent à l’eucharistie et de les présenter à Dieu, dit ceci:
« Que
ta grâce, Seigneur notre Père, se répande en nos cœurs: par le message de
l’ange, tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé (les mystères joyeux), conduis-nous par sa
passion et par sa croix (les mystères
douloureux) jusqu’à la gloire de la résurrection (les mystères glorieux). Par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur
et notre Dieu, qui vit et règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour
les siècles des siècles. Amen » (Prière d'ouverture, messe du quatrième dimanche de l'Avent)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire