samedi 1 février 2014

Mystères joyeux et mystères glorieux

Mystères joyeux et mystères glorieux

Bonjour à vous !
  
Demain, nous fêterons le mystère de la présentation de Jésus au Temple. Cette fête clôt, en quelque sorte, les solennités de l’Incarnation.  

La présentation de Jésus au Temple, est le quatrième mystère joyeux du rosaire. En réfléchissant à cela ce matin, je me demandais s’il convenait encore d’appeler les cinq premiers mystères du rosaire, du nom de : « mystères joyeux ». En effet, la joie semble totale et sans ombre, uniquement dans les deux premiers mystères du rosaire : les mystèes de l’Annonciation et de la Visitation. Mais dès le troisième mystère du rosaire, la croix et la souffrance entrent dans le décor. Avant que Jésus naisse, que de souffrances : la fatigue, le froid (j’imagine), les portes qui se ferment (et les cœurs aussi), une étable pour seul gîte! Mais la joie entre dans cette étable de façon tellement belle et mystérieuse. Puis arrive le mystère que nous sommes sur le point de célébrer en Église : le mystère de la Présentation de Jésus au Temple. Que de joie dans ce mystère !!! Marie et Joseph vont enfin présenter au Père, le plus beau de tous ses dons : son Fils bien-aimé. Mais la douleur et la souffrance sont aussi au rendez-vous : le vieillard Siméon annonce à Marie qu’elle sera  Notre-Dame des douleurs : « Un glaive te transpercera l’âme » (Lc 2, 35). Quant au cinquième mystère joyeux, le recouvrement de Jésus au Temple, la croix et la souffrance sont très présentes à ce mystère, car Marie et Joseph cherchent anxieusement leur enfant pendant trois jours. Dans les mystères joyeux, la souffrance côtoie la joie. Alors que dans les mystères glorieux, la joie est pure et sans mélange. Aucune souffrance ne vient ternir cette joie. D'ailleurs, le mot « gloire » vient du mot  hébreu « kabôd » qui signifie à l’origine « être lourd »; c'est pourquoi on traduit souvent le mot " gloire ", par le mot  « poids ». Dans les mystères glorieux, la joie règne de tout son poids. Il n'y a pas de place, dans ces mystères de gloire, pour la tristesse et la souffrance.

Le pape Jean-Paul II a eu cette idée de génie d’ajouter cinq mystères à la structure traditionnelle du rosaire (1). Quelle audace il a eu de faire cela! Mais en rappelant avec force que le rosaire est essentiellement une prière « christologique », il en a tiré la plus logique des conséquences : « pourquoi ne méditons-nous pas en compagnie de Marie, la période de la vie de Jésus que nous connaissons le mieux, c'est-à-dire : sa vie publique » ? Le pape Jean-Paul II a alors ajouté cinq mystères, qu’il a qualifiés de « lumineux » : le baptême de Jésus, les noces à Cana en Galilée, l’annonce du Royaume de Dieu, la transfiguration et l’eucharistie.

Sachant cela, est-ce qu’on ne devrait pas « renommer » les cinq premiers mystères du rosaire? Les appeler, par exemple : « les mystères de l’aube »? Nous aurions alors : les mystères de l’aube, les mystères lumineux, les mystères douloureux et les mystères glorieux. La réponse à cette question est : « Non »; et un « non catégorique ». Les cinq premiers mystères du rosaire, sont très bien nommés. Ils sont vraiment des mystères joyeux. Paul Claudel a eu tout à fait raison de dire que « la joie est le premier et le dernier mot de l’Évangile ». Ceci est vrai en particulier de l’évangile de Luc, qui commence par l’annonce à Zacharie d’une grande joie (il aura un fils qu’il nommera « Jean ») et se termine par des apôtres tout joyeux qui retournent à Jérusalem annoncer Jésus ressuscité. Nous sommes faits pour connaître la joie ici-bas, et pour vivre de cette joie. L’épreuve sera au rendez-vous durant notre vie, cela nous le savons tous, mais nous sommes appelés à vivre éternellement heureux et joyeux. Et c’est la volonté claire de Dieu, que nous nous exercions à vivre au mieux de cette joie, dès ici-bas. Jésus était une personne très joyeuse, comme le montre avec évidence le pape Paul VI dans son exhortation apostolique intitulée « La joie chrétienne ». Jésus a toujours été joyeux, malgré les contradictions, la fatigue des jours et la connaissance du genre de mort qu’il allait subir pour le salut du genre humain. Les mystères joyeux sont très bien nommés. On ne devrait même pas songer à les nommer autrement, comme je viens de le faire.

JOYEUSE FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR !!!!


(1) Voir la Lettre Apostolique Rosarium Virginis Mariae du pape Jean-Paul II, chapitre II, nos 19 à 21.





1 commentaire:

  1. C'est un beau texte sur les mystères joyeux, incluant également les autres ! Merci beaucoup... Que la joie demeure...

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