Mystères joyeux et mystères
glorieux
Bonjour à vous !
Demain, nous
fêterons le mystère de la présentation de Jésus au Temple. Cette fête clôt,
en quelque sorte, les solennités de l’Incarnation.
La présentation
de Jésus au Temple, est le quatrième mystère joyeux du rosaire. En
réfléchissant à cela ce matin, je me demandais s’il convenait encore d’appeler
les cinq premiers mystères du rosaire, du nom de : « mystères joyeux ». En effet, la joie
semble totale et sans ombre, uniquement dans les deux premiers mystères du
rosaire : les mystèes de l’Annonciation et de la Visitation. Mais dès le
troisième mystère du rosaire, la croix et la souffrance entrent dans le décor. Avant que Jésus naisse, que de souffrances : la fatigue, le froid
(j’imagine), les portes qui se
ferment (et les cœurs aussi), une
étable pour seul gîte! Mais la joie entre dans cette étable de façon tellement
belle et mystérieuse. Puis arrive le mystère que nous sommes sur le point de
célébrer en Église : le mystère de la Présentation de Jésus au
Temple. Que de joie dans ce mystère !!! Marie et Joseph vont enfin
présenter au Père, le plus beau de tous ses dons : son Fils bien-aimé.
Mais la douleur et la souffrance sont aussi au rendez-vous : le vieillard
Siméon annonce à Marie qu’elle sera Notre-Dame des douleurs : « Un glaive te transpercera l’âme »
(Lc 2, 35). Quant au cinquième mystère joyeux, le recouvrement de Jésus au Temple, la croix et la souffrance sont très présentes à ce mystère, car Marie et
Joseph cherchent anxieusement leur enfant pendant trois jours. Dans les
mystères joyeux, la souffrance côtoie la joie. Alors que dans les mystères
glorieux, la joie est pure et sans mélange. Aucune souffrance ne vient ternir
cette joie. D'ailleurs, le mot « gloire »
vient du mot hébreu « kabôd » qui signifie à
l’origine « être lourd »; c'est pourquoi on traduit souvent le mot " gloire ", par le mot « poids ».
Dans les mystères glorieux, la joie règne de tout son poids. Il n'y a pas de place, dans ces mystères de gloire, pour la tristesse et la souffrance.
Le pape
Jean-Paul II a eu cette idée de génie d’ajouter cinq mystères à la structure
traditionnelle du rosaire (1). Quelle audace il a eu de faire cela! Mais en
rappelant avec force que le rosaire est essentiellement une prière « christologique », il en a tiré la
plus logique des conséquences : « pourquoi ne méditons-nous pas en
compagnie de Marie, la période de la vie de Jésus que nous connaissons le
mieux, c'est-à-dire : sa vie publique » ? Le pape Jean-Paul II a alors ajouté cinq
mystères, qu’il a qualifiés de « lumineux » :
le baptême de Jésus, les noces à Cana en
Galilée, l’annonce du Royaume de Dieu, la transfiguration et l’eucharistie.
Sachant cela,
est-ce qu’on ne devrait pas « renommer »
les cinq premiers mystères du rosaire? Les appeler, par exemple : « les mystères de l’aube »? Nous
aurions alors : les mystères de
l’aube, les mystères lumineux, les mystères douloureux et les mystères glorieux.
La réponse à cette question est : « Non »; et un « non catégorique ». Les cinq
premiers mystères du rosaire, sont très bien nommés. Ils sont vraiment des
mystères joyeux. Paul Claudel a eu
tout à fait raison de dire que « la joie est le
premier et le dernier mot de l’Évangile ». Ceci est vrai en particulier de
l’évangile de Luc, qui commence par l’annonce à Zacharie d’une grande joie (il aura un fils qu’il nommera
« Jean ») et se termine par des apôtres tout joyeux qui retournent
à Jérusalem annoncer Jésus ressuscité. Nous sommes faits pour connaître la joie
ici-bas, et pour vivre de cette joie. L’épreuve sera au rendez-vous durant
notre vie, cela nous le savons tous, mais nous sommes appelés à vivre
éternellement heureux et joyeux. Et c’est la volonté claire de Dieu, que nous
nous exercions à vivre au mieux de cette joie, dès ici-bas. Jésus était une
personne très joyeuse, comme le montre avec évidence le pape Paul VI dans son
exhortation apostolique intitulée « La
joie chrétienne ». Jésus a toujours été joyeux, malgré les
contradictions, la fatigue des jours et la connaissance du genre de mort qu’il
allait subir pour le salut du genre humain. Les mystères joyeux sont très bien
nommés. On ne devrait même pas songer à les nommer autrement, comme je viens de
le faire.
JOYEUSE FÊTE DE
LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR !!!!
(1) Voir
la Lettre
Apostolique Rosarium Virginis Mariae du pape Jean-Paul II, chapitre II, nos 19 à 21.
C'est un beau texte sur les mystères joyeux, incluant également les autres ! Merci beaucoup... Que la joie demeure...
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